Message du Pdt de la République équatorienne R. CORREA à JL MELENCHON. |
Campagnes électorales 2012 - Élection présidentielle 2012 - candidature commune |
Dimanche, 15 Avril 2012 20:36 |
Quito, 9
avril 2012.
À Jean-Luc Mélenchon Candidat du Front de
Gauche à l'élection présidentielle de la République
Française :
« Cher Jean-Luc, les injustices et les
inégalités générées par un système basé sur le pouvoir
de quelques-uns et l'exploitation de la majorité, ont
poussé, en Amérique latine, les citoyennes et les
citoyens à s'unir pour redéfinir notre destin. La
vérité, l'honnêteté, la force, la créativité et la
simplicité des grandes idées résident en nos
compatriotes et avec eux nous construisons ce futur que
nous appelons tous de nos vœux.
En
Amérique latine, ce système qui mettait le capital
au-dessus de l'humain et les intérêts corporatistes
au-dessus des droits citoyens s'est définitivement
éteint. En Équateur, cela s'est traduit par le mot
d'ordre du peuple : « Qu'ils s'en aillent tous ! » Et
c'est ainsi que nous avons débuté une révolution
citoyenne destinée à changer les structures du pouvoir
et à instaurer le bien vivre pour toutes et tous. Nos
pas ne sont pas guidés par les recommandations du Fonds
monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale,
mais par une nouvelle Constitution, adoptée directement
par le peuple, et dont les droits de l'homme constituent
la colonne vertébrale.
Le
nouveau Front de Gauche que tu mènes est une référence
pour les mouvements progressistes de toute l'Europe,
nous sommes sûrs que vous saurez affronter les défis
posés par ce moment historique de la réalité européenne.
Ce soutien populaire croissant est une preuve que
l'Europe peut, elle aussi, surmonter le fondamentalisme
néolibéral qui fait subir aux citoyens le coût de la
crise, repoussant ainsi les aspirations sociales et
enracinant les inégalités.
Les
propositions sociales que tu fais ont d'ores et déjà
commencé à être stigmatisées par les grands médias,
lesquels te qualifient de « populiste » et « démagogue »
: bienvenue dans la lutte, il s'agit là de la réaction
du capital, lorsque se profilent les politiques et les
mesures au bénéfice des travailleurs, des salariés, de
la grande majorité.
Reçois,
cher Jean-Luc, au nom du gouvernement de la Révolution
citoyenne, de tous les révolutionnaires de l'Équateur,
et de moi-même, le soutien à ton projet de société au
service de ton pays. Ici comme en France a sonné l'heure
de la Révolution citoyenne et de la marche vers un
avenir fait de vie et de paix, fruits de la justice.
Nous
saluons ta reconnaissance envers le travail quotidien
que des millions d'Équatoriennes et d'Équatoriens mènent
avec cohérence et volonté pour transformer radicalement
et profondément les structures d'une réalité économique,
sociale et politique qui nous avait plongés dans la
pauvreté, la dépendance et le sous-développement. Nous
te souhaitons, compañero, le succès dans cette élection
présidentielle. Compte sur notre solidarité militante.
Hasta la victoria Siempre,
Rafael
Correa Delgado, Président constitutionnel de la
République. »
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Très belle lettre, à la fois juste et sobre, lyrique et lucide... Bien sûr, cela ne représente pas toutes les complexités "de terrain", ni en Équateur, ni en France : nous sommes dans un vieux capitaliste qui a semé bien de mauvaises graines dans les esprits, parfois les meilleurs. Là-bas, il s'agit d'un pays né de la conquête espagnole, agité comme ses voisins de révolutions sociales et contre-révolutions, celles-ci toujours dirigées par les intérêts yankees... Mais la tradition bolivarienne perdure et fait de plus en plus alliance avec les revendications premières des peuples "premiers", dit "indiens"... Il est à parier que le peuple français a encore beaucoup à apprendre, humblement, du courage et de l'inventivité des équatoriens et de tous "latinos" !
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