Puisque la
nouvelle donne est le défi qui se lance ici, tentons de partir de la
base. Ce sont les citoyens qui vont former l'ossature d'une société
nouvelle. Entendons-nous bien, une fois pour toutes : le citoyen
est le terme neutre désignant indifféremment les hommes et les
femmes, tous égaux en droit, tous différents en fait. N'est pas
citoyen le jeune enfant, à qui l'apprentissage de sa citoyenneté
prendra de seize à dix-huit ans, selon des choix à définir. Il
était bon de définir immédiatement ces prémisses, afin d'éviter
de les ressortir plus tard.
Le citoyen
est membre de droit d'une assemblée, correspondant à un nombre
relativement peu élevé de citoyens, soit une trentaine de membres.
En-deçà, si les circonstances s'y prêtent, cela ne pose pas
d'inconvénients. Au-delà en revanche, certains auraient tendance à
rester toujours en retrait, et à ne jouer aucun rôle. Il est
important que tous se connaissent, ou apprennent à se connaître si
arrivent de nouveaux membres pour diverses raisons. Dans cette
assemblée, dont la meilleure disposition est le cercle, nul n'est le
président de séance attitré, chacun le devient à tour de rôle
pour lancer les débats concernant les défis grands et petits de la
communauté. De même le secrétariat de séance sera dévolu par
consensus à une personne nouvelle à chaque fois, pour conserver
toujours le principe d'égalité. Assez vite ce processus deviendra
naturel.
Assez
fréquemment les questions soulevées concerneront des cercles
voisins également. Quand arrivera ce cas de figure, l'un des
citoyens sera nommé pour porter la décision du cercle à une Grande
Assemblée constituée d'un nombre de délégués qui, pour des
raisons d'efficience, ne saurait dépasser vingt personnes. Cette
Grande Assemblée débattra à son tour et s'efforcera de réaliser
une synthèse des décisions des assemblées de base. En cas de vrai
dilemme où des contraintes seraient antagonistes et
irréconciliables, les délégués seront obligés de revenir rendre
compte aux cercles de base, afin qu'ils définissent une nouvelle
approche de la question en suspens. Ceci fait, ils pourront
retourner discuter de cette nouvelle approche. A noter que ces
délégués ne seront pas choisis les fois suivantes avant que ne
revienne leur tour, pour éviter qu'ils ne prennent l'habitude de
l'exercice.
Pour des
questions encore plus vastes, la Grande Assemblée nommera à son
tour un délégué dans les mêmes conditions. Ce processus, en
théorie, pourrait ainsi de proche en proche finir par concerner
l'Humanité tout entière. c'est ainsi que serait en place une vraie
démocratie où nul n'est le chef de qui que ce soit. Ce seront
toujours, en fait, les citoyens, tous les citoyens concernés qui
décideront collectivement de leur sort concernant toutes les
questions nouvelles appelant à un débat et à la résolution de
celui-ci.
Bien
entendu, mais cela va mieux en le disant, un citoyen pourra
éventuellement se faire représenter si, exceptionnellement, il ne
peut pas être présent physiquement, pour des raisons diverses.
La Nouvelle
Donne économique
Ces
citoyens sont-ils propriétaires ? Entendons-nous sur le terme
propriétaire. Ils auront le droit à un logement, dont ils ne
pourront partir que volontairement, par exemple en raison d'un nombre
d'enfants qui grandit, ou au contraire parce que ces enfants étant
sortis du cercle familial pour devenir citoyens à leur tour, le
logement devient soudain trop grand. Le logement ne sera pas
nécessairement "standard", sa grandeur sera fonction du
nombre d'habitants, ni trop petit, ni trop grand, avec une certaine
souplesse pour éviter le phénomène "cabanes à lapins".
Ce type de possession est donc, selon les termes juridiques, non en
"abusus", non en "usus", mais en "fructus".
La
communauté aura construit ces maisons, elle en aura "l'usus",
en aucun cas "l'abusus", elle ne pourra bien entendu ni les
vendre, ni les détruire. Par moments, certains de ces logements
seront vides, au gré des besoins liés au nombre d'habitants par
famille. Ou au contraire, une construction nouvelle devra être
envisagée et débattue. Il faut se souvenir qu'une communauté, du
fait du cercle qui lui est assujetti, ne pourrait dépasser une bonne
centaine de personnes.
La
communauté possède, par ce fait, les moyens de base pour entretenir
les logements. Pour les construire, le plus souvent il lui faudra
recourir à des talents extérieurs pour une partie des travaux,
correspondant aux compétences que ses membres peuvent ne pas avoir.
A charge de revanche à une autre communauté bien entendu.
Cela nous
amène à cette question : quels seront les besoins des
citoyens ? Ceux que l'état naturel recommande. Le logement,
donc, la nourriture, la vêture, l'éducation, la santé. Ces besoins
seront couverts par la communauté pour l'essentiel, et par des
échanges de bons procédés avec d'autres communautés pour les cas
particuliers. Car c'était implicite jusque-là, mais nous le
précisons : la monnaie n'est plus nécessaire. Nul calcul plus
ou moins mesquin, nulle tentation de vouloir plus parce qu'on aura
pensé donner plus.
Chacun aura
donc chaque jour un certain nombre de tâches variées à accomplir,
correspondant à sa contribution à la vie commune. L'une d'elles,
importante, ne sera pas pour autant journalière, c'est la
participation aux assemblées de décision. Quand on dit
participation, c'est dans le sens où chacun pourra apporter un sujet
à débattre, quitte éventuellement à se concerter rapidement avant
la réunion avec les autres porteurs de suggestions afin de sérier
les points de discussion qui peuvent se compléter ou faire double
emploi.
Il sera
possible d'être exempt de présence, si c'est pour un motif non
futile (maladie, déplacement qui ne peut être reporté par
exemple). Le citoyen absent se fera représenter par la personne de
son choix. Si la question, par son importance, doit se traiter à la
Grande Assemblée, le citoyen choisi par la communauté ira, porteur
de la délégation unique, jusqu'au lieu de rassemblement prévu
dans ces cas-là. Ce sera un honneur pour lui bien entendu. Ce le
sera d'autant plus, s'il est à nouveau choisi par la Grande
Assemblée pour aller discuter à un cercle plus général encore.
Mais la règle sera toujours appliquée : ce dossier réglé, il
n'aura le droit d'être à nouveau délégué qu'après tous les
autres citoyens. Pas de "professionnel".
Une autre
tâche citoyenne, tout aussi importante, sera de contribuer au bon
état des parties communes, rues et bâtiments communs comme le
cercle de discussion, s'il est couvert, ou la buanderie commune par
exemple. Il faudra bien se mettre dans la tête que toutes les
tâches, si elles doivent se faire, sont importantes. Plus ou moins
difficiles, plus ou moins attrayantes, requérant plus ou moins de
savoir, elles n'en restent pas moins toutes aussi essentielles à la
vie en commun.
La
production
Dans tout
système économique, même exempt de monnaie, d'esprit de lucre, de
tendance au productivisme, une place sera malgré tout prise par la
conception, la production d'objets nouveaux parce que devenus
nécessaires, donc l'extraction éventuelle des éléments de base à
la finalisation de ceux-ci. Comme la propriété privée est abolie,
celui qui invente un nouveau concept en est à jamais le propriétaire
intellectuel, sans pouvoir prétendre pour autant à en retirer des
subsides. Cela signifie que si quelqu'un, par ses qualifications,
peut être amené à avoir pour tâche de concevoir une chose
nouvelle, rien n'empêche son voisin de lui apporter une idée qui
peut lui manquer. La tâche n'en sera pas abolie pour autant, c'est
toujours celui à qui elle aura été confiée qui en assurera
jusqu'au bout la finalisation. Ceci afin de garder une cohérence au
projet. Celui-ci, facteur important, devra toujours être réparable
par sa conception même. Il sera donc fourni avec les éléments
expliquant comment le maintenir en bon état.
La
conception terminée, approuvée par la communauté, viendra la phase
d'extraction des éléments nécessaires à la construction dudit
objet. Par sa situation géographique, une autre communauté sera
probablement sollicitée pour fournir bois, métal ou autre matériau
de base : elle bénéficiera en retour du produit fini si elle
en manifeste le besoin. Les autres communautés pourront également
en avoir le bénéfice d'usage, à charge de revanche.
La
communauté où un nouvel objet devenu nécessaire aura été conçu
sera logiquement prioritaire pour en assurer la fabrication et
l'élaboration, puisque le concepteur en sera membre. D'autres
membres seront donc déchargés de certaines tâches, pour se
consacrer en priorité à ce processus, sous le pilotage du
concepteur.
La
distribution sera assurée, le plus souvent, par les mêmes qui
auront amené les éléments de base, et auront reçu d'autres
communautés des demandes. Ne seront fabriqués que les objets
demandés, sans constitution de stocks de produits finis, mais avec
un certain volant de pièces élaborées entrant dans le produit
fini, en vue de la réparation et la maintenance de celui-ci
éventuellement. Cette réparation pourra fort bien être effectuée
dans la communauté qui aura acquis le produit, quitte à demander au
concepteur les pièces un peu complexes qu'il aura stockées, et qui
seront malaisées à reconstituer par les acquéreurs.
Les tâches
sociales
L'éducation
sera bien entendu la première des tâches sociales. Une partie en
sera logiquement assurée par les parents, par définition les
personnes les plus proches des enfants dès leur naissance. Ces
tâches implicites "iront de soi" à partir du moment où
deux jeunes auront mis au monde des enfants. Cela fera partie de leur
contribution à la communauté.
Bien
entendu, des éducateurs auront assez vite la tâche de prendre en
main ces enfants, pendant que leurs parents reprendront leurs tâches
habituelles. Les parents détermineront à quel moment ils confieront
leurs enfants à d'autres, en concertation avec les éducateurs
spécialisés mais sans y être contraints, du moins en-dessous d'un
âge raisonnable.
Les années
d'éducation auront une durée minimale, mais pas vraiment de durée
maximale. Les plus doués dans une certaine direction pourront
demander à poursuivre leurs études dans celle-ci, et pourront être
sollicités de plus en plus au fur et à mesure des années à faire
bénéficier de leurs connaissances et de leur expérience nouvelles
à la communauté. Pendant ce temps-là, à la différence d'autres,
qui auront eu des études plus courtes, ils n'auront pas pour charge
dans leurs tâches d'assurer la confection de leur nourriture ou de
participer avec autant d'acuité aux tâches communautaires comme
l'entretien et le nettoyage des locaux communs. Ces avantages
pourront durer ainsi une dizaine d'années supplémentaires, en
contrepartie de leur engagement à être compétents en ingéniérie,
en médecine, en pharmacie au service de tous.
Assurés de
leur capacité à soigner les autres, sous le pilotage de plus
anciens, les nouveaux médecins par exemple deviendront les gardiens
de la santé de tous. Responsables de la stricte propreté des
locaux où ils seront amenés à officier, ils seront exonérés
d'assurer celle des ateliers, voiries, etc... sachant qu'en
contrepartie ils seront amenés à être sollicités à n'importe
quelle heure en cas d'urgence, donc bien plus souvent que par exemple
ceux qui devront dégager des voies d'accès obstruées par des
arbres tombés. Ils seront secondés par des infirmiers, aux
compétences moins lourdes, mais surtout complémentaires des leurs.
D'autres,
plus versatiles dans leur parcours, seront amenés à assurer la
convivialité de la communauté, en élaborant des manifestations
amenant des personnes plus repliées sur elles-mêmes à mieux
participer à la vie commune. Cet aspect de la vie ne sera pas
spécifiquement assuré par une "profession" particulière,
chacun pouvant fort bien avoir plusieurs "casquettes" en
fonction du moment, des circonstances et de la personnalité des
intervenants.
D'autres
tâches, dites artistiques, seront un "plus" qui sera plus
ou moins lié à l'éducation, sachant que certains aspect de l'art
demandent une formation spécifique. Mais pas plus qu'il n'y aura de
"politiciens professionnels", il n'y aura "d'artistes
professionnels". Ceci pour éviter que certains ne se prennent
pour des surdoués.
Restent les
tâches d'entretien des parties communes. A part celles, bien
spécifiques, des locaux liés directement à la santé, de la
responsabilité des compétents en cette matière, tout le reste sera
assuré par tous les autres adultes. Un bon moyen pour que personne
ne jette inconsidérément quelque chose par terre, puisqu'il sera
amené, ensuite, à le ramasser. Les éventuelles réparations seront
l'affaire de tous, dans la mesure de leurs moyens physiques. Certains
seront amenés, d'ailleurs, à être provisoirement les coordinateurs
de ce genre de tâches. Provisoirement, pour que ne se développe pas
la mentalité de "petits chefs". Et sachant que, pendant
qu'ils assureront cela, ils seront moins sollicités physiquement que
d'autres.
La nouvelle
donne sociale
La famille
Quand des
jeunes deviennent suffisamment autonomes, il peuvent demander à
bénéficier d'un logement séparé de celui de leurs parents. Cela
est particulièrement vrai, s'ils veulent se mettre à deux pour
constituer une nouvelle cellule familiale. Il ne s'agit pas de
mariage : il n'a plus de sens, à partir du moment où il ne
s'agit plus de considérer le logement comme un lieu définitif. Il
n'y a plus à craindre l'expulsion, ni le chômage. C'est simplement
une nouvelle vie communautaire qui commence. Ce n'en est pas moins
exigeant, bien que sur le mode implicite. Chacun doit aux autres
respect, assistance, dès le départ.
Le fait de
se mettre en couple, là aussi implicitement, rend probable l'arrivée
d'enfants. A ceux-ci, il faudra naturellement assurer nourriture,
entretien de la santé, éducation, vêture, et bien entendu le gîte
sous le même toit. Réciproquement, les enfants doivent à leur
parents respect, aide quand ils sont assez grands, obéissance parce
qu'ils n'ont pas encore les éléments de jugement. Rien n'est écrit,
tout est implicite, ce qui n'enlève rien à la nécessaire
impérativité de ces éléments de vie en commun.
Sur le même
modèle que la famille, la communauté est le lieu où chacun
respecte les autres, et en est respecté. Chacun doit à la
communauté l'accomplissement des tâches qui lui auront été
assignées de façon plus ou moins explicite selon les circonstances.
Il peut s'agir de tâches communautaires habituelles et assumées par
tous, de ce qui a été convenu en commun en fonction des talents de
chacun, ou de tâches plus spécifiques que le coordinateur du jour
aura assignées. En retour, chacun peut attendre de la communauté la
sécurité du gîte, de la vêture, de la nourriture. La communauté
est une famille élargie, sans les liens du sang.
La Grande
Communauté
Il s'agit
d'un concept beaucoup plus vaste. Il est lié aux cercles
concentriques de décision. De cercle en cercle, pour des question
bien plus générales, et vitales pour tous, le plus grand cercle
peut être amené à recouvrir la Terre entière. Chacun y est relié
dans les mêmes proportions que dans des cercles plus restreints.
Tous étant égaux, tous étant subtilement différents, chacun
apporte sa richesse propre à l'ensemble, sans aucune discrimination,
y compris ceux dont l'intelligence est apparemment moins développée
que chez d'autres.
Ne seront
exclus, par conséquence à leur volonté propre, que ceux qui
rejettent les règles communes : les règles communes les
rejetteront à leur tour. Ils seront réintégrés s'ils acceptent
enfin de partager les avantages et les inconvénients de tous. Toute
vie commune a ses avantages et ses inconvénients. Toute vie en
marge également.
La nouvelle
donne écologique
La
production
Ne sont
désormais utilisées que les matières premières dont les
communautés ont besoin. En utilisant intelligemment les énergies
renouvelables, en évitant de les gaspiller par un transport au loin,
des communautés qui retrouvent une vie plus saine et moins
dispendieuse de ressources n'ont pas besoin de beaucoup. Les outils,
machines, ustensiles, tous réparables, grèvent peu les ressources
naturelles. Pas de stocks inutiles de "machins" que l'on
produit d'abord, et que l'on tente d'écouler presque de force
ensuite.
Les
déchets, dans ce nouveau contexte, sont considérablement moins
importants. Peu d'émanations nocives, peu de rejets à effet de
serre, finis les inutiles emballages multiples, quand on ne peut
faire autrement sont totalement privilégiés carton et verre, bois
éventuellement. Les eaux usées ne sont le plus souvent que des eaux
ménagères, les eaux industrielles entrant pour beaucoup moins dans
la pollution générale.
La
réparation des dommages antérieurs
C'est sans
doute le poste le plus difficile. Beaucoup de friches industrielles,
de décharges plus ou moins sauvages devront petit à petit être
reprises et retraitées dans le respect de la politique générale de
respect de la nature. Cela demandera beaucoup en temps-homme pour y
parvenir, des centaines d'années peut-être. Le plus difficile, et
de loin, proviendra des anciennes centrales nucléaires pour
lesquelles il n'y a pas de vraies bonnes solutions. La création par
l'humain de déchets à longue demi-vie et à nocivité extrême
(plutonium par exemple) a un côté irrémédiable, avec des projets
qui ne seront que de pâles pis-allers (décharges en galeries
profondes, de containers les plus solides et pérennes possibles).
La nouvelle
donne juste
Les fautes
dans le cadre familial
En famille,
tout se règle dans le consensus. Parce qu'ils n'ont pas tous les
éléments pour juger d'une situation où ils ont fait plus ou moins
volontairement "des bêtises", les enfants devront se plier
à la décision finale des parents. En revanche, il sera nécessaire
que les parents prennent le temps d'écouter les remarques des
enfants, pour leur éviter la frustration du châtiment apporté sans
discussion, et sans compréhension de ses vraies causes. Expliquer,
expliquer, même aux enfants tout petits qui ne comprennent pas
encore très bien les mots des adultes. Expliquer, mais ne pas
lâcher.
A quelqu'un
qui aura délibérément désobéi aux règles de la communauté,
devra être apportée une réponse adaptée. Cela occasionnera
probablement de devoir réunir le cercle de décision, qui statuera
non selon des codes rigides, mais au cas par cas. Si la faute est
vraiment grave, elle obligera peut-être à mandater dans certains
cas un délégué à un cercle plus large, afin de rendre réellement
publique la décision finale. S'il s'agit d'un rejet communautaire,
la "publicité" apportée à celui-ci est nécessaire.
Les fautes
envers la Grande Communauté
Selon la
gravité des faits, le jugement pourra se trouver énoncé par un
cercle déjà important, voire la communauté humaine tout entière.
L'ostracisme sera alors total, et équivaudra à une condamnation à
mort. Le ou les coupables seront déposés sur une île déserte,
d'où ils ne pourront pas sortir.
Les litiges
Comme il
peut y avoir des points litigieux entre membres de la communauté,
c'est elle qui tranchera par discussion, et dans un pareil cas elle
ne pourra se séparer aussi longtemps qu'au moins les deux tiers ne
seront pas d'accord sur la solution à apporter. Cela évitera toute
contestation ultérieure, et évitera de perdre du temps en appels
successifs.
CONCLUSION
Il s'agit
là d'une tentative de "mettre à plat" une nouvelle façon
de vivre ensemble. Ce n'est bien entendu qu'une ébauche, perfectible
et nécessairement incomplète. Pareille Utopie est indispensable,
pour permettre à toute l'humanité de progresser. Elle oblige chacun
à être très responsable. Ce n'est pas une vie facile qui est ainsi
présentée, mais une vie ensemble qui veut être juste. Une vie où
ne sont exclus que ceux qui le veulent.
Hello, ton utopie n'est pas du tout l'anarchie, l'anarchie sous-entend aucune autorité ni ordre ni hiérarchisation, c'est à dire une liberté totale que n'entrave que celle des autres, cela ressemble plus à un socialisme ou un communisme, dès qu'il y a autorité, il y a tentative de régime autoritaire: c'est ce qui s'est passé.
RépondreSupprimerNous ne sommes pas assez évolués pour arriver à ce stade encore.
Amicalement
Pas du tout l'anarchie ? Là, il n'y a aucune hiérarchie précisément, puisque tout se décide entre pairs, et que personne n'a autorité sur les autres. Il n'y a pas non plus de lois, de règles autres que celles de la nature des choses.
RépondreSupprimerCela n'a rien à voir avec un socialisme, cela est plus proche par exemple des soviets avant que Lénine ne s'en mêle pour les soumettre précisément à une hiérarchie.
Ceci dit, nous ne sommes effectivement pas assez mûrs pour en arriver à ce stade-là.
Intéressant. Je crois que tu devrais mettre une dose de tirage au sort.
RépondreSupprimerAvec l'élection, tu auras toujours des quidams qui ne s'intéresseront ni ne prendront part aux affaires de la cité. Avec le tirage au sort, n'importe qui est susceptible d'avoir des responsabilités, d'où l'obligation de s'impliquer un minimum au cas où...
Mais tu te trompes, DPP : dans ce que je propose, tout le monde est tenu de participer, sauf excuse valable. Les éventuels délégués sont choisis l'un après l'autre, jamais le même dans les dossiers consécutifs. A chacun son tour. Pas de délégué permanent, donc pas de tirage au sort, ni élection.
RépondreSupprimerMon truc est justement très exigeant, parce tous sont toujours tenus de participer à la vie de la communauté.
D'accord avec la remarque "tirage au sort" de des pas perdus...
RépondreSupprimerJ'y ajouterais volontiers, aussi, la mise en valeur de la gratuite bonne humeur, la blague, l'humour, la fantaisie, bref l'influence pour toute la vie de l'innocence de l'enfance. Ce qui perdure dans la gaieté créative de chacun, sans catégorie ni hiérarchie de + ou - "artistes". L'art de vivre, quoi !
Ceci dit, ta réflexion, Bab, est belle et importante. Comme tu le reconnais, ce n'est qu'une ébauche pour un après-demain d'espoir...
Bien des questions restent à aborder. Même dans l'énorme décélération des gaspillages et massacres des ressources naturelles, resteront par exemple des infrastructures complexes (rail, route, air, mer, électricité, toile internet etc.)
Ne serait-ce que pour les contacts internationaux que tu évoques, et même s'ils se font par vidéo-conférences...
Et, enfin, pour exécuter ce projet contre-utopique de réhabilitation du bagne(!) pour les irrécupérables :
As-tu oublié "L'île du diable" de Guyane, dont nul, soi-disant, ne pouvait s'échapper ?
Idem pour cette réhabilitation même très exceptionnel de la peine de mort : as-tu oublié la reconnaissance posthume de l'erreur judiciaire ? Et surtout le but, à mon avis, de l'humanisme utopique de l'Anarchie : arracher l'homme éduqué de ses instincts les pires : le meurtre !
Rem*, concernant l'exclusion, je rappelle que je propose un système où n'est exclus que celui qui s'exclut lui-même, une "prise au mot" en somme.
RépondreSupprimerQuant à une telle société, il me semble que le voyage par air, le plus complexe, le plus polluant aussi, ne serait plus de mise. Quant aux autres voyages, ils seraient nettement plus parcimonieux, puisque le gros de ce qui circule actuellement est composé de marchandises d'une utilité réelle assez limitée. Les "voyages d'affaires" seraient quasi obsolètes, et il n'y aurait plus de voyages officiels, faute de personnages officiels permanents.
Ajoutons que, bien entendu, il n'y aurait plus de guerres, puisque plus de raisons financières et commerciales pour les provoquer, plus d'imbéciles pour les déclarer, plus d'armées pour les mener.
RépondreSupprimerPlus de services secrets, de cabinets noirs, de propagandes. Plus de prostitué(e)s, à moins qu'il ne s'agisse hélas ! de payer ainsi, en nature, des drogues illicites produites sous le manteau par quelques pervers. La nature humaine a parfois des méandres aux remugles pour le moins déplaisants.