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jeudi 26 avril 2012

Notre avenir, l'Europe et Mélenchon

Pollution en Chine
J’imagine une ville qui est envahie par la pollution. De grandes cheminées surplombent de tristes murs, ceux des usines Ital, et vomissent des torrents de fumées noires. Ces fumées noircissent tout, maisons, bêtes et gens. Ceux-ci protestent, mais rien n’y fait : Monsieur Ital est soutenu par Monsieur Cap, le banquier. Ils se soutiennent même mutuellement, au point que les gens ont pris l’habitude de crier « Marre de CAP ITAL ! »

L’un des habitants, excédé, décide d’en finir. Il met des joints à ses portes et fenêtres, ferme à clef. Il nettoie patiemment toute la maison. Il met de jolis rideaux, confectionnés avec amour par sa femme. Eux-mêmes se récurent à fond. Tous deux s’habillent du mieux qu’ils peuvent, avec des vêtement fraîchement lavés.

Puis ils appellent leurs voisins « Venez nous voir, nous avons réussi ! » et les voisins, enthousiasmés, viennent et repartent conquis. Puis, la ville ayant petit à petit changé de mise, tous les habitants envahissent les locaux de monsieur Cap et de monsieur Ital, et font fermer leurs entreprises. Alors, ensemble ils réhabilitent tout l’extérieur de la ville.

Voilà. Je ne suis pas souverainiste. Mais à la différence de Jean-Luc Mélenchon je dis que tout de suite si le pouvoir passait enfin à gauche, il faudrait isoler notre pays, le temps de le réhabiliter lui aussi. Puis inviter nos voisins à faire de même chez eux. Effet boule de neige, de plus en plus d’entre eux, ceux qui ont le plus souffert surtout, font de même. Quand nous sommes assez forts, ensemble nous disons au Capital « Va t-en ! Nous ne voulons plus de toi ! ».

C’est un processus qui peut être assez long, mais essayer de peser sur les « institutions européennes » avant même d’être prêts à prendre la relève sur de nouvelles bases me paraît peine perdue. Seul facteur positif qui pourrait aider : Die Link devient le parti majoritaire en Allemagne aux prochaines législatives, soutenu par les Verts. Dommage qu’un franco-allemand opportuniste risque de troubler la fête.

Oui, l'U.E. telle qu'elle existe, et qu'elle veut exister, je ne vois vraiment pas comment on pourrait rester à l'intérieur : trop  de conventions, de traités (tous ceux qui étaient contenus dans la partie III du TCE, plus le MES maintenant) empêchent toute solution pour en sortir. C'est pourquoi il faut tout récuser, pour tout reconstruire avec nos voisins. Entretemps davantage de personnes auront voyagé, auront  constitué une Europe des citoyens qui jusqu'à présent n'existait pas. Souvenons-nous : il n'y a pas si longtemps, des Bretons luttaient encore pour l'indépendance de leur région. La même chose doit se produire à un niveau plus large. Mais ne nous leurrons pas : cette construction ne pourra se produire que pas à pas. Il suffit de penser aux affres de nos amis et voisins belges, qui risquent la scission à tout moment.

C'est De Gaulle qui l'énonçait en 1965, « L'europe ? Il ne suffit pas de crier « l'europe, l'europe » en sautant sur sa chaise comme un cabri pour que l'europe se fasse. Cela n'aboutit à rien, cela ne signifie rien ». Depuis est intervenue sous Pompidou (décidément, celui-là...) l'entrée sans conditions de la Grande-Bretagne dans ce qui était encore un rêve cohérent. Sans conditions signifiait : avec tout le Commonwealth, ce qui changeait tout, et jetait délibérément l'Europe naissante aux oubliettes. Il ne peut exister d'Europe comprenant cet archipel qui la refuse. Rien n'a changé sur ce point. Cela signifie qu'il faudra bâtir une Europe ayant des relations de bon voisinage avec Londres, mais sans plus. Et c'est là que je répète : il faut repartir sur les bases qui existaient en 1965, aménagées en raison de certains facteurs qui ont changé entretemps. Sans doute sera-t-il paradoxalement nécessaire de réactiver la vieille CECA, pour retrouver une certaine indépendance industrielle. Et par ce moyen, des bras, il en faudra ! Et des ingénieurs, et des "saltimbanques" pour égayer et rendre moins pénibles les travaux.

Faisons un pari. Si ce que je préconise pouvait devenir réalité, le siège européen "à la Lisbonne" de Bruxelles pourrait se retrouver dans un pays qui, lui, serait sorti de cette Europe des dupes et des banquiers. On le tente ?

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