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mercredi 31 juillet 2013

États-Unis : la répression remplace la solidarité (La militarisation de l'Amérique, sur le GS)

Bien souvent, j'ai dénoncé ici le terrorisme de Washington, terrorisme d'État assumé mais non déclaré :  en voici un panorama plus précis encore, et plus récent grâce au Grand Soir. Il est terrible de constater que le Pouvoir préfère acheter des armes, tout en démantelant tout le tissu existant d'aides sociales, et il compte bien agir avec la même violence sur son sol qu'à l'extérieur. On notera que très insidieusement, le même processus est en train de s'instaurer dans l'heureuse Europe du traité de Lisbonne. C'est logique, n'est-elle pas une simple extension molle de la dictature d'outre-Atlantique, savamment camouflée grâce aux experts en communication d'Uncle Sam ?

N'est-il pas particulièrement habile d'avoir placé aux postes de commande officiels en Europe des personnalités qui paraissent molles ou effacées comme le célèbre Herman Van Rompuy, l'éclatante baronne Catherine Ashton, le Super-normal François Hollande, l'incontournable Philippe Ier de Belgique ? "La réalité est ailleurs" comme aurait dit la série X-Files.

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La militarisation de l’Amérique

Le déploiement d’hélicoptères Blackhawk à Chicago cette semaine n’est que le dernier d’une série d’exercices d’« entraînement au combat en zone urbaine » qui sont devenus un élément familier de la vie américaine.
Comme ailleurs, cet exercice a été lancé devant une population civile ébahie et sans avoir été annoncé. Conduits en secret, apparemment avec l’accord des services de police locaux et des élus, démocrates comme républicains, l’objectif évident de ces exercices est de donner aux troupes américaines de l’expérience dans ce que le Pentagone appelle « des opérations militaires en terrain urbain. »

Ce type d’opération est sans conteste d’une importance cruciale pour l’armée américaine. Au cours de la décennie écoulée, sa mission principale, comme l’ont prouvé l’Afghanistan et l’Irak, a été l’invasion et l’occupation de pays relativement faibles militairement et la soumission de leur population qui résistait à l’occupation, souvent dans des combats maison par maison dans les centres urbains.

L’armée dispose d’un Centre d’entraînement urbain de 4 kilomètres carrés au centre-sud de l’Indiana qui se targue de plus de 1500 « structures d’entraînement » conçues pour simuler des maisons, des écoles, des hôpitaux et des usines. Le site web du centre affirme qu’il « peut être adapté pour reproduire des situations étrangères tout comme nationales. »

Qu’est-ce que cela peut apporter de faire voler des Blackhawks à faible altitude au-dessus des immeubles de logements de Chicago ou de faire rouler des convois militaires blindés dans les rues de St Louis qu’il ne serait pas possible d’obtenir avec les simulations du centre d’entraînement ? Rien que l’année dernière, il y a eu au moins sept exercices de ce type, à Los Angeles, Chicago, Miami, Tampa, St Louis, Minneapolis et Creeds en Virginie.

La réponse la plus évidente est que ces exercices habituent les troupes à opérer dans les villes américaines, tout en désensibilisant la population américaine au déploiement de la puissance militaire américaine à l’intérieur du pays.

Les préparatifs pour ce genre de déploiement sont déjà très avancés. Au cours de la décennie passée, sous le prétexte de la « guerre mondiale contre le terrorisme, » Washington a promulgué une série de lois répressives et créé une vaste nouvelle bureaucratie de contrôle d’Etat sous l’autorité du département de la sécurité intérieure. Sous le gouvernement Obama, la Maison Blanche s’est arrogé le pouvoir de mettre les ennemis de l’Etat en détention militaire pour une durée indéfinie, ou même de les assassiner sur le sol américain par des frappes de drones, tout en développant fortement l’espionnage électronique de la population américaine.

Une partie de ce processus est l’augmentation incessante du pouvoir de l’armée américaine et son intervention croissante dans les affaires intérieures. En 2002, la création de l’US Northern Command a attribué pour la première fois un commandement militaire pour les opérations à l’intérieur des États-Unis eux-mêmes.

Encore en mai dernier, le Pentagone a annoncé l’application de nouvelles règles d’engagement pour les forces militaires américaines opérant sur le sol américain pour apporter un « soutien » aux autorités civiles chargées de faire respecter la loi, y compris pour faire face aux « troubles civils. »

Ce document déclare des pouvoirs militaires très larges et sans précédent dans une section intitulée « Autorité d’urgence. » Elle affirme l’autorité d’un « commandant militaire » dans « des circonstances d’urgence extraordinaire où une autorisation préalable par le président est impossible et où les autorités locales régulières sont incapables de contrôler la situation, de s’engager temporairement dans des activités qui sont nécessaires pour contenir des troubles civils inattendus de grande ampleur. » En d’autres termes, les huiles du Pentagone s’arrogent l’autorité unilatérale d’imposer la loi martiale.

Ces pouvoirs ne sont pas pris dans le but de défendre la population des États-Unis contre le terrorisme ou pour contrer une urgence hypothétique. Le commandement militaire américain est tout à fait conscient d’où se trouve le danger.

Dans un récent article, un instructeur de haut niveau au Commandement de Fort Leavenworth et au General Staff College [qui forme les hauts gradés de l’armée américaine, ndt] et ex-directeur de l’École militaire des études militaires avancées a présenté un scénario révélateur pour une situation dans laquelle l’armée pourrait intervenir.

« La grande récession du début du vingt-et-unième siècle dure plus longtemps qu’on ne l’avait anticipé. Après un changement de pouvoir à la Maison Blanche et au Congrès en 2012, le parti au pouvoir coupe tous les financements qui étaient attribués à la relance de l’économie et à l’aide sociale. L’économie des États-Unis se trouve en stagnation, comme le Japon dans les années 1990, pour la majeure partie de la décennie. En 2016, l’économie montre des signes de reprise, mais les classes moyennes et les classes moyennes inférieures n’en ressentent presque pas les effets en matière d’emploi ou d’augmentation des salaires. Le chômage continue à osciller périlleusement près d’un pourcentage à deux chiffres … »
En d’autres termes, le Pentagone voit que de telles conditions – qui diffèrent très peu de celles en cours aux États-Unis aujourd’hui – pourraient produire des soulèvements sociaux qui ne pourraient être contenus que par le recours à la force militaire.

Ce qui est mis au rebut, en coulisses et pratiquement sans aucune couverture médiatique, et encore moins de débat public, ce sont les principes constitutionnels qui remontent à des siècles et qui interdisent l’utilisation de l’armée pour maintenir l’ordre public contre des civils. Dans la déclaration d’indépendance elle-même, la justification de la révolution contre le roi George comprenait l’accusation qu’il avait « décidé de rendre l’armée indépendante du pouvoir civil et supérieure à ce dernier. »

Allant de pair avec l’accroissement des pouvoirs de l’armée à l’intérieur du pays, la police censée être civile a été militarisée. Un article publié par le Wall Street Journal le week-end dernier et intitulé « l’avènement du policier guerrier » décrivait très clairement ce processus :
« Poussées par une rhétorique martiale et la disponibilité d’équipements de type militaire, des baïonnettes et des fusils M-16 jusqu’aux transports de troupes blindés, les forces de police américaines adoptent souvent un état d’esprit qui était, par le passé, réservé au champ de bataille. La guerre contre la drogue et, plus récemment, les actions anti-terroristes qui ont suivi le 11 septembre ont créé une nouvelle figure sur la scène américaine : le policier guerrier – armé jusqu’aux dents, prêt à traiter durement les malfaiteurs, et une menace croissante contre les libertés américaines ordinaires. »

Cet article décrit la vaste prolifération des unités SWAT (Special Weapons and Tactics) dans pratiquement chaque ville d’Amérique, grâce aux 35 milliards de dollars alloués par le ministère de l’Intérieur, « avec l’essentiel de l’argent allant à l’achat de matériel militaire comme les transports de troupes blindés. »

Cette force armée a été étalée à la vue de tous en avril durant ce qui revenait à être l’imposition d’un état de siège sur la ville de Boston, apparemment pour ne capturer qu’un adolescent suspect. Toute la population d’une grande ville américaine a été enfermée chez elle pendant que des policiers équipés pour le combat, pratiquement impossible à distinguer des militaires, ont occupé les rues et mené des fouilles maison par maison sans mandat.

Ce qui sous-tend cette militarisation sans précédent de la société américaine ce sont deux processus parallèles. L’immense élargissement du gouffre social qui sépare les milliardaires et multimillionnaires qui contrôlent la vie politique et économique de la classe ouvrière américaine qui constitue la grande majorité de la population, est fondamentalement incompatible avec la démocratie et exige d’autres formes de pouvoir. En même temps, le passage au militarisme comme principal instrument de politique étrangère américaine a largement augmenté le pouvoir de l’armée au sein de l’appareil d’Etat américain.

L’oligarchie dirigeante américaine et le Pentagone reconnaissent tous deux qu’une polarisation sociale profonde et une crise économique qui s’aggrave ne peuvent qu’aboutir à des soulèvements sociaux. Ils s’y préparent en conséquence.

La classe ouvrière doit tirer les conclusions appropriées et faire ses propres préparatifs politiques pour les confrontations inévitables à venir.

(Article original paru le 25 juillet 2013)
* http://www.wsws.org/fr/articles/2013/jul2013/pers-j27.shtml
 
URL de cet article 21611

mardi 30 juillet 2013

"La France n'est pas hostile à l'huile de palme", assure Ayrault - les Français, si.

Encore un titre qui fait sursauter. Combien de temps encore des membres du gouvernement, et singulièrement le chef de celui-ci, vont-ils proférer des affirmations contraires à ce que veulent nos compatriotes ?

Bandar Sri Sendayan (Malaisie) (AFP) - Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a rassuré lundi sur le dossier sensible de l'huile de palme, dont la Malaisie est le deuxième producteur mondial, rappelant que la "taxe Nutella" n'avait pas été adoptée ni soutenue par son gouvernement.
"Il faut éviter les malentendus: la France n'est pas hostile à l'huile de palme", a affirmé Jean-Marc Ayrault lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre malaisien Najib Razak. Il a rappelé que "c'était d'ailleurs un Français" qui avait diffusé le palmier à huile en Malaisie.


Le même genre de décalage se rencontre à propos de beaucoup de sujets, ceux qui fâchent en particulier.  Ainsi des Grands Projets Inutiles Imposés comme la liaison LGV Lyon-Turin, évidemment inutile parce que la liaison actuelle est fort loin de la saturation, et que le coût s'annonce colossal : on ne parle même pas de l'impact environnemental. Même problématique pour le vieux projet de Notre-Dame des Landes, devenu obsolète depuis sa naissance il y a pratiquement cinquante ans, volontairement sous-estimé au niveau de la facture, de l'impact écologique et agricole, et surestimé au niveau de son utilité réelle quand le terrain actuel remplit largement son rôle, et ne sera jamais saturé tant le transport aérien s'achemine vers une réduction nette dans un futur proche. La problématique est similaire avec celle de la LGV Bordeaux-Espagne. Rappelons que dans ce pays, le réseau rapide est six fois moins utilisé encore qu'en France, ce qui en dit long sur son utilité, donc sa rentabilité pour ceux qui s'intéressent à ce détail.

En fait le chef de gouvernement semble se complaire dans les dossiers dont ne veulent pas ses concitoyens, et qui tombent très mal avec une période où la plus grande partie de ceux-ci s'appauvrit de mois en mois. N'oublions pas que, au bout du compte, c'est le citoyen qui paie grâce à l'impôt. Alors que le HLM est sinistré, que le réseau ferré secondaire peine à être entretenu correctement, que les banquiers s'enrichissent et que les PME tirent la langue, soutenir de tels projets est une très mauvaise idée, voire plus.

Pour en revenir à ce contentieux sur l'huile de palme, dont on connaît les effets sur les forêts arrachées en vue de la spéculation, mais aussi les effets pervers sur la santé humaine, il est caractéristique de voir que les représentants du peuple ont bien travaillé en lançant la proposition sur la "taxe Nutella", mais que bizarrement le gouvernement y est hostile. Le lobbyisme a-t-il accompli son œuvre ? On peut le craindre.

Un gouvernement qui œuvre contre le peuple doit démissionner. C'est tout simple.

lundi 29 juillet 2013

La parole d'un candidat...

Vu parmi les dépêches ce matin celle-ci provenant de l'AFP (extraits)

Rennes (AFP) - La cour d'appel de Rennes a rejeté le recours déposé par une famille tchetchène placée en centre de rétention (CRA) avec deux jeunes enfants, a-t-on appris dimanche auprès de RESF (Réseau éducation sans frontières).

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La France a été condamnée, début 2012, par la Cour européenne des droits de l'Homme pour placer des enfants en centre de rétention.
RESF vient d'adresser à ce sujet une lettre au président François Hollande dans laquelle l'association considère que ces deux enfants "sont les emblèmes d'une politique hypocrite et inhumaine".
RESF cite en particulier un courrier du candidat Hollande, en date du 20 février 2012, dans lequel ce dernier lui assurait: "Je serai (...) particulièrement attentif au sort des enfants. Sur ce point, je prends un engagement: celui de refuser la rétention des enfants (...) L'intérêt supérieur de l'enfant doit primer". "Il a manqué à sa parole", a commenté RESF.





Ce n'est pas la première fois que des associations et des ONG regrettent à propos de François Hollande, désormais président de la république, qu'il ne tienne pas les promesses explicites faites au moment où il était encore candidat. Cela ne rend pas facile la confiance qui est la base du consensus social dans un pays, si les attentes mises en quelqu'un se révèlent vaines, voire  gravement bafouées la plupart du temps.

On notera qu'à part de minuscules progrès dans le sociétal, c'est à peu près dans tous les domaines qu'on a constaté ce genre de phénomène : il suffit de repenser au MES qui devait "être renégocié" alors qu'il n'en fut rien. Il suffit de repenser à ce que l'état se prépare à faire dans deux jours : mettre à la disposition des banques l'argent récolté en vue de la construction de HLM, via les livrets A.   Pour mémoire, ces HLM, il en manque cruellement, précisément.

Quant aux prêts que ces banques sont censées accorder à des entreprises, on voit bien depuis longtemps à quoi elles destinent ces fonds : sûrement pas pour aider le tissu des PME à sortir la tête de l'eau.  En revanche, les "placements productifs" dans les paradis fiscaux fleurissent. C'est cela qu'il faut renverser. Mais sans volonté politique, tout continuera comme avant.

jeudi 25 juillet 2013

Renvoi d'as censure ? Effet râteau ?

Bonjour.

Soyons brefs, par civisme comme Rue89, Le Courrier, quotidien de Genève, Infolibre, site espagnol d’information, The World press freedom committee, Marianne, L’Express, lexpress.fr, Libération, L’Humanité, Politis, Les Inrockuptibles, Charlie Hebdo, Regards, Polka Magazine, Causette, Mediapart, ArteRadio, Marsactu, Electron Libre, Reflets, Le Courrier des Balkans, Radio Nova, Le Nouvel Observateur, La Quadrature du Net, L’Association de la presse judiciaire, Reporters sans frontières, Ligue des droits de l’Homme, Syndicat national des journalistes SNJ, SNJ CGT, SPIIL, Attac, Syndicat de la magistrature, Arrêtsurimages, RSF,, lesoir.be (Belgique), j’accorde l’asile au « dossier Mediapart ». Trouvé chez SèteIci, mais sans doute présent chez plein d'autres sites et blogs responsables.

Je fais suivre le dossier Bettencourt complet, celui qui fut censuré de claironnante façon par la cour d'appel de Versailles chez Médiapart.

http://datalove.reflets.info/mediapart_bettencourt_clean_pack.tar.gz

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Faites passer !

 Je pense que nous allons assister à un bel effet Streisand. Certaines personnalités y compris politiques pourraient en être gênées, si les soupçons qui ont pu se faire jour se révèlent confirmés par la Justice.

dimanche 21 juillet 2013

Un havre pour les lanceurs d'alertes

Créer un site d'accueil pour les lanceurs d'alertes, toutes causes confondues, ne serait-il pas devenu une nécessité ? Face au rouleau compresseur de la Doxa officielle, renforcé chaque jour, chaque heure par des médias muselés, par un Quatrième Pouvoir perverti, un contrepoint devient indispensable. La Nature est avant tout une question d'équilibre.


Avec Caleb Irri, nous en convenions encore tout récemment. Une telle structure n'existe pas pour le moment. Parce que les Puissants de tous poils n'aiment pas voir étalées certaines vérités qui déjoueraient leurs plans (essentiellement : gagner toujours plus d'argent),  sa création procède donc de l'ordre des choses. Oui, bien sûr, l'exemple qui viendra à l'esprit est celui de Wikileaks. Or, qu'arrive-t-il ? Oui, cette création du courageux Julian Assange  a réussi à faire diffuser quelques-uns de ses documents... et puis plus rien. Les journaux ont cessé de répercuter ceux-ci, les dons ont été bloqués par des organismes bancaires peu scrupuleux, dirions- nous : complices ? Complices des gouvernements et des lobbies qui les dirigent de fait.


Prendre la relève, voilà ce qu'il faudrait. Nous avons besoin d'une sorte de Wikileaks français, capable de dénoncer des arrangements en sous-main entre hauts fonctionnaires et industries, entre faux adversaires commerciaux, au bénéfice immédiat de quelques-uns, fort peu nombreux, et au détriment de la très grande majorité de la population mondiale à moyen et long terme. En attendant que des citoyens du Monde lui confient ce que veulent cacher les puissants, il faut mettre en place la structure capable de recevoir, mettre en forme et publier documents, témoignages et preuves.


Sans doute faut-il commencer par ouvrir un site sur le Net. Un site avec plusieurs implantations interchangeables, échangeant de façon aléatoire leurs données. Bien entendu, il faudrait veiller à implanter physiquement ces points chauds dans des pays peu sensibles aux promesses et aux menaces de "la Communauté des nations" soit en fait une poignée de gouvernements dits occidentaux se prenant pour le gendarme de tout le reste (y compris leurs propres ressortissants). Pourraient y accéder en entrée des groupes de deux ou trois personnes se surveillant mutuellement (pour éviter des "taupes") avec des codes d'accès dont chacun n'aurait qu'une partie.

A cette structure basée sur le Net, devrait se greffer un pool d'avocats, prompts à défendre le site, et ses contributeurs, dès que le besoin s'en ferait sentir. Cela implique aussi que la structure devrait assez vite s'internationaliser et se doter de traducteurs. Cela implique donc dès le départ de constituer un diagramme assez détaillé des points de contribution de tous ordre (apports, traductions, défense), et bien entendu un "trésor de guerre" disponible à tout moment et suffisamment dispersé pour ne pas pouvoir être bloqué en son entier.  Éviter donc les cartes bancaires avec un point de paiement unique, de plus facilement traçables.


Lançons donc un appel aux personnes de bonne volonté susceptibles de contribuer à ce qu'un tel projet puisse prendre corps. Lançons-le avant qu'il ne soit trop tard, et que Big Brother ne contrôle tout encore plus que maintenant. Il s'agit là de citoyenneté, de civisme envers la Nation humaine. Les Grands sont en guerre contre les quatre-vingt-quinze centièmes de l'humanité, il faut apprendre à se défendre tout de suite. La meilleure défense étant l'attaque, rappelons-nous cette maxime latine Si vis pacem, para bellum dont l'origine serait ceci, selon Wikipedia :
« Ainsi, celui qui désire la paix devrait préparer la guerre. Celui qui désire la victoire devrait entraîner soigneusement ses soldats. Celui qui désire des résultats favorables devrait combattre en se fiant à ses habiletés et non à la chance. »
— Végèce, Epitoma Rei Militarisn 2,2


Nous en sommes là. Pour porter des coups à la chape de plomb des "informations" manipulées, il est du devoir de tous ceux qui gardent une estime du genre humain de préparer une belle défense en forme d'attaque, prête à diffuser dans le monde entier ce que veulent cacher de multiples Pentagones, de multiples entités industrielles et financières pour protéger leurs avantages et leurs prébendes. Aux armes citoyens. Tous à nos plumes, à nos claviers, à nos risques aussi.
 
 
(une suggestion pour le nom du site : KATTONG)

vendredi 19 juillet 2013

Monsieur Condamin-Gerbier est un homme dangereux (mais pour qui ?) - chez Caleb Irri

Rentré de quelques jours chez mes enfants, je reprends le collier, et je découvre grâce à Caleb Irri un nouveau lanceur d'alerte, un autre Edward Snowden, tout simplement en prison. Cette fois, c'est un français.




Monsieur Condamin-Gerbier est un homme dangereux (mais pour qui ?)

Posté par calebirri le 17 juillet 2013

Monsieur Condamin-Gerbier est un homme dangereux : c’est pour cela qu’il est en prison, en Suisse, et ce depuis le 5 juillet 2013.

Convoqué comme témoin dans l’affaire Cahuzac, il a ensuite été auditionné à deux reprises par une commission d’enquête parlementaire sur un éventuel dysfonctionnement de l’Etat durant l’affaire Cahuzac : vous pouvez trouver ces deux auditions ici et ici.

Lors de ces deux auditions, cet homme fait mention (en plus de décrire les mécanismes « institutionnalisés » d’optimisation, de fraude ou d’évasion fiscale -si l’on veut faire des différences « légales » ) d’une liste d’hommes politiques qui possèdent ou ont possédé des comptes dissimulés à l’étranger, dont certains ministres passés ou actuels, donc de droite comme de gauche : de quoi mettre un beau bazar dans cette misérable - et corrompue - République ; et à cette occasion on remarquera la discrétion de l’UMP et du PS sur une affaire qui semble les embarrasser tous deux…

Monsieur Condamin-Gerbier dérangeait donc, et c’est ainsi qu’il se retrouve deux jours après son audition non pas protégé par les autorités françaises comme promis par les parlementaires lors de la première audition (il semble que le « détail » de sa protection consulaire en tant que ressortissant français ait en plus été « oubliée » par les autorités - cf le rapporteur de la commission d’enquête), mais tout simplement mis en cause sous divers prétextes dont celui de « viol du secret professionnel » (et comment faire autrement sous serment face à un juge : lui mentir ?). Cette mise en accusation fait suite à une courte - mais efficace - campagne de décrédibilisation à son encontre destinée justement à préparer l’opinion à son arrestation.

Pourtant, qu’un homme qui a travaillé pendant plus de vingt ans pour « le grand capital » ne soit pas un saint, voilà qui n’étonnera personne. Et qu’on ait quelques reproches à lui faire non plus. Mais cela remet-il en cause l’exactitude des faits qu’il dénonce ?

Bien sûr que ses motivations sont à éclaircir, et ses objectifs également. Mais ne doit-on pas faire une différence entre « celui qui dit » et « ce qu’il dit » ? 

Enfin, toujours est-il que Pierre Condamin-Gerbier a pris des risques en dévoilant publiquement des secrets d’Etat. Pour son travail, pour sa réputation, pour sa liberté, et peut-être même pour sa vie. En expliquant comment l’Etat était évidemment au courant de l’existence du compte suisse de Jérôme Cahuzac et de ce genre de pratiques (puisque l’Etat lui-même a recours à des comptes offshore pour certaines de ses opérations secrètes), et surtout comment la question d’entraide fiscale posée à la Suisse par la France était sciemment « mal posée » pour éviter les recoupements avec d’autres personalités qui en auraient inévitablement découlés…L’Etat a donc volontairement protégé une classe politique corrompue qui risquait, à droite comme à gauche, de devoir s’expliquer publiquement sur l’existence de ces comptes.

B€RC¥.......
Il fallait donc se débarrasser de ce témoin gênant… Voilà qui est fait. L’Etat Français, avec la complicité de l’Etat Suisse, est en train de faire un autre Bradley Manning, un autre Edward Snowden, un autre Julian Assange… Aujourd’hui quand un homme dérange le pouvoir en dénonçant au peuple les exactions de ce dernier, il devient un ennemi à abattre au lieu d’être remercié comme un héros. Il y a beau jeu de dénoncer la corruption, les fraudes et d’annoncer vouloir « protéger » les lanceurs d’alertes, mais dans la réalité tout est fait pour les empêcher d’exister. 

Que faire face à ces pratiques ? Comment doivent réagir ceux qui « savent quelque chose » qui puisse remettre en cause des pratiques pourtant illégales (en plus d’être immorales et anti-démocratiques) ? se taire et continuer de faire comme si de rien n’était, ou tenter de s’arranger avec sa conscience en occultant les informations qui la dérangent ?

Je ne sais pas vous, mais moi je trouve que cela commence à faire beaucoup. Je ne suis pas indigné mais révolté par tant d’hypocrisie, de mensonges, de tromperies. Alors que les « plus modestes » ont des difficultés à se nourrir , nos gouvernants continuent de vouloir nous faire payer les erreurs et les mensonges de leurs prédécesseurs. Tout cela est proprement scandaleux, il faut faire quelque chose.

En regardant rapidement sur internet, je n’ai pas trouvé de site qui laisse aux « lanceurs d’alertes » un espace dédié, ou qui prévoit une défense juridique pour les protéger ; j’ai trouvé un site qui fait le point sur le sujet, mais rien qui permette aux lanceurs d’alertes de dénoncer publiquement les fourberies d’untel ou d’untel. Peut-être me trompé-je, auquel cas j’attends vos liens, mais si ce site n’existe pas, il faudrait le créer. Que ceux qui seraient motivés par une telle création n’hésitent pas à me contacter, vous trouverez l’adresse de mon blog en fin d’article.

Il faut dire qu’avec la spécialisation à outrance et la division du travail poussé à son extrême, on se retrouve un peu dans un monde orwellien ou chacun effectue une tâche précise sans jamais avoir une idée ni de la tâche sur laquelle travaille son voisin, ni de la vision globale à laquelle son travail participe. Mais si l’on considère le nombre d’individus qui disposent, à leur échelle, d’éléments plus ou moins compromettants, et que ces éléments étaient rapprochés en un même lieu d’autres éléments d’importances et de valeurs diverses -peu importe, alors on peut imaginer la force d’impact que pourrait avoir un tel site.

Cela permettrait également de solidariser les « lanceurs d’alertes », et de les protéger collectivement, avec un service juridique dédié à la protection de ces personnes. La profusion des informations serait aussi pour les lanceurs d’alertes un moyen de se « fondre » dans la masse et de prendre moins de risques à dévoiler les corruptions, exactions ou mensonges dont ils sont témoins, pendant que la diffusion généralisée de ces informations à un grand nombre de citoyens permettrait de sensibiliser l’opinion à l’état réel de notre démocratie.

Contrairement à la prudence la plus élémentaire, il faudrait que les « lanceurs d’alertes » ne soient pas anonymes mais assument leurs dires pour d’une part être crédibles dans leur engagement, et d’une autre part pour montrer aux autres qu’il n’y a pas à avoir peur. On pourrait tout à fait imaginer des « actions » brèves durant lesquelles de nombreux lanceurs d’alertes, à une date donnée, dévoilent tous en même temps leurs témoignages pour saturer les services de renseignements qui luttent désormais clairement contre l’établissement de la vérité. 

Il faut que les témoins parlent, car leur silence finira par les rendre coupables. Que tous les Condamin-Gerbier qui savent et qui en ont marre de se taire fassent preuve de courage, que tous les Snowden se lèvent pour dénoncer les abus auxquels on les contraint, que tous les Assange diffusent et partagent les secrets dont ils sont en possession. Il faut que cela cesse, car autrement cela finira mal : les hommes dangereux ne sont pas ceux que l’on croit.

jeudi 11 juillet 2013

Destin d’un whistleblower (La Grand Soir, Philippe Grasset)



Un nouveau billet sur Le Grand Soir. C’est très finement analysé. En fait, face à Snowden, £€ $¥$T€M€ est démuni, désarmé. Il doit d’autant plus paniquer qu’il ne comprend pas, il ne peut viscéralement pas comprendre ces motivations, aux antipodes de "ses valeurs" liées au PROFIT et à rien d’autre. Et plus il fera montre d’intransigeance, de brutalité, de cruauté, plus d’autres Snowden pourraient bien se lever pour dénoncer l’intolérable : des militants, de simples militants de la valeur humaine face à une machine obtuse et perverse.

Se pourrait-il que l’Empire soit à deux doigts de s’écrouler, comme était tombée l’URSS en peu de jours ? L’argile dont sont façonnés ses pieds serait-elle en train de ramollir, dans le bain de sang et de larmes qu’il occasionne ?

Washingto delenda est




Destin d’un whistleblower

Il apparaît de plus en plus évident que Edward Snowden n’a guère de chance de trouver un pays qui voudra lui accorder l’asile politique, ce qui est une démonstration de ce que nous nommons “l’empire de la terreur”. (Ce qui est désigné en général comme la crainte de tous les pays concernés de compromettre leurs relations avec les USA [voir WSWS.org du 3 juillet 2013] ; mais, à notre sens, il s’agit d’une crainte beaucoup plus large et diffuse des dirigeants-Système et même de ceux qui en dépendent moins face à une exigence d’une structure essentielle du Système.) Snowden fait de plus en plus figure d’isolé face au Système, voire de martyre si l’on veut un terme plus tragique (on reviendra sur ce point). Il est à noter que son père, qui avait d’abord pris une position assez réservée face à son action, jugeant qu’il était manipulé par Assange et Wikileaks et lui recommandant de cesser ses fuites, de rentrer aux USA et d’affronter la justice, a évolué et le considère désormais comme un héros, dans sa dernière lettre rendue publique par son avocat. Lon Snowden compare son fils au héros de la Révolution américaine, le désignant comme un “Paul Revere moderne”. (Sur Yahoo.com, le 2 juillet 2013.)

« Alors que les chances d’obtenir une réponse favorable à sa demande d’asile politique vont en s’amenuisant, Snowden a reçu aujourd’hui une lettre de son père dans laquelle ce dernier qualifie son fils de "Paul Revere moderne" qui a aidé à "réveiller" la capacité "profondément endormie" du Congrès de contrôler les services secrets étasuniens. Dans cette lettre rédigée par l’avocat Bruce Fein "avec la collaboration de" Lonnie Snowden, il est écrit que, en révélant au grand jour les programmes intérieurs et internationaux d’espionnage de l’Agence Nationale de Sécurité, Snowden junior a "obligé le pays à se pencher sur la question de savoir si oui ou non le peuple américain était d’accord avec le fait d’être espionné par le gouvernement..." "Tu es un Paul Revere contemporain qui oblige le peuple américain à prendre conscience du danger croissant de la tyrannie et de la concentration des pouvoirs dans une seule branche du gouvernement," lit-on dans la lettre.

 »La lettre mentionne aussi les paroles de James Clapper, le directeur de la NSA, niant, devant une commission du Sénat, que la NSA ait collecté volontairement ce que le Sénateur Ron Wyden appelle "toutes sortes d’informations sur des millions ou des centaines de millions d’Etasuniens" -une dénégation apparemment contredite par les rapports basés sur les informations divulguées par Snowden. La lettre pose la question de savoir si c’est Clapper ou Snowden qui est le "plus grand patriote".

 »Cette lettre dans laquelle Snowden senior demande à son fils de 30 ans "d’échanger régulièrement avec nous les idées et les pensées... qui pourraient contribuer à corriger ou améliorer la culture politique catastrophique des Etats-Unis," tranche avec les demandes précédentes qu’il a faites à son fils d’arrêter de divulguer des informations et de rentrer à la maison. »

Le cas Snowden prend une dimension humaine qui mérite qu’on s’y attache, notamment en fonction de son refus de l’asile politique en Russie à condition de cesser ses attaques contre les USA, c’est-à-dire la diffusion des documents de la NSA. Il est quasiment acquis que Snowden n’a plus grand chose à diffuser, sinon rien du tout, puisqu’il a distribué tous les documents qu’ils possèdent à divers journaux et personnes. Glenn Greenwald l’a encore confirmé le 2 juillet 2013, sur Politico.com, parlant en ces termes des intentions des autorités US : « A ce stade Edward Snowden ne les inquiète plus ; il ne peut pas leur faire plus de tort qu’il n’en a déjà fait ; ce qu’ils veulent maintenant c’est en faire un exemple si épouvantable que plus personne n’osera faire fuiter des informations de peur de finir comme lui.... »

Illustrant la chose, annonce une prochaine publication de documents qu’il promet explosifs... « "Attendez un peu et vous allez voir," a dit sur “Fox & Friends” Greenwald, le journaliste du Guardian qui a publié les révélations sur l’espionnage de la NSA. Bien que Greenwald ait refusé de dire exactement de quelles nouvelles révélations il s’agissait, il a dit que le monde "serait choqué". "Ce que je veux dire c’est qu’il y a de vastes programmes d’espionnage, à la fois intérieurs et internationaux, que le monde sera choqué de découvrir, et qui sont opérés par la NSA sans qu’elle ait à rendre de compte sur d’éventuelles atteintes à la démocratie et c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de les révéler," a dit Greenwald. »

Cette réalité fait s’interroger sur le refus de Snowden de l’offre conditionnelle d’asile politique de la Russie. Il y a l’argument général de la poursuite de sa mission de diffusion des documents NSA, par exemple comme le signale WSWS.org (dans le texte déjà cité) : « Snowden a repoussé tout de suite "l’offre" de Poutine qui en aurait fait un prisonnier politique de l’oligarchie du Kremlin, et il a retiré sa demande d’asile. Cette décision montre clairement sa détermination de continuer à révéler les opérations illégales du gouvernement étasunien et a, en même temps, mis en relief le caractère frauduleux des accusations d’espionnage portées contre lui. » Cet argument de la poursuite de la diffusion des documents NSA n’a plus guère de sens, comme on l’a vu plus haut. Dès lors, le jugement selon lequel Snowden deviendrait un “prisonnier politique” en Russie n’est pas plus d’une signification convaincante et nous paraît ressortir pour beaucoup de l’hostilité viscérale des trotskistes pour un gouvernement qu’ils considèrent comme successeur lointain de Staline en même temps que complice “capitaliste” des USA (« Mais quels que soient les conflits géopolitiques qui séparent Moscou de Washington, les deux gouvernements représentent les classes dirigeantes capitalistes les plus avides et ils ont la même crainte que leurs crimes d’état ne soient dévoilés à leurs classes laborieuses respectives. »). On peut même avancer que, selon l’évolution de la situation des relations USA-Russie qu’on peut sans grand risque apprécier comme promises à s’aggraver, un Snowden installé en Russie pourrait retrouver un rôle politique public. Cela est d’autant plus à considérer qu’il dispose dans le pays de nombreux alliés, dans des positions d’influence non négligeables, et que la pression sur Poutine pour une politique plus antiaméricaniste est une constante de la situation russe.

Comme le dit Greenwald, le gouvernement US entend faire un exemple pour empêcher que surgissent d’autres whistleblower. Cet avis est généralement confirmé par des voix dissidentes autorisées. Par exemple, Norman Solomon, parlant à Russia Today le 2 juillet 2013 : « Il y a un élément de panique dans la politique étasunienne par rapport à Edward Snowden et ce problème en général, et dans l’effort du géant mondial pour essayer d’écraser toutes les personnes tentées, comme Edward Snowden, d’informer le monde en dévoilant des informations irréfutables de première importance [...] Le gouvernement des Etats-Unis veut à tous prix décourager les employés d’agences comme la NSA de faire fuiter des informations. »

Il faut aussitôt rappeler que Snowden préparait son affaire depuis quatre ans, qu’il a eu sous les yeux les exemples des persécutions contre Assange et contre Bradley Manning, qu’il savait parfaitement le sort qui l’attendait, comme il ne l’a jamais caché. On est alors conduit à observer que l’attitude du gouvernement US (du Système), si même l’entreprise d’élimination de Snowden réussit, n’est pas nécessairement promise à être d’une complète efficacité dissuasive. La psychologie de Snowden, comme en un sens celle de Manning (moins celle d’Assange), n’est pas celle du calcul, de la manœuvre, de la survie politique, etc., mais bien plutôt celle du martyre. La psychologie du martyre est un caractère particulier, très spécifique, qui existe sans aucun doute d’une façon psychologique structurée et n’est certainement pas une simple image symbolique. Dans ce cas, les difficultés jusqu’au danger suprême de l’oppression et du martyre imposées par une entité qu’on identifie au Mal deviennent plus un argument pour agir, une épreuve de la destinée voire de la providence si l’on veut, qu’on envisage et qu’on accepte pour soi-même comme une mesure de sa propre valeur. (Certaines confidences de son avocat montrent que Manning vit son calvaire de cette façon.)

Dans ce cas, la politique US devient complètement improductive parce qu’elle confirme la situation de son producteur (le Système, via les USA), dans le chef d’une entité maléfique, oppressive, contre laquelle Manning et Snowden et tout autre whistleblower de cette trempe se sont révoltés, et donc ajoute une raison supplémentaire de révolte pour une psychologie de martyre comme il semble en exister encore et qui attendrait son tour pour se manifester. (On pourrait même se demander, certes, si la situation actuelle, dans sa monstruosité, n’est pas propice à susciter l’action antiSystème de telles psychologies.) Mais la “politique US”, en fait politique-Système et rien d’autre, n’en a cure parce qu’elle obéit à des principes de force. Le Système n’a aucune idée des formes inattendues ou radicales que peut prendre l’héroïsme, puisqu’il ignore d’ailleurs ce que c’est que l’héroïsme.

Traduction des parties en Anglais : Dominique Muselet
* http://www.dedefensa.org/article-destin_d_un_whistleblower_03_07_2013.html
 
URL de cet article 21293

mercredi 10 juillet 2013

Égypte: les erreurs de Washington risquent de déstabiliser la région (expert) (Ria Novosti)

Le régime honni de Washington serait-il en pleine déprime ? Après avoir suscité un imbroglio terrible en Europe en incitant des pays européens sous sa coupe, dont la France, à refuser leur espace aérien à un avion présidentiel (ce qui équivaut à un acte de guerre), après d'autres manœuvres en sous-main dont des détracteurs refusent la réalité, voilà qu'il récidive à propos du Moyen Orient, en tentant de manipuler l'armée égyptienne.



 
17:22 heure de Moscou 10/07/2013
MOSCOU, 10 juillet - RIA Novosti

La position américaine sur la crise politique en Egypte et les erreurs diplomatiques commises risquent de déstabiliser la région dans son ensemble, estime Alexandre Dzasokhov, secrétaire général adjoint de la Commission nationale russe pour l'UNESCO. 

"Les Etats-Unis risquent de créer une situation géopolitique dangereuse, y compris pour eux-mêmes", a indiqué M.Dzasokhov lors d'une conférence de presse consacrée aux perspectives d'évolution de la crise politique en Egypte. 

"La politique de Washington et les actes du département d'Etat vis-à-vis de la situation en Egypte peuvent être qualifiés d'erreurs majeures", a-t-il souligné.  

"Les Américains ont d'abord lâché [l'ancien raïs Hosni] Moubarak, et ils ne l'ont pas fait par le biais de négociations, tout s'est passé en coulisse. Ils ont ensuite misé sur l'armée à qui ils débloquent plus d'un milliard de dollars par an et ont conduit au pouvoir le maréchal [Mohamed Hussein] Tantaoui", a expliqué le responsable. 

Mais, peu de temps après, les Etats-Unis ont "abandonné M.Tantaoui pour soutenir publiquement Mohamed Morsi. En un laps de temps très court le monde a été témoin de quatre changements de la politique étrangère et de la diplomatie américaines", a conclu M.Dzasokhov. 

Le vice-président de la Douma (chambre basse du parlement russe) et président du Parti libéral-démocrate de Russie (LDPR) Vladimir Jirinovski a de son côté déclaré que toutes les révolutions avaient un seul commanditaire, dont le but était de déstabiliser le monde dans son ensemble pour créer un terrain propice à une révolution financière à l'échelle mondiale.


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Pour ajouter au désordre, voilà que l'autorité religieuse suprême des Frères Musulmans vient d'être arrêtée. Ce n'est même plus de la navigation à vue, c'est le brouillard total.


[info] Invitation solennelle à F. Hollande à participer à la commémoration du génocide des tsiganes

Cette nuit je viens de recevoir de la part de l'association "La Voix des Rroms" un courriel, dont il me paraît important de répercuter l'information : vous ne risquez guère de l'avoir par le canal des médias classiques.


Le 24 juin dernier, La voix des Rroms envoyait au président de la République française, M. François Hollande, une invitation solennelle à la commémoration du génocide des tsiganes le 2 août 2013 à Auschwitz. Organisée par le réseau européen de jeunesse ternYpe, dont fait partie La voix des Rroms, cette commémoration a lieu à la date anniversaire de la liquidation par les nazis de 2500 tsiganes dans la nuit du 2 au 3 août 1944 à Auschwitz - Birkenau.
Nous souhaitions publier cette lettre d’invitation à un organe de presse nationale.
  • Nous l’avons proposée au Monde, qui l’a refusée en raison du nombre important des tribunes prévues à publier.
  • Nous l’avons proposée à Libération, qui ne nous a pas répondu, ce qui après 3 jours équivaut refus, aux termes du message automatique de confirmation de réception de notre courriel.
  • Nous l’avons proposée au Figaro, qui n’a pas répondu non plus et ne l’a pas publié.
C’est clair, il y a une autre actualité sur les Rroms, plus payante médiatiquement et électoralement. Elle est rythmé par des propos d’un Jean-Marie Le Pen et d’un Christian Estrosi. Par les réactions d’un Manuel Valls aussi, dont l’action contredit le discours, bien que le discours reste débile et donc non convaincant, tant il est empreint d’ignorance, si ce n’est de mauvaise foi.
Nous n’avons pas droit à la parole publique, sauf si c’est pour réagir à ces propos-là, pour dire quasi sur commande que nous sommes indignés, choqués, et autres adjectifs à la mode. Non, nous ne le sommes pas! Non, nous n’avons pas des nausées, sauf pour quelques femmes enceintes, et c’est dû à leur grossesse, à la vie qu’elle portent en elles et qu’elle donneront bientôt. Elles mettront au monde les enfants qui enterreront l’ignorance crasse et la médiocrité qui couvrent des manœuvres politiciennes mortifères, si nous n’y arrivons pas avant.
Non, nous ne sommes pas indignés, ni choqués! Ces sentiments bon marchés ne sont pas des nôtres. Nous sommes révoltés, comme des millions de nos frères humains au-delà des races, des langues, des couleurs de peau, des religions ou de leur absence, des habitats ou de leur absence, des emplois ou de leurs absence et cette liste-là pourrait s’allonger bien plus.
Nous commémorerons le Samudaripen, le génocide qui fit 500.000 morts parmi nos anciens, en restant debout et la tête haute. Nous le ferons malgré les refus ou le silence méprisant de ceux qui, gérant de l’argent public ou privé, ne nous ont pas accordé un seul centime pour couvrir les frais du voyage pour ce groupe de jeunes qui souhaite se rendre à Auschwitz. Nous le ferons grâce à la solidarité des hommes et des femmes qui ont répondu et qui continuent à répondre présents à notre appel à la solidarité. Car la dignité ne s’achète pas.
Nous avons voulu que les Français prennent connaissance des termes dans lesquels nous avons invité le président Hollande à nous rejoindre dans cette commémoration, termes qui traduisent une fois de plus la dignité qui est la nôtre. Les médias sollicités n’ont pas voulu publier notre lettre. Il est vrai, elle fait tache entre les discours des Le Pen, Estrosi & Co.
Eh bien, nous vous la livrons avec nos moyens, limités, mais les nôtres. Vous trouverez cette invitation solennelle en pièce jointe à ce message.

But baxt, sastipen,

L'équipe de La voix des Rroms

--
Association "La voix des Rroms"
50, rue des Tournelles
75003 PARIS
http://www.lavoixdesrroms.org




lundi 8 juillet 2013

Droit d'asile : la France a fait un choix. Celui qu'il ne fallait pas

Je lis cette dépêche AFP, dont voici un extrait.


Paris (AFP)  le 08-07-2013 à 13h17 - La chef de file des Femen en France, Inna Shevchenko, a obtenu le statut de réfugié auprès de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), a-t-on appris lundi auprès de cette militante ukrainienne.


 En revanche, l'OFPRA a refusé la demande d'asile de Edward Snowden, recherché par son pays pour avoir osé être un lanceur d'alerte et un bienfaiteur de l'humanité.


Un demandeur d'asile , c'est le jeu, accepte de ne pas militer dans son pays d'accueil. En contrepartie  celui-ci opposera son refus à toute demande d'extradition.


Inna Schevchenko va-t-elle cesser tout militantisme ? Ce sera un bon test. Des bruits courent, bien entendu sans confirmation, donnant les Femen pour des agents de la CIA, voire du Mossad. L'OFPRA ferme les yeux, tout va bien. Alors que Snowden, par son action,  s'est délibérément séparé de son employeur la NSA. Et cela, c'est sûr.

En somme, être agent actif "de l'Occident" serait honorable pour les Autorités françaises, alors que soudain la frilosité règne quand l'homme qui fustige - à raison - cet Occident cherche à se réfugier dans un pays garant des Droits de l'Homme. Nous l'annoncions, la France - ou du moins ses édiles - a désormais choisi son camp, qui n'est pas le plus reluisant.


Quand pourrons-nous, oui, nous, citoyens, évincer les tenants d'une telle politique de servilité envers ce détestable Grand Frère de l'autre côté de l'océan ?

dimanche 7 juillet 2013

Syrie - La représentation du conflit par les médias internationaux est dangereusement imprécise (LGS)

Au grand dam de certains qui ont choisi leur camp, voici ce qu'on peut considérer comme un témoignage direct de ce qui se passe actuellement en Syrie. Aussi bien ces certains que moi-même ne sont pas sur place actuellement, et par conséquent ne sont guère en mesure d'en dire plus. Rien n'est jamais rose, mais quand c'est toujours le même camp qui déroule ses arguments l'objectivité n'est pas possible. Longue vie au peuple syrien, ainsi qu'à tous les autres, et mort à la propaganda Occidentale. Merci au Grand Soir qui donne à lire et à réfléchir. L'important là-dedans est que ce sont les médias occidentaux qui n'écoutent qu'une partie, ce qui leur retire toute crédibilité.




Syrie : La représentation du conflit par les medias internationaux est dangereusement imprécise (The Independent)

Il est naïf de ne pas admettre que les deux parties sont capables de manipuler les faits pour servir leurs propres intérêts.

Je vous livre ce papier de Patrick Cockburn à peu près tel quel. Cockburn attire notre attention sur l’information propagande en Syrie d’où qu’elle vienne, même s’il observe qu’à ce jeu les « rebelles » sont bien plus compétents que le pouvoir en place et bénéficient d’oreilles pour le moins complaisantes dans les médias occidentaux.

Ce n’est pas que je n’aimerais pas commenter un peu plus cet article, mais je suis crevé du fait de mes activités professionnelles très denses en ce moment. J’ai d’ailleurs renoncé à traduire les quelques vers de Milton en fin d’article (traduire de la poésie est un exercice d’une difficulté redoutable).

Mounadil al Djazaïri
http://mounadil.wordpress.com/2013/07/01/syrie-information-de-terrain-...

La représentation du conflit par les médias internationaux est dangereusement imprécise

source : http://www.independent.co.uk/voices/comment/foreign-media-portrayals-o...
Chaque fois que je viens en Syrie, je suis frappé par la façon dont la situation sur le terrain diffère de la façon dont elle est dépeinte à l’étranger. Les informations sur le conflit syrien données par les médias étrangers sont certainement aussi inexactes et trompeuses que tout ce que nous avons vu depuis le début de la Première Guerre mondiale. Je suis incapable de penser à une autre guerre ou une autre crise parmi celles que j’ai couvertes dans laquelle des sources propagandistes, tendancieuses ou de seconde main ont été aussi facilement acceptées par les journalistes comme attestant de faits objectifs.

Une conséquence de ces distorsions est que les politiciens comme le consommateur ordinaire de journaux et d’informations télévisées n’ont jamais eu ces deux dernières années une idée claire de ce qui se passe à l’intérieur de la Syrie. Pire encore, des plans à long terme sont basés sur ces idées fausses. Un rapport sur la Syrie publié la semaine dernière par l’International Crisis Group basé à Bruxelles, affirme que « une fois confiant en une victoire rapide, les alliés étrangers de l’opposition sont allés vers un paradigme dangereusement déconnecté de la réalité ».

Les slogans remplacent la politique : les rebelles sont représentés comme les gentils et les partisans du gouvernement comme les méchants ; si on lui donne plus d’armes, l’opposition peut soi-disant remporter une victoire décisive ; soumis à une pression suffisante militaire, le président Bachar al-Assad acceptera des négociations pour lesquelles une des conditions préalables est la fin du régime. Un des nombreux inconvénients de la rhétorique diabolisatrice à laquelle se sont adonnés Susan Rice, nouvellement nommée conseillère à la sécurité nationale des USA, et William Hague, c’est qu’elle interdit des négociations sérieuses et un compromis avec le pouvoir en place à Damas. Et comme Assad contrôle la plus grande partie de la Syrie, Rice et Hague ont mis au point la recette pour une guerre sans fin tout en arguant de leur souci humanitaire pour la population syrienne.

Il est difficile de prouver la véracité ou la fausseté de toute généralisation sur la Syrie. Mais m’appuyant sur mon expérience de ce mois-ci, à voyager dans le centre de la Syrie entre Damas, Homs et la côte méditerranéenne, il est possible de montrer à quel point les informations dans les médias s’écartent nettement de la réalité sur le terrain. Ce n’est que par la compréhension et la prise en compte de l’équilibre réel des forces sur le terrain qu’on pourra arriver à un progrès quelconque vers une cessation de la violence.

Le mardi je suis allé à Tal Kalakh, une ville de 55 000 âmes, juste au nord de la frontière avec le Liban, qui était un bastion de l’opposition. Trois jours auparavant, les troupes gouvernementales ont repris la ville et 39 chefs de l’Armée Syrienne Libre dirigeants (ASL) avaient déposé les armes. Après avoir parlé avec des officiers de l’armée syrienne, avec un transfuge de l’ASL et avec des habitants de la ville, il semblait évident qu’il n’y avait pas eu de passage instantané de la guerre à la paix [dans la ville]. C’était plutôt qu’il y avait eu une série de trêves et de cessez-le-feu arrangés par des notables de Tal Kalakh tout au long de l’année précédente.

Mais au moment même où je me trouvais dans la ville, Al Jazeera arabophone relatait des combats sur place entre l’armée syrienne et l’opposition. De la fumée était supposée s’élever au-dessus de Tal Kalakh comme les rebelles combattaient pour défendre leur place forte. Heureusement, cela apparaissait comme l’œuvre de l’imagination et, pendant les quelques heures que j’ai passées dans la ville, il n’y a pas eu de tirs, aucun signe que des combats avaient eu lieu et pas de fumée.

Bien sûr, toutes les parties dans une guerre prétendent qu’aucune position n’est perdue sans une défense héroïque contre un ennemi à la supériorité numérique écrasante. Mais un fait important a été occulté dans les comptes rendus dans les médias de ce qui s’est passé à Tal Kalakh : l’opposition en Syrie est fluide dans ses allégeances. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et les 11 membres des soi-disant « Amis de la Syrie », qui se sont réunis à Doha la semaine dernière, veulent armer les rebelles qui ne sont pas des fondamentalistes islamiques, mais l’écart n’est pas si grand entre ces derniers et ceux qui ne sont pas liés à Al-Qaïda. Un combattant du Front al-Nosra affilié a Al-Qaïda a expliqué avoir fait défection pour un groupe plus modéré parce qu’il ne pouvait pas combattre sans cigarettes. Les fondamentalistes paient plus et, compte tenu de l’extrême paupérisation de nombreuses familles syriennes, les rebelles seront toujours en mesure faire de nouvelles recrues. « L’argent a une part plus importante que l’idéologie », m’a dit un diplomate en poste à Damas.

Alors que j’étais à Homs, j’ai eu un exemple de la raison pour laquelle la version des événements par les rebelles est si souvent acceptée par les médias étrangers de préférence à celle du gouvernement syrien. Elle est peut-être biaisée en faveur des rebelles ; mais souvent il n’y a aucune version gouvernementale des événements, ce qui laisse un vide comblé par les rebelles. Par exemple, j’ai demandé à aller dans un hôpital militaire dans le quartier al-Waar de Homs et j’en ai obtenu la permission, sauf que quand je me suis rendu sur place, on m’a refusé l’entrée. Pourtant, des soldats blessés au combat contre les rebelles seraient probablement des défenseurs éloquents et convaincants du camp gouvernemental (j’avais visité un hôpital militaire à Damas où j’avais pu parler avec des soldats blessés). Mais l’obsession du gouvernement pour le secret signifie que l’opposition aura toujours une longueur d’avance quand il s’agit de faire un plaidoyer convaincant.

Retour dans le quartier chrétien de la vieille ville de Damas, où je suis installé, il y a eu une explosion près de mon hôtel jeudi. Je suis allé sur les lieux et ce qui s’est passé ensuite montre que rien ne peut remplacer la déclaration d’un témoin oculaire impartial. La télévision d’État prétendait que c’était un attentat-suicide, visant peut-être l’Église orthodoxe grecque ou un hôpital chiite qui est encore plus proche. Quatre personnes avaient été tuées.

Je pouvais voir une petite indentation dans le trottoir qui m’avait paru très semblable à l’impact d’un obus de mortier. Il y avait un peu de sang à proximité immédiate, quoiqu’à environ une dizaine de mètres de l’impact. Alors que j’étais en train de regarder dans les parages, un second obus de mortier s’est abattu sur le toit d’une maison, tuant une femme.
L’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), si souvent cité comme source par les journalistes étrangers, dira par la suite que ses propres investigations montraient que l’explosion avait été causée par une bombe laissée dans la rue. En fait, pour une fois, il était possible de savoir avec certitude ce qui s’était passé, parce que l’hôpital chiite a une caméra de surveillance qui montre l’obus de mortier quelques fractions de secondes dans les airs juste avant de toucher le sol, puis la chemise blanche d’un passant qui a été tué par l’explosion. Ce qui venait de se produire était probablement un de ces habituels bombardements de mortier faits au hasard par les rebelles dans le quartier proche de Jobar.
Au milieu d’une guerre civile féroce, l’idée des journalistes selon laquelle l’une ou l’autre des parties au conflit, gouvernement ou rebelles, ne va pas concocter ou manipuler des faites relève d’une crédulité intéressée. Pourtant, une bonne partie de la couverture de presse étrangère se fonde sur une telle hypothèse.

Le plan de la CIA et des Amis de la Syrie pour chercher en quelque sorte la fin de la guerre en augmentant la fourniture d’armes est également absurde. La guerre n’amènera que plus de guerre encore. Le sonner de John Milton, écrit pendant la guerre civile anglaise de 1648 en hommage au général parlementariste Sir Thomas Fairfax qui venait juste de s’emparer de Colchester, montre une plus profonde compréhension de ce à quoi ressemblent les guerres civiles que n’importe quoi qui a pu être dit par David Cameron ou William Hague. Il écrivait :
For what can war but endless war still breed ?
Till truth and right from violence be freed,
And public faith clear’d from the shameful brand
Of public fraud. In vain doth valour bleed
While avarice and rapine share the land.


Patrick COCKBURN
traduction : Mounadil Mounadiloun http://mounadil.wordpress.com/2013/07/01/syrie-information-de-terrain-...
source The Independent (UK) 30 juin 2013 http://www.independent.co.uk/voices/comment/foreign-media-portrayals-o...
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jeudi 4 juillet 2013

Affaire de l'avion du Président Morales : les "huiles" en France doivent partir

Il est certain maintenant que c'est Washington qui a exigé de quatre pays européens (France, Portugal, Espagne, Italie) une interdiction in extremis de survol de leur territoire par l'avion du Président Morales, en route pour son voyage de retour en Bolivie. Compte tenu de la distance déjà franchie et de l'obligation de faire une escale technique impromptue, cette mesure inédite et interdite par les accords internationaux a mis en danger les passagers de l'avion dont un Président en exercice, régulièrement élu. Heureusement l'Autriche a autorisé une escale totalement imprévue à Vienne.

Il est clair que le gouvernement étatsunien a franchi plusieurs lignes rouges en exigeant ce genre d'interdiction. Il est clair que les gouvernements en place actuellement dans un certain nombre de pays d'Europe ne sont que des valets serviles de Washington, ce qui leur retire toute la légitimité qu'ils pouvaient avoir auparavant, s'ils en avaient une. Ce n'est pas un incident diplomatique, c'est une catastrophe diplomatique.

En conséquence, 

-  il faut que les diplomates du Département d'État en poste en Europe et ailleurs soient chassés.

- Il faut que le gouvernement qui a permis ce déni en France (pour les autres pays, ce serait certainement la même chose) démissionne, et qu'un président dont on sait qu'en fait il dirige presque tout fasse de même.

Dehors, tous ces inutiles ! Révolution !

(je reprends une illustration très explicite découverte aujourd'hui dans Le Grand Soir)

L'État est mort, proclamons la République !

 Longue citation du chef de l'État, il y a cinquante ans, le 4 janvier 1963.
(merci à Jocegaly, pour m'avoir remémoré ce passage)

EXTRAIT DE C’ÉTAIT DE GAULLE D’ALAIN PEYREFITTE (T.2 , pp. 15 -16)

Salon doré [de l'Élysée ]- 4 janvier 1963
Le Général m’offre en étrennes une réflexion de Nouvel An – l’ouverture d’une nouvelle époque pour la France et l’Europe :
« Nous avons procédé à la première décolonisation jusqu’à l’an dernier. Nous allons passer maintenant à la seconde. Après avoir donné l’indépendance à nos colonies, nous allons prendre la nôtre. L’Europe occidentale est devenue, sans même s’en apercevoir, un protectorat des Américains. Il s’agit maintenant de nous débarrasser de leur domination. Mais la difficulté, dans ce cas, c’est que les colonisés ne cherchent pas vraiment à s’émanciper. Depuis la fin de la guerre, les Américains nous ont assujettis sans douleur et sans guère de résistance.
« En même temps, ils essaient de nous remplacer dans nos anciennes colonies d’Afrique et d’Asie, persuadés qu’ils sauront faire mieux que nous. Je leur souhaite bien du plaisir.
« Les capitaux américains pénètrent de plus en plus dans les entreprises françaises. Elles passent l’une après l’autre sous leur contrôle.
« Il devient urgent de secouer l’apathie générale, pour monter des mécanismes de défense. Les Américains sont en train d’acheter la biscuiterie française. Leurs progrès dans l’électronique française sont foudroyants. Qu’est-ce qui empêchera IBM de dire un jour : « Nous fermons nos usines de France, parce que l’intérêt de notre firme le commande » ?  Qu’est-ce qui empêchera que recommence ce qui s’est passé l’autre année pour Remington à Vierzon ? Les décisions se prennent de plus en plus aux États-Unis. Il y a un véritable transfert de souveraineté. C’est comme dans le monde communiste, où les pays satellites se sont habitués à ce que les décisions se prennent à Moscou. 
« Les vues du Pentagone sur la stratégie planétaire, les vues du business américain sur l’économie mondiale nous sont imposées.
« Bien des Européens y sont favorables. De même que bien des Africains étaient favorables au système colonial : les colonisés profitaient du colonialisme. Les nations d’Europe reçoivent des capitaux, certes ; mais elles ne veulent pas se rendre compte que ces capitaux, c’est la planche à dollars qui les crée ; et qu’en même temps, elles reçoivent aussi des ordres. Elles veulent être aveugles. Pourtant, à la fin des fins, la dignité des hommes se révoltera. »
Charles de Gaulle
4 janvier 1963

Chez De Gaulle il n'y a pas que du bon : mais là-dessus.... il n'y a vraiment pas photo. Il voyait juste, et en politique internationale il agissait juste. Qui a oublié le discours de Phnom Penh, par exemple ? La soumission des édiles de la République aujourd'hui vis-à-vis de la Phynance est affligeante et criminelle. Une telle dépendance ne saurait durer.

Je l'ai dit, je le répète : au vu des circonstances depuis plus d'un an maintenant, le gouvernement doit démissionner en bloc, et le président à sa suite. Les parlementaires expédient les affaires courantes, lancent le projet d'une Constituante, dans six mois un nouvel État voit le jour grâce à un référendum constitutif : à ce moment-là tous les parlementaires rentrent chez eux, ainsi que les Constituants, frappés tous d'inéligibilité à vie.

Bien entendu tous les traités européens sont considérés comme caducs, et renégociables à zéro. La France sort de l'OTAN avec fracas. Les banques sont nationalisées, les départements grande finance fermés. La BdF redevient la garante de la Monnaie (même si l'Euro reste le moyen fiduciaire de paiement, la Monnaie française, celle des comptes bancaires,  et peu importe son nom, s'y ajuste périodiquement). Il ne s'agit aucunement de mesures nationalistes comme les préconise un parti qui, lui, reste attaché aux financiers, mais de mesures de sauvegarde avant la remise en chantier d'une Autre Europe débarrassée des scories de l'Argent-Roi, humaine et fraternelle. Une Europe qui prenne enfin en partie modèle sur les Républiques d'Amérique du Sud.


Voilà ce qu'il faut faire. Tout de suite.

A la Justice ensuite de déterminer les fautes de l'Exécutif, et de décider ou pas de mettre en examen certaines personnes pour haute trahison (y compris des banquiers, des dirigeants de grandes entreprises, ou de filiales étrangères).

1793-2013. Terrorisons le Capital.

mercredi 3 juillet 2013

États-Unis et consorts Vs Monde Libre

Même si le gouvernement français a fait ensuite machine arrière, le refus de survol  pour l'avion d'Evo Moralès, président de la Bolivie,  est très grave. Ce refus a mis en danger la vie du Président.  De la part du gouvernement français, ainsi que de Lisbonne qui a opposé le même refus, c'est à mon avis un acte de guerre.

Le Quai d'Orsay - ministère des Affaires Étrangères
Seule l'évidente proximité du plus haut sommet de l'État avec Washington peut expliquer cet acte très grave. C'est comme si le Département d'État lui-même avait signifié cette interdiction, tant ceux qui sont à Paris apparaissent de plus en plus inféodés à une puissance étrangère, ennemie de l'humanité. Il va falloir que la présidence s'explique devant les français, et devant tous les humains. C'est une atteinte au Monde Libre, celui qui se construit pierre par pierre, en particulier en Amérique du Sud pendant que la Tyrannie écrase de son pied une fraction encore importante de l'humanité.

Une rumeur avait fait état de la présence d'Edward Snowden, patriote de la Terre, dans l'avion d'Evo Moralès. Serait-ce cette rumeur qui aurait déclenché cet acte inconsidéré de la part de deux capitales théoriquement indépendantes de Washington ? En tout cas, cet homme est un héros, comme l'est Julian Assange. Quelqu'un au bord du Potomac déteste les héros qui égratignent sa réputation pourtant très surfaite. Plus grave, d'autres personnes sur les berges de la Seine lui emboîtent le pas.

Doit-on encore respecter des personnes capables de tels forfaits ? L'Axe Des Inconditionnels du Pétrole, Exportateurs, Utilisateurs, eXtorqueurs, a encore frappé.  C'est la même bande de pieds nickelés que l'on a rencontrés en Afghanistan, en Irak pour partie, en Côte d'Ivoire, en Libye, au Mali, au Kosovo, en Syrie....... Il est temps de dire NON à ce gang terroriste en lui arrachant le Pouvoir.

Seul l'argument économique ayant une emprise sur eux, c'est donc une grève générale et universelle qui devrait les toucher, paralysant hypermarchés, ports,  aérogares, autoroutes, chemins de fer. Toute autre action ne présentera aucun intérêt. Les hommes du Pouvoir font la guerre aux Humains ? Il faut répliquer avec les armes que nous avons à notre disposition, c'est-à-dire nous-mêmes, mais à grande échelle.

Surtout, il faut coordonner nos actions avec celles de nos amis européens et d'ailleurs. Si les contrôleurs aériens s'en mêlent, n'assurant que les atterrissages indispensables et refusant tout envol, nous serons en bonne voie.

Répétons-le : avec cet acte de lourde portée diplomatique et humanitaire, les hautes autorités françaises et portugaises ont déclaré la guerre à l'Humanité, en coordination manifeste avec leurs homologues étatsuniennes. C'est donc désormais à l'Humanité de relever le gant, et de bouter tout ce beau monde à la rue. A eux de goûter aux joies du chômage de très longue durée.

Contre nous, de la Tyrannie
L'étendard sanglant est levé !

lundi 1 juillet 2013

Légalisation de l'aide à la fin de vie : ce n'est pas pour demain

Une dépêche ce matin m'a fait bondir. C'est à propos de l'avis du Comité Consultatif d'Éthique. Même s'il n'est que consultatif, il s'est réuni à la demande du Président de la République, donc cet avis ne peut être anodin.


Un extrait :

Paris (AFP) le 01/07/2013 à 11h22 - La majorité des membres du Comité consultatif d'éthique (CCNE) recommande de ne pas légaliser l'assistance au suicide ni l'euthanasie, dans un avis rendu public lundi.
 
Pour la plus grande partie du CCNE, l'autorisation de l'"aide active à mourir" pourrait être perçue par des personnes vulnérables comme un risque d'être victimes d'abandon de soins et de voir abréger leur vie, souligne-t-il dans cet avis "Fin de vie, autonomie de la personne, volonté de mourir", sollicité par le président de la République.
Le Comité y émet aussi des propositions, adoptées à l'unanimité de ses membres, pour améliorer la prise en charge de la phase ultime de la vie.



Je n'ai pas hésité à écrire immédiatement au Comité dans le formulaire de contact, pour lui faire savoir mon opposition à son avis.


Bonjour Mesdames, bonjour Messieurs.
Ayant eu à connaître d'un cas douloureux, long (plus de 20 ans) et irrémédiable, d'une personne très proche, je me permets de lancer un avis né de mon expérience.

Le corps médical a bien trop de pouvoir concernant l'avenir d'une personne. Personnellement si c'était pour moi, je ne tolérerais pas, j'insiste, je ne tolérerais pas qu'un médecin (ou un aréopage de praticiens) décide à ma place ou à celle de mon entourage des traitements, des soins et d'autres dispositions.

Suis-je pour l'euthanasie ? Oui, et pas pour cette inutile, grotesque et avilissante solution d'endormissement profond liée à l'arrêt de toute sustentation : d'autant que quelque part le "patient" (je déteste ce terme) peut souffrir sans que le médecin ne s'en doute.

Oui, c'est en connaissance de cause que je précise ces mots, pour avoir vu des choses révoltantes au cours de ces longues années.

Je vous prie d'agréer, Mesdames, Messieurs, l'expression de ma considération distinguée.


Oui, pour moi il est clair que le médecin ne devrait pas être habilité à prendre des décisions sur ce genre de difficulté ô combien grave.  Seul le malade ou le blessé devrait avoir ce choix, y compris de décider d'en finir immédiatement. Bien entendu, s'il a nommé une ou des personnes de confiance, et que son choix n'a pas déjà été exposé par écrit, ce sont ces personnes qui devront statuer s'il n'est plus en mesure de s'exprimer, et uniquement dans ce cas-là. Mais généralement ces deux conditions vont de pair. Ce choix vaut aussi pour les adolescents faisant manifestement preuve de jugement.

Quant au bras chargé d'accomplir ces volontés, immédiatement je récuserais un membre du corps médical, par manque de confiance. J'avais pensé, pour ceux qui sont membres de l'ADMD, qu'un autre membre pourrait s'en charger, en attendant qu'un autre lui rende un jour le même service. Les praticiens ne pourraient qu'être témoins, chargés éventuellement de fournir les éléments matériels nécessaires au geste. Bien entendu (pour moi c'est évident), il faudrait au moins un autre témoin, totalement étranger au corps médical, en plus des membres de la famille désirant être présents. L'idéal serait un huissier de justice, qui pourrait ainsi donner un rapport légal de l'acte.

Oui, je redouble de précautions, afin que ce ne soit pas une manœuvre arbitraire comme certains le redoutent. Mais je pense que si les personnes du comité d'éthique sont si réticentes, c'est que leurs schémas de pensées sont biaisés par des considérations morales : je me trompe peut-être. En revanche pour la loi Léonetti j'ai moins de doute. C'est au point que j'avais écrit à ce Monsieur à l'époque où il n'était plus ministre : il ne m'a jamais répondu. Pourtant j'avais attendu presque un an après le décès de mon épouse pour lui exposer mes préventions contre sa loi. Ce n'était aucunement un coup de tête.

Je crains que certains, ayant des idées différentes parmi le corps médical de ce qui me paraît sensé, ne continuent à accomplir ce qui pourrait aller jusqu'à la torture, en toute bonne foi. Souvenons-nous tous de ce cas exemplaire que fut celui de Vincent Humbert. Largement médiatisé à l'époque, ce cas, et d'autres du même genre, n'est toujours pas résolu au niveau des responsabilités pénales. Souvenons-nous que c'est celui qui l'a délivré qui a eu des ennuis, alors que celui qui le laissait souffrir dans son service, le Dr Rigaux,  n'a même pas eu une réprimande, un blâme...  parce que la loi est ainsi faite. Les médecins ne peuvent-ils pas, ne veulent-ils pas comprendre qu'il est des douleurs morales pires que les souffrances physiques ?

Aider un malade qui veut finir sa vie parce qu'elle est pour lui devenue insupportable, c'est s'exposer aux rigueurs de la loi. Le "meurtre avec préméditation" est considéré comme l'un des crimes les plus graves, même s'il s'agit en l'occurrence du plus grand acte d'amour qui se puisse concevoir. Ma femme ne m'a jamais demandé à l'aider à partir. Si elle l'avait fait, de façon claire et répétée, je n'aurais pas hésité, sachant ce qui m'arriverait ensuite. Vu que jusqu'au bout elle a eu une pleine intelligence, peut-être avait-elle saisi les implications qu'aurait causé sa demande, et s'est-elle interdit de formuler celle-ci.