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dimanche 29 septembre 2013

La politique continue : la France se précipite-t-elle vers sa chute en crédibilité ?

On apprend ce qui pourrait paraître un détail, de la plume de Jean Ortiz dans l'Humanité (extrait).


L'affaire de l'AIRBUS 319 CJ, acheté en 2002 à Airbus, s'avère très troublante. L'avion présidentiel est resté récemment cinq mois en France pour révision. Il est revenu au Venezuela avec une fuite de carburant et "un problème sur une aile". Des anomalies (sabotages?) détectées par la Sécurité et les techniciens vénézuéliens. Un porte-parole d'Airbus a répondu à Caracas que l'avion avait été effectivement révisé en France mais qu'Airbus "ne s'occupe pas de la maintenance". Alors qui? Réponse peu satisfaisante... Chacun connaît la compétence du personnel d'Airbus et son niveau d'exigence. Que s'est-il donc passé? La direction d'Airbus doit s'expliquer en tant que telle, à visage découvert, sinon elle pourrait être accusée de complicité de sabotage et de tentative d'homicide sur la personne du président vénézuélien, et se retrouverait dans de sales draps...



Cela ne rappelle-t-il pas curieusement l'affaire de cet avion présidentiel (encore !) , bolivien cette fois, qui fut l'objet d'une interdiction de survol dangereuse pour la vie de ses occupants, dont le président en exercice ? Là encore, des soupçons nets se portent contre le régime français, et aussi ses voisins, pour suivisme d'un Empire  au détriment de la réputation de notre pays ? C'est là aussi un dossier très grave.


Il est établi que "l'Empire", plus fragile qu'il n'y paraît sans doute, et en tout cas particulièrement paranoïaque, fait actuellement tout pour déstabiliser Caracas, parce qu'il lui tient tête, et se révèle un exemple pour ses voisins sud-américains. C'est au point qu'il laisse à la "diplomatie" française la conduite (ô combien erratique) d'un dossier syrien de plus en plus "sale", avec l'équivalent hexagonale de l'éprouvette de Colin Powell, sous la forme de prétendues "preuves" fabriquées de toutes pièces, peut-être par les services secrets, mais plus vraisemblablement (vu les indices) par un seul homme.


La crédibilité du régime à la tête de la France est ainsi en chute libre, que ce soit au niveau international qu'à l'intérieur. Ce n'est pas le dossier Rom, où de graves manquements aux Droits de l'Homme, aux législations internationales et hexagonales, sont relevés presque quotidiennement, qui va relever le tableau.


Ce n'est pas non plus le dossier écologique en général qui permettra de montrer ce gouvernement en exemple, que ce soit partout au niveau des Grands Travaux Inutiles Imposés (Notre-Dame des Landes, autoroutes, ligne THT de la Manche...), qu'à celui des gaz de schiste où les louvoiements tiennent lieu de politique, qu'à celui du nucléaire (Fessenheim toujours en instance,  velléité d'allonger la durée d'amortissement des centrales à cinquante ans pour des raisons uniquement financières...


Il est temps de s'interroger sur la suite et sur le sort de notre pays. Ce n'est certainement pas ce qui va résorber le chômage, ni résoudre les problèmes de logement des plus défavorisés,  ni les autres dossiers sociaux. N'est-il pas temps de s'interroger sur ce régime dont la plus grande urgence est de satisfaire aux exigences du futur (espérons que non) Grand Marché Transatlantique ?


samedi 28 septembre 2013

« Monsieur mon Président vous êtes un lâche. » par Serge Grossvak

Aujourd'hui j'ai appris un fait, et tout aussitôt j'ai lu la réaction indignée d'un homme qui en a savouré toute l'horreur. J'ai pensé que mon devoir était de répandre un peu plus loin cette indignation, que je fais mienne tout en n'étant pas, comme lui, descendant de personnes qui ont fait honneur à la France en souhaitant s'y intégrer, venant d'ailleurs.

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« Monsieur mon Président vous êtes un lâche. »

vendredi 27 septembre 2013, par Serge Grossvak
Monsieur mon Président, j’éprouve un profond regret d’avoir à vous le dire. Regret pour mon pays, regret pour l’espoir de paix. Vous vous conduisez comme un lâche, rien d’autre, lorsque bafoué vous demeurez sans un mot.

Celle qui représente notre pays par notre ambassade est arrachée d’un véhicule, jetée à terre, mise en joue. Et vous ne prononcez mot. Vous ne prononcez mot parce que cela se passe en Palestine sous occupation Israélienne. Monsieur mon Président, si notre ambassadrice était là, dans ce véhicule de secours, c’est que des demeures avaient été dévastée, qu’une population millénaire était chassée de ses terres.

Cela en infraction au droit international sur un territoire occupé.

Monsieur mon Président, vous qui vous montrez si sourcilleux de la justice et des droits de l’homme dans vos mots, pourquoi, là, en avez-vous manqué ? Pourquoi là, demeurez-vous coi, alors qu’un véhicule transportant des tentes, des vivres est intercepté en infraction du Droit ? Pourquoi, alors que de multiples ambassades européennes avaient dépêché leurs diplomates pour apporter leur protection abandonnez-vous ces représentants européens qui ont fait leur devoir avec dignité ? Pourquoi, monsieur le Président ? Pourquoi, alors que des humanitaires sont saisis par la soldatesque, jetés à terre, immobilisés, maltraités, pourquoi ne dites vous rien ?

Ah, il parait que vous êtes gêné, que vous allez vous excuser, que vous allez déplacer-sanctionner cette ambassadrice. Ah oui, tout de même, cette ambassadrice quinquagénaire après avoir été extirpé du véhicule, jetée à terre aurait osé filer une beigne à un solide soldat casqué. Au moins est-ce ce qu’affirme avec indignation ce pays qui ne respecte pas la loi internationale. Vous allez vous excuser. Vous allez baisser la tête. Monsieur, vous êtes un Président rampant.

Vous avez pris vos fonctions il y a peu, avec l’aide de mon modeste vote pour nous débarrasser de l’autre, votre prédécesseur. Il y a peu mais c’est déjà la seconde fois que vous vous comportez comme un couard sur le sujet. Dimanche 2 juin, devant le « Congrès des Communautés juives » et l’Ambassadeur d’Israel, vous aviez fait le tour du monde des remontrances et pas un mot, pas un seul mot concernant la situation infligée au peuple palestinien par l’unique gouvernement représenté dans l’assistance. Pas un mot, pas un petit mot. Rien, vous ne saviez plus rien de ce drame. Rien, vous ne saviez plus rien du nécessaire engagement de notre pays pour donner une chance à la paix par le respect des frontières de 67. Rien, vous ne dites jamais rien sur ce sujet parce qu’il y faut du courage et que vous n’en avez point.

La France, cette France que vous êtes censé incarner monsieur le Président, mes grand parents ont fait le choix d’y immigrer. Cette France d’espoir qui affichait fièrement au côté du mot « Liberté » les mots « Egalité », « Fraternité » leur avait donné envie d’être français, de résister lorsqu’elle était occupée, de défendre ses idéaux lorsqu’ils étaient négligés. Cette France dont ils m’ont transmis l’attachement. Cette terre fut d’émancipation pour des juifs échappant au lourd poids des Shtetls, à la menace quotidienne du pogrom. Et bien ce n’est pas seulement l’effort de paix que votre silence trahit, mais aussi cette identité nouvelle que la Révolution avait apporté à la France et qui avait attiré mes grands parents. Votre silence piétine tout cela, avec les mots « Egalité » et « Fraternité ».

Monsieur le Président, vous soumettez la France à l’en faire mépriser par un gouvernement d’extrême droite. Vous qui êtes de « gôche », vous devriez savoir qu’une extrême droite juive est aussi ignoble et soudard que toutes les extrêmes droites. Par cet oubli et ce lâche silence, dans quelle indignité vous jetez notre pays, dans quel renoncement à la paix vous consentez à être complice !

Monsieur, je suis triste pour mon pays, je suis triste pour les misères ainsi encouragées contre le peuple palestinien.

Serge Grossvak
juif autrement Yid
27 septembre 2013

jeudi 26 septembre 2013

"le patron du monde" se démasque : Londres protège son argent

La City de Londres est le banquier suprême, celui où aboutissent in fine les fonds déposés dans les paradis fiscaux du monde entier. Plus puissante que le gouvernement britannique, qui est son débiteur, elle impose sa loi partout, et ses pressions sur Bruxelles ne faiblissent jamais. D'où son "coup de gueule" révélé par une dépêche Reuters. (extrait)


LONDRES (Reuters) - Le Royaume-Uni a engagé une action en justice contre la limitation des bonus des banquiers décidée par l'Union européenne.
Le Trésor a saisi la Cour européenne de justice, plus haute juridiction de l'UE, au sujet de cette mesure qui visera principalement, dans les faits, des banquiers en poste à la City de Londres, le premier centre financier de l'UE.

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 Il est amusant de noter que même la taxe sur les transactions financières, à laquelle Londres s'est soustrait, est contestée par celui-ci, sans doute parce que cette taxe limite en amont les superbénéfices de l'hydre. Par ces informations, celle-ci se retrouve en pleine lumière, chose qu'elle apprécie certainement fort peu.

Rappelons que, peu avant d'être élu président de la république française, François Hollande s'était rendu à Londres, à la City. Certainement pas pour annoncer aux banquiers, qui sont les citoyens de ce super-État dans l'État, qu'il allait leur en faire baver. La suite l'a bien montré. "I am not dangerous", avait-il même lâché là-bas. Était-ce le prix qu'il lui fallait payer, pour être investi ?

En tout cas, donc la City continue à parler comme le patron qu'elle entend rester, même si sa suprématie risque d'être profondément mise à mal par les BRICS. Ceux-ci sont en train de mettre sur pied des accords dont "le monde occidental" serait exclus. Ne nous voilons pas la face : ce ne serait qu'un juste retour des choses, après des siècles de colonisation forcenée, qui canalisait tous les profits, toutes les richesses vers une encombrante Europe, puis plus tard son trublion de rejeton étatsunien. Place à un rééquilibrage !

Souhaitons donc, au plus tôt, l'écroulement de cette entité monstrueuse des bords de la Tamise. Via ses nombreux lobbies à Bruxelles, nous en supportons le poids de plus en plus lourd même si ces lobbies n'ont pas tous leurs sponsors à Londres. Certains sont bien français comme les toujours agissants maîtres de forges de l'UIMM, ou les grands semenciers, ou le nucléaire.

Et si Londres tombe, un secret espoir pourrait se faire jour : la chute à sa suite de la finance étatsunienne, avec sa détestable École de Chicago qui a fait, et continue à faire couler dans de nombreux pays du sang et des larmes.

dimanche 22 septembre 2013

Municipales : quand la Gauche va disparaître

C’est manifeste : pour deux ou trois sièges gagnés à tel ou tel endroit, le PCF dans la personne de ses têtes en vue va en perdre dix, vingt ailleurs. Il se rue en direction de son autodestruction, assez logiquement tant il est patent que depuis longtemps il est sur la mauvaise pente.

Il a tout simplement oublié d’être à gauche. C’est bête, non ?

Bien entendu, il entraînera dans sa chute les autres formations du FdG, qui pour le moment ont encore besoin de se renforcer pour contribuer à lui imposer des choix de gauche, et non des compromissions funestes. Déjà, Jean-Luc Mélenchon aurait besoin d’être "recadré", en particulier dans ses choix pour l’Europe peu clairs et manifestement insuffisants, donc velléitaires face à une A. Merkel intransigeante et se préparant à être reconduite pour une législature.

Tout est prêt pour un retour en force de la Droite globale, car malgré les coups de pouce locaux du PCF les élus solfériniens se préparent à une belle déroute, comme à Nantes assez probablement. L’électeur préfère toujours l’original à la copie.

Quel gâchis ! "On a les dirigeants qu’on mérite". Ce sera vrai, une fois de plus, hélas.

Ah, je vois poindre une pancarte "Et le FN ?" Le FN n'est que l'une des pointes à droite de la droite, la plus habile sans doute, mais non la seule. La plus habile, parce qu'elle se donne des postures de recours, de solution neuve alors qu'elle n'est que l'un des soutiens de la politique du Capital, et même de l'Europe. Pour preuve, cette magnifique boîte à outils offerte par Médiapart.

Quelle solution ? Une seule, voter à gauche toute au premier tour, remettre la sauce au second tour ou aller à la pêche : à droite du FdG c'est le lobby néolibéral de A à Z, et il n'aura pas ma voix. Plus jamais.

Résultat de ces futurs scrutins : la Gauche va pouvoir se compter vraiment. Probablement le vieux parti de Thorez et de Marchais en sortira-t-il laminé, en raison de ses compromissions. Ce sera sans doute le fond du gouffre, à partir duquel une nouvelle Gauche se nourrira des détritus d'un désastre pour se reconstruire. Se reconstruire sur les vraies idées de Karl Marx, de Rosa Luxembourg, de Pierre-Joseph Proudhon, d'Élysée Reclus, de Michel Bakounine, de Nestor Makhno, de Pierre Kropotkine, mais certainement pas de Lénine et Trotsky.

mercredi 11 septembre 2013

C'était le 11 septembre

Le jour qui a tout déclenché.....








Souvenons-nous d'un homme qui avait osé défier l'Empire, et que l'Empire a écrasé : malheureusement pour l'Empire, son nom n'a jamais été oublié, et il restera à jamais associé à la lutte pour le Peuple.


    
Salvador Allende (26 juin 1908  11 septembre 1973)

Continuons à honorer sa mémoire, et à aider les Chiliens toujours sous le joug du capitalisme.

Syrie: les rebelles préparent une attaque chimique contre Israël (Ria Novosti)

C'est court, mais alarmant.  Voici une dépêche de Ria Novosti. Ce n'est sûrement pas à prendre à la légère.

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21:21 09/09/2013
MOSCOU, 9 septembre - RIA Novosti

Les adversaires du régime de Bachar el-Assad projettent de lancer une attaque chimique contre Israël depuis un territoire contrôlé par le gouvernement syrien, a annoncé lundi la chaîne de télévision anglophone Russia Today (RT), citant ses propres sources.
Selon RT, il s'agit d'une provocation d'envergure visant à forcer une intervention militaire étrangère en Syrie.
Depuis mars 2011, la Syrie est le théâtre d'un conflit armé entre autorités et opposition. Les affrontements ont déjà fait plus de 70.000 morts, selon différentes estimations. Les autorités syriennes affirment faire face à des terroristes bien préparés et armés dont beaucoup viennent de l'étranger.
Les parties en conflit s'accusent mutuellement d'utiliser des armes chimiques.



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Ce genre d'information confirme que ce qui se passe en Syrie au niveau des mercenaires d'Al Qaida n'a guère de rapports avec le soulèvement d'un peuple contre son régime (et ce, même si effectivement une partie de ce peuple a bel et bien pris les armes) : il s'agit de déstabiliser toute la région, quels qu'en soient les moyens. Une attaque aux gaz, qu'elle ait pour cible une partie du territoire israélien ou une partie du territoire syrien (où même des soldats réguliers issus de la conscription en ont été victimes), est toujours une lâche attaque aux gaz.

Il est pourtant clair que les premiers bénéficiaires de tels agissements ne peuvent être que les coalisés Occidentaux et de la péninsule arabique, qui peuvent se prévaloir de ces meurtres pour lancer une attaque d'envergure sans ressortir le flacon de Colin Powell. Les exemples de l'Irak et de la Libye (entre autres) démontrent abondamment combien ce serait une catastrophe pour tout  le monde, hormis quelques multinationales et leurs criminels de dirigeants et actionnaires.

dimanche 8 septembre 2013

La nef Reporterre a levé l'ancre ! Soutenons-la de toutes nos forces. Et pour commencer, voici son billet de ce matin. Tout frais. Signé Hervé Kempf bien entendu.



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Accueil > Libertés > Le jour où Reporterre a largué les amarres

Le jour où Reporterre a largué les amarres

Hervé Kempf (Reporterre)
dimanche 8 septembre 2013

Le récit relatant les raisons qui m’ont poussé à quitter le quotidien du soir où je travaillais depuis 1998 a rencontré un intérêt inattendu : Adieu Le Monde, vive Reporterre a été lu plus de 60 000 fois sur le site du "quotidien de l’écologie", et de nombreuses fois, sans doute, sur les sites qui l’ont reproduit (la reprise des articles de Reporterre est libre, les sites repreneurs étant invités à respecter les règles de Creative Commons).

Il a suscité une foultitude de tweets et des centaines de courriels. Les uns et les autres exprimaient dans leur immense majorité un soutien à la démarche entreprise. Je remercie chaleureusement toutes et tous, et tâcherai de répondre directement à chaque courriel.

Le journal Le Monde a réagi à mon récit par un communiqué et par un article du médiateur du journal, Pascal Galinier, intitulé "Verts de rage".



Pour ceux qui n’auraient pas le temps de le lire, en voici un bref résumé : « … départ très médiatisé… écolo-chroniqueur vedette… petite musique dissonante, militante… rupture soigneusement mise en scène… réquisitoire… site internet écologiste militant… vraie-fausse ‘clause de conscience’… quant à la conscience… examinons les faits… ex-confrère… a été sur place en payant son voyage [là, j’adore : ‘voyage’]… complotite… insinuation délirante et infamante… vieux confrère… ses critiques… sûrement pas complètement étranger… fanatisme idéologique… bon débarras… ».

Je n’ai pas de commentaire à ajouter à cette analyse.

Je remercie Pascal Galinier de l’hommage indirect qu’il rend à mon article : il a sans doute jugé que celui-ci était parfaitement clair et informé, puisqu’il n’a pas pensé utile de me passer un coup de téléphone pour vérifier tel ou tel point, demander une précision, poser les questions que pouvait soulever telle ou telle phrase.

J’assure par ailleurs Pascal Galinier qu’il reste, malgré la différence de points de vue qui semble s’être esquissée entre nous, mon “confrère", et non mon "ex-confrère". La qualité de journaliste ne découle pas de l’appartenance à tel ou tel média, mais de la détention de la carte de journaliste. Et c’est pourquoi j’ai l’honneur, suivant l’usage qui fait tout le charme de la comédie humaine, de le saluer confraternellement, ainsi que tous les confères et consoeurs, quel que soit leur employeur, qui se sont intéressés à cet événement.

Les nombreux commentaires qui suivent le texte du "médiateur" sont instructifs. Pour ceux qui n’auraient pas le temps de les lire tous, permettez-moi d’en citer deux qui expriment les jugements opposés que peut susciter cette affaire :
Max Lombard 05/09/2013 - 23h15
« Excellente décision de sa part, il faut distinguer journalisme et militantisme sectaire, qu’il rédige de nombreuses motions chez EELV ils ne demandent que ça. Demain je fais trois fois le tour de la ville avec mon diesel à fond juste pour acheter une côte de boeuf que je dégusterai saignante avec des frites et pas du soja ou des scarabées.
 »

Eric Thuillier 07/09/2013 - 09h00
« On aime beaucoup l’argument selon lequel H K n’avait jamais été censuré. Il fait pensé à un discours du genre ’Messieurs les jurés, n’oubliez pas que ma victime a vécu pendant 55 ans, alors que je ne l’ai tué que pendant une minute…’ »

Par ailleurs, on trouvera diverses réflexions sur Internet.

Par exemple, des tweets de Véronique Maurus, journaliste au Monde pendant 37 ans, et qui en a été la "médiatrice" entre 2007 et 2011, juste avant notre confrère Pascal Galinier :



Il m’a aussi été donné de participer à une discussion très stimulante avec Eric Dupin, Jean-Marc Manach et Daniel Schneidermann, diffusée par Arrêt sur Images autour des questions : « Qu’est ce qu’un journaliste neutre ? Qu’est-ce qu’un journaliste "impavide" ? Qu’est-ce qu’un journaliste engagé ? L’objectivité existe-t-elle ? »

Les ZAD informatives
Je n’attendais pas que mon texte reçoive un tel écho. Il visait d’abord à informer les lecteurs qui suivaient la "Chronique Ecologie", les visiteurs de Reporterre, ainsi que les lecteurs de mes ouvrages. Les informer de mon départ et de la nouvelle aventure que nous entreprenions : un média sur l’écologie.

Et c’est cela qui importe aujourd’hui. Les amarres sont larguées. Le canot, construit avec des amis dans les heures de loisir, s’est préparé à la haute mer. Malgré des moyens insignifiants, il n’en est pas moins soigneusement caréné, accastillé, équipé. Il a fait des sorties modestes dans la rade, gagnant de jour en jour l’estime d’amateurs devenus souvent fidèles. Et voici qu’il franchit la jetée qui protégeait la rade de la houle et des tempêtes de l’océan. Sur le quai, une foule inattendue a crié des vivats, a fait sonner la sirène, certains ont même chanté des "oh hé, hé hisse hé ho", encourageant l’équipage et ceux qui s’y sont embarqués.


Mais c’est un bateau magique que celui-là, comme tous les canots qui tentent la traversée de l’océan parce qu’à terre, il y a trop de liens et de sujétions ligotant les marins libres. C’est un bateau qui peut grandir, qui peut embarquer en pleine mer de nouveaux passagers, qui peut gagner les îles où d’autres pirates ont créé des ZAD informatives - zones autonomes de diffusion informatives -, et naviguer de conserve dans les mers bleues de la liberté...

Connaissez-vous Hakim Bey ?

Un auteur mystérieux - il est même possible qu’il n’existe pas - qui a publié naguère un texte passionnant, Zone autonome temporaire dont voici le début :
« Au XVIIIe siècle, les pirates et les corsaires créèrent un ’réseau d’information’ à l’échelle du globe : bien que primitif et conçu essentiellement pour le commerce, ce réseau fonctionna toutefois admirablement. Il était constellé d’îles et de caches lointaines où les bateaux pouvaient s’approvisionner en eau et nourriture et échanger leur butin contre des produits de luxe ou de première nécessité. Certaines de ces îles abritaient des ’communautés intentionnelles’, des micro-sociétés vivant délibérément hors-la-loi et bien déterminées à le rester, ne fût-ce que pour une vie brève, mais joyeuse. »


Hakim Bey comprend le net comme l’espace privilégié où peuvent apparaître et disparaître les zones d’autonomie temporaire qui sont selon lui le nouveau mode de mise en oeuvre des rébellions actuelles. A vrai dire, le projet de Reporterre se sépare de cette vision, parce qu’il espère bien ne pas être temporaire, afin de contribuer à dissoudre les sujétions paralysantes qui dominent sur le continent. Mais l’image du réseau pirate convient assez bien à ce que l’on pourrait imaginer à l’avenir : que des sites autonomes par rapport au système médiatique oligarchique parviennent, en coopérant, à reproposer aux citoyens une vision cohérente de cet autre monde possible, celui du post-capitalisme.

Mais je m’arrête ici. Nous sommes dans notre petit canot, et pour l’instant, il nous faut seulement assurer notre survie sur l’océan immense. Voici les outils qui vont permettre notre navigation.

Règles de navigation pour survivre dans l’océan médiatique
Le premier outil, c’est une boussole toute simple : Reporterre est un instrument d’information. S’il produit et diffuse de l’information nouvelle et utile, il restera à flot et poursuivra sa route. Sinon, il coulera.

Le cap est fixé : rendre compte de la crise écologique et de ses causes, par les informations et par les réflexions. Le drapeau est déployé visiblement : nous pensons que la crise écologique est le facteur dominant l’époque, autour duquel doivent se réorganiser les activités humaines, qu’elles soient culturelles, politiques, ou économiques.
Mais la seule façon pour en convaincre et être utile, c’est de produire des informations exactes et des idées pertinentes.

Ces informations, nous les organisons en cinq volets :
- Infos proprement dites. Elles sont de deux catégories : produites par nous ou à notre demande (et alors Reporterre est indiqué après le nom de l’auteur, ou envoyée par des associations ou des organismes et que nous reprenons parce qu’elle apporte une nouvelle originale - même si on y trouve un point de vue marqué : la mention Reporterre ne figure alors pas dans la ligne indiquant, sous le titre, quel est l’auteur. Titres et chapô sont de nous, et il arrive que l’on corrige l’orthographe du texte.
- Tribunes. Elles développent une analyse ou une réflexion originale et stimulante. Elles expriment l’opinion de son signataire, et cet espace accueille des points de vue qui peuvent être contradictoires : c’est un lieu de débat, une plate-forme de réflexion sur les thèmes écologiques.
- Alternatives. Il s’agit d’informations, mais qui expriment une initiative, une solution ou une innovation sociale ou technique. Parce qu’on ne peut pas seulement, même si c’est indispensable, relater la dégradation de l’environnement et enquêter sur ses agents, mais qu’il faut aussi montrer la créativité et l’énergie que déploie la société pour vivre sans saccager la planète.
- A découvrir. Livres, films ou spectacles intéressants pour la réflexion écologique, et événements activistes ou de discussion collective. Ils entrent en mémoire dans La bibliothèque de Reporterre et dans Les événements de Reporterre.
- Une minute, une question. Des interviews courtes, réalisées à la volée, à écouter.

Cette rubrique vient de susciter deux réactions : « S’il vous plait, pouvez-vous arrêter de mettre systématiquement la photo de l’auteur de l’article : on se fait un avis sur l’allure qu’elle (il) a / avant de lire, alors que tout dépend de la photo / et qu’il vaudrait mieux que tout dépende des arguments de l’article ! », écrit B.B. Bon, on va discuter de cette idée en rédaction.

Deuxième réaction : l’interview de Luc Guyau, ancien président de la FNSEA, suscite le courroux de M.P. : « Une agriculture ’qui nourrirait le monde’ ne sera pas avec lui biologique. Tout au plus pourra-t-elle selon lui s’en inspirer. Ben voyons ! Depuis plus de quarante ans que l’on nous bassine, malgré de nombreuses études, avec ce mensonge pour faire la belle vie à l’agroindustrie, aux Pharmalobbies (qui se rèjouissent de nos maladies) et aux complexes militaro-industriels ! Bien dommage que voulant faire de l’info vous vous fassiez mine de rien ( et inconsciemment j’espère) le relais de telles mafias criminelles ».

Ceci nous permet de redire que vont s’exprimer sur Reporterre beaucoup de gens qui ne partagent pas notre analyse de la situation, mais qu’il est quand même intéressant d’entendre, ne serait-ce que parce que leurs idées évoluent. Et quand les choses ne sont pas claires, comme en 2010 à propos du gaz de schiste, eh bien on recueille les différents points de vue, tel que celui-ci en faveur de l’exploitation de ce combustible. Sur plein de sujets, on accueillera les points de vue divergents, et sur d’autres, où la pensée dominante a plein de lieux pour s’exprimer, on ne se sentira pas obligé de lui faire une place.

Pas de règle absolue, on écoutera ce que vous nous direz sur planete (arobase) reporterre.net, on en discutera en rédaction, et la qualité de l’information finale étant le critère principal.

Ainsi, nous entamons aujourd’hui même, en public, sous vos yeux, la négociation avec M. Ayrault pour qu’il vienne faire son coming out sur Reporterre : "Oh oui, désolé, c’était trop bête, cette idée d’aéroport, je vire écolo pour la France de 2025". Bienvenue sur Reporterre, Monsieur Ayrault...


La métaphore du boulanger
Au fait, pas de forum, sur Reporterre. On ne sait pas s’il y en aura un jour, mais ce qui est certain, c’est que c’est aujourd’hui impossible. Pourquoi ? Parce que cela requiert du temps à gérer, lire, modérer, etc. Et le temps disponible, on veut le consacrer à la recherche d’informations et à sa présentation. Nous sommes une bande de personnes de bonne volonté. Moi, d’abord, nouveau chômeur, et Thierry, Joseph, Pascale, Véronique, Olivier, Barnabé, qui ont des boulots ailleurs, et ne peuvent consacrer que peu de temps au site.

Donc, tout le temps disponible, on le consacre à l’information. On lira vos courriels, on essaiera d’y répondre, mais si vous voulez vous exprimer sur Reporterre, le mieux est d’écrire des textes réfléchis et soupesés que l’on sera ravis de publier en Tribunes...

Et l’on voudrait étendre ce temps disponible, embaucher un jeune journaliste à mi-temps pour quatre mois (tout prochainement, c’est quasi bouclé), publier les camarades journalistes qui nous proposent avec enthousiasme des bons sujets, embaucher telle autre journaliste expérimentée, embaucher le rédacteur en chef - votre serviteur -, etc. Sans compter qu’il faut payer le téléphone, les billets de train pour les reportages (ah non, pardon, les "voyages"), les cartouches d’imprimantes, des locaux... On fait tout dans la sobriété heureuse, mais sobriété ne veut pas dire "air du temps".


Autrement dit, pour produire de l’information, il faut du travail, et le travail, il faut le payer. Il est normal de payer son pain parce que le boulanger a travaillé pour le faire et a acheté de la farine ; de même, il est normal de payer l’information parce que les journalistes ont travaillé pour la produire. Nous faisons le pari qu’une large part de nos recettes viendra du soutien des gens qui enverront autant d’euros qu’ils l’estimeront juste, car ils comprendront que c’est utile. A nous de produire l’information, à vous de lui permettre d’être libre.



Pour les modalités de dons, merci d'aller sur le site de Reporterre.

samedi 7 septembre 2013

Les quatre jours qui ont fait trembler la planète (Le Grand Soir)

Avez-vous lu cela dans vos journaux ? Il est probable que non. Sans vouloir s'avancer, n'y aurait-il pas un parallèle - mais dans le sens inverse cette fois - avec l'affaire des missiles de Cuba en 1962 ? C'est bien entendu l'avenir qui nous l'apprendra, mais il y a semble-t-il des similitudes. Il se peut - avec bien entendu toutes les réserves que l'on peut y apporter - que nous soyons passés tout près d'un déclenchement de guerre au moins largement régionale, avec toutes les interrogations que l'on peut se faire sur un élargissement encore plus important.

En tout cas, voici cette analyse qui ne peut qu'interroger chacun sur son avenir.


Les quatre jours qui ont fait trembler la planète

Éclairage  : la semaine dernière – et jusqu’au discours du président américain samedi soir –, le monde était au bord d’une nouvelle guerre, une fois de plus, dans le monde arabe, mais impliquant des forces régionales et internationales. Depuis la visite de l’ancien secrétaire d’État adjoint américain Jeffrey Feltman, en Iran, au début de la semaine dernière, la tension n’a cessé de monter et selon certains médias américains, le monde a vécu les quatre jours les plus difficiles depuis l’effondrement de l’URSS et du pacte de Varsovie. Que s’est-il donc réellement passé pour amener le président américain à se rétracter après avoir lui-même fixé des lignes rouges concernant l’utilisation des armes chimiques ?

Des sources diplomatiques du Brics révèlent qu’avant l’annulation par les États-Unis de la rencontre entre Kerry et Lavrov prévue la semaine dernière, les négociations entre les deux pays au sujet de la Syrie avaient atteint un point avancé, les Américains ayant accepté l’idée d’un compromis politique, à la seule condition que Bachar el-Assad abandonne le pouvoir, quitte à ce qu’il désigne lui-même son successeur. Les Russes avaient soumis cette idée aux Iraniens qui l’avaient fermement rejetée. Il fallait donc faire en sorte de les contraindre à changer d’avis.

Toujours selon la source diplomatique du Brics, l’émir Bandar ben Sultan, qui a supplanté les responsables qataris dans la lutte contre le régime syrien, avait mis au point un plan pour porter un coup fatal au régime via la capitale Damas. Une unité entraînée en Jordanie avait été préparée dans ce but. Les rumeurs véhiculées par la presse sur l’imminence de la bataille d’Alep n’étaient que de la poudre aux yeux, visant à détourner l’attention du régime syrien du véritable champ de l’offensive prévue. De même, l’attaque de l’opposition contre 13 villages de Lattaquié visait à obliger le régime à alléger son dispositif de sécurité autour de la capitale pour protéger son fief, Lattaquié. L’offensive contre la capitale devait avoir lieu sur deux fronts, celui du Nord et celui du Sud, et elle devait coïncider avec une large campagne médiatique, politique, psychologique et sur le terrain contre le Hezbollah pour le pousser à retirer ses troupes de Syrie et à se replier sur la scène interne libanaise.

Mais le régime syrien, selon la source, avait découvert ce plan et il avait lancé une contre-offensive, appelée « le bouclier de la capitale », destinée à élargir le périmètre de sécurité autour de Damas, autour du centre (Homs), jusqu’au littoral de Lattaquié, qui a été déclenchée le 20 août, dans une opération qualifiée de « préventive ». Le régime syrien et ses alliés ont ainsi pris leurs adversaires de court et enregistré une véritable percée. C’est alors, ajoute la source du Brics, qu’a été brandie l’affaire de l’utilisation des armes chimiques à Ghouta dans le rif de Damas, dans le cadre d’une gigantesque opération médiatique, à l’aide d’images très fortes, d’enfants morts, destinées à mobiliser l’opinion publique internationale.

Cette campagne s’est accompagnée de l’envoi d’émissaires américains en Russie et en Iran. Le ton, précise la source diplomatique du Brics, utilisé par les émissaires des États-Unis était très ferme et le discours se résumait ainsi : « Soit vous faites des concessions en abandonnant le régime d’Assad, soit nous vous les arracherons par la force. » La source diplomatique précitée affirme que les Américains auraient été surpris par le calme des Russes, alors que les Iraniens n’auraient au départ pratiquement pas réagi. Seul le président Assad a déclaré qu’il ne ferait pas de concessions.

Les Américains auraient alors décidé de hausser encore plus le ton en envoyant leurs navires destroyers en Méditerranée et en décrétant la mobilisation dans leurs bases dans la région, pour montrer le sérieux de leurs propos. Ils croyaient ainsi avoir bien fait comprendre à leurs interlocuteurs que cette fois, ils ne plaisantaient pas. Le ministre russe des AE a alors eu cette phrase qui a induit l’Occident en erreur, lorsqu’il a dit que la Russie ne se laissera pas entraîner dans une guerre contre l’Occident. Les États-Unis auraient pris cela pour un feu vert tacite, un peu comme lorsque l’envoyée américaine à Bagdad April Glasby avait fait croire en 1991 à Saddam Hussein que les États-Unis ne réagiraient pas à une occupation du Koweït... En même temps, les sources militaires américaines ont dévoilé les cibles des frappes en Syrie, dans une tentative de convaincre les alliés du régime du sérieux de l’affaire.

Mais dans le camp adverse, les préparatifs allaient bon train. Une chambre d’opérations communes a été créée, entre la Russie, l’Iran, Damas et le Hezbollah. Les Russes ont mobilisé leurs navires devant les côtes méditerranéennes, les Iraniens ont décrété une mobilisation de leurs forces navales, aériennes et terrestres, alors que l’armée syrienne a mis en état d’alerte toutes les troupes gardées jusque-là en réserve. Les Russes et les Iraniens ont ensuite fait savoir aux Américains qu’à leurs yeux, il n’y a pas d’opération militaire limitée et ciblée et que toute attaque entraînera une riposte totale, jusqu’au détroit d’Ormuz et à celui de Bab el-Mendab. Les Iraniens ont aussi laissé entendre que la riposte ne sera pas limitée à la Syrie mais pourrait atteindre d’autres cibles dans la région. Vendredi et samedi, les Russes et les Iraniens n’ont cessé de hausser le ton pour montrer qu’ils sont prêts à tout et finalement, c’est le président américain Barak Obama qui s’est rétracté, soumettant sa décision à l’approbation des députés américains, après la défection des Britanniques.

Aujourd’hui, les paris sont ouverts. Dans le camp hostile au régime syrien, on est convaincu que les frappes américaines ne sont que partie remise, puisque selon le président américain lui-même, la décision a été prise. Mais dans le camp adverse, on pense au contraire que le message a été bien reçu et que les États-Unis ont renoncé à leur projet. En réalité, il n’y a pas de raison pour que les Iraniens et les Russes changent d’avis, puisqu’ils ont déjà rejeté toutes les propositions qui leur ont été faites par les Américains, directement par le biais d’émissaires ou indirectement par le biais de médiateurs. Il va donc falloir ouvrir des négociations sérieuses, soit dans le cadre du sommet de Saint-Pétersbourg, jeudi et vendredi, soit dans le cadre des contacts parallèles à l’Assemblée générale des Nations unies, à laquelle le président iranien compte d’ailleurs assister. Sinon, le bras de fer va se poursuivre, avec encore plus de morts et de tragédies, au moins dans l’avenir visible...

Scarlett Haddad, le 04/09/2013.
* L’Orient le Jour
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Une torture dans la torture - Guantanamo

Guantanamo est déjà, avec sans aucun doute les prisons secrètes de Washington en Pologne, une torture en tant que telle. Et quand au-delà de tout excès les prisonniers refusent de s'alimenter, eh bien pas grave, l'administration dans sa mansuétude les nourrit de force.

C'est bien ce qu'a voulu dénoncer grâce à une action exemplaire un militant devant la Maison-Blanche, comme nous le rapporte l'AFP (extrait).



Washington (AFP) - Un Américain, en grève de la faim en solidarité avec les détenus de Guantanamo, s'est livré vendredi, devant la Maison Blanche, à la procédure d'alimentation forcée utilisée dans la prison afin de "rendre visible une torture qui a lieu dans l'ombre".
Amaigri par 61 jours de jeûne, Andrès Thomas Conteris, assis sur une chaise et vêtu d'une combinaison orange, s'est laissé entraver puis intuber par le nez pour être nourri comme le sont encore 27 des 30 grévistes de la faim, dénombrés vendredi par les autorités de la prison de Guantanamo.
"C'est comme une agonie sans fin", a déclaré le militant, alors que la substance nutritive s'écoulait par la sonde naso-gastrique, "chaque mot est douloureux, chaque mouvement est douloureux, c'est comme si je me noyais".



L'inhumain est désormais, et depuis des années, le quotidien d'un gouvernement désincarné, "hors sol", pétri de ses propres propagandes, recyclant ses contradictions, et paraissant surpris, ensuite, de la détestation qu'il provoque dans le monde entier parmi les populations. Bien entendu, il n'en a cure, et accentue sa pression mondiale pour être le Big Boss incontesté, et qu'importe qu'il bafoue tous les droits, toutes les conventions, toutes les logiques, s'il peut parvenir à ses fins stupides et mortifères. Sa paranoïa réelle ou feinte le conduit naturellement à la torture, aux incarcérations arbitraires, sans jugement ni contrôle. Non seulement c'est contre productif, mais c'est inutile. Rien n'y fait, le plis est pris.

Il aura beau jeu, sans doute, de lancer "N'y a-t-il pas d'autres tortures, dans le monde ?" Il n'aura pas tort.  A ceci près qu'il se veut donneur de leçons, et qu'avec de pareils actes il s'en prive du droit à dénoncer d'autres pratiques.


Washingto delenda est

jeudi 5 septembre 2013

Gaz de combat sur la Syrie : de quoi parle-t-on ?

C'est sur le site  Réseau International que l'on découvre une anomalie et un contre-sens dans les différentes sources parlant de l'attaque de gaz. Il est signalé une erreur dans les dosages, qui aurait été la cause de cette hécatombe. Vu la méthode syrienne, calquée sur la russe, cela n'a de sens que pour des opposants bricolant des mélanges improbables dans des conditions précaires, avec tous les risques que cela implique.

(notons que le titre initial de l'article ne correspond pas avec le contenu)

Texte de Valentin Vasilescu
http://edition.cnn.com/interactive/2013/08/world/syria-documents/index.html
L’élément clé du rapport est la mention sans ambiguïté que « … le régime a l’habitude de faire des mélanges d’armes chimiques, y compris le gaz sarin », c’est à dire qu’il est supposé que l’armée syrienne avait utilisé un mélange de plusieurs substances toxiques de combat, y compris le sarin. Autrement dit, dans l’obus contenant les munitions utilisées le 21 Août, il y aurait un mélange artisanal de plusieurs types de gaz toxique de combat préparé avant le lancement. Cette préparation ne pourrait avoir lieu que par des chimistes dans un laboratoire de campagne situé dans le lieu du lancement. L’utilisation de ce mélange détonant aurait produit des symptômes ou des manifestations différents du sarin, dans le cas où des gens seraient exposés à une attaque chimique.

Si ce paragraphe est entièrement véridique et argumenté avec des preuves, il supprime le régime d’Assad et l’armée syrienne dans la liste des auteurs de l’attaque chimique. Puisque l’armée syrienne ne possède que des agents chimiques d’origine soviétique. Ou produits dans les sections spécialisées des usines chimiques syriennes (qui, après deux ans de guerre n’existent plus) selon la technologie soviétique de type BINAIRE. Afin d’éliminer les accidents liés à la manipulation, depuis 1980, les Soviétiques ont produit, équipé leur armée et exporté uniquement des munitions chimiques de type BINAIRE. Et c’est ce type d’armes chimiques qui a été livré à l’armée syrienne. En pratique, il s’agit de deux précurseurs de base qui sont non-toxiques et qui sont disposées dans des conteneurs séparés pour les munitions d’artillerie. Lors de l’impact des munitions au sol, les conteneurs se brisent, les précurseurs entrent en contact, il y a une réaction chimique qui produit de la vapeur sarin. La vapeur est libérée dans l’atmosphère et transportée par le vent. On n’a pas encore trouvé à ce jour dans le monde, la recette pour combiner plusieurs précurseurs pour produire le gaz sarin et d’autres gaz toxiques de combat.

Le reste des arguments présentés dans le rapport est conjoncturel et subjectif, puisque dans la confrontation militaire en Syrie, tant l’armée et que les rebelles ont et utilisent l’artillerie de chars ou des lance-roquettes cal. 122. Les munitions ont été capturées par les rebelles après des attaques et des occupations de dépôts de l’armée syrienne. Ceci a été rendu possible par l’armement et la formation des rebelles par l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie et d’autres pays alliés aux États-Unis.

Traduction Avic
Par Valentin Vasilescu, pilote d’aviation, ancien commandant adjoint des forces militaires à l’Aéroport Otopeni, diplômé en sciences militaires à l’Académie des études militaires à Bucarest 1992.

mardi 3 septembre 2013

Hollande prêt à détruire la Syrie, et le reste du monde ?

Un prêtre syrien a écrit à François Hollande, pour lui rappeler de nombreux faits, ou peut-être les lui apprendre, après tout. Il n'est pas tendre avec les sionistes (le plus souvent chrétiens d'ailleurs), qui mènent la vie très dure à tous, juifs compris bien entendu.

En voici un extrait.


« Je nourrissais le vague espoir de voir définitivement tournée, la politique de cirque de votre burlesque prédécesseur. À vous écouter, je me suis rapidement surpris à m’interroger sur le bienfondé de mon attente. Il m’a fallu vite déchanter. Je restais ébahi devant votre visage bon enfant, pendant que vous vous permettiez de prononcer des jugements péremptoires, sur tout et sur tous, sans la moindre nuance, ni hésitation.
Mais quand je vous ai entendu parler de la Syrie et de son président, j’ai bien cru entendre la voix même des Maîtres qui vous ont juché sur ce premier poste de France, dans l’unique but de mener à bien le projet de destruction de la Syrie, que votre prédécesseur a été incapable de conduire jusqu’au bout.
Pour une première à la Télévision, c’en était bien une ! Je vous attends de pied ferme, lors des tout proches désenchantements des français. Pour ma part, vieux connaisseur de la France et des français, je me suis surpris à me dire : quelle dégringolade, depuis le départ du Général de Gaulle !
Mr le Président, Avant de poursuivre, il est une coïncidence historique que je me dois de vous signaler, et que vous ignoriez sans aucun doute. Sinon vous auriez évité de vous laisser interviewer, un 29 Mai ! En effet, il est un autre 29 Mai, au cours duquel la France s’est misérablement déshonorée.
C’était en 1945. En ce jour même, la France «MANDATAIRE», s’est permis de bombarder le Parlement Syrien à Damas, pour, ensuite, laisser ses soldats noirs, assassiner les 29 gendarmes, en poste, dans ce haut-lieu de la démocratie. Le saviez-vous ?


On notera combien l'hôte de l'Élysée a tenu compte de ces avertissements, comme de beaucoup d'autres. Les Français ont parfaitement compris les enjeux. Et ces enjeux, ce ne sont pas les nôtres, mais ceux de la peu nombreuse mais agissante "cinquième colonne" (comme on disait autrefois) qui a un but bien à elle d'asservissement du monde entier. Non par "conspiration", mais par une sorte d'atavisme chez ceux qui ne pensent qu'au profit, avant leur vie même. Profit, et domination. Orgueil et mépris. Peut-être se prennent-ils pour une "race des seigneurs" à nouveau sur le devant de la scène, alors qu'ils ne sont que les jouets de leur folie.

Le plus difficile, dans ce combat entre des névrosés manifestes et le reste de la population, est de discerner qui en est, et qui est sous l'emprise de ces malades. Probablement les présidents, premiers ministres ne sont-ils là que par la permission de ceux-ci. Mais il se peut qu'eux-mêmes en soient. Comment le savoir ? Le plus souvent, ils sont mis dans une position "d'intouchables", ce qui leur permet à leur tour de protéger à la fois leurs commanditaires plus ou moins secrets, et les exécutants plus subalternes qui sont la courroie de transmission vers la base de leurs délires.

C'est ainsi que sont décidées des guerres, aux prétextes fumeux ou fabriqués, mais aux buts bien précis : la déstabilisation des civilisations, des cultures, des solidarités, l'effritement des langues, la destruction  "par hasard" de vestiges du passé qui pourraient redonner des idées de grandeur aux groupes sensés de personnes de bonne volonté.

La Mésopotamie n'est plus qu'un souvenir, déjà nos enfants n'en ont pas entendu parler. L'Égypte est en décomposition, déjà certains musées ont été détruits. L'Afrique autrefois riche en civilisations enviables n'est plus qu'un troupeau d'esclaves, auxquels seule la Chine tente de redonner une certaine fierté de vivre. Oui, la Chine résiste encore, pour combien de temps ? Les vecteurs thermonucléaires du Pentagone sont probablement réglés en grande majorité pour raser ce pays vaste et prometteur, lettré et subtil : comment les mâcheurs de maïs du Missouri pourraient-ils y trouver le moindre intérêt, puisqu'ils ne le connaissent tout simplement pas ?

On parle de "sionistes" parfois, à propos de ce groupe de personnages.  Ce mot en vaut un autre. Comme ils voudraient le faire croire en rabâchant leur doxa, leur but est de se fondre dans la foule des juifs, des observants d'une certaine religion ancienne. C'est bien entendu un leurre total, à part quelques-uns (statistiquement) il n'ont aucun rapport avec eux, et c'est même malhonnête de leur part de risquer de faire reporter sur ces religieux l'ire causée par leurs agissements coupables. 

Faisons tout notre possible pour contrer ces personnages.  Comme on le voit à propos de la Syrie, dont ils envisagent avec délectation la destruction, c'est chaque jour que leur action est dangereuse pour tous.  Peuples du monde entier, debout ! Contre nous l'étendard sanglant est levé.

Washingto delenda est

lundi 2 septembre 2013

Intervention en Syrie : pas plus qu'ailleurs

Un concept détestable : le droit d'ingérence. Que ce soit bien ou mal, et je pense que c'est mal, les rapports humains à grande échelle dans ce monde sont basés sur les frontières. Violer celles-ci sans y avoir été invité par les autorités locales contrevient au droit international. C'est pourtant ce que font impunément "les Occidentaux" et leurs "protégés".

C'est à nouveau ce que veulent faire "les Occidentaux", après ces catastrophes que furent l'Irak et la Libye, ces fiascos que furent le Viêt Nam, l'Afghanistan ou la Côte d'Ivoire... C'est logique, puisque c'est au nom (caché) de leurs intérêts que ces eurent, ou ont lieu. L'humanitaire est le haillon dont se drapent des personnages imbus de leur propre aura.

Non, aller en Syrie, après s'être ingénié à y pourrir une situation "pas terrible", mais interne, c'est encore une chose qu'il ne faut pas : elle ne fait que révéler des appétits qui n'ont rien d'humanitaire, mais qui empestent le gaz et le pétrole. Et y avoir laissé s'introduire des terroristes grassement payés par le prince Bandar et l'Arabie saoudite, avec des gaz mortels (il est prouvé, et re-prouvé que ce sont eux qui les ont utilisés) est tout simplement criminel.

Au même titre que GW Bush, Obama devrait être traîné devant le tribunal international. Mais des dirigeants d'autres pays, comme Blair, Sarkozy, également. Des noms sinistres traînent depuis des décennies : le Chili (11 septembre 1973), Grenade, le Nicaragua, le Honduras, mais aussi l'Algérie ou le Kosovo.

La politique intérieure n'est pas mon sujet favori : je préfère l'International, qui est la clef des "réformes" internes le plus souvent. Et si Hollande a la place qu'il occupe, c'est avec l'aval préalable "des Autres".

(petit billet d'humeur, sur un clavier différent du mien)