Un vrai caillou dans le brouillard !
Debout la nuit !
La vie comme
on la traîne
Depuis un,
deux, trois
Dix, vingt,
trente millénaires
Vie chantée,
vie déjantée, comme un éclair
Clamant,
déclamant, au pied des échafauds
Sous l’œil
impitoyable des salauds
« Faut
s’faire la main sur ces vauriens ! » disent les rupins
Planqués
dans les laboratoires les manettes dans l’sang
Le kit de la
haine greffé au globe oculaire
Dès le
berceau on marque sans relâche
De l’école à
l’église, de l’armée à la police
Du pôle
emploi à la zone de non-droit
La tête
mazoutée par des règles frelatées
« Ils sont faits pour brouter de la
pâture »,
Opinent les vautours
le cul encastré dans le velours
Ils ne
savent rien de la sueur ni du sang
Ni des graines
qui poussent l’esprit libertaire
A griffonner
des chimères au pied des réverbères
Reprenant en chœur le refrain de futurs
printemps
Le cœur en
bandoulière, la parole libérée,
Marchant, dragon
en colère, poings levés sur le pavé,
Portant haut
la mémoire des traîne-misère, de la chair à canon,
Hâtivement enfouie
dans la boue des tranchées
Le nom gravé
dans la pierre anonyme des calvaires
Des morts
pour rien au banquet des charognards
Debout dans la
nuit, debout sous la pluie, debout sous les regards
Le vent de
la révolte écume le pavé des boulevards
Lediazec