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mardi 26 août 2014

Quelle Europe voulons-nous, quelle Europe fantoche on nous a imposé ?

Qui ne parle d'Europe, d'Europe, d'Europe  ? Encore faudrait-il définir ce dont on parle. Est-ce  celle qui, comme la définissait De Gaulle, s'étend "de l'Atlantique à l'Oural" ?  Si selon la géographie physique, cela se tient, les "rois" (pour simplifier le qualificatif) en ont pris à leur aise avec cette conception naturelle. Il est amusant de voir combien les frontières qui la divisent plus ou moins arbitrairement ont fluctué à travers les siècles.





CETTE Europe qui nous tient dans ses serres aujourd'hui date de loin. Pourquoi Hitler a-t-il été si soutenu financièrement par les banquiers et industriels étatsuniens ? C'était bien avec une vision à long terme. Il n'a été lâché que quand il a voulu n'en faire qu'à sa tête, à partir de 1941. Dès 1943-44, Monnet et Schuman étaient "en stage" aux States, c'étaient les prédécesseurs de ceux qu'on appelle maintenant "les Young Leaders". Si on veut savoir qui sont nos ennemis, penser Washington + Wall Street + City of London. Cela ne date pas d'hier, voir qui était William Pitt, qui s'est toujours opposé à Napoléon, au point de lui faire commettre des erreurs.

L'Angleterre s'est toujours opposée à la création d'une Europe continentale unie (dont elle n'aurait de toute façon pas fait partie). En revanche, cette pseudo-Europe qui n'existe que du point de vue économique agrée à Londres et Washington, puisque ce sont ces deux entités gouvernementales qui mènent la danse. L'union européenne n'est qu'une colonie des anglo-saxons, avec l'avantage qu'il est possible d'y aller à pied sec grâce au tunnel sous la Manche. A-t-on remarqué que l'Europe tout entière est à peine aussi grande que le Canada tout seul ? Et hop ! un Dominion de plus. Avec des esclaves en voie de fructueuse paupérisation. La pompe est très bien amorcée.

L'Europe que l'on peut aimer doit au moins avoir été désirée par ceux qui accepteraient politiquement d'en faire partie. Il faudrait donc pour cela quitter ce qui n'est qu'un montage financier à grande échelle, pour redéfinir ensemble pourquoi nous, citoyens, voulons être ensemble. La France est depuis des siècles le fruit d'un consensus enthousiaste, dont les points d'orgue furent la Fête de la Fédération et la victoire de Valmy.  Déjà, dès 1214 (il y a donc neuf cents ans !) ce fut une coalition des seigneurs français ET des milices communales qui a permis de remporter une victoire retentissante à Bouvines face à un front européen des ducs, empereurs, comtes et autres grands seigneurs.  Ce désir commun de travailler ensemble doit se retrouver dans la constitution d'une véritable Europe où chacun se sent partie prenante et élément d'un TOUT plus fort que ses parties. Ce n'est pas jusqu'à présent ce que des banquiers et autres coupeurs de bourses ont mis en place, bien au contraire.  

On notera que la langue commune est déjà un facteur important.  Faudra-t-il une nouvelle Ordonnance de Villers-Cotterêts,  comme en 1539,  pour définir un langage commun ? A tout le moins, il est plus facile à imaginer un certain rapprochement, plus fort qu'actuellement, entre les langues latines, qui sous-entendent certains traits communs de civilisation et de culture. Avec les autres pays, ce sera plus difficile assurément. De là à penser que pourraient se constituer plusieurs Europes avec des passerelles assez lâches.... c'est plutôt envisageable.

Pour résumer, la première chose à faire, ce sera pour la France de se défaire de ses dirigeants actuels, esclaves volontaires ou non d'une logique financière nauséabonde et aberrante.  Celle qui est la base même de la culture anglo-saxonne. Il faudrait sans doute rechercher les origines de cette culture. En particulier il s'agit d'une île ayant eu besoin, ou ayant fait le choix, de commercer pour survivre.  La Grande-Bretagne et ses nombreuses possessions (y compris "les États-Unis", toujours aussi dépendants de fait de la City)  ont porté aux nues, y compris dans leur religion, ce culte de la "réussite" d'une vie concrétisée par une "réussite" financière égoïste. Ces notions s'opposent à la vie en Europe continentale de l'ouest. 

Clivage linguistique, clivage religieux, clivage culturel, difficultés de communications jusqu'à une période très récente, tous ces facteurs ont rendu une Europe unifiée difficile à concevoir et à mettre en œuvre.  C'est maintenant, sans doute, que les tout premiers jalons pourront se poser. Et bien entendu, sans "un grand frère" aux visées toutes différentes pour superviser et orienter ce processus à son profit.

Voilà pourquoi il est nécessaire de mettre à bas l'union européenne, un non-sens dont les effets se font sentir de façon dramatique, et de plus en plus. Dommage que, parmi les personnalités politiques, si peu acceptent de mettre cette évidence à leur programme.

mercredi 20 août 2014

Sans "riches" pas de salut ! (Le Grand Soir, Michel Taupin)

Vous connaissez Cuba ? S'il y a un pays que j'aimerais rencontrer, c'est bien celui-là. Malheureusement c'est loin, et mon espagnol tiendrait sur une rondelle de pain de mie.

Heureusement, grâce au Grand Soir nous en aurons une bonne idée en lisant cet article d'un de ses lecteurs, Michel Taupin. Et que tombe le Grand Méchant Vautour qui s'acharne sur la perle des Caraïbes, en vain.



Sans "riches" pas de salut !

Sans "riches" pas de salut ! Ou la cupidité comme moteur de l'économie. Dans l'Express Christine Kerdellant compare la France à Cuba !

L’Express avec Cuba, c’est comme le Klu Klux Klan avec les Noirs américains : une haine viscérale qui voue aux gémonies tout ceux et tout ce qui les dérangent, avec un mépris profond pour les êtres ou les politiques qui s’opposent à eux. Comme le Klu Klux Klan qui revendique la suprématie blanche, l’Express lui revendique la suprématie du capitaliste ultralibéral. Alors on se permet le pire ! Avec l’Express, c’est le lynchage médiatique systématique de Cuba !
En août, c’est la chroniqueuse Christine Kerdellant, journaliste, ancienne directrice du Figaro Magazine, qui s’y colle. Avec un texte intitulé "La France victime du syndrome de Cuba" on peut être sûr que son seul but est de flétrir à la fois la France et Cuba. L’idée de sa chronique est de taxer la France du même immobilisme dans lequel "l’île des Castro" (sic) s’est figée depuis 50 ans. Bref, comme Cuba, "la France est à l’arrêt", "la croissance est en berne", la France ne cesse de dévisser". Comme elle le dit elle-même, "le parallèle est osé". Mais il est bien plus qu’osé, il est imbécile, malhonnête, arrogant, mensonger, crapuleux et indécent.

Imbécile en effet, quand vous comparez Cuba, un pays pauvre des Caraïbes, à la France, pays riche d’Europe. La Banque Mondiale s’y refuse évidemment tant les ressources, les infrastructures et les disparités géographique, historique, culturelle, démographique et économique sont différentes et le pays étranglé par le blocus étatsunien.

Malhonnête, car vous cachez volontairement à vos lecteurs le blocus criminel que les EU infligent à Cuba depuis 53 ans et qui lui a été (et lui est encore) terriblement dommageable au plan de son développement économique puisque cette vengeance anachronique lui a déjà fait perdre 1100 milliards de dollars, sachant que le PIB annuel de Cuba sous blocus s’élève aujourd’hui à environ 80 milliards de dollars. A quoi il faut ajouter la part de budget importante que Cuba doit consacrer à sa défense pour se préserver des attentats et agressions multiples que le pays subit toujours de la part de l’Empire. N’en parler jamais est à la fois une faute journalistique inexcusable et une véritable escroquerie.

Arrogant, lorsque vous jetez sur Cuba ce regard méprisant et condescendant qu’ont les nantis, installés bien au chaud dans leur appartement cossu du 16ème et que vous jugez, péremptoire, que les cubains n’inventent plus parce qu’on "ne leur permet pas de devenir riches". Pour vous et votre dogme néolibéral, le moteur de l’activité économique ne saurait être autre chose que la cupidité ! Mais Madame Kerdellant, comment faire fortune sinon au détriment de la majorité, par le vol et l’exploitation d’autrui ? Citez moi une autre manière de s’enrichir qui ne fasse pas appel à ces deux là ?

Mensonger puisque vous affirmez que la croissance cubaine est au point mort. Or c’est tout le contraire, jugez plutôt : la croissance annuelle moyenne du PIB de Cuba a été entre 1971 à 2010 de 3,2% (malgré une chute vertigineuse entre 1988 (3,8%) et 1993 (-15%) due à l’écroulement des échanges commerciaux avec les Pays de l’Est). Elle est remontée dès 1994 pour atteindre 8% en 1996 et, jusqu’en 2012 (derniers chiffres enregistrés par la BM), en net redressement, elle a connu une moyenne de 4,8%. Or, si la croissance moyenne du PIB de la France entre 1961 et 2012 est la même que Cuba (3,2%), de 1996 à 2012, elle n’a été que de 1,57% avec une chute importante en 2008 et 2009... qui continue. Cela signifie que Cuba n’est pas, comme vous l’affirmez, immobile, mais au contraire de la France, un pays qui cherche en permanence à faire évoluer sa démarche révolutionnaire socialiste vers plus d’initiative, d’efficience, d’équité et de bien-être dans la mesure de ses moyens.

Crapuleux, quand vous moquez les transports, effectivement difficiles à Cuba, en ne donnant comme raison à ces difficultés que le fait suivant : "les malheureux cubains ne peuvent s’acheter de voitures individuelles bien trop chères" ! Or la politique éco-socialiste cubaine est tout le contraire de l’individualisme forcené et du consumérisme ravageur qui sont deux des raisons de l’appauvrissement intellectuel et de la dépendance d’un peuple. La priorité du gouvernement cubain est le développement des transports publics accessibles à tous et la préservation de l’environnement. Mais comme vous le savez, elle se heurte au blocus étatsunien et à l’extra-territorialité des lois américaines qui le régissent (crédits bancaires impossibles, paiements comptant obligatoires et prix très élevés), et les empêchent de développer les infrastructures lourdes et d’acheter des véhicules et les pièces de rechange nécessaires à leur entretien.

Et les vieilles voitures américaines qui roulent nombreuses à Cuba et qui font frémir votre petit cœur de VRP du capitalisme (elles font désormais partie du patrimoine culturel cubain), subissent le même sort puisque leurs propriétaires ne peuvent se procurer de pièces de rechange. L’entretien de ces monuments historiques est bien le seul domaine d’ailleurs où vous reconnaissez aux cubains de l’imagination et de l’inventivité ! Quant au prix des voitures importées, vous êtes aussi sérieuse qu’un clown dans un cirque : Cuba importe ses véhicules au prix fort (tarif moyen appliqué en local) et les taxes que Cuba prélève, servent à développer et moderniser les transports en commun. Il est évident que le revenu moyen des cubains ne peut leur permettre de se payer des voitures individuelles neuves. Et la frustration des cubains n’est pas tant comme vous l’affirmez, l’impossibilité de s’offrir une bagnole (même si cela flatte l’égo) mais dans le fait que Cuba est empêché par l’Empire de développer et moderniser son réseau de Transports Publics. Ce que vous n’arrivez pas à rentrer dans votre petite tête préformatée d’HEC, c’est que Cuba est socialiste et préfère le partage à l’égoïsme destructeur d’une consommation insatiable.

Indécent, quand vous affirmez que les forces vives d’un pays, ce sont "les riches" qui, seuls selon vous, inventent, innovent. Sans les riches dites-vous, point de salut. Par conséquent, les pauvres sont responsables de leur propre indigence puisqu’ils n’ont aucune imagination et n’osent prendre aucun risque. Puis, sentencieuse, vous assénez : "Un pays qui refuse la logique de l’économie de marché, est un pays mort-vivant". Une logique dévastatrice qui plonge une part toujours plus grande de la population française non seulement dans la pauvreté (9 millions) mais de plus en plus dans la misère (2,5 millions) avec parallèlement un nombre de super-riches qui s’accroît, affichant des fortunes indécentes. D’un côté donc une concentration accrue des richesses, de l’autre une explosion de la pauvreté ! Robespierre disait en son temps : "Le fléau des peuples ce sont les riches. L’intérêt du peuple est l’intérêt général, celui des riches est l’intérêt particulier". Rien n’a changé, seules les féodalités sont passées dans d’autres mains. Des féodalités qui nous enfoncent dans l’obscurantisme du Moyen-âge. C’est un dessein inhumain et mortifère.

A Cuba, depuis la Révolution, c’est une projet de société autrement plus vivant et humaniste qui est proposé. Une toute autre logique est en œuvre à Cuba, malgré ses faibles ressources et les obstacles mis sur sa route, c’est la logique du partage ! Après le triomphe de la Révolution, les riches capitalistes cubains n’ont jamais voulu partager avec le peuple. Il s’en suivit une série de nationalisations dont les profits ont été enfin redistribués au peuple lui-même. Le socialisme cubain était en marche soutenu par l’une des formes de démocratie les plus avancées, la démocratie participative. Et, comme vous le dites peu et mal, il a permis au pays d’éradiquer la misère et la discrimination raciale, d’éduquer, de soigner, de loger, de cultiver toute la population sans exception.

Cette logique que vous exécrez tant, a ouvert des droits nouveaux, inconnus jusqu’alors, comme l’égalité des droits hommes-femmes, l’interdiction du travail des enfants, la prise en charge des anciens, le respect de la diversité sexuelle et la défense de l’environnement pour n’en citer que quelques uns.

Cette logique que vous haïssez tant, a permis au peuple cubain de retrouver sa dignité, sa fierté et sa joie de vivre, et a fait de Cuba un pays phare détesté par les cupides mais aimé par tous les humanistes. Imaginez un petit instant, Mme la chroniqueuse, que Cuba ait disposé depuis 1960 de toute sa liberté, de sa souveraineté pleine et entière et de tous les moyens financiers dont les USA l’ont privé depuis 50 ans, imaginez alors ce qu’aurait pu être Cuba aujourd’hui !

C’est la peur de voir le modèle capitaliste KO qui fait que l’Empire refuse de voir cette expérience se développer sans entrave. Cuba résiste parce que son peuple sait depuis longtemps que le système que vous proposez est un leurre et que si le socialisme cubain est perfectible, le peuple dans son immense majorité lui est acquis et ne voudra jamais revenir aux temps d’avant la Révolution. Alors vous enragez.

Vous auriez dit : "Seuls souffrent de l’horreur du monde ceux qui en ont vu la beauté." Je partage cet aphorisme en le précisant : "Voyez la beauté de Cuba et vous souffrirez sans doute plus encore des horreurs de votre monde".

Michel TAUPIN
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mardi 19 août 2014

Palestine : du PROFIT à la haine de l'humanité

Un père palestinien serre une dernière fois dans ses bras sa fille, avant de la confier à la Terre. Une scène terrible, insoutenable, et pourtant devenue banale à Gaza.  Tout être humain est irremplaçable, s'il s'agit bien d'un humain "normal". Pour un être qui a perdu le sens des réalités et des priorités de la Vie, c'est un peu différent.

Au nom de quelle perversité les attaquants font-ils cela ? A moins, et c'est grave, d'avoir la haine de toute l'humanité. On notera, souvent, les visages déformés par la rage des pro-régime de Tel Aviv même en France. Bien entendu, cette attitude n'a aucun rapport avec des histoires religieuses, ni avec des origines ethniques. C'est une attitude politique avec des buts terriblement inavouables.

On pourra faire le parallèle avec un homme terrible, qui après avoir été le bras droit de Jeanne d'Arc avait "pété les plombs", et perpétré des atrocités sur des enfants. Je parle de Gilles de Rais bien sûr. Mais lui était seul, alors que ce sont aujourd'hui des centaines de personnes, voire des milliers, qui sont atteintes de cette frénésie morbide.

Certes, à l'origine ce sont des anglo-saxons qui ont résolu de faire d'une certaine étendue de terre, une pseudo- "Terre Promise" pour des gens qui n'y avaient aucun droit. Très malin, pour une poignée, pas plus, de financiers, de poser de tels jalons. Ceux-là, et ceux-là seuls, furent les instigateurs primaires de massacres et autres vilenies en de nombreux lieux, qui émaillèrent tout le XXe siècle, et qui se perpétuent aujourd'hui.

De fait, pour faire cesser ce processus de plus en plus sanglant et révoltant, il n'y a sans doute qu'un moyen : contribuer à la chute, le plus tôt possible, de tout le capitalisme. Les guerres ont toutes un fondement économique, et ceci est une guerre, entre des adorateurs du Profit, et les humains. D'où, incidemment, cette panique des "autorités" de Tel Aviv, mais pas qu'elles, face à un BDS qui gagne en efficacité et en ampleur. L'arme du boycott, pour un mondialiste économique, c'est l'horreur, car cela sape le fondement même de sa vie de "profiteur quoiqu'il advienne".


mardi 12 août 2014

Qu'est-ce que le sionisme ? (Thierry Meyssan)

Un véritable érudit - il s'appelle Thierry Meyssan, à tort certains ne l'aiment pas, parce qu'il les dérange - nous rappelle l'histoire du sionisme, et ce qui en découle.

Son exposé, intitulé "Qui est l'ennemi ?", étant assez long, je me permets d'en citer un chapitre, à propos des origines de cette doctrine anglo-saxonne, et j'invite à consulter le texte entier. Cela corrobore entièrement ce que d'autres ont énoncé, de façon très claire.

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Qu’est ce que le sionisme ?

Au milieu du XVIIe, les calvinistes britanniques se regroupèrent autour d’Oliver Cromwell et remirent en cause la foi et la hiérarchie du régime. Après avoir renversé la monarchie anglicane, le « Lord protecteur » prétendit permettre au peuple anglais de réaliser la pureté morale nécessaire pour traverser une tribulation de 7 ans, accueillir le retour du Christ et vivre paisiblement avec lui durant 1 000 ans (le « Millenium »). Pour ce faire, selon son interprétation de La Bible, les juifs devaient être dispersés aux confins de la terre, puis regroupés en Palestine et y reconstruire le temple de Salomon. Sur cette base, il instaura un régime puritain, leva en 1656 l’interdiction qui était faite aux juifs de s’installer en Angleterre et annonça que son pays s’engageait à créer en Palestine l’État d’Israël [4]

La secte de Cromwell ayant été à son tour renversée à la fin de la « Première Guerre civile anglaise », ses partisans tués ou exilés, et la monarchie anglicane ayant été rétablie, le sionisme (c’est-à-dire le projet de création d’un État pour les juifs) fut abandonné. Il ressurgit au XVIIIe siècle avec la « Seconde Guerre civile anglaise » (selon la dénomination des manuels d’Histoire du secondaire au Royaume-Uni) que le reste du monde connaît comme la « guerre d’indépendance des États-Unis » (1775-83). Contrairement à une idée reçue, celle-ci ne fut pas entreprise au nom de l’idéal des Lumières qui anima quelques années plus tard la Révolution française, mais financée par le roi de France et conduite pour des motifs religieux au cri de « Notre Roi, c’est Jésus ! ».

George Washington, Thomas Jefferson et Benjamin Franklin, pour ne citer qu’eux, se sont présentés comme les successeurs des partisans exilés d’Oliver Cromwell. Les États-Unis ont donc logiquement repris son projet sioniste.

En 1868, en Angleterre, la reine Victoria désigna comme Premier ministre, le juif Benjamin Disraéli. Celui-ci proposa de concéder une part de démocratie aux descendants des partisans de Cromwell de manière à pouvoir s’appuyer sur tout le peuple pour étendre le pouvoir de la Couronne dans le monde. Surtout, il proposa de s’allier à la diaspora juive pour conduire une politique impérialiste dont elle serait l’avant-garde. En 1878, il fit inscrire « la restauration d’Israël » à l’ordre du jour du Congrès de Berlin sur le nouveau partage du monde.

C’est sur cette base sioniste que le Royaume-Uni rétablit ses bonnes relations avec ses anciennes colonies devenues États-Unis à l’issue de la « Troisième Guerre civile anglaise » —connue aux États-Unis comme la « guerre civile américaine » et en Europe continentale comme la « guerre de Sécession » (1861-65)— qui vit la victoire des successeurs des partisans de Cromwell, les WASP (White Anglo-Saxon Puritans) [5]. Là encore, c’est tout à fait à tort que l’on présente ce conflit comme une lutte contre l’esclavage alors que 5 États du Nord le pratiquaient encore.

Jusqu’à la presque fin du XIXe siècle, le sionisme est donc exclusivement un projet puritain anglo-saxon auquel seule une élite juive adhère. Il est fermement condamné par les rabbins qui interprètent la Torah comme une allégorie et non pas comme un plan politique.

Parmi les conséquences actuelles de ces faits historiques, on doit admettre que si le sionisme vise à la création d’un État pour les juifs, il est aussi le fondement des États-Unis. Dès lors, la question de savoir si les décisions politiques de l’ensemble sont prises à Washington ou à Tel-Aviv n’a plus qu’un intérêt relatif. C’est la même idéologie qui est au pouvoir dans les deux pays. En outre, le sionisme ayant permis la réconciliation entre Londres et Washington, le remettre en cause, c’est s’attaquer à cette alliance, la plus puissante au monde.

Thierry Meyssan

Ce texte est diffusé sous licence CC BY-NC-ND

mercredi 6 août 2014

Hiroshima, il y a 69 ans, LA BOMBE

Des centaines de milliers de morts plus tard, des fous vont-ils recommencer ?

A entendre de nombreux vautours de Washington ce jours-ci, il faut s'y attendre. Ils savent pourtant que Moscou n'attaquera pas, mais sera ferme sur la réponse. On sait fort bien ce que cela signifie, et l'Europe pourrait bien en faire les frais.

L'explosion de Hiroshima, le 6 août 1945 à 8h 16 mn


Les centrales nucléaires française les plus récentes sont toutes chargées au MOX, on me l'a confirmé récemment.  Cela signifie que le mélange de carburants contenu dans les barres d'uranium comporte 6 ou 7% du métal le plus diabolique qui existe : le plutonium.  Si un projectile frappe une de ces centrales (la France à elle seule possède la moitié des réacteurs nucléaires chargés au MOX dans le monde),  la puissance létale de ce projectile hors l'explosion initiale sera multipliée par cent. Répandu dans l'atmosphère, le plutonium ira partout. Si ses poussières sont inhalées, 10 mg tuent un homme en un mois. Des quantités beaucoup plus faibles continueront à tuer, en plus de temps.

Sans doute est-ce que veulent les successeurs de Truman et son entourage.  Assassiner les habitants de la Terre, humains, animaux, végétaux aussi..... pour la plus grande gloire de leur Puissance.

Dénonçons ces évidentes prétentions à nettoyer notre planète de tout ce qui n'est pas UNE NOUVELLE RACE (on finit par se demander si ce n'est pas cela)  complètement insensible (une race de bipèdes fous)...... et qui finira par y passer à son tour, ah ! ah ! ah !

mardi 5 août 2014

Jeunes français combattant au Moyen-Orient : parlons-en, justement.

Un homme fait encore parler de lui aujourd'hui.

Monsieur Ciotti, député UMP et président du conseil général des Alpes Maritimes, a eu cette réflexion :

"Il faut sans doute revisiter aussi nos conditions d'accession à la nationalité. Comment des jeunes Français qui haïssent la France, partent combattre contre les valeurs qu'a portées notre pays?"

Il voulait parler de jeunes français de religion musulmane, qui depuis un certain temps tentent d'aller combattre en Syrie, dans les rangs islamistes radicaux aux appartenances nationales très floues. Sans doute voudrait-il leur faire perdre leur nationalité, au profit d'on ne sait quoi d'ailleurs. Il faut se souvenir que les conventions internationales sont formelles : il est absolument impossible de perdre sa nationalité, si l'on n'en recouvre pas une autre en échange. Le statut d'apatride, théoriquement, n'existe pas et ne doit pas exister.

Il n'a pas tenté, en revanche, de soulever un autre cas, parallèle à celui-là. De jeunes français partent au Moyen-Orient, pour s'enrôler dans l'armée de l'État d'Israël, héritière de l'Irgoun où se distingua un certain Avraham Stern dans les années 30-40. Là, la chose est bien plus claire. Ils s'engagent dans la défense (ou ce qui en tient lieu) d'un autre État. Cet engagement, de façon parfaitement logique, doit leur faire perdre la nationalité précédente, c'est bien plus qu'aller dans un autre pays pour simplement y ouvrir, au hasard, un commerce. Il s'agit là, de plus et au mépris des valeurs de la France, d'aller combattre et molester des civils désarmés le plus souvent (et de loin) sur une terre qui ne les concerne en rien. Le passeport français doit leur être retiré définitivement.

Qui, parmi ceux qui ont la parole en France, dénoncera cette atteinte aux conventions internationales ? N'y a-t-il pas là un deux poids, deux mesures parfaitement illogique ?



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vendredi 1 août 2014

Quand a-t-elle commencé ?

On parle là de la guerre, bien entendu. Celle que le Capital, inextricablement emmêlé avec le Pouvoir de Washington, fait à la planète tout entière, y compris les habitants des régions situées entre le Rio Grande et les Grands Lacs.


Alors même que se terminait le second conflit mondial, qui abattit un homme réfugié dans son bunker de Berlin, déjà les vautours de Washington, Truman en tête, voulaient déjà s'attaquer à l'URSS qui leur faisait (financièrement) peur. D'où cette folie de brusquer les choses en Extrême-Orient en lâchant des bombes, deux bombes, sur un pays déjà complètement à genoux. Soyons heureux, dans quelques jours nous commémorons le soixante-neuvième anniversaire de ce massacre dont les effets durent encore.

Hiroshima, Nagasaki. Ce sont deux noms qui accuseront pour jamais le pays "guide de l'humanité".  Cela ne l'a pas empêché, depuis, de diriger sa paranoïa partout sur la planète, afin d'abattre ou écraser toute personne, toute faction, toute nation ayant la prétention de lui résister. Assassinats, guerres directes ou télécommandées, envois de commandos de la mort, désinformation continuelle et fétide, installation dans des pays un peu rétifs de dirigeants à sa solde, création d'une pseudo entité Europe complètement à sa botte et simple prolongement de ses visées expansionnistes, le cloaque puant de Washington ne recule devant rien pour consolider sa mainmise complète sur la planète.

Mais par ses exagérations mêmes, ne voilà-t-il pas qu'il voit se former face à lui une association de défense des autres grands pays du monde résolus à ne pas se laisser phagocyter ? C'est pourquoi, plus que jamais, les provocations, les carnages sous faux drapeau explosent pendant que la propaganda la plus abjecte se déploie comme des haillons de lépreux afin d'entériner ses thèses. Nul point de la planète n'est épargné, et les mille points d'appui, bases, ports, qui sont sous son contrôle lui permettent d'attaquer partout selon des modalités multiformes. Le résultat obtenu ("par TOUS les moyens") reste naturellement la suprématie totale et incontestée.

Si la Troisième Guerre Mondiale n'est pas commencée, qu'est-ce donc ? Elle a commencé le 6 août et le 9 août 1945, sans laisser au reste du monde un seul jour de répit. Elle se poursuit encore aujourd'hui, en se renforçant de jour en jour depuis quelque temps. L'écrasement de Gaza et ses habitants n'est que l'un des épisodes les plus funestes de cette offensive multiforme. Ce qui se passe en Ukraine (et dont nous en Europe de l'ouest savons en fait peu de choses) est un autre exemple, simultané, et tout aussi révoltant. Mais les coups de boutoir des riches opposants vénézuéliens à Nicolas Maduro vont exactement dans le même sens, les combats en Afrique (qui sont loin de faire la Une des journaux) sont un autre exemple. Que ce soient des supplétifs qui expédient ce genre de combat n'y change rien.

Peuples de la Terre, nous sommes donc, sans l'avoir voulu, sans le savoir le plus souvent, en guerre avec un régime qui ne l'a jamais déclarée, qui ne la déclarera pas, et compte bien arriver à ses fins quel qu'en soit le prix.  Il importe de tous s'unir pour l'abattre, de préférence grâce à l'arme économique : c'est souvent la plus efficace. Éviter les affaires avec ses industries, éviter d'acheter ses produits, éviter d'utiliser sa monnaie, ou le torchon sans valeur qui en tient lieu, voilà comment on pourra être les plus efficaces face à un système qui ne pense que par l'argent.

Oui, nous sommes en guerre. Nous devons tous en être conscients.