Ces quelques lignes sont écrites à
onze heures du matin, ce dimanche de scrutin. Elles ne seront
diffusées, et ce quels que soient les résultats, qu'après vingt
heures ce même jour. On verra alors quel est le scénario qui se
sera dégagé : soit les citoyens auront suivi la voie "obligatoire"
tracée par les médias, les télévisions, les radios, les journaux
et périodiques, soit ils auront su enfreindre les consignes, et
prolonger la grande vague qui a envahi nos places à l'appel d'un
Front du renouveau et de l'espoir.
C'est clair, les médias, les
chroniqueurs, les "journalistes", les "philosophes",
les patrons de journaux, ont peur comme cela ne leur est pas arrivé
depuis longtemps.
Il peut arriver un phénomène un peu
comparable à un "truc" utilisé en navigation spatiale.
Pour accélérer, une sonde peut utiliser le phénomène du rebond
sur l'attraction d'une planète. L'analogie ici repose sur le
référendum de 2005, contré par le déni de 2008 totalement
illégitime. Il s'est créé parmi tous les citoyens de ce pays une
force composée de solidarité, de volonté de compétence, de
ressentiment envers une classe politico-médiatique qui affiche un
mépris de plus en plus marqué et violent envers les citoyens (on
l'a vu aussi à propos des énormes manifestations pour sauver les
retraites, accueillies avec morgue et indifférence). Ce ressort,
toujours bandé en sourdine, a été tendu encore plus par des
candidats aux élections présidentielles qui ont présenté des
propositions tendant à apporter enfin plus d'égalité, de
soulagement des besoins fondamentaux (travail, santé, logement, tout
simplement faim).
Bizarrement, ou pas, ces candidats ont
été particulièrement malmenés par les médias, au point que l'un
d'entre eux (François Asselineau) a bénéficié d'une couverture
nulle, égale à zéro. D'autres comme Nicolas Dupont-Aignan ou
Jean-Luc Mélenchon ont été très largement déficitaires en temps
d'antenne, en visibilité dans les journaux par rapport aux
"vedettes" qu'il fallait garder au premier rang. Ce
traitement délibérément faussé correspond à une stratégie
depuis longtemps mise en place, visant à accentuer la bipolarisation
de la politique "à l'américaine", basée bien plus sur
les sommes misées dans la campagne, que sur des programmes très
déficients, fragmentaires, voire inexistants.
Cette mise en situation délibérée
pourrait avoir un effet de boomerang qui, par réaction sur la
mauvaise foi des médias, pourrait inciter les électeurs à choisir
les candidats "qui dérangent" l'Establishment. C'est là
où l'on rejoint l'effet spatial de rebond. Je peux me tromper, mais
une surprise dans ce sens, drainant entre autres des citoyens qui
avaient perdu le chemin des urnes, pourrait se développer. Dans ce
cas, les chroniqueurs mondains, que je n'ose qualifier de
journalistes, porteront une grande responsabilité, involontaire, dans le résultat
du vote.
N.B. Les résultats de la participation à 12h, les seconds après le "cru" exceptionnel de 2007, indiquent que nos concitoyens paraissent avoir pris leur destin au sérieux.
Post-N.B. C'est clair : les citoyens français ont choisi la Finance et la Haine. Winston Churchill disait "Les peuples ont les gouvernements qu'ils méritent". Le nôtre a donc choisi. Et tant pis pour la minorité, comme en toute "bonne" démocratie. Et tant pis pour une bonne part de la majorité, qui n'a pas vu, ou voulu voir le piège. Amis, frères, camarades, humains, désormais nous allons souffrir en attendant une occasion meilleure de changer enfin la donne. Il est seulement à craindre que désormais, ce ne soit plus une révolution citoyenne, démocratique, mais une insurrection plus violente qui se développe.
Je crois qu'on va souffrir...
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