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dimanche 7 août 2011

USA et mort du monde

06/07/2010
La troisième guerre mondiale entrerait-elle dans sa phase active ? Déjà, il faut apprécier le déploiement militaire qui croise du côté du détroit d'Ormuz .
detroits M O


Il faut savoir que ce genre de plaisanterie n'amuse pas la Russie, et encore moins la Chine. Généraliser un conflit, à risque nucléaire, est prendre un bien grand risque pour « un pays dominateur et fier » comme l'avait jugé justement De Gaulle pour un autre peuple assez semblable dans ses motivations. Financièrement, bien plus que tous ceux que des abrutis de spéculateurs ont attaqués, ce pays est très vulnérable, au bord du gouffre sinon déjà sur la pente fatale. Moderne Assurbanipal, ce pays n'hésitera pas à sombrer sous les coups nucléaires qu'il aura initiés ou que d'autres lui lanceront en représailles, il brûlera au milieu de ses amis (en a-t-il vraiment ?) comme de ses ennemis.

Qui aurait pu penser, quand en 1620 des puritains ont abordé le rivage du Cap Cod, que ce petit nombre d'extrémistes de la religion allait modeler jusqu'à nos jours le mode de penser et de se comporter de leurs lointains descendants, et de tous les autres ? La religion, ou plutôt les religions puisque toutes les sectes les plus improbables ont ce qualificatif là-bas, imprègnent la vie publique et privée malgré une affectation de laïcité qu'on recherchera vainement. Les arrivées massives de personnes, rejetées, persécutées, affamées, ou au contraire délinquantes et violentes, de tous les coins d'Europe ont bien entendu apporté un terreau propice à la conquête sauvage de l'ouest, en massacrant des civilisations entières pour prendre leur place.
soldats USDe cette mentalité de prédateurs sûrs de leurs droits, il en résulte la situation actuelle. Il s'agit en fait de cultes qui se superposent et se renforcent mutuellement. Le salut au drapeau, main sur le cœur, est sensé apporter une cohésion qu'aucune idée force ne souffle. Pas de grands principes de la République, pas d'égalité comme base de toutes les autres idées, une religion de la force que le droit tente de justifier, alors que le droit devrait être sa propre force dans la plupart des cas.

Autre culte, l'individu. Celui qui s'est fait lui-même, on ne précise pas comment ni aux dépens de qui, est le modèle à suivre. Il faut ré-us-sir. Cette posture est évidemment totalement en travers de la notion d'égalité, les institutions ont même trouvé une parade qui ressemble à un soufflet : la discrimination « positive ». Sensée compenser les différences énormes de chances liées au milieu familial et éducatif, elle montre du doigt ceux qui en « bénéficient ». Les résultats peuvent être violents.

Dans la hiérarchie arrive ensuite le culte de l'argent. Omniprésent, même sur les jeux les plus simples, il est le moteur qui emporte tout, là aussi sans se soucier des victimes qu'il écrase, qu'il transforme en loques, qu'il tue. En son nom, des multinationales dont le siège est le plus souvent aux USA fabriquent des médicaments bien plus rentables que fiables - tant mieux, parfois, et paradoxalement, pour ceux qui ne peuvent pas se les offrir - ou fiables, mais inabordables pour qui n'est pas riche. Elles fabriquent également des produits POUR l'agriculture intensive, CONTRE ceux qui ingèrent ces produits sous forme de légumes ou d'animaux. Elles vendent ces aliments dans des grandes surfaces qui sont des camps d'esclaves, à d'autres esclaves que sont les consommateurs formatés, disciplinés, annihilés, bousillés par la qualité de ce qu'ils achètent. Et bien entendu, le commerce le plus juteux est celui de la mort directe, celui des armes. Les USA fonctionnent (si l'on peut dire) surtout grâce à ce lâche marché, qui est immense, énorme.

religion - argent 

Au plus haut (des cieux) se place enfin le culte des religions et de leurs croyances, de leurs manifestations et de leur omniprésence. Même les billets de banque ne sont pas épargnés. Malgré une laïcité théorique, elles sont partout, regorgent d'argent, possèdent des chaînes de télévision, enfument tout le monde dans une cacophonie de messages « de paix » et de pubs racoleuses et rentables. Malheur à qui ne croit à rien, il sera suspect, montré du doigt, ostracisé. Ce n'est pas vrai partout évidemment, mais la tendance est assez répandue.
On remarquera que tous ces cultes se mélangent, s'entraident, aux dépens d'un humain souvent désemparé. Il l'est d'autant plus, que des études souvent négligées faute d'argent ne l'aident pas à y voir clair. C'est pourquoi les communautés de toutes sortes abondent, pour que les gens se serrent les coudes, mais en même temps ces communautés n'hésitent pas à entrer en conflit avec d'autres. Rien n'est sain dans ce système.

Ces cultes multiples se partagent la politique intérieure et extérieure de cet ensemble hétéroclite d'États très dissemblables, aux législations souvent incompatibles. C'est dire la complexité qui en résulte. C'est pourquoi les autorités fédérales inventent en permanence des ennemis extérieurs, afin de donner un semblant de cohésion à cet agrégat d'intérêts qui s'entrechoquent. Ces ennemis peuvent être aussi bien financiers, que militaires, « terroristes », commerciaux ou idéologiques. 

Ces temps-ci, le terroriste se vend bien. Après un Al Qaeda qui donne des signes de faiblesse, un coup de chiisme et de « menace nucléaire », et c'est reparti. C'est bon pour les recrutements de marines, c'est bon pour les affaires des marchands d'armes, c'est bon pour les extrémistes religieux « évangélistes » ou autres. Les USA pratiquent un terrorisme d'État, prêt à tuer partout dans le monde, en petites quantités, à l'individuel, ou massivement . Doit-on rappeler que ce sont les seuls à avoir osé utiliser l'arme nucléaire « pour de vrai » ? Prêt à tuer aussi d'autres États grâce à l'arme financière, ou l'arme économique, ou pour des intérêts privés, des pétroliers par exemple.

Que faire de ce chancre dans la bonne marche du Monde ? Il y aurait bien la chirurgie...

BO

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Lectures suggérées :
Emmanuel TODD : Après l'Empire, Gallimard, 2002
Gilles ASSELIN, Ruth Mastron : Français,Américains, 2004
Pascal BAUDRY : Français et américains, l'autre rive, 2005

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