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dimanche 16 juin 2013

Aujourd'hui c'est dimanche

Aujourd'hui c'est dimanche. Certaines personnes plus très nombreuses dans notre pays vont "s'endimancher" pour satisfaire à des traditions et préceptes, selon leurs convictions et ce qu'elles pensent être des obligations. Cela me fait repenser à cette polémique qui s'est élevée à propos d'un groupe de parlementaires français qui sont allés à Rome en délégation, ont été reçus par le chef du Vatican et à qui celui-ci a tenu un discours manifestement "à clef".

Ainsi, prenons ce qu'en retient RTS, organe suisse peu taxable de partialité.

Le pape François a invité samedi un groupe de parlementaires français à "amender et même abroger" les lois contraires à leur conscience. Une exhortation générale qui, selon eux, pourrait s'appliquer à différents thèmes éthiques, du mariage homosexuel à l'euthanasie.

S'ensuit donc une polémique sur certains blogs. Avec parfois des dérives avec des condamnations ad hominem assez regrettables. Voyons un peu ce qu'il faut en dire (sans parler des propos vifs, mais du fond). Voir pour cela le blog de Corto éventuellement. Non, je ne propose pas le lien.

Selon Koltchak91120, "[l'État] ne refuse pas aux religions de prendre partie aux débats publics sur je ne sais quels sujets"

Je pense à une autre interprétation. Les personnes ayant des convictions religieuses peuvent intervenir dans un débat, pour donner leur avis. Pas les religions en tant que telles qui dans notre République ne sont que des associations loi 1901, avec juste une nuance apportée par la loi de 1905 pour les associations dites cultuelles (pour des raisons surtout fiscales).

Actuellement ces personnes ayant des convictions religieuses ont dans certaines branches (je pense en particulier à l'Ordre des Médecins, mais il y en a d'autres) un poids démesuré par rapport à l'ensemble de la population, d'où cette aberration qu'est la loi Léonetti sur la fin de vie que j'ai mesurée de très près à sa juste mesure. Mais aussi je pense à la loi Gayssot, qui a la très mauvaise idée (j'insiste) d'empêcher de polémiquer sur certains sujets publiquement, donc de ne pas donner la possibilité de clouer le bec à certains détracteurs en étalant devant eux les vraies preuves les discréditant définitivement.

Les États, et le nôtre en particulier, se doivent de promouvoir en particulier en direction des enfants les valeurs républicaines, de liberté, d'égalité, de fraternité, de laïcité puisque c'est l'ordre où l'on peut les lire dans nos textes fondamentaux. J'ajoute qu'à mon avis l'égalité est primordiale, parce qu'elle évite les dérives de la liberté que l'on constate de plus en plus, en particulier à propos de la liberté commerciale et financière, énorme boulet.

J'ai appris à connaître Rosaelle sur le Net, précisément parce que nos préoccupations et nos opinions étaient fort proches. Pas du tout nos positions géographiques, en revanche, si j'ai bien compris. Et je réponds à Pangloss : le pape (puisqu'il faut l'appeler par son nom) peut fort bien en tant que chef d'État faire une déclaration devant des représentants du Peuple français. Pas en tant que chef d'une religion. Là, c'est non. La Nation française reconnaît des personnes et reconnaît leur liberté entière de pensée, pas des religions. Pas plus qu'elle ne reconnaît comme interlocuteur privilégié une entité nommée Football-Club de Tarnac. C'est exactement la même chose. En revanche le Président de la République peut trinquer avec le capitaine de l'équipe, d'homme à homme. C'est sans doute une grosse différence d'appréciation avec ce qui se passe dans les pays de droit anglo-saxon.

Déjà, une délégation de parlementaires français ne peut avoir une entrevue avec un chef d'État que s'il s'agit de politique. Ou, tout simplement, elle ne vient pas. C'est aussi simple que cela, et pas du tout compliqué.

Rappelons que si pareille délégation se déplace, c'est aux frais du Peuple français. Donc de façon nécessairement neutre, religieusement parlant. Ou alors, il s'agit d'un voyage privé (à leurs frais) où ils ne peuvent pas se prévaloir de leur titre de représentants du peuple pour solliciter une audience. Et s'ils l'obtiennent, les propos échangés éventuellement le seront à titre privé. On ne mélange pas les genres.

Il s'agit en l'occurrence de respecter les personnes et leurs opinions et croyances.

Quant aux religions, l'État se fait un devoir de ne pas les connaître, ce qui lui évite d'interférer dans leurs affaires. A elles - ce qui n'est justement pas le cas, mais de façon plus insidieuse - d'en faire autant de leur côté, en évitant de ramener leurs opinions sociétales quand tout le monde est concerné. Leurs interférences musclées, par personnes interposées, ont gravement perturbé le débat sur un mariage pour tous qui tout simplement ne les concernait pas. Faux problème, puisqu'il aurait été plus simple de supprimer le mariage, et de le remplacer désormais par un PaCS mieux adapté à la réalité sociale d'aujourd'hui, mais un PaCS bien entendu amélioré.

Pour résumer, il y a bien eu interférence manifeste entre deux domaines incompatibles : celui des représentants du Peuple, qui doivent tenir compte de notre législation ; et celui d'un chef d'État étranger, qui est en même temps considéré comme le chef d'une certaine religion, et qui a tenu des paroles trop ambiguës pour que ce soit une coïncidence. C'était une incitation à faire entrer des considérations religieuses, donc personnelles, dans le domaine public dont ils sont les représentants. Comment des députés, des sénateurs peuvent-ils amalgamer ce qui les concerne personnellement (et pour cela ils ont toute liberté) et ce qui concerne des personnes d'autres religions, ou pire, qui n'ont pas de religion du tout, et dont le nombre augmente sans cesse ?

L’outre-passation de mandat se sanctionne d'une façon très simple : la démission. Je rappelle que les représentant du Peuple représentent TOUT le peuple, et non seulement quelques électeurs. C'est une grande responsabilité.

7 commentaires:

  1. Je partage ton opinion. Il y a eu interférence. Ils représentent le peuple. Ils peuvent avoir leurs croyances mais elles doivent rester dans l'espace privé.

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  2. Il se méle de quoi , ce gourou ? ! et chef d'etat c'est beaucoup lui prêter ! çà sert surtout de pretexte à tous nos dirigeants et consorts " culs bénis dans le civil " pour le rencontrer d'égal à égal , et qui n'hésitent pas à faire le signe de croix en visite officielle, oubliant qu'ils sont chefs d'un état laique !

    Quant aux députés français , plus rien ne m'étonne ! ils sont les derniers de la classe de tous les pays de la planéte , comparables au notre ! et ceci en tout point de vue ! ( éthique , transparence , priviléges , carriérisme , conflits d'intérêt etc )

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  3. C'est au point que ces personnages, agissant ainsi, ne méritent aucune considération puisqu'ils ont bafoué le mandat reçu du peuple français en vertu d'une Constitution perfectible, mais explicite sur ce point-là.

    Malheureusement, que je sache, nous ne savons pas qui est ainsi allé écouter un discours qu'il ne fallait pas prononcer ainsi. Un discours de division et anti-majoritaire. Un discours de haine, en somme.

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  4. Quand un chef d'état reçoit le Daïlama qui attaque la Chine, tout le monde politique se pame et oublie la laïcité... Bizarre, non?
    Mais contre le pape qui ne fait que rappeler les principes d'une religion et n'impose rien, alors là, scandale, exagération,désinformation, mensonges, crachats, menaces. Et tout à coup, on oublie les grands mots qu'on utilise pour clore tout débat: égalité, tolérance, diversité...
    Mais les mots ont-ils encore un sens?
    Nouvel Hermes

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    1. Le dalaï-lama ? Ce suppôt de l'impérialisme étatsunien ? Un homme qui apporte une pellicule de bons sentiments pour cacher le côté dictatorial d'un faux bouddhisme. Je ne vois aucune différence avec un autre homme qui n'a rien dit contre les dictatures d'Amérique du sud, qui a combattu la liturgie de la libération....

      Ah non, il ne faut pas plus me parler du dalaï-lama, que d'autres personnages qui mettent en avant le religieux pour draper de nuit l'idole capitaliste cachée derrière. Le centre du monde "Occidental", ce n'est ni à Rome, ni à Dharamsala, ni même à Washington, mais à la City de Londres. Son Lord Mayor a bien plus de puissance, que n'en avait le Président du Praesidium du Soviet Suprême. La Finance est le Dieu mondial. Les autres dieux le servent.

      Car ce sont les hommes qui ont inventé les dieux, pas l'inverse.

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    2. Le dalaï-lama est bien un imposteur du vrai bouddhisme, qui se passe de hiérarchie, rites ridicules et tout simplement de "dieu" : ce n'est donc pas une religion, mais une recherche philosophique, ascétique, dans sa "voie" d'accéder à la connaissance... Avec certes une grande spiritualité, via l'enseignement basé sur Bouddha et ses vrais disciples. D'autres, faux, l'ont utilisé pour fonder des religions, tel la dérive tibétaine, et bien d'autres, dont la pire est la religion japonaise qui déifie son empereur...
      En parallèle, le pape est autant un imposteur, là du vrai message évangélique. Je connais un courant d'"anarchistes chrétiens" qui n'hésitent à dire, avec de bons arguments, que la dérive fondatrice de la papauté remonte aux épitres de Paul, trahissant déjà l'audacieuse "bande de potes anars et homosexuels" des 12 apôtres réunis par le 13° anar Jésus, certes un peu fêlé ("fils de Dieu"...) mais surtout bien humain ("le discours sur la montagne"...)

      Reste l'essentiel, les sociétés trompées : "le pape, combien de divisions?" demandait en boutade cynique Staline, et, plus tard, le pape Jean-Paul II a montré ("Solidarnosc"...)que les cathos étaient plus puissants que l'Armée Rouge !...
      Aujourd'hui, en effet, la seule religion qui reste provisoirement solide est celle de DIEU-FRIC, ralliant, après les héritiers de Jésus, Mohammed, ceux de Staline, Mao, même de Gandhi et Mendela...: mais il est tellement cruel, fou et suicidaire, ce Dieu-Fric, que les sociétés sont de moins en moins trompées par lui : ils se révoltent de plus en plus un peu partout...
      Ce réveil social mondial me semble plus important que la bisbille d'arrière-garde contre nos minables députés... si discrédités (et bien plus) par leur docilité au pouvoir financier, le vrai pouvoir...

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    3. D'accord avec toi jusqu'à la sixième décimale, Rem*

      Au fait, tu savais, que la moitié des apôtres étaient tout simplement les frères de Jésus ? Lui n'étant que "le fils premier-né" de Marie (Luc, II, 7), et la tradition juive a un sens des mots très fort. Les enseignements de Rome glissent sur le détail... comme sur bien d'autres, comme le Sermon sur la montagne qui est la retranscription d'un enseignement du maître de Justice des Esséniens (on a retrouvé l'original à Qumram, qui est nettement antérieur à la date présumée de cet évènement).

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