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mercredi 25 avril 2012

"Gauche modérée", main gauche du capitalisme triomphant ?

Je viens de découvrir chez le Yéti une réponse d'une blogueuse, qui m'a beaucoup plu. Avec sa permission je la reproduis ici.

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Il me semble me souvenir que ça s’est toujours passé ainsi dans les urnes: la gauche considérée comme modérée se maintenait, la gauche PC se désistait en sa faveur. Même parfois quand le mec du PC arrivait en tête. Parce que les électeurs PC, très disciplinés, suivaient les consignes du parti. Alors que parmi les électeurs modérés, une frange importante n’aurait JAMAIS “voté communiste” comme on disait alors avec horreur dans certains milieux, même populaires.

Au niveau des urnes, il y a de nombreux mécanismes de sécurité qui empêchent l’arrivée au pouvoir de ce qu’ils appellent “les extrêmes”. Ne serait ce que la question fric: on a dit (j’imagine que c’est vrai?) que celui qui gagne les élections aux USA est TOUJOURS celui qui a eu le plus de fric pour sa campagne. Obama ne déroge pas à cette règle. Mais aussi les divers arrangements qui laminent les tendances naissantes (car une tendance naissante est toujours minoritaire au début, et ne grandira pas si on l’étouffe dans l’œuf). Scrutin uninominal, disparition ou diminution drastique de la proportionnelle.

Alors, bien sûr, en situation de crise, on fait sauter certains verrous. Et ça donne le Front Populaire, 1789, Franco, Allende + Pinochet au Chili. Bref, les vrais rapports de force, jusque là édulcorés par les bulletins mouchetés, s’installent et les tendances antagonistes s’affrontent.
J’avais prévu de NE PAS voter Hollande. Puis, au soir du premier tour, il m’est devenu évident que SI. Je saurais même pas expliquer pourquoi. Peut-être pour une question d’unité, pour ne pas désespérer des gens comme Anktropia, Rico, ou mes copains du PS. Alors que Mélenchon avait laissé entendre, au début, que c’était à FH de bouger, qu’il n’était pas propriétaire de ses électeurs, que c’était fini l’époque des “consignes de vote”, le voilà qui donne, de façon immédiate et sans aucune condition, consigne de virer Sarko, donc de voter Hollande.

Comme le dit Herve_02, on n’aura jamais un PS qui prend en compte les idées de la gauche si on vote toujours et malgré tout pour lui. Mais je crois que ça reste valable aussi en cas d’abstention massive. On a frôlé, dans certains cas dépassé les 50% d’abstention, et ça les a pas fait bouger d’un poil. Ils ont eu le désastre de 2002, et ça les a pas fait bouger d’un poil.

Alors, j’en reviens à mon premier paragraphe, les mécanismes d’édulcoration électorale sont beaucoup trop puissants pour permettre une prise de pouvoir par les urnes. Et la chose à sauvegarder en premier, c’est notre unité entre ceux qui sont de gauche et de bonne foi. Comme je l’ai souvent dit, ceux qui dramatisent soit le vote soit l’abstention font une erreur, et donnent aux urnes une puissance qu’elle n’ont pas et n’auront jamais.

On ne changera pas de monde en votant.

On ne changera pas de monde en s’abstenant.

C’est ailleurs que ça se passe. Dans la rue, mais aussi dans les maisons, dans les associations, avec les amis, mélangeons nous, parlons ensemble, faisons ensemble. Des trucs pour faire bouger les lignes, mais aussi des trucs pour nous faire plaisir. Nous laissons pas diviser par ce bête truc de mettre ou de pas mettre dans une boite transparente un pti bout de papier dans une enveloppe bleue.

3 commentaires:

  1. L'essentiel, à ce stade, est de virer Sarkozy.

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  2. virer aussi l'antisarkozisme pour y voir plus clair...

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  3. Les tous premiers et derniers § du billet de la dame qui cultive son jardin (excellent blog)sont bien lucides. Entre les deux, si j'ai bien compris, elle dit se résoudre à voter FH... certes avec mélancolie, mais c'est assez contradictoire avec la lucidité, alors qu'elle l'affirme si bien, au début et à la fin !
    (J'avais déjà lu ce commentaire sur le blog de Yéti, qui est bien vivant, par ailleurs : indispensable !

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