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mercredi 14 août 2013

Lanceur d'alerte : plus que jamais dangereux, plus que jamais nécessaire

Fallait-il donc, en plus de lui infliger une peine de prison incompatible avec un retour en liberté avant sa mort, salir le lanceur d'alerte Bradley Manning ? On notera que la qualité de son travail et de ses analyses le rendait en fait indispensable à la NSA, ce qui n'est pas très cohérent avec les accusations....

Fort Meade (Etats-Unis) (AFP) - La taupe de WikiLeaks Bradley Manning souffrait d'un "déséquilibre mental" lié à son identité sexuelle et provoquant des épisodes colériques, mais jamais son habilitation secret-défense ne lui a été retirée, a affirmé mardi à la juge son superviseur direct.
 
Lors d'une audience sur la base de Fort Meade, au nord de Washington, destinée à déterminer la peine de prison que devra purger le jeune homme condamné pour des faits d'espionnage, le sergent première classe Paul Adkins a raconté comment il avait retrouvé un jour en Irak le jeune analyste de renseignement recroquevillé en position foetale sur le sol, un couteau à ses pieds.

Si Bradley Manning a jugé nécessaire de faire connaître tant de faits, c'est bien parce que les agissements du gouvernement étaient si pervers qu'il fallait en avertir les citoyens. Et ceci, quelles qu'en fussent les conséquences pour le lanceur d'alerte. C'est ainsi qu'a été alimenté Wikileaks, avec un succès mitigé tant le couvercle a été vissé par les médias contactés par celui-ci à des fins de publication.

Les agissements des politiciens dans le monde, États-Unis en tête, sont devenus si atroces que ne pas les dénoncer si l'on en a la possibilité se résume tout simplement à une vraie complicité. Il y a eu Abou Ghraïb, il y a toujours Guantanamo, il y a eu ces transferts de prisonniers au cours de vols secrets au-dessus de l'Europe avec la complicité des autorités locales, et probablement il y a bien d'autres choses dont la teneur n'a toujours pas été découverte et dénoncée.

Désormais, le statut du lanceur d'alerte se heurte à un véritable mur de la peur, peur par "les Autorités" de voir dévoilées leurs turpitudes, leurs dérives, leurs crimes. Car il semble bien qu'avec le temps, ces manœuvres sont de plus en plus employées au point d'être plus courantes, peut-être parce que plus efficaces que de vraies guerres, moins coûteuses pour ceux qui les lancent en financement, en matériel, et accessoirement en humains.

Joseph MacCarthy
Avec moins de retentissement (pour le moment), ne s'agit-il pas d'une campagne assez similaire dans sa violence au maccarthysme des années 50 ?  A l'époque furent ainsi exécutés les époux Rosenberg pour espionnage. D'ailleurs assez symptomatiquement, le maccarthysme  s'en prenait avec application aux homosexuels considérés au moins comme de mauvais citoyens. Ce genre d'accusation ressurgit ici, plus feutrée.

Ne nous leurrons pas : cela existe aux États-Unis, mais cela existe aussi en France, à ceci près que les accusations à caractère sexuel n'émanent que de groupes plutôt maigres et loin du Pouvoir.  C'est plutôt du côté du nucléaire, sujet tabou s'il en est, que se lèvent ceux qui ont quelque chose à dénoncer, et que les autorités réagissent avec nervosité (repenser aux actions de Greenpeace, dénonçant la sécurité déficiente des centrales), mais aussi du côté de produits pharmaceutiques dangereux (Irène Frachon et le Médiator), ou encore de celui de l'abus de sel dans les aliments tout prêts (Pierre Menneton par exemple).

Actuellement, le sujet le plus dangereux, parce que impliquant la planète entière sur des milliers d'années potentielles, est le nucléaire civil ou militaire (le risque est le même). Encore ce matin, des révélations nous parviennent concernant des faits non encore évoqués concernant le réacteur 4 de Fukushima, et en particulier une certaine piscine technique pour combustibles neufs qui serait contaminée elle aussi. Il est peu probable que les grands médias s'en emparent.

Lanceurs d'alerte : plus vous risquerez de représailles à vos actions, et ce malgré des dispositions judiciaires et légales pour tenter de vous protéger, plus ces actions seront nécessaires. Hommage à Edward Snowden, à Julian Assange et surtout à Bradley Manning.

dimanche 21 juillet 2013

Un havre pour les lanceurs d'alertes

Créer un site d'accueil pour les lanceurs d'alertes, toutes causes confondues, ne serait-il pas devenu une nécessité ? Face au rouleau compresseur de la Doxa officielle, renforcé chaque jour, chaque heure par des médias muselés, par un Quatrième Pouvoir perverti, un contrepoint devient indispensable. La Nature est avant tout une question d'équilibre.


Avec Caleb Irri, nous en convenions encore tout récemment. Une telle structure n'existe pas pour le moment. Parce que les Puissants de tous poils n'aiment pas voir étalées certaines vérités qui déjoueraient leurs plans (essentiellement : gagner toujours plus d'argent),  sa création procède donc de l'ordre des choses. Oui, bien sûr, l'exemple qui viendra à l'esprit est celui de Wikileaks. Or, qu'arrive-t-il ? Oui, cette création du courageux Julian Assange  a réussi à faire diffuser quelques-uns de ses documents... et puis plus rien. Les journaux ont cessé de répercuter ceux-ci, les dons ont été bloqués par des organismes bancaires peu scrupuleux, dirions- nous : complices ? Complices des gouvernements et des lobbies qui les dirigent de fait.


Prendre la relève, voilà ce qu'il faudrait. Nous avons besoin d'une sorte de Wikileaks français, capable de dénoncer des arrangements en sous-main entre hauts fonctionnaires et industries, entre faux adversaires commerciaux, au bénéfice immédiat de quelques-uns, fort peu nombreux, et au détriment de la très grande majorité de la population mondiale à moyen et long terme. En attendant que des citoyens du Monde lui confient ce que veulent cacher les puissants, il faut mettre en place la structure capable de recevoir, mettre en forme et publier documents, témoignages et preuves.


Sans doute faut-il commencer par ouvrir un site sur le Net. Un site avec plusieurs implantations interchangeables, échangeant de façon aléatoire leurs données. Bien entendu, il faudrait veiller à implanter physiquement ces points chauds dans des pays peu sensibles aux promesses et aux menaces de "la Communauté des nations" soit en fait une poignée de gouvernements dits occidentaux se prenant pour le gendarme de tout le reste (y compris leurs propres ressortissants). Pourraient y accéder en entrée des groupes de deux ou trois personnes se surveillant mutuellement (pour éviter des "taupes") avec des codes d'accès dont chacun n'aurait qu'une partie.

A cette structure basée sur le Net, devrait se greffer un pool d'avocats, prompts à défendre le site, et ses contributeurs, dès que le besoin s'en ferait sentir. Cela implique aussi que la structure devrait assez vite s'internationaliser et se doter de traducteurs. Cela implique donc dès le départ de constituer un diagramme assez détaillé des points de contribution de tous ordre (apports, traductions, défense), et bien entendu un "trésor de guerre" disponible à tout moment et suffisamment dispersé pour ne pas pouvoir être bloqué en son entier.  Éviter donc les cartes bancaires avec un point de paiement unique, de plus facilement traçables.


Lançons donc un appel aux personnes de bonne volonté susceptibles de contribuer à ce qu'un tel projet puisse prendre corps. Lançons-le avant qu'il ne soit trop tard, et que Big Brother ne contrôle tout encore plus que maintenant. Il s'agit là de citoyenneté, de civisme envers la Nation humaine. Les Grands sont en guerre contre les quatre-vingt-quinze centièmes de l'humanité, il faut apprendre à se défendre tout de suite. La meilleure défense étant l'attaque, rappelons-nous cette maxime latine Si vis pacem, para bellum dont l'origine serait ceci, selon Wikipedia :
« Ainsi, celui qui désire la paix devrait préparer la guerre. Celui qui désire la victoire devrait entraîner soigneusement ses soldats. Celui qui désire des résultats favorables devrait combattre en se fiant à ses habiletés et non à la chance. »
— Végèce, Epitoma Rei Militarisn 2,2


Nous en sommes là. Pour porter des coups à la chape de plomb des "informations" manipulées, il est du devoir de tous ceux qui gardent une estime du genre humain de préparer une belle défense en forme d'attaque, prête à diffuser dans le monde entier ce que veulent cacher de multiples Pentagones, de multiples entités industrielles et financières pour protéger leurs avantages et leurs prébendes. Aux armes citoyens. Tous à nos plumes, à nos claviers, à nos risques aussi.
 
 
(une suggestion pour le nom du site : KATTONG)

vendredi 19 juillet 2013

Monsieur Condamin-Gerbier est un homme dangereux (mais pour qui ?) - chez Caleb Irri

Rentré de quelques jours chez mes enfants, je reprends le collier, et je découvre grâce à Caleb Irri un nouveau lanceur d'alerte, un autre Edward Snowden, tout simplement en prison. Cette fois, c'est un français.




Monsieur Condamin-Gerbier est un homme dangereux (mais pour qui ?)

Posté par calebirri le 17 juillet 2013

Monsieur Condamin-Gerbier est un homme dangereux : c’est pour cela qu’il est en prison, en Suisse, et ce depuis le 5 juillet 2013.

Convoqué comme témoin dans l’affaire Cahuzac, il a ensuite été auditionné à deux reprises par une commission d’enquête parlementaire sur un éventuel dysfonctionnement de l’Etat durant l’affaire Cahuzac : vous pouvez trouver ces deux auditions ici et ici.

Lors de ces deux auditions, cet homme fait mention (en plus de décrire les mécanismes « institutionnalisés » d’optimisation, de fraude ou d’évasion fiscale -si l’on veut faire des différences « légales » ) d’une liste d’hommes politiques qui possèdent ou ont possédé des comptes dissimulés à l’étranger, dont certains ministres passés ou actuels, donc de droite comme de gauche : de quoi mettre un beau bazar dans cette misérable - et corrompue - République ; et à cette occasion on remarquera la discrétion de l’UMP et du PS sur une affaire qui semble les embarrasser tous deux…

Monsieur Condamin-Gerbier dérangeait donc, et c’est ainsi qu’il se retrouve deux jours après son audition non pas protégé par les autorités françaises comme promis par les parlementaires lors de la première audition (il semble que le « détail » de sa protection consulaire en tant que ressortissant français ait en plus été « oubliée » par les autorités - cf le rapporteur de la commission d’enquête), mais tout simplement mis en cause sous divers prétextes dont celui de « viol du secret professionnel » (et comment faire autrement sous serment face à un juge : lui mentir ?). Cette mise en accusation fait suite à une courte - mais efficace - campagne de décrédibilisation à son encontre destinée justement à préparer l’opinion à son arrestation.

Pourtant, qu’un homme qui a travaillé pendant plus de vingt ans pour « le grand capital » ne soit pas un saint, voilà qui n’étonnera personne. Et qu’on ait quelques reproches à lui faire non plus. Mais cela remet-il en cause l’exactitude des faits qu’il dénonce ?

Bien sûr que ses motivations sont à éclaircir, et ses objectifs également. Mais ne doit-on pas faire une différence entre « celui qui dit » et « ce qu’il dit » ? 

Enfin, toujours est-il que Pierre Condamin-Gerbier a pris des risques en dévoilant publiquement des secrets d’Etat. Pour son travail, pour sa réputation, pour sa liberté, et peut-être même pour sa vie. En expliquant comment l’Etat était évidemment au courant de l’existence du compte suisse de Jérôme Cahuzac et de ce genre de pratiques (puisque l’Etat lui-même a recours à des comptes offshore pour certaines de ses opérations secrètes), et surtout comment la question d’entraide fiscale posée à la Suisse par la France était sciemment « mal posée » pour éviter les recoupements avec d’autres personalités qui en auraient inévitablement découlés…L’Etat a donc volontairement protégé une classe politique corrompue qui risquait, à droite comme à gauche, de devoir s’expliquer publiquement sur l’existence de ces comptes.

B€RC¥.......
Il fallait donc se débarrasser de ce témoin gênant… Voilà qui est fait. L’Etat Français, avec la complicité de l’Etat Suisse, est en train de faire un autre Bradley Manning, un autre Edward Snowden, un autre Julian Assange… Aujourd’hui quand un homme dérange le pouvoir en dénonçant au peuple les exactions de ce dernier, il devient un ennemi à abattre au lieu d’être remercié comme un héros. Il y a beau jeu de dénoncer la corruption, les fraudes et d’annoncer vouloir « protéger » les lanceurs d’alertes, mais dans la réalité tout est fait pour les empêcher d’exister. 

Que faire face à ces pratiques ? Comment doivent réagir ceux qui « savent quelque chose » qui puisse remettre en cause des pratiques pourtant illégales (en plus d’être immorales et anti-démocratiques) ? se taire et continuer de faire comme si de rien n’était, ou tenter de s’arranger avec sa conscience en occultant les informations qui la dérangent ?

Je ne sais pas vous, mais moi je trouve que cela commence à faire beaucoup. Je ne suis pas indigné mais révolté par tant d’hypocrisie, de mensonges, de tromperies. Alors que les « plus modestes » ont des difficultés à se nourrir , nos gouvernants continuent de vouloir nous faire payer les erreurs et les mensonges de leurs prédécesseurs. Tout cela est proprement scandaleux, il faut faire quelque chose.

En regardant rapidement sur internet, je n’ai pas trouvé de site qui laisse aux « lanceurs d’alertes » un espace dédié, ou qui prévoit une défense juridique pour les protéger ; j’ai trouvé un site qui fait le point sur le sujet, mais rien qui permette aux lanceurs d’alertes de dénoncer publiquement les fourberies d’untel ou d’untel. Peut-être me trompé-je, auquel cas j’attends vos liens, mais si ce site n’existe pas, il faudrait le créer. Que ceux qui seraient motivés par une telle création n’hésitent pas à me contacter, vous trouverez l’adresse de mon blog en fin d’article.

Il faut dire qu’avec la spécialisation à outrance et la division du travail poussé à son extrême, on se retrouve un peu dans un monde orwellien ou chacun effectue une tâche précise sans jamais avoir une idée ni de la tâche sur laquelle travaille son voisin, ni de la vision globale à laquelle son travail participe. Mais si l’on considère le nombre d’individus qui disposent, à leur échelle, d’éléments plus ou moins compromettants, et que ces éléments étaient rapprochés en un même lieu d’autres éléments d’importances et de valeurs diverses -peu importe, alors on peut imaginer la force d’impact que pourrait avoir un tel site.

Cela permettrait également de solidariser les « lanceurs d’alertes », et de les protéger collectivement, avec un service juridique dédié à la protection de ces personnes. La profusion des informations serait aussi pour les lanceurs d’alertes un moyen de se « fondre » dans la masse et de prendre moins de risques à dévoiler les corruptions, exactions ou mensonges dont ils sont témoins, pendant que la diffusion généralisée de ces informations à un grand nombre de citoyens permettrait de sensibiliser l’opinion à l’état réel de notre démocratie.

Contrairement à la prudence la plus élémentaire, il faudrait que les « lanceurs d’alertes » ne soient pas anonymes mais assument leurs dires pour d’une part être crédibles dans leur engagement, et d’une autre part pour montrer aux autres qu’il n’y a pas à avoir peur. On pourrait tout à fait imaginer des « actions » brèves durant lesquelles de nombreux lanceurs d’alertes, à une date donnée, dévoilent tous en même temps leurs témoignages pour saturer les services de renseignements qui luttent désormais clairement contre l’établissement de la vérité. 

Il faut que les témoins parlent, car leur silence finira par les rendre coupables. Que tous les Condamin-Gerbier qui savent et qui en ont marre de se taire fassent preuve de courage, que tous les Snowden se lèvent pour dénoncer les abus auxquels on les contraint, que tous les Assange diffusent et partagent les secrets dont ils sont en possession. Il faut que cela cesse, car autrement cela finira mal : les hommes dangereux ne sont pas ceux que l’on croit.