Je viens de lire un entretien de Jean-Luc Mélenchon par Lénaïg Bredoux, sur Médiapart, C'est en accès libre.
Mais pourquoi, bon
sang, ne pose-t-il à aucun moment la question centrale de la sortie
de l'union européenne pour se libérer du carcan des traités ? Il
devrait savoir que les Français n'en ont jamais voulu, que ce leur
fut imposé par le coup d'État du 4 février 2008. Il le sait
nécessairement. Le refuse-t-il ? En a-t-il peur ? Alors, qu'il dise
pourquoi, franchement, sans tourner autour du pot comme dans cet
entretien.
L'atlantisme est
l'esclavage. C'est très largement démontré, partout. Les peuples
d'Afrique, ceux de Chypre, de Grèce, d'Espagne..... et même de
France en paient le prix, chaque jour. Briser cette sujétion est
essentiel, car elle ne se limite pas à la sortie de l'union, mais,
corollaire, à celle de l'OTAN notre carcan militaire où
l'inconséquent Hollande nous a replongés jusqu'au cou. Sortir
également du FMI, de l'OMC, de la banque mondiale, de l'OCDE,
probablement aussi de la BRI, sont des facteurs de reprise en main de
notre destin commun.
Ce sera l'occasion
de redonner aux citoyens réunis dans le Peuple la souveraineté qui
est la leur, et qui leur a été volée. Ce sera l'occasion de
redonner au Travail sa dignité partagée, au lieu de voler là aussi
les fruits de celui-ci pour la poche d'actionnaires hideux de
rapacité. Ce sera l'occasion de revenir à plus d'égalité : là,
les plus hauts revenus suivront mal.
Mais peut-être
s'agit-il de quelque chose de plus intime. Jean-Luc n'aurait-il pas
été menacé, par des voies détournées ? Du genre : tu peux dire
tout ce que tu veux, sauf à propos de l'hypothèse d'un rejet de
l'union européenne. Et puis, il faut le dire, une place à
Strasbourg-Bruxelles, ce n'est pas si mal pour les fins de mois. cela
peut faire hésiter quelqu'un qui n'a pas forcément de point de
chute. Je ne pense vraiment pas qu'il soit mesquin au point de penser de cette
façon, mais il faut bien faire le tour de la question.
Oui, tout porte à croire, vu ses ronds de jambes autour de la margelle, qu'il évite à tout prix de poser les vraies questions. Cela doit lui retirer nombres de partisans, parmi ceux qui ont fini par tout comprendre de l'impasse où se précipite notre monde. Et peu importe, pour les Chiens de Garde, que ces gens-là existent : à la différence de Jean-Luc, eux n'ont pas accès aux médias, les cerbères y veillent avec application. Le clivage, car c'est là qu'il se tient, et non dans de sordides étiquettes droite-gauche, ou des questions sociétales qui s'étalent partout, le clivage est bien là.