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dimanche 7 février 2016

Mélenchon condamné à ne jamais parler de la sortie de l'union européenne, la question de fond ?

Je viens de lire un entretien de Jean-Luc Mélenchon par Lénaïg Bredoux, sur Médiapart, C'est en accès libre.

Mais pourquoi, bon sang, ne pose-t-il à aucun moment la question centrale de la sortie de l'union européenne pour se libérer du carcan des traités ? Il devrait savoir que les Français n'en ont jamais voulu, que ce leur fut imposé par le coup d'État du 4 février 2008. Il le sait nécessairement. Le refuse-t-il ? En a-t-il peur ? Alors, qu'il dise pourquoi, franchement, sans tourner autour du pot comme dans cet entretien.

L'atlantisme est l'esclavage. C'est très largement démontré, partout. Les peuples d'Afrique, ceux de Chypre, de Grèce, d'Espagne..... et même de France en paient le prix, chaque jour. Briser cette sujétion est essentiel, car elle ne se limite pas à la sortie de l'union, mais, corollaire, à celle de l'OTAN notre carcan militaire où l'inconséquent Hollande nous a replongés jusqu'au cou. Sortir également du FMI, de l'OMC, de la banque mondiale, de l'OCDE, probablement aussi de la BRI, sont des facteurs de reprise en main de notre destin commun.

Ce sera l'occasion de redonner aux citoyens réunis dans le Peuple la souveraineté qui est la leur, et qui leur a été volée. Ce sera l'occasion de redonner au Travail sa dignité partagée, au lieu de voler là aussi les fruits de celui-ci pour la poche d'actionnaires hideux de rapacité. Ce sera l'occasion de revenir à plus d'égalité : là, les plus hauts revenus suivront mal.

Mais peut-être s'agit-il de quelque chose de plus intime. Jean-Luc n'aurait-il pas été menacé, par des voies détournées ? Du genre : tu peux dire tout ce que tu veux, sauf à propos de l'hypothèse d'un rejet de l'union européenne. Et puis, il faut le dire, une place à Strasbourg-Bruxelles, ce n'est pas si mal pour les fins de mois. cela peut faire hésiter quelqu'un qui n'a pas forcément de point de chute. Je ne pense vraiment pas qu'il soit mesquin au point de penser de cette façon, mais il faut bien faire le tour de la question.

Oui, tout porte à croire, vu ses ronds de jambes autour de la margelle, qu'il évite à tout prix de poser les vraies questions. Cela doit lui retirer nombres de partisans, parmi ceux qui ont fini par tout comprendre de l'impasse où se précipite notre monde. Et peu importe, pour les Chiens de Garde, que ces gens-là existent : à la différence de Jean-Luc, eux n'ont pas accès aux médias, les cerbères y veillent avec application.  Le clivage, car c'est là qu'il se tient, et non dans de sordides étiquettes droite-gauche, ou des questions sociétales qui s'étalent partout, le clivage est bien là.

4 commentaires:

  1. Je pense qu'il y a, chez Mélenchon comme chez bien d'autres, un effroi, une terreur même, à imaginer une sortie du système européen. C'est une incapacité intellectuelle, une impossibilité quasi maladive, un tabou puissant qui relève bien plus du domaine religieux et de la croyance que de toute analyse rationnelle.

    Ces gens, même acculés devant l'impasse de la réalité, se disent que l'on ne PEUT PAS faire une pareille chose. On est devant la puissance indépassable du tabou, une puissance décrite et analysée par les anthropologues. Quand on y réfléchit, ces anthropologues ont pu décrire et analyser les tabous de sociétés qui leur étaient étrangères. Ce dont ils n'étaient alors pas capables pour leur propre société. Je pense que l'on est devant ce même schéma.

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  2. Je pense que tu as raison, c'est bien de cet ordre. Comment ont-ils pu être conditionnés à ce point, en profondeur, alors que cette construction ne date que d'environ 60 ans ? C'est monté en puissance ensuite. Que des individus comme Macron soient nés là-dedans, et ne voient rien d'autre, je peux le concevoir même si ce sont des gens terribles et dangereux. Mélenchon aura 65 ans cette année, il a connu enfant d'autres constructions étatiques. On pourrait penser qu'il a une vision plus large. Sur pas mal de points, oui. Là... je ne peux que m'interroger.

    Je ne vois qu'une chose. Intégré assez tôt dans les courants politiques, il en a suivi les méandres, et a perdu de ce fait une certaine fraîcheur. Les socialistes ne sont pas ce qu'on peut appeler des patriotes. Je pense que chanter l'Internationale ne leur a pas donné cette idée que ce mot indique une union de nations ouvrières, alors que chaque mouvement a ses spécificités selon les pays. Du coup, ils ont eu une vision globalisante qui annihilait ces différences, pourtant enrichissantes. Qu'il le veuille ou non, Jean-Luc Mélenchon est un socialiste. Ce n'est en rien une tare, mais par rapport à moi par exemple, une différence. Je suis resté un gaulliste de gauche, comme René Capitan, Marcel Loichot, Léo Hamon.... même si maintenant mon souhait lointain est l'anarchie égalitaire. On y arrivera, si tel est notre destin, après bien des méandres, j'en suis persuadé.

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  3. A voir, j'ai entendu parler d'un plan B...

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  4. Oui, il parle d'un Plan B, qui me paraît un peu en retrait. Et puis, pourquoi un plan B, alors que cela devrait être simplement le plan A ?

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