C'est une information intéressante que nous révèle Al Oufok ce matin. Ceux qui connaissent le mieux la situation internationale (et le chef du Shin Beth est sûrement l'un des mieux qualifiés) craignent les réactions épidermiques d'une tête du Pouvoir irréaliste et se voilant délibérément les vraies données géopolitiques.
L'agressivité terrible des dirigeants politiques, que d'aucune pourraient assimiler à de la paranoïa, n'est peut-être pas sans fondements économiques comme il est de mise dans ces cas-là : en Iran il y a du pétrole. On se souviendra sans doute de ce qui est arrivé en 1953 à Mossadegh qui, comme Kadhafi, avait voulu que le pétrole profite au peuple, et non à la coalition internationale, et à son jouet le Shah, despotique et au faste pharamineux.
L’ex-patron du Shin Beth critique Netanyahu sur l’Iran
Un ancien directeur du Shin Beth,
les services israéliens de contre-espionnage, estime que les dirigeants
actuels de l’État hébreu sont inaptes à traiter le dossier du nucléaire
iranien en raison des "sentiments messianiques" qui les animent.
"Je n’ai aucune confiance dans le Premier ministre ou le ministre de
la Défense", a déclaré Yuval Diskin dans un discours prononcé vendredi
et partiellement diffusé le lendemain sur Radio-Israël. "Je n’accorde
aucun crédit à des dirigeants qui fondent leurs décisions sur des
sentiments messianiques".
L’intéressé, qui a quitté son poste de patron du contre-espionnage
israélien il y a un an, a ajouté à propos de Benjamin Netanyahu et de
Ehud Barak et d’une éventuelle opération préventive contre l’Iran :
"Je les ai côtoyés de près : ce ne sont pas des Messies, ces deux-là.
Ce sont des gens à qui, personnellement, je ne confierai pas la
responsabilité de diriger Israël à l’occasion d’un événement de cette
ampleur et de sortir le pays de semblable situation".
Ses propos très sévères sur Benjamin Netanyahu et Ehud Barak
succèdent à une déclaration de l’actuel chef d’état-major de Tsahal, le
général Benny Gantz, qui avait qualifié les dirigeants iraniens de "très
rationnels" et donc peu disposés à fabriquer une bombe atomique comme
le redoutent les Occidentaux et Israël.
Depuis plusieurs mois, des rumeurs circulent sur un possible raid
aérien contre des installations nucléaires iraniennes pour empêcher la
République islamique de se doter de l’arme atomique.
L’ancien patron du Mossad, les services israéliens d’espionnage, Meïr
Dagan, a pour sa part tourné en dérision l’idée de frappes contre
l’Iran.
Les entourages de "Bibi" Netanyahu et de Ehud Barak n’ont, pour le
moment, pas réagi à l’attaque en règle de Yuval Diskin mais un
vice-Premier ministre, Silvan Shalom, a répliqué : "Tout le monde ne
pense pas de cette façon. Semblable décision ne sera pas prise par deux
personnes.
"En fin de compte et en respectant chacun, celui qui importe le plus
dans cette affaire est le chef d’état-major", a-t-il dit sur
Radio-Israël.
Le chef de la diplomatie israélienne, l’ultra-orthodoxe Avigdor
Lieberman, a réfuté les assertions de Yuval Diskine et s’est interrogé
sur ses motifs.
La question de savoir s’il faut agir contre Israël et de quelle façon
"(...) n’est pas du ressort du Premier ministre et du ministre de la
Défense. Elle est généralement prise par le conseil des ministres ou le
cabinet de sécurité", a-t-il fait valoir sur la deuxième chaîne de
télévision.
Le ministre des Affaires étrangères a laissé entendre que les propos
de l’ancien patron du Shin Bet pouvaient s’expliquer par son
ressentiment de ne pas avoir été promu à la tête du Mossad.
Commentant la "sortie" de Yuval Diskine dans les colonnes du
quotidien libéral israélien "Haaretz", Amos Harel relève que la
température politique monte à l’approche de la nouvelle session, à
Bagdad à la mi-mai, de pourparlers entre les Six et l’Iran sur le
dossier nucléaire.
"Rien n’est écrit à l’avance dans ce dossier iranien et le printemps
risque de se transformer en un nouvel été de tension", écrit-il.
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