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mercredi 30 juillet 2014

La Révolution est morte il y a 220 ans, avec Robespierre

Le 28 juillet 1794, 10 Thermidor An III, tombait sur l'échafaud un homme qui incarna jusqu'à son dernier souffle la Révolution Française. Maximilien de Robespierre, né le 6 mai 1758 à Arras, paya de sa vie, et de celle de ses amis, les terribles inimitiés qu'il avait suscitées par ses refus de compromissions. Purent s'y ajouter quelques maladresses, peut-être pas décelables à l'époque, comme sa marotte de l'Être Suprême, ou sa position sur les classes sociales.  S'il fut intransigeant sur l'égalité devant la loi, il n'intervint pas pour adoucir les inégalités face à la fortune. C'est l'une des raisons qui l'ont fait lâcher à la fin par les plus démunis.

Malgré ces quelques faiblesses, c'est grâce à lui que la Révolution avait un visage. La chose était nécessaire, tant les ennemis furent nombreux, à l'intérieur comme à l'extérieur. On connaît la frayeur que la nouvelle république pouvait occasionner aux têtes couronnées de l'Europe d'alors.  La victoire de Valmy, le 20 septembre 1792, avait été un coup d'arrêt salutaire à la coalition lancée en réaction à la Révolution : le lendemain 21 septembre allait entériner la création officielle de cette République.

En parallèle à cette menace extérieure, un mouvement spontané avait vu se lever dans l'ouest, et en particulier dans ce qu'on appela "la Vendée militaire", mais aussi dans le Massif Central, en Alsace, dans les Pyrénées, des personnes au départ opposées à "la levée des 300 000 hommes". Le Comité de salut public, où présidait Robespierre, dut envoyer pour mater ces soulèvements des troupes, ainsi que des "représentants en mission" qui souvent outrepassèrent leurs instruction, et firent preuve d'une cruauté horrible. On repense aux massacres de Carrier à Nantes ou Barère à Lyon, aux Colonnes infernales de Turreau en Vendée, qui loin de pacifier, encouragèrent des tièdes à rejoindre les opposants armés. Bien entendu, c'est sur Robespierre que retombera plus tard un opprobre immérité.

Les historiens, avec du recul, ont rendu justice à Robespierre, et à sa modération. On pense en particulier aux importants travaux de Mathiez. Il faudra attendre ces dernières années, pour voir se dessiner un courant d'historiens "libéraux" comme Furet,  que je qualifierais de "thermidoriens", qui en attaquant à nouveau Robespierre ont essayé de discréditer toute l'œuvre de la Révolution. Il est certain que "la loi du maximum" par exemple, qui est l'œuvre personnelle de Robespierre, en empêchant aux denrées de dépasser un certain prix, rendait plus difficile l'enrichissement des grands bourgeois commerçants sur le dos des plus modestes. Ce genre de controverse rend un son bien particulier en nos temps où les pauvres s’appauvrissent encore, et où les plus riches n'ont jamais été aussi riches.

Malgré "sa particule", Robespierre était en effet un nobliau aux revenus très modestes, à la vie frugale et moralement irréprochable. Cela contrastait avec ceux qui déjà, dès la Terreur, avaient réussi à faire fructifier largement leurs biens : ce sont ceux, le plus souvent, que nous retrouverons parmi les Thermidoriens, voire plus tard parmi les "princes d'Empire". N'oublions pas combien la vie put être un défi journalier pour des personnes comme lui, qui mirent leur vie au service de leur pays dans des conditions très difficiles.  Il n'était pas un tyran, mais un homme d'État responsable, confronté à une époque exceptionnelle.

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