Sanctionné par les urnes, un homme est
parti. Compte tenu des inimitiés, voire des haines qu'il a suscitées
par ses positions, ses provocations et ses actions, on aurait même
pu s'attendre à une plus grande différence de résultat avec son
adversaire. Les chiffres ont pu être truqués, au niveau de la
collecte nationale ( "délocalisée" dans le Colorado ? ).
L'essentiel est qu'il quitte ses fonctions dans cinq jours.
En revanche, les idées et pulsions
qu'il a véhiculées sont toujours là, ainsi que ceux qui en furent
les vecteurs, politiciens, chroniqueurs, grands patrons,
"philosophes". C'est désormais cela qu'il va falloir
attaquer avec abnégation, avec détermination, et ce quelle que soit
l'étiquette de celle ou celui qui répand ces informations
biaisées, ces "éléments de langage", ces positions
néolibérales.
Plus que jamais, ce sera "l'humain
d'abord". Et c'est dans tous les domaines bien entendu. Donc, il
va falloir de l'argent. Il sera fourni par ceux qui ont bénéficié
des largesses de nos représentants au Parlement, des exemptions de
taxes de ceci ou cela, du plafond fiscal, de centaines de niches
créées et utilisées par tous ceux qui ont les moyens de s'offrir
un conseiller fiscal. Il sera fourni par les taxes prélevées sur
les entrées de produits non européens.Il sera fourni par ceux qui
ont fui à l'étranger, pensant ainsi échapper aux impositions
françaises.
Avec cet argent , la priorité sera de
redonner à nos enfants le cadre éducatif qui leur est nécessaire,
sans pour autant dégarnir en postes d'autres pans du fonctionnariat,
souvent déjà bien dégarnis. A cette occasion, une remise en cause
de l'existant sera indispensable, tant cet existant est dégradé et
inadéquat. Cela vaut aussi pour les universités, contraintes à une
stupide concurrence dont les victimes sont aussi bien les étudiants
que les chercheurs. A partir du moment où l'on revient à une notion
de service public, cela change tout. L'humain d'abord !
Le constat est le même pour la Santé,
délibérément sinistrée, là aussi, par des patrons-gestionnaires
qui font passer le profit avant le service. Ils ne sont pas
directement en cause, ils font le boulot pour lequel ils ont été
nommés. Députés et sénateurs ont une grande part de
responsabilité dans cet état de fait. Il faudra s'en souvenir, très
bientôt. Il faudra aussi que les praticiens les plus célèbres ne
cumulent pas le salaire dans l'hôpital public, et les grasses
prébendes de la clinique privée chargée des cas les plus juteux,
mais pas les plus risqués. L'adoption de la facturation à la tâche
a d'ailleurs fait exploser les factures, en incitant à multiplier
les actes inutiles.
Ces actes inutiles ont grevé
lourdement, et pour rien, la sécurité sociale, que les néolibéraux
se sont jurés d'abattre. Celle-ci ressent également de façon
cruelle le manque à gagner des heures supplémentaires "gratuites"
pour les patrons, le manque à gagner des chômeurs, de plus en plus
nombreux quand les tâches non accomplies sont de plus en plus
nombreuses également. C'est le cercle vicieux. Il va falloir le
casser par la remise en route de l'économie : l'augmentation
substantielle du SMIC en sera l'un des éléments. Cela permettra à
ceux qui se nourrissent de machins improbables venus de loin grâce
au dumping, d'acheter local ce qui remettra en selle les producteurs
du coin. Et ainsi de suite.
En revanche, des économies
intéressantes pourront être faites, en rapatriant les militaires
perdus dans des "missions" improbables issues de
l'indégonflable Françafrique aux relents sinistres, ou issues aussi
de l'appartenance à une OTAN qui ne nous concerne en rien, bien au
contraire. Arrêter ces deux sources de dépenses allègera
allègrement nos finances. C'est seulement une question politique.
Mesdames, Messieurs les politiciens, à vous de jouer.
Il reste encore beaucoup de dossiers
sur lesquels se pencher. Renationaliser les transports (dont les
autoroutes bien entendu), l'énergie, les communications (Poste,
téléphonie) est une priorité qui rapportera de l'argent nécessaire
au financement des travaux devenus plus que nécessaires, urgents.
Voir l'état de délabrement croissant du réseau ferré. Quant à
l'énergie, une question brûlante va se poser la concernant. Depuis
le 5 mai, c'est donc récent, le dernier réacteur nucléaire encore
en fonction sur 54 vient d'être arrêté au Japon. Dans notre beau
pays, seule la centrale de Fessenheim, la plus ancienne de celles en
service, sera peut-être mise à l'arrêt et démantelée "bientôt" .
Sachant que celle de Brennilis, pourtant peu importante, et arrêtée
déjà depuis longtemps, n'est encore que fort peu démantelée, on
peut imaginer les délais. Les réticences sont tenaces.
Quelqu'un va poser la question, celle
qui brûle la langue de tous les financiers : et LA DETTE ?
Quelle dette ? Il va falloir déjà sérieusement la justifier,
ligne par ligne, jusqu'au dernier sou, et que les citoyens soient au
courant de l'avancement des travaux adéquats, quitte à en être
parties prenantes. Et bien entendu, comme tout pays souverain, la
France pourra décider de la partie de la Dette qui est indue, et
qu'elle ne paiera pas. Quitte à renationaliser les Banques, et à se
débarrasser des filiales uniquement spéculo-financières. Quitte
aussi, désobéissant à l'article 105 et suivants du traité de
Lisbonne, à se tourner vers une banque centrale pour assurer
l'avance des financements nécessaires, à un taux correspondant aux
frais de fonctionnement de cette institution.
Voilà ce qu'il FAUT faire. Est-ce ce
qui va être fait ? C'est une autre histoire. Chacun, par son
vote, peut aider à la réalisation de ces dispositions, en amenant
au Palais Bourbon une majorité qui soutienne ce programme, soit le
Front de gauche. C'est une initiative qui est de la responsabilité
de tous, et de chacun. L'Humain d'abord. C'est trop important. Ne
laissons pas les forces néolibérales imposer une fois de plus leurs
exigences, alors qu'elles ne promeuvent que le bien-être d'une
fraction bien mince de la population. L'Humain d'abord. Pas les
banques.
"Plus que jamais, ce sera "l'humain d'abord". Et c'est dans tous les domaines bien entendu. Donc, il va falloir de l'argent."
RépondreSupprimerVoilà ce que tu écris presqu'en tête de ton billet : ça commence bien mal, à mon avis et très probablement celui de Pierre Rabhi, dont tu nous a donné à lire récemment un fort bon billet !
Un seul exemple d'actualité. En Grèce le parti local à peu près équivalent au FdG, après avoir largement battu les partis locaux équivalents à l'UMP et au PS, a été appelé à former une coalition gouvernementale et y a bien sûr échoué : la crise continue ...malgré le soudain déblocage de 4 milliards d'€ de la Troïka !
J'admets tout à fait qu'il faille de l'argent, des expertises comptables, etc. Mais "l'argent d'abord" ce n'est pas "l'humain d'abord"...comme l'axe du billet le sous-entend !
Précisément, de l'argent, je démontre qu'il y en a sans aller quémander du côté du FMI ou de la BCE. J'en parle pour balayer tout de suite l'argument. C'est bien "l'humain d'abord", et non "les banques d'abord". Dans un premier temps, la circulation (mais non la thésaurisation) de l'argent sera encore nécessaire. Après, de plus en plus il deviendra superflu.
RépondreSupprimerJe ne crois pas m'être fait explicitement comprendre, l'ami : Malgré la formule rhétorique "non les banques d'abord" en fin de billet, tout ton texte est axé sur "l'argent d'abord", certes au service de l'humain d'abord désormais...
RépondreSupprimerJe n'ai pas en tête du tout le temps lointain, utopique, ou l'argent sera superflu....!
Ce que j'ai en tête ce sont d'innombrables mesures concrètes qui "coûtent rien" à mettre en place sinon de la bonne volonté : réhabilitation de l'importance de la gratuité dans nos rapports humains banals (sourire, menus services, échanges, etc.) et dans nos assemblées de quartier (favorisant par exemple les piétons et les commerces de proximité, les vrais marchés contre les "supers" et leurs CHAINES de distributions qui nous enchaînent) : bref la démocratie citoyenne élémentaire au jour le jour !
C'est cela qui s'applique expérimentalement, maladroitement, dans diverses expériences "libérées", par exemple au Chiapas, en Islande, dans divers endroits des Andes, un temps en Argentine, sûrement ailleurs ! : bref la démocratie de la base vers le sommet, humaine, immense levier pour que l'État puisse IMPOSER aux banques la fin de leurs pouvoirs dictatoriaux - dont la corruption... Pour IMPOSER à la combine internationale "états & BM" etc. la fin du capitalisme d'abord !
Bref la révolution citoyenne !
Ou sinon ? les abîmes où s'enfonce la Grèce, avant et après d'autres ?...