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samedi 6 août 2011

PS, parti soumis

Entre la bonne volonté évidente des militants au PS, et l'aussi évidente posture de leurs dirigeants, qui votent consciencieusement en faveur de mesures néolibérales, il y a une cassure. Pourtant ces pauvres militants s'accrochent, et refusent de quitter ce navire ballotté par ses contradictions.

Se rendent-ils compte du mal qu'ils font ainsi à la gauche tout entière ? Le Front de Gauche, avec son programme, devrait les intéresser. A côté du PCF, dont je ne partage pas les motivations, d'autres courants peuvent se faire jour, et enclencher une dynamique gagnante des idées de gauche.

Disons que le gros problème quand une tentative de lancer le vrai débat des idées se dessine, la vox populi lance "Gauche", et lémédia, écho disloqué et pervers, répondent "P.S.". Cela fausse tout, délibérément bien sûr.

Les militants du PS, qui ne sont pas plus bêtes que les autres, pourraient rejoindre la gauche utilement. Mais comme leurs débats sont relayés par leur hiérarchie, bien structurée, au passage le message se perd, et ne subsistent que les slogans éculés de la rue de Solférino. C'est pourquoi ceux qui suggèrent que Mélenchon aurait dû rester au PS pour le changer de l'intérieur, se trompent. Le PS est devenu une vieille caisse de résonance rigide et inutile.

Ce qu'il faut discuter, c'est (re)nationalisation des banques, des assurances, des services publics, tous les services publics, dissolution des banques d'affaires, remise à plat des retraites, dénonciation de Lisbonne et de ses prédécesseurs, etc....

Ce que l'on peut craindre , c'est que de même que Mélenchon savait fort bien que, restant dans le cadre du PS il ne pouvait pas faire avancer les choses, de même ledit PS, englué qu'il est par ses choix passés multiples, ne peut se libérer et remettre les priorités à leur place qu'en se démarquant nettement de la droite.

Jusqu'à présent il n'en a rien fait. Le simple fait qu'un Manuel Valls, malgré ses positions qui le rapprochent d'un ex-paquebot, n'ait pas été exclus du cercle dirigeant, qu'un directorat du FMI ou de l'OMC puisse paraître compatible avec les successeurs de Jaurès en dit long sur la ligne du Parti.

Le PS ? Sans vouloir être méchant, mais en gardant la tête froide, il serait plus sain pour la Gauche de le passer définitivement par profits et pertes. Sa faiblesse réside dans sa force apparente, ses vingt forteresses que la droite officielle lui a laissées en une sorte de partage du pouvoir. "Je tiens Paris, je te laisse les autres".

Se sont développées des "cours" provinciales intéressantes pour des barons à la manière du haut Moyen Age. J'extravague ? Selon les régions, cette mainmise est plus ou moins marquée, en fonction de la personnalité qui s'est mise en avant. Mais le fait est là, indubitablement.
Nous en arrivons à ce paradoxe que deux pouvoirs se côtoient à Paris. L'un par l'intermédiaire des préfets non élus étend à tout le territoire les désirs de la Place Beauvau, pas plus représentante de la volonté du peuple. L'autre a son siège rue de Solférino, où une sorte de  Table Ronde  coordonne l'action des barons (élus le plus souvent faute de mieux) en parallèle à celle des préfets. Et parfois même en collaboration avec ceux-ci.

Où est le peuple là-dedans ? Où sont les idées des sections locales du parti, qui peuvent toujours palabrer en vain ? A quoi servent des militants muselés ?

Amis, frères, camarades du parti de Blum, fuyez cette maison ! 

"C'est une maison bleue
Accrochée à ses phantasmes,
Non, il ne faut pas y mettre les pieds
Ceux qui vivent là ont perdu la clef.
Ils s'y retrouvent ensemble
Pour parler de la déroute
Et viennent s'asseoir pour sonner le glas
De la république et de ses espoirs.
Tous les cerveaux s'embrument
Aucune idée n'allume
Solferino. Qu'en pensez-vous
Jaurès et Blum, et Combes, écoutez-moi !"

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