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mardi 18 juin 2013

De Valmy à Bruxelles, marchons, marchons !

Aux élections partielles de ce dimanche, le grand vainqueur a été, et de loin, l'abstention. PS et UMP ont souffert d'une dégringolade magistrale, et sûrement méritée. Mais la Gauche a vu sa position s'effriter aussi, un peu. Il y a donc à creuser de ce côté-là.

La position officielle du FdG est très en retrait sur le NON à l'union européenne de 2005, donc la dynamique s'est cassée. C'est très souvent que j'ai jouté avec des camarades locaux, mais comme d'autres ils n'ont qu'une doxa, "menacer de quitter le traité de Lisbonne" en guise de chantage pour obtenir des miettes, au lieu de... préciser que c'est la base d'une autre stratégie, et que c'est la première chose à faire, et à faire complètement, en force, en bloquant les banques (sur Swift en particulier) et en anticipant toute réaction du camp d'en face.

Voilà un programme qui aurait le mérite de la clarté, de la rigueur envers les nantis, et qui pourrait parler à tous. En tout cas, pour des raisons que j'ignore, au FdG on n'ose pas aller vers cette solution claire.

"Vive la Nation", criaient dans ce qui pouvait paraître un autre contexte les soldats de Valmy. Or précisément, c'était le même contexte : les "petits" de la République, unis dans un même effort, s'étaient dressés fièrement contre les rois et les princes, riches et hautains. Et ces rois et princes avaient pris peur.

Par sa position de charnière entre l'Europe du nord et celle du sud, par sa richesse encore patente, notre pays conserve d'énormes atouts pour imposer aux cruels magnats de la finance une autre voie. Notre seul handicap réside dans les hauts personnels à sa tête, qui ont pris avec détermination fait et cause pour le Nord et le Capital. Ce sont eux, tous, qu'il faut "dévisser" de leurs piédestals. Non, ils ne sont pas très nombreux, et ils sont aisément remplaçables par des volontaires issus d'autres couches de la société, des patrons de PME, des paysans, des ouvriers, des chômeurs bardés de diplômes et/ou  de compétences mais impuissants.... Cela implique bien entendu de déposer les "journalistes" bien en cour, simples propagandistes de la Doxa concoctée par les patrons de presse. Rappelons que, souvent, ces organes fonctionnent "à perte", une hérésie dans le système libéral, mais à long terme bénéfique par leur action sur des lecteurs et spectateurs peu désireux de chercher ailleurs confirmations ou critiques de ces positions et pseudo-informations.

Oui, si la Gauche est hardie, elle peut briser ce "à quoi bon" logique qui laisse les électeurs potentiels demeurer chez eux les jours de scrutin. Mais actuellement, malgré les éclats de voix et les pertinentes explications de Jean-Luc Mélenchon, de Martine Billard et de quelques autres, le message de la Gauche reste un ron-ron peu efficace sur le fond. Qui a intérêt à cet état de fait ?

12 commentaires:

  1. Je ne comprends pas ta question finale ! Qui pourrait avoir intérêt ? Les médias ? JLM et MB en personne ?

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    1. Précisément, ce n'est pas à eux que je pense, mais à d'autres personnes (et non mouvements) du FdG : un peu comme ceux qui freinent des quatre fers quand on veut mettre l'écologie sur la table. Mais je pose la question, parce qu'à mon avis il est difficile de savoir qui temporise, cela ne peut être qu'en sous-main pour des raisons probablement stratégiques ET fumeuses. La politique a ses raisons, que la raison ignore. Je n'oserai pas penser à une forme de chantage, ou de soudoiement, ou pire de corruption....

      On notera que les autres composantes de la Gauche, bien que... fatiguées, ne "la ramènent" vraiment pas beaucoup, même pour mettre des articles de fond dans des blogs amis. Eux aussi ont une part de responsabilité dans le "ron-ron". même si elle est plus faible qu'autrefois, en rapport avec leur importance numérique certainement assez faible aujourd'hui.

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    2. "Je n'oserai pas penser..." écris-tu ci-dessus. Moi j'ose (et c'est pas d'aujourd'hui) et je pense que le personnel politique-politicien, tout comme les journalistes-en-place ont INTÉRÊT à nous mener en bateau, par appétit de pouvoir, ne serait-ce que des miettes...

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  2. je trouve frappant aussi le contraste entre 2005 , au moment du référendum , et ce climat actuel de léthargie , voire d'indifférence .. Pourtant il y aurait 1000 raisons de plus de se réveiller ..

    je pensais au début , après le non au TCE à une dynamique au FdG , qui aurait fait au moins moitié/moitié à gauche , avec le PS . J'y crois plus du tout à voir ce que c'est devenu ! c'est pas le tout de donner des coup de gueule de temps en temps ! il faut aussi agir concrétement d'une maniére efficace . Taper là ou il faut !

    Non , on voit bien le ramolissement à gauche , faut bien faire quelque chose de temps en temps , mais dans les limites acceptables autorisées et que çà reste surtout du traditionnel !!

    Je pense de plus en plus qu'on a pas les leaders qu'il faut ! ce sont tous des politiciens pro ! dont le mandat est alimentaire ! donc ils n'ont pas trop intérêt à bousculer le systéme qui les a créé ! et qui continue de les faire exister.

    Ca fait combien de temps qu'on nous demande des efforts ? sous Giscard on l'entendait déjà ! et c'est toujours pareil ! A gauche ? Bein oui, mais çà n'y fait rien ! malgré les discours flamboyants , les riches sont toujours plus riches , les pauvres plus pauvres !

    Ca manque de Punch à gauche ! si bien que beaucoup se demandent à quoi çà sert ! puisque c'est toujours pareil !

    Les gens ont perdu la foi ( façon de parler :-) Et se replient sur eux mêmes )

    Et je ne dois pas être le seul à m'en rendre compte .. çà explique sans doute la perte d'interêt des électeurs envers la politique de plus en plus , et tout le monde en prend plein les narines , sauf le FN .. en plus toutes ces affaires ..

    Si on avait la solution !

    Si j'étais Mélenchon, je ne ferais pas comme lui ! :-) çà c'est sûr !

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    1. Il faut dire qu'en 2005, qui a planté des banderilles dans le projet ? Chouart, et plein de blogueurs. Et çà a marché ! Parce comme tu dis, ce n'étaient pas des professionnels de la politique. Ils n'avaient rien à perdre d'un changement, donc ils y allaient bille en tête.

      Aujourd'hui les blogueurs, ce n'est plus aussi nouveau, donc l'attention des utilisateurs du Net, en particulier les jeunes, s'est détournée en direction de Facebook surtout, de Twitter... Le premier n'est pas exactement un bon vecteur politique, le second alerte, mais n'argumente pas.

      Restent les pros, ceux qui "vivent" d'un mandat, de deux, ou plus, et pendant des durées.... Tu as raison de le souligner, vivant du système, ils ne veulent pas le casser. Et c'est aussi vrai pour les élus de gauche, "endormis" dans leurs prébendes même modestes. Le sursaut ne viendra pas d'eux, et la relative sagesse de leurs programme est là pour en témoigner.

      Quant à la gauche plus acérée, en théorie, même si elle n'a pas de système à défendre, ce sont ses vieilles incantations qu'elle ressort mollement. N'ayant pas accès aux médias, elle n'est pas lue. Et si par hasard on tombe sur un blog de l'un de ses membres, le côté abrupt et répétitif a tendance à vite chasser le visiteur probablement.

      La sortie de ce bourbier ? Pour le moment je crois que nous la cherchons, mais la pancarte est tombée. Du coup, même les blogueurs ont tendance à tourner en rond et à écrire presque chaque jour le même billet avec des mots différents.

      Au secours !

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    2. J'ajoute que Chouart a "réussi" à être classé dans les "bruns-rouges" par les Gardiens ombrageux du système, parce que aujourd'hui le message est : qui est contre l'Europe est un fasciste. Et çà marche ! Réussir à fusionner dans la tête des gens, à coups d'allusions douteuses par des "journalistes" encore plus douteux, le "machin" innommable de Bruxelles soutenu et aiguillonné par la Finance de la City de Londres, et l'Europe tout court, c'est redoutable. Je dis Chouart, mais il y en a d'autres, que les Gardiens s'emploient soit à désamorcer, soit à rendre inaudibles, soit les deux à la fois.

      En 2005, "nous" les avons pris de court, maintenant ils sont hélas bien mieux armés. Cela ne fait rien, continuons. Un déclic peut se produire un jour, et nous aussi, il nous faudra être prêts à le défendre.

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    3. Désolée pour la mauvaise gestion des balises !!!

      J'en profite pour rajouter (cette fois-ci sans chercher à faire compliqué) 2 liens vers des messages qui donnent des pistes d'actions plus proches, à mon petit niveau d'électeur lambda, de ce que je peux faire concernant l'Europe :

      http://sarkostique.fr/index.php?topic=1491.msg40750#msg40750
      et
      http://sarkostique.fr/index.php?topic=1491.msg40757#msg40757

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    4. Et beh..... là c'est l'endroit que j'ai mal géré !
      Je voulais répondre à mon propre message, juste en dessous. Navrée !

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    5. Merci Nicolas. Pour te dire, hier mon fils et sa famille sont venus chez moi. Comme cela leur plaisait nous sommes allés sur le site controversé de la ZAD (Zone A Défendre) de Notre Dame des Landes, à une vingtaine de kilomètres de chez moi. Je les ai fait passer dans des endroits improbables, lieux de luttes très dures en octobre dernier, qui témoignent encore dans leur âpreté des combats qui s'y sont déroulés (chicanes sur les routes, etc...). Ce sont des lieux aussi mémorables, malgré une amplitude incomparable des conflits, que les hauts-lieux de la première guerre mondiale, avec des défis certainement supérieurs le plus souvent.

      Les grands enjeux républicains n'ont pas souvent été aussi l'objet de hautes luttes qu'aujourd'hui. La vraie gauche, je la connais : malgré ses hésitements (le terme hésitations me paraît inadéquat), elle est le cœur des débats à chaque réunion des composants des luttes de NDDL. La démocratie vraie est une gageure de chaque seconde. Difficile, mais indispensable. Suivistes, profiteurs, s'abstenir. Rien à gagner, tout à perdre si l'on "ne joue pas le jeu", sauf que c'est tout sauf un jeu.

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  3. Vu le thème de votre billet, j'en profite pour vous demander votre avis sur le fait que [url=http://www.m-pep.org/spip.php?article3332] Le M’PEP appelle à boycotter les élections européennes de 2014.[/url]
    Pour ma part, lorsque j'avais lu cet appel au boycott, j'avais violemment sursauté. Est-ce bien raisonnable de délaisser complètement ce champ de bataille électoral pour laisser le champ libre aux néo-libéraux qui dominent déjà largement le terrain européen ?
    J'avais d'ailleurs été soulagée de voir que ma réaction était partagée sur notre forum politique :
    [quote author=old machin link=topic=1841.msg40837#msg40837 date=1370836987]
    Je viens de lire que le Conseil National du M'PEP a le 3 juin pris une résolution tendant au boycott des élections européennes.
    Nonobstant tout le respect que j'éprouve - vieilles légendes positives des années 30 - pour les mouvements d'éducation populaire de "gôche" :merci:, il me semble que le M'PEP se le met là très profondément :rouge: :gene2:.
    D'abord, il n'y a guère besoin d'un appel à boycott pour que les scrutins européens soient désertés à ce jour. Ensuite en ce qui me concerne moije perso, j'appelle au contraire à ce que les européens votent [u][b]enfin [/b] [/u] à ces élections là - même si elles sont des cache-misère, le parlement européen ayant peu de pouvoirs. En effet, de par les abstentions, on a là une majorité de droite dure + droite extrême, toujours prêtes à voter, elles, ( d'ailleurs généralement sans réserves de voix), confortant sans état d'âme les décisions d'organes néo libs non élus...., il y a mieux, ou plutôt moins pire.
    Perso donc au contraire j'appelle à voter, massivement pour une fois, pour ces élections : déjà, tant qu'à donner une rente de sécurité à des politiques "en réserve d'action nationale", donnons là, que diable, à une vraie gauche ! (au lieu de laisser des genre MLP en profiter...) - et ça ne va pas sans voter dru ! Et puis, qu'est-ce que c'est alors que ces plaintes permanentes et justifiées sur l'Europe, si l'on ne prend même pas la peine d'y mettre sa voix initiale, s'pas ? Votons, nom de gû ! :diable:
    [/quote]

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    1. Voter ? Au premier tour, certainement, cela a une signification. Au second, celle-ci disparaît le plus souvent (mais pas toujours). On ne vote que contre le pire, au mieux, quand ce n'est pas à pile ou face entre les deux pires.

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