La démocratie a besoin de "se remplumer" en France. Le camouflet gravissime que la présidence précédente, Nicolas Sarkozy en tête, avait infligé aux citoyens le 4 février 2008, reste en travers de la gorge de tous les démocrates de ce pays. La pilule est d'autant plus amère, que pour des raisons glauques les parlementaires socialistes s'étaient abstenus sur un sujet aussi grave. Depuis ce jour-là, si la loi est sauve, la légitimité de tout le système est complètement caduque. Seul le Peuple est souverain. Ses représentants ne sauraient le désavouer d'une telle façon. Les arguties des juristes ne convainquent personne.
C'est pour cette raison que Pierre Laurent, secrétaire général du PCF, a pris l'excellente, l'indispensable initiative de convier le président nouveau de la République à proposer un référendum sur la cruciale question du traité européen de stabilité. Déjà, l'abstention, à nouveau, de ses soutiens à l'Assemblée pour le MES donnait le ton de l'attitude de ce parti vis-à-vis de l'avenir de notre pays et de ses voisins.
Laissons parler Pierre Laurent.
La décision du Conseil "ne change rien au problème de fond démocratique posé par cette ratification. Je demande une nouvelle fois solennellement à François Hollande de consulter les Français par référendum sur cette question fondamentale pour l'avenir du pays", écrit-il vendredi dans un communiqué. (phrase recueillie sur une dépêche AFP)
Il a raison. C'est un tournant dans l'avenir de notre pays. C'est le choix entre encore plus de rigueur, de privations, donc de marasme, donc de récession (celle que ce traité est sensé combattre), et une politique volontariste de relance, au prix d'une inflation salutaire quitte à quitter l'euro-monnaie UNIQUE. Cela n'empêche pas, comme je l'ai souvent souligné, de garder cet Euro en tant que monnaie commune, monnaie d'échange. Financièrement, l'opération serait d'un coût minime. En revanche, cela permettrait de revitaliser les tissus locaux et régionaux.
J'entends déjà d'ici les cris d'orfraies de Merkel, de la City, du FMI, de la BCE. C'est pourtant ainsi que l'Argentine s'en est sortie. L'Islande, également. Il suffit de demander à Jacques Sapir ce qu'il en pense.
Oui, l'euro-monnaie unique est un échec, prévisible et désormais patent. Comment des pays aux législations, aux modèles sociaux, à la trame industrielle, agricole, commerciale extrêmement disparate peuvent-ils cohabiter avec une même monnaie ? Comment comparer le modèle rhénan et le modèle grec ? Déjà, entre l'Allemagne et la France, nations mitoyennes, les mentalités diffèrent complètement vis-à-vis de l'inflation, du statut des femmes, de la politique nataliste, de la vie sociale. Cette monnaie sensée réunir, a divisé profondément l'Europe en exacerbant les différences.
Ne s'y retrouvent que quelques potentats de l'industrie et de la finance. Ce n'est pas pour cela que nos ancêtres se sont battus et sont morts souvent.
Il faut un Référendum.
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