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jeudi 12 avril 2012

Sarkozy : un bilan de calamité



Avec inquiétude, j'entends les sondages suggérer que le président actuel de la république, Monsieur Sarkozy, serait crédité d'environ 25 % à 30 % des voix. Cela signifierait que plus d'un quart des citoyens sont contents de son bilan, l'approuvent, et veulent cinq ans de plus dans la même direction. Pour les plus riches, ceux qui ont par mois, voire par jour, des revenus que la plupart d'entre les Français n'ont même pas en un an, cela peut se justifier : ils n'ont jamais été aussi riches. Pour les autres, rappelons quelques faits.

Qui ne se souvient de la bataille pour les retraites ? En 2010 ce fut très dur, beaucoup de nos concitoyens sont descendus en masse dans les rues pour les défendre. Peine perdue : imperturbable, le gouvernement les a fait passer à taux plein à 67 ans. Car excepté parmi ceux qui ont aujourd'hui 63 ans et plus, très peu de nos compatriotes peuvent présenter 41 ans de cotisations, voire aucun. Ajoutons à cela que ces retraites ne progressent plus qu'avec lenteur, peinant à être revalorisées au rythme de l'inflation.

Quant aux salaires, ils subissent, du moins en-dehors de quelques élus (dont les parlementaires précisément), une stagnation de plus en plus lourde. C'est au point, temps partiel imposé aidant, que de plus en plus de nos compatriotes sombrent dans la pauvreté, même quand ils "bénéficient" d'un travail. Comme au niveau des retraites, les femmes sont particulièrement touchées. Les emplois parcellaires qui sont souvent leur lot, la charge assumée des enfants font que leur revenu est souvent dramatiquement bas. Des services publics de plus en plus étriqués, par la volonté gouvernementale, ajoutent encore à ce bilan terrible.

Nous avons parlé des services publics, il faut y revenir. L'enseignement est sinistré, des coupes sombres continuent à le transformer en garderie d'enfants, tant la tâche est de plus en plus immense, et les acteurs de celle-ci ce plus en plus clairsemés. Ils auraient pu compenser l'absence de plus en plus prégnante des parents à la maison, causée par ce travail parcellaire qui les oblige à être absents quand les enfants sont là. L'éducation s'en ressent bien entendu, c'est la raison pour laquelle tant d'enfants perdent pied, faute d'encadrement à la fois chez eux et à l'école. Le gouvernement aura beau jeu, ensuite, de stigmatiser "la racaille", quand ce sont de pauvres gosses en quête de repères et d'amour qui souffrent par la faute précisément de ce gouvernement, et de celui qui décide de tout : le président. Ce n'est pas son rôle, il l'endosse quand justement il ne faudrait pas.

La santé va de plus en plus mal. Désormais les directeurs d'hôpitaux ne sont plus que des gestionnaires, des chefs d'entreprises qui se moquent du service public. Économiser sur les équipements, sur le personnel, c'est facile pour eux. Tant pis si décèdent des patients mal pris en charge, des soignants que se suicident sous la pression. Après tout, c'est un choix si les centres de santé ne sont plus que les équivalents des supermarchés, où l'on met à la poubelle les salades périmées... et tant pis pour les plus vulnérables, les plus âgés moins entourés pour les mêmes raisons que les enfants d'âge scolaire. Le président n'en a cure : le Val de Grâce l'accueillera s'il a des ennuis. Là, l'argent ne manque pas, c'est un choix de priorités.

En revanche, là où l'attendent les chefs d'États étrangers, il est aux abonnés absents. Peu doué en langues, même en français qu'il écorche, il peine à tenir sa place dans les négociations au plus haut niveau, là où justement il aimerait briller. Il en arrive à rester à la remorque des Grands, incapable qu'il est d'apporter un vrai souffle "à la française" comme ont su le faire, dans des registres variés, ses prédécesseurs. Notre pays, s'il n'est plus autant important diplomatiquement qu'aux temps de Louis XIV, de Napoléon, ou plus près de nous, de De Gaulle, a encore son rôle à jouer. Pour le moment, c'est plutôt la catastrophe.

Culturellement, c'est devenu évident : plus aucune lumière ne jaillit de notre pays. Amoureux d'une "certaine Amérique", le président préfère tourner ses regards vers un exotisme particulier, à l'anglo-saxonne. Il en résulte un certain néant, car pour lui la culture n'est que prétexte à gagner de l'argent. Il sait s'entourer de vedettes inexportables et dépassées. C'est son style. On aime ou pas. Mais c'est indubitablement insuffisant.

Il serait tentant de chercher des notes positives. Mais les grands projets, les réalisations intéressantes (et monnayables) sont le fait de ses prédécesseurs. Selon les normes qu'il approuve, la Recherche doit porter ses fruits au plus vite. Il faut appliquer, appliquer, appliquer. La recherche fondamentale, celle qui ouvre sur l'avenir, il ne sait pas ce que c'est. Elle peut apporter quelque chose dans un an, dans dix ans, dans cinquante ans. Ceux qui y participent, aux salaires souvent très inférieurs à ce qu'on peut l'imaginer, restent là pour découvrir quelque chose, avec joie, bonheur, motivation. Leur seule récompense : le nouvel appareil qui permettra d'aller encore plus loin. Mais bien sûr pour le gestionnaire qui attend des résultats pécuniaires au plus tôt, c'est tout simplement incompréhensible. Le Nobel, il n'en a cure.

Malheureusement, ce bilan, pourtant fort négatif, a un coût. Ce coût est très élevé. Pour simplifier, disons que Nicolas Sarkozy coûte à l'ensemble des contribuables largement autant que Barack Obama et Angela Merkel réunis. Des chiffres ? Il y en a.


Ajoutons que selon les dernières lois qu'il a fait voter par le Parlement actuel, figurent en très bonne place des mesures qui vont drastiquement accentuer l'austérité dans notre pays, pourtant déjà en bonne voie. Cela touchera tous les secteurs, au nom d'économies qui passeront simplement dans le gouffre sans fond d'une Dette que nos concitoyens ne doivent en rien. Un audit de cette Dette, reprenant ligne par ligne chacun de ses composants, doit être mis en place sous sa vigilance des citoyens, de tous les citoyens même se croyant incompétents à juger de ces dépenses. Un peuple souverain a le droit, selon les codes internationaux, de décider de ce qu'il doit, et de ce qu'il ne doit pas. Ce n'est pas révolutionnaire, c'est ainsi. Bien entendu, ce n'est pas avec le même président reconduit qu'il sera possible d'assainir ce qui doit l'être.


Avec lui, le système, que j'aimerai appeler $¥$T€M, continuera à nous pressurer. C'est un Nouvel Ordre Mondial qui veut s'instaurer, pas forcément explicite comme voudraient le dire certains polémistes trop directs, mais bien présent malgré tout. Car les acteurs de ce système sont trop pragmatistes pour penser au-delà de durées ridiculement courtes. Seul le résultat compte.

Nous en sommes à l'heure du choix. Un homme notoirement incompétent dans le rôle qui lui est imparti, serait aussi extrêmement dispendieux dans ses exigences ? Et il redemanderait cinq ans de plus pour parachever le désastre ?.....

4 commentaires:

  1. Ne nous leurrons pas. Avec François Hollande bien peu sera fait pour redonner au peuple sa place, pour tenir tête aux marchés, pour relancer l'économie, l'emploi, pour faire place à l'écologie malgré l'alliance avec EELV....

    J'invite à lire cet article, qui précise bien mieux que je ne pourrais le faire quels sont les enjeux, et qui les maîtrise le mieux. Non, ce n'est pas Hollande. C'est Mélenchon, soulevé par l'élan qu'il a su réveiller. Car le mouvement populaire de 2005 et du NON au TCE n'était pas mort, simplement il avait été bâillonné par les médias "aux ordres". Maintenant il ressort plus vivace que jamais, arc-bouté sur les Indignés, sur tous les déçus de tous bords qui trouvent enfin une voix correspondant à leur haine de la situation actuelle.

    "Çà suffit ! Ya basta !" Le Peuple parle désormais, et sa grande voix roule par-delà les pitoyables frontières inventées par les politiciens pour diviser les humains.

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  2. D'après ton commentaire, je comprends que cet article ne serait pas de ta plume. Mais alors de qui ?
    Il est effectivement très bon...

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  3. En fait si, Rem* c'est bien moi qui ai écrit l'article. Pressenti par quelqu'un qui, débordé, me demandait d'établir à ma manière un bilan de "l'épopée sarkozienne" (taratataratataratata), j'ai donc essayé de concocter quelque chose. En revanche, je me devais de mettre en garde mes lecteurs habituels : ce que nous proposera le Corrézien d'adoption ne sera pas meilleur, seulement moins violent sur la forme. Il est important de le souligner, et de rappeler toujours et toujours : la bande des quatre, Bayrou, Hollande, Le Pen, Sarkozy (par ordre alphabétique) n'a à nous offrir que le même désastre programmé dont nos chers amis grecs en donnent la lamentable histoire. Je ne regrette pas d'avoir écrit à Hollande que la France ne voulait pas d'un nouveau Papandréou.

    Il n'y a qu'un vote utile, c'est celui du Peuple, incarné par Mélenchon. Et quand je dis vote utile, je signifie par là que théoriquement, on pourrait avoir encore mieux. Je suis en train d'essayer d'écrire un petit projet qui serait nettement plus décoiffant encore. Alors, le "vote utile" que préconise Solférino, je m'esclaffe, je m'étouffe de rire, comment pourrait-il être pris au sérieux ?

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  4. C'est bien cher Babel d'avoir écrit à Hollande qu'il serait un Papandréou. J'espère qu'il a lu.

    C'est moi qui ai demandé à notre cher Babel un post bilan pour mon blog senior, j'en ai fait un aussi sur R-sistons, du coup (de quoi et pour qui est-il le Président ?).

    Hollande ne fera pas mieux contre le Cartel bancaire. Mais il sera moins va-t-en guerre et pas caractériel. C'est déjà ça, au point où on en est !

    Ma position à moi est qu'AVANT de choisir le Système, ou l'homme de son coeur, il faut débarrasser la France du cancer de l'Etranger qui la ronge, Bruxelles, Londres et sa City, Washington, Tel-Aviv. Je ne prétends pas avoir raison.

    Cordialement à tous, eva

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