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mardi 29 octobre 2013

Perdre la tête, ou perdre un siège ? le Front de Gauche a choisi

J'ai sursauté en lisant ce matin la lettre ouverte d'un jeune militant communiste de Gironde à Jean-Luc Mélenchon, que j'ai découverte grâce à la réaction  d'Alain Bousquet, le talentueux tenancier du blog Létang Moderne.

Je pense être assez grand pour comprendre la politique gouvernementale, qui nécessairement se répercute aux six coins du pays. Elle prolonge de façon significative, en l'aggravant, celle du quinquennat précédent que nous avions tous combattue avec ferveur. En conséquence, nous ne pouvons qu'être contre une "nouvelle donne" qui n'en est absolument pas une.


C'est pourquoi l'alliance de premier tour avec cette politique-là qu'ont réussi à faire passer deux ou trois apparatchiks parisiens dans la capitale est contre nature, et incompatible avec l'essence et le but du Front de Gauche.


C'est pourquoi une alliance de second tour, dans n'importe quelle ville,  serait tout aussi évidemment incompatible avec ce qui fait l'objet et le cœur du programme "L'Humain d'abord". L'adage "penser global, agir local" n'a pas pris une ride. C'est la politique de chaque commune qui est liée à cette exigence. Cela est d'autant plus vrai que ces communes, le plus souvent désormais, sont enchaînées bon gré, mal gré, à des communautés de communes, voire pire, à des "métropoles" qui les lient encore plus étroitement à des décisions prises à Paris, donc le plus souvent à Bruxelles.


Oui, au premier, comme au second tour, le Front de Gauche, ni d'autres composantes de la Gauche d'ailleurs, ne sauraient chercher à devenir compatibles avec les adversaires de la Gauche. Le parti solférineux n'est pas la Gauche, il n'en a probablement jamais été, selon ses actes, excepté en apparence quelques mois de 1981-1982. Qu'importe si s'acoquiner avec lui rapporterait quelques sièges municipaux, si dans le même temps la Gauche y perdait sa raison d'exister même ?


Non encarté au Front de Gauche, jusqu'à présent, en raison de positions souvent plus radicales , je le considère cependant comme le pilier de la Gauche, et le seul vrai rempart qui nous reste contre l'horreur du Moloch bruxellois, donc transatlantique. Il ne saurait être question, pour de basses questions électorales et intéressées, de l'affaiblir au nom de strapontins à prendre pour quelques têtes de listes liées par leurs engagements avec l'adversaire.

Je ne veux pas qu'un jour, l'un de mes petits-enfants me lance "Qu'as-tu fait de ton vote, papy ?". Chaque scrutin est important, dans le contexte actuel, y compris celui qui décide de l'avenir local - de moins en moins, comme je l'ai signalé plus haut.

Pas d'accords, ni de premier, ni de second tour. C'est tout simplement essentiel.

17 commentaires:

  1. ... "Non encarté au Front de Gauche, jusqu'à présent, en raison de positions souvent plus radicales, je le considère cependant comme le pilier de la Gauche, et le seul vrai rempart qui nous reste contre l'horreur du Moloch bruxellois, donc transatlantique. Il ne saurait être question, pour de basses questions électorales et intéressées, de l'affaiblir au nom de strapontins à prendre pour quelques têtes de listes liées par leurs engagements avec l'adversaire", explique Alain Bousquet.
    Rien à ajouter, je partage. Exactement la raison pour laquelle je ne me suis pas laissé "encarter" par le Front de Gauche, tout en respectant le boulot sur le terrain. Puis, il y a aussi la machinerie communiste, qui, enfin, bref, c'est pépin à tous les coups...

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    1. Pas grave, c'est ma propre réaction. Ce qui ne m'empêche pas d'être d'accord avec Alain.

      Je crains fort que le parti communiste dans son ensemble ne soit embarqué dans l'impasse Alliance, même si ce n'est qu'au second tour. Ils seraient liés aux décisions du "patron" local, qui serait assez souvent le PS sortant. Plutôt contre-productif !

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    2. D'autant que ces "sièges" dans certaines communes assurent, au mieux, une présence de gauche, fait entendre une autre voix et voie possible, mais infléchit rarement les décisions d'une majorité acquise à la cause du système, pour les raisons que la lettre d'Alain Bousquet explicite fort bien. "Perdre son âme" pour un petit siège, c'est... petit et très décourageant pour le militant de terrain...

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    3. Au mieux, le militant est frustré : au pire, il se sent trahi. Et n'oublions pas que si l'on accepte une union, on accepte par la même occasion les options de la majorité, donc... on la boucle. Même pas de petite voix discordante.

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    4. C'est ce qu'on appelle dans le domaine vinicole "mettre de l'eau dans le breuvage" ! Et quand on aime le breuvage de qualité c'est dur à avaler !

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  2. Tu ne réponds pas à la question que tu as posée, ou a demi-mots seulement. Les calculs politiciens ont commencé à faire pourrir la tête, si elle n'est pas détachée ça ne peut qu'empirer, mais même dans ce cas, restera au FdG décapité à courir aveuglément ?

    S'il est vrai (Ssi) qu'il est "le seul vrai rempart qui nous reste contre l'horreur du Moloch bruxellois" nous ne pouvons le regarder mourir de sa belle mort ; ou alors quoi ?

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    1. A mon avis, il suffit de considérer que ceux qui ont fait alliance avec les partisans du Pouvoir actuel se sont eux-mêmes éjectés du FdG : il reste des militants motivés, même parmi les porte-paroles, pour que tout continue avec une tête assainie. Il y avait une ambiguïté depuis le départ, vraiment visible, maintenant celle-ci est levée avec le départ de ceux qui l'entretenaient. Un pseudo-affaiblissement (c'est la propagande des médias qui emploie le terme) est au contraire un renforcement puisque certaines forces centrifuges ont éliminé les fauteurs de celles-ci. Bon débarras !

      Bien entendu, ceux qui sont partis ainsi ne peuvent en aucune façon se prévaloir du Front de Gauche, de ses signes et slogans, et même de son programme : ils l'ont rejeté de facto.

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    2. Pour l'heure c'est une rupture idéologique ; dans les faits les cadres en questions sont toujours affiliés FdG, cette situation est simplement inacceptable pour le militant (pour moi a minima), elle doit être clarifiée au plus vite.

      ps : tu as (enfin !) ajouté le flux RSS de ton blog (ou alors je suis bigle et je l'avais pas vu avant ^^), je l'ajoute partout :)

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    3. Pour le flux RSS je n'ai rien touché : il devait y être déjà.

      Pour ces cadres PCF (dirait-on renégats ?), une clarification - éjection est effectivement très souhaitable au plus tôt.

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  3. La Parti Solfarineux risque fort d'essuyer de fortes tempêtes en maintes mares lors des prochaines élections. Raison pour laquelle d'aucuns souhaitent vivement monter sur le Titanic local d'ici ou de là... Y'a des trucs qui me dépassent !

    Je devais écrire plutôt que la situation de ma bonne ville où je connais tout le monde et son père me permet de comprendre qu'une partie de la gauche n'est plus du tout branchée sur les quartiers populaires. (Qui représentent bien plus de la moitié de l'électorat...) Au point d'être incapable d'en mesurer le degré d'exaspération et de révolte rentrée. Ce décrochage provient de l'origine socio-professionnelle des militants de gauche. Pas de chômeurs, de précaires, de smicards, de galériens du logement, de gens qui ne vont jamais chez le médecin faute de pognon. Que des professions intermédiaires voire supérieures. Pas des nantis, non, juste des gens à l'abri des duretés de la vie. Qui ne parviennent même plus à écouter les voix qui ne sont pas issues de leur monde !

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    1. C'est très clair ! Entre les damnés de la Terre et les militants "propres sur eux", le brouillard est diablement difficile à dissiper !

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  4. Je glisserai un bulletin de vote FDG quoi qu'il arrive au second tour. Il faut dégraisser l'éléphant !

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    1. Cela implique alors de voter blanc au moins au second tour (du moins dans la ville où j'habite) : le vote sur machine à voter ne permet aucune fioriture.

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  5. Dans les listes municipales , ici , y'a des gens de droite , des verts , des socialos , des communistes sur la même liste !! C'est çà le village ! Alors je vais bien être obligé de voter blanc ! et dans la foulée , j'en ferai autant aux européennes ! j'ai déjà imprimé mes bulletins ! :-) moi, je dégraisse l'union sacrée d'intérêt communale !

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    1. Dans les villages, il y a forcément de tout sur les listes. Autrefois je participais aux dépouillements d'une commune de moins de 400 habitants. Mais comme on y peut biffer un nom, en ajouter un autre, c'est totalement différent des villes où les listes sont à prendre "telles quelles" : là, on prend tout, ou on jette tout. C'est d'autant plus vrai, quand il s'agit de vote électronique "fiable" sur machine à voter, comme là où j'habite.

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  6. Ah je suis bien content d'apprendre dans cet article la véritable signification du S de PS. Je me disais bien aussi que ca puvait pas être "Socialiste"

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  7. Bonjour Babelouest,

    Même vu d'outre-mer… vous avez tout à fait raison.

    Michel Rolland

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