#Hollande: le président qui réhabilite #Sarkozy.
20 Fev
Depuis
peu, il n’est pas un média, pas un journaliste, pas un éditorialiste
qui ne relaient pas cette nouvelle insensée: Sarkozy reviendrait en 2017.
Les fidèles parmi les fidèles du président perdant n’avaient jamais
cessé de plaider sa cause. Mais ils étaient trop peu, la mayonnaise ne
prenait pas. C’était juste impossible. Car jamais un président n’avait à
ce point perdu une élection sur la seule dynamique du rejet. Alors
pourquoi, depuis ce début d’année 2013, le retour d’un Sarkozy au sommet
de l’Elysée devient-il à ce point crédible? La réponse à cette question n’est pas à chercher du côté de son propre parti. Fillon, Copé, Raffarin
et quelques autres n’en veulent surtout pas et ne font rien pour
promouvoir le retour de Nicolas. Mais alors, où peut-on, où doit-on
chercher pour obtenir la réponse à cette énigme? Tout simplement du côté
du locataire actuel du palais.
Dès l’été, la politique sécuritaire et xénophobe en matière
d’immigration de Nicolas Sarkozy avait été validée par le ministre de
l’intérieur de François Hollande. Les Roms, maltraités et
pourchassés par l’ancien chef de l’état, au point de voir la France
condamnée par l’Union Européenne en raison de circulaires et de
pratiques incompatibles avec les droits de l’homme, ont été maltraités
et pourchassés de la même manière, absolument la même. Pourtant, que
n’avait-il pas protesté le parti socialiste lorsqu’il ne détenait que
les pouvoirs locaux et pas encore les pouvoirs nationaux. Mais le
ministre de l’intérieur ne s’est pas contenté de cibler les Roms. Il a
établit des quotas de reconduites à la frontière, à l’unité près,
identiques à ceux que ses prédécesseurs avaient édicté. Et fin 2012 le
bilan chiffré est tombé: Valls a fait mieux que Guéant avec plus de
32 000 expulsions. Sur ce thème privilégié de la droite la plus
réactionnaire le changement n’a pas eu lieu, la continuité a œuvré.
Toujours durant l’été, puis durant tout l’automne, la politique des privilèges accordés au Medef s’est intensifiée. Tout
a commencé par le défilé en grande pompe du gouvernement de Jean-Marc
Ayrault aux universités d’été de l’organisation patronale. Et pour leur
dire quoi aux patrons? On vous a compris. Alors, les exonérations de
cotisations, les allègements fiscaux se sont accumulés. Avec pour point
d’orgue cette incroyable TVA anti sociale et ce non moins incroyable
crédit d’impôt de 20 milliards accordés à toutes les entreprises de
France, y compris celles du CAC 40. L’instauration d’une TVA anti
sociale avait été le dernier acte économique de Nicolas Sarkozy. Sur ce
thème privilégié de la droite la plus réactionnaire le changement n’a
pas eu lieu, la continuité a oeuvré.
A la fin de l’automne, les députés socialistes ont voté avec
les députés de l’UMP le TSCG, puis la loi organique instaurant la règle
d’or. Dès lors, François Hollande est parti à la chasse “aux
dépenses inutiles”, le leitmotiv récurrent d’un Nicolas Sarkozy enragé
contre les services publics. Les collectivités locales dépensent trop,
donc on leur sucre 3 milliards. Les chômeurs sont trop indemnisés, alors le président socialiste de la cours des comptes préconise une baisse des allocations.
Ce même président de la cours des comptes, un certain Migaud nommé par
Sarko, qui tel un fayot un peu nigaud plaide maintenant pour la taxation des allocations familiales
dans une période où les familles n’ont jamais été autant surendettées.
Sur ce thème privilégié de la droite la plus réactionnaire d’un état qui
vit au dessus de ses moyens le changement n’a pas eu lieu, la
continuité oeuvre encore.
Au début de 2013, plutôt que de venir en soutien aux salariés
licenciés en masse, le ministre du travail annonce que son gouvernement
adoptera à la lettre l’accord Medef de précarisation du salariat signé le 11 janvier. Le 31 décembre 2011, rappelez-vous, Nicolas Sarkozy promettait la fin du code du travail,
ce petit livre rouge qui entrave la liberté des patrons selon les mots
de Laurence Parisot. Les salariés protestent, ripostent, manifestent,
font grève. Manuel Valls leur envoie les gendarmes mobiles, les
matraques et les gaz. Parce qu’un salarié qui manifeste, parce qu’un
salarié syndiqué, c’est un salarié qui casse l’outil de travail.
Alors que les patrons, eux, font ce qu’ils peuvent dans cette période
difficile…Sur ce thème privilégié d’une droite réactionnaire qui raille
le syndicalisme ouvrier le changement n’a pas eu lieu, la continuité
fait rage.
La société et ses pratiques politiques allaient changer.
Le parlement ne serait plus insulté en permanence par un hyper
président qui le musèlerait. Il n’est pourtant pas un jour où les
quelques députés socialistes qui voudraient voter en leur âme et
conscience contre un projet qui va à l’encontre des intérêts populaires
ne soient rappeler à l’ordre. Hier, Sarkozy était accusé
d’instrumentaliser la guerre pour regonfler son maigre 37% d’adhésion à
sa politique, aujourd’hui Hollande n’arrive pas non plus à regonfler son maigre 37% à lui. La chasse aux cumulards serait menée. La chasse aux cumulards est reportée.
Le droit de vote aux élections locales des étrangers non communautaires
deviendrait réalité, cela restera une chimère pour tenter de mobiliser
les troupes socialistes qui ne savent plus où elles habitent depuis le 6
mai 2012.
Même sur les questions sociétales, le changement n’a pas eu lieu, la
continuité continue encore et encore…Heureusement pour ces troupes
socialistes, le mariage pour tous leur permettra de tenir encore
quelques semaines, peut-être même quelques mois. Pourtant, elles ont
senti le vent glaciale du renoncement ces troupes socialistes lorsque le
président Hollande avait évoqué un droit de retrait possible pour les
maires récalcitrants.
La politique de Sarkozy ne marchait pas, donc celle de Hollande ne marche pas. Les plans sociaux se multiplient, le chômage explose, la croissance bien qu’implorée boude une Europe plus austère que jamais.
Sauf qu’avec Sarkozy il n’y avait pas tromperie sur la marchandise.
L’homme se revendiquait de droite, ultra libérale, pour les puissances
d’argent et le grand patronat. Il n’hésitait pas à insulter d’un “cass
toi pauv’con” des ouvriers en colères, leur dépêcher des CSR. Et il
savait instrumentaliser les peurs, les utiliser pour apparaître comme un
rempart. Alors faites ce petit pas de côté et regardez comme nous le
faisons A gauche pour de vrai! ce début de quinquennat
de François Hollande. Vous découvrirez alors à quel point l’actuel
président réhabilite les errements de l’ancien président. Et sans aucun
doute favorise-t-il, tout comme son prédécesseur, la banalisation du brun le plus agressif.
Sydne93
On ne peut pas rajouer grand chose ! :-)
RépondreSupprimer....si, un T..... ;)
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