Avec inquiétude, j'entends les
sondages suggérer que le président actuel de la république,
Monsieur Sarkozy, serait crédité d'environ 25 % à 30 %
des voix. Cela signifierait que plus d'un quart des citoyens sont
contents de son bilan, l'approuvent, et veulent cinq ans de plus dans
la même direction. Pour les plus riches, ceux qui ont par mois,
voire par jour, des revenus que la plupart d'entre les Français
n'ont même pas en un an, cela peut se justifier : ils n'ont
jamais été aussi riches. Pour les autres, rappelons quelques faits.
Qui ne se souvient de la bataille pour
les retraites ? En 2010 ce fut très dur, beaucoup de nos
concitoyens sont descendus en masse dans les rues pour les défendre.
Peine perdue : imperturbable, le gouvernement les a fait passer
à taux plein à 67 ans. Car excepté parmi ceux qui ont aujourd'hui
63 ans et plus, très peu de nos compatriotes peuvent présenter 41
ans de cotisations, voire aucun. Ajoutons à cela que ces retraites
ne progressent plus qu'avec lenteur, peinant à être revalorisées
au rythme de l'inflation.
Quant aux salaires, ils subissent, du
moins en-dehors de quelques élus (dont les parlementaires
précisément), une stagnation de plus en plus lourde. C'est au
point, temps partiel imposé aidant, que de plus en plus de nos
compatriotes sombrent dans la pauvreté, même quand ils
"bénéficient" d'un travail. Comme au niveau des
retraites, les femmes sont particulièrement touchées. Les emplois
parcellaires qui sont souvent leur lot, la charge assumée des
enfants font que leur revenu est souvent dramatiquement bas. Des
services publics de plus en plus étriqués, par la volonté
gouvernementale, ajoutent encore à ce bilan terrible.
Nous avons parlé des services publics,
il faut y revenir. L'enseignement est sinistré, des coupes sombres
continuent à le transformer en garderie d'enfants, tant la tâche
est de plus en plus immense, et les acteurs de celle-ci ce plus en
plus clairsemés. Ils auraient pu compenser l'absence de plus en plus
prégnante des parents à la maison, causée par ce travail
parcellaire qui les oblige à être absents quand les enfants sont
là. L'éducation s'en ressent bien entendu, c'est la raison pour
laquelle tant d'enfants perdent pied, faute d'encadrement à la fois
chez eux et à l'école. Le gouvernement aura beau jeu, ensuite, de
stigmatiser "la racaille", quand ce sont de pauvres gosses
en quête de repères et d'amour qui souffrent par la faute
précisément de ce gouvernement, et de celui qui décide de tout :
le président. Ce n'est pas son rôle, il l'endosse quand justement
il ne faudrait pas.
La santé va de plus en plus mal.
Désormais les directeurs d'hôpitaux ne sont plus que des
gestionnaires, des chefs d'entreprises qui se moquent du service
public. Économiser sur les équipements, sur le personnel, c'est
facile pour eux. Tant pis si décèdent des patients mal pris en
charge, des soignants que se suicident sous la pression. Après tout,
c'est un choix si les centres de santé ne sont plus que les
équivalents des supermarchés, où l'on met à la poubelle les
salades périmées... et tant pis pour les plus vulnérables, les
plus âgés moins entourés pour les mêmes raisons que les enfants
d'âge scolaire. Le président n'en a cure : le Val de Grâce
l'accueillera s'il a des ennuis. Là, l'argent ne manque pas, c'est
un choix de priorités.
En revanche, là où l'attendent les
chefs d'États étrangers, il est aux abonnés absents. Peu doué en
langues, même en français qu'il écorche, il peine à tenir sa
place dans les négociations au plus haut niveau, là où justement
il aimerait briller. Il en arrive à rester à la remorque des
Grands, incapable qu'il est d'apporter un vrai souffle "à la
française" comme ont su le faire, dans des registres variés,
ses prédécesseurs. Notre pays, s'il n'est plus autant important
diplomatiquement qu'aux temps de Louis XIV, de Napoléon, ou plus
près de nous, de De Gaulle, a encore son rôle à jouer. Pour le
moment, c'est plutôt la catastrophe.
Culturellement, c'est devenu évident :
plus aucune lumière ne jaillit de notre pays. Amoureux d'une
"certaine Amérique", le président préfère tourner ses
regards vers un exotisme particulier, à l'anglo-saxonne. Il en
résulte un certain néant, car pour lui la culture n'est que
prétexte à gagner de l'argent. Il sait s'entourer de vedettes
inexportables et dépassées. C'est son style. On aime ou pas. Mais
c'est indubitablement insuffisant.
Il serait tentant de chercher des notes
positives. Mais les grands projets, les réalisations intéressantes
(et monnayables) sont le fait de ses prédécesseurs. Selon les
normes qu'il approuve, la Recherche doit porter ses fruits au plus
vite. Il faut appliquer, appliquer, appliquer. La recherche
fondamentale, celle qui ouvre sur l'avenir, il ne sait pas ce que
c'est. Elle peut apporter quelque chose dans un an, dans dix ans,
dans cinquante ans. Ceux qui y participent, aux salaires souvent très
inférieurs à ce qu'on peut l'imaginer, restent là pour découvrir
quelque chose, avec joie, bonheur, motivation. Leur seule
récompense : le nouvel appareil qui permettra d'aller encore
plus loin. Mais bien sûr pour le gestionnaire qui attend des
résultats pécuniaires au plus tôt, c'est tout simplement
incompréhensible. Le Nobel, il n'en a cure.
Malheureusement, ce bilan, pourtant
fort négatif, a un coût. Ce coût est très élevé. Pour
simplifier, disons que Nicolas Sarkozy coûte à l'ensemble des
contribuables largement autant que Barack Obama et Angela Merkel
réunis. Des chiffres ? Il y en a.
Ajoutons que selon les dernières lois
qu'il a fait voter par le Parlement actuel, figurent en très bonne
place des mesures qui vont drastiquement accentuer l'austérité dans
notre pays, pourtant déjà en bonne voie. Cela touchera tous les
secteurs, au nom d'économies qui passeront simplement dans le
gouffre sans fond d'une Dette que nos concitoyens ne doivent en rien.
Un audit de cette Dette, reprenant ligne par ligne chacun de ses
composants, doit être mis en place sous sa vigilance des citoyens,
de tous les citoyens même se croyant incompétents à juger de ces
dépenses. Un peuple souverain a le droit, selon les codes
internationaux, de décider de ce qu'il doit, et de ce qu'il ne doit
pas. Ce n'est pas révolutionnaire, c'est ainsi. Bien entendu, ce
n'est pas avec le même président reconduit qu'il sera possible
d'assainir ce qui doit l'être.
Avec lui, le système, que j'aimerai
appeler $¥$T€M, continuera à nous pressurer. C'est un Nouvel
Ordre Mondial qui veut s'instaurer, pas forcément explicite comme
voudraient le dire certains polémistes trop directs, mais bien
présent malgré tout. Car les acteurs de ce système sont trop
pragmatistes pour penser au-delà de durées ridiculement courtes.
Seul le résultat compte.
Nous en sommes à l'heure du choix. Un
homme notoirement incompétent dans le rôle qui lui est imparti,
serait aussi extrêmement dispendieux dans ses exigences ? Et il
redemanderait cinq ans de plus pour parachever le désastre ?.....
Ne nous leurrons pas. Avec François Hollande bien peu sera fait pour redonner au peuple sa place, pour tenir tête aux marchés, pour relancer l'économie, l'emploi, pour faire place à l'écologie malgré l'alliance avec EELV....
RépondreSupprimerJ'invite à lire cet article, qui précise bien mieux que je ne pourrais le faire quels sont les enjeux, et qui les maîtrise le mieux. Non, ce n'est pas Hollande. C'est Mélenchon, soulevé par l'élan qu'il a su réveiller. Car le mouvement populaire de 2005 et du NON au TCE n'était pas mort, simplement il avait été bâillonné par les médias "aux ordres". Maintenant il ressort plus vivace que jamais, arc-bouté sur les Indignés, sur tous les déçus de tous bords qui trouvent enfin une voix correspondant à leur haine de la situation actuelle.
"Çà suffit ! Ya basta !" Le Peuple parle désormais, et sa grande voix roule par-delà les pitoyables frontières inventées par les politiciens pour diviser les humains.
D'après ton commentaire, je comprends que cet article ne serait pas de ta plume. Mais alors de qui ?
RépondreSupprimerIl est effectivement très bon...
En fait si, Rem* c'est bien moi qui ai écrit l'article. Pressenti par quelqu'un qui, débordé, me demandait d'établir à ma manière un bilan de "l'épopée sarkozienne" (taratataratataratata), j'ai donc essayé de concocter quelque chose. En revanche, je me devais de mettre en garde mes lecteurs habituels : ce que nous proposera le Corrézien d'adoption ne sera pas meilleur, seulement moins violent sur la forme. Il est important de le souligner, et de rappeler toujours et toujours : la bande des quatre, Bayrou, Hollande, Le Pen, Sarkozy (par ordre alphabétique) n'a à nous offrir que le même désastre programmé dont nos chers amis grecs en donnent la lamentable histoire. Je ne regrette pas d'avoir écrit à Hollande que la France ne voulait pas d'un nouveau Papandréou.
RépondreSupprimerIl n'y a qu'un vote utile, c'est celui du Peuple, incarné par Mélenchon. Et quand je dis vote utile, je signifie par là que théoriquement, on pourrait avoir encore mieux. Je suis en train d'essayer d'écrire un petit projet qui serait nettement plus décoiffant encore. Alors, le "vote utile" que préconise Solférino, je m'esclaffe, je m'étouffe de rire, comment pourrait-il être pris au sérieux ?
C'est bien cher Babel d'avoir écrit à Hollande qu'il serait un Papandréou. J'espère qu'il a lu.
RépondreSupprimerC'est moi qui ai demandé à notre cher Babel un post bilan pour mon blog senior, j'en ai fait un aussi sur R-sistons, du coup (de quoi et pour qui est-il le Président ?).
Hollande ne fera pas mieux contre le Cartel bancaire. Mais il sera moins va-t-en guerre et pas caractériel. C'est déjà ça, au point où on en est !
Ma position à moi est qu'AVANT de choisir le Système, ou l'homme de son coeur, il faut débarrasser la France du cancer de l'Etranger qui la ronge, Bruxelles, Londres et sa City, Washington, Tel-Aviv. Je ne prétends pas avoir raison.
Cordialement à tous, eva