Je viens de découvrir chez le Yéti une réponse d'une blogueuse, qui m'a beaucoup plu. Avec sa permission je la reproduis ici.
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Il me semble me souvenir que ça s’est toujours passé ainsi dans les
urnes: la gauche considérée comme modérée se maintenait, la gauche PC se
désistait en sa faveur. Même parfois quand le mec du PC arrivait en
tête. Parce que les électeurs PC, très disciplinés, suivaient les
consignes du parti. Alors que parmi les électeurs modérés, une frange
importante n’aurait JAMAIS “voté communiste” comme on disait alors avec
horreur dans certains milieux, même populaires.
Au niveau des urnes, il y a de nombreux mécanismes de sécurité qui
empêchent l’arrivée au pouvoir de ce qu’ils appellent “les extrêmes”. Ne
serait ce que la question fric: on a dit (j’imagine que c’est vrai?)
que celui qui gagne les élections aux USA est TOUJOURS celui qui a eu le
plus de fric pour sa campagne. Obama ne déroge pas à cette règle. Mais
aussi les divers arrangements qui laminent les tendances naissantes (car
une tendance naissante est toujours minoritaire au début, et ne
grandira pas si on l’étouffe dans l’œuf). Scrutin uninominal,
disparition ou diminution drastique de la proportionnelle.
Alors, bien sûr, en situation de crise, on fait sauter certains
verrous. Et ça donne le Front Populaire, 1789, Franco, Allende +
Pinochet au Chili. Bref, les vrais rapports de force, jusque là
édulcorés par les bulletins mouchetés, s’installent et les tendances
antagonistes s’affrontent.
J’avais prévu de NE PAS voter Hollande. Puis, au soir du premier
tour, il m’est devenu évident que SI. Je saurais même pas expliquer
pourquoi. Peut-être pour une question d’unité, pour ne pas désespérer
des gens comme Anktropia, Rico, ou mes copains du PS. Alors que
Mélenchon avait laissé entendre, au début, que c’était à FH de bouger,
qu’il n’était pas propriétaire de ses électeurs, que c’était fini
l’époque des “consignes de vote”, le voilà qui donne, de façon immédiate
et sans aucune condition, consigne de virer Sarko, donc de voter
Hollande.
Comme le dit Herve_02, on n’aura jamais un PS qui prend en compte les
idées de la gauche si on vote toujours et malgré tout pour lui. Mais je
crois que ça reste valable aussi en cas d’abstention massive. On a
frôlé, dans certains cas dépassé les 50% d’abstention, et ça les a pas
fait bouger d’un poil. Ils ont eu le désastre de 2002, et ça les a pas
fait bouger d’un poil.
Alors, j’en reviens à mon premier paragraphe, les mécanismes
d’édulcoration électorale sont beaucoup trop puissants pour permettre
une prise de pouvoir par les urnes. Et la chose à sauvegarder en
premier, c’est notre unité entre ceux qui sont de gauche et de bonne
foi. Comme je l’ai souvent dit, ceux qui dramatisent soit le vote soit
l’abstention font une erreur, et donnent aux urnes une puissance qu’elle
n’ont pas et n’auront jamais.
On ne changera pas de monde en votant.
On ne changera pas de monde en s’abstenant.
C’est ailleurs que ça se passe. Dans la rue, mais aussi dans les maisons, dans les associations, avec les amis, mélangeons nous, parlons ensemble, faisons ensemble. Des trucs pour faire bouger les lignes, mais aussi des trucs pour nous faire plaisir. Nous laissons pas diviser par ce bête truc de mettre ou de pas mettre dans une boite transparente un pti bout de papier dans une enveloppe bleue.
L'essentiel, à ce stade, est de virer Sarkozy.
RépondreSupprimervirer aussi l'antisarkozisme pour y voir plus clair...
RépondreSupprimerLes tous premiers et derniers § du billet de la dame qui cultive son jardin (excellent blog)sont bien lucides. Entre les deux, si j'ai bien compris, elle dit se résoudre à voter FH... certes avec mélancolie, mais c'est assez contradictoire avec la lucidité, alors qu'elle l'affirme si bien, au début et à la fin !
RépondreSupprimer(J'avais déjà lu ce commentaire sur le blog de Yéti, qui est bien vivant, par ailleurs : indispensable !