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dimanche 10 mars 2013

De la "divinité"

Ces jours-ci, à l'occasion du décès de Hugo Chavéz certains discutaient gravement de religion, sans connaître le plus souvent ce qu'elle représente en Amérique du Sud.

Probablement ces personnes ont-elles du mal à penser que la question n'est pas là. Les Amérindiens sont des croyants, à leur manière, qui n'ont nul besoins des fatras que les clercs accompagnant les hordes de Hernan Cortés, FranciscoPizarro et d'autres ont tenu à leur inculquer par la force. Revenons aux sources, aux sources lointaines.

galaxies vues par le télescope Hubble
Notre petite planète (petite même à l'échelon de notre système solaire) est l'une de celles qui tournent autour de ce bon vieil astre du jour. Celui-ci à son tour "se balade"à 4,23 années-lumière de son plus proche copain, l'étoile Proxima du Centaure. Une année-lumière c'est, en arrondissant, dix mille milliards de kilomètres : une plaisanterie. Or des étoiles, rien que dans ce qu'on appelle la Voie Lactée, il y en a tout de même, à la louche, 200 à 400 milliards, dont environ cent milliards ont des planètes, et 17 milliards des planètes de taille proche à la nôtre. Cela remet les choses en place...

Sauf que des galaxies comme notre Voie Lactée, toujours à la louche et avec les yeux bandés, il y en a au moins plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de milliards aussi. Tout le monde suit ?

Ceux qui s'imaginent avoir un dieu pour eux tout seuls ont, comment dire, un peu de prétention. C'est pourtant ce qui se passe, avec de la part de certains une anthromorphisation forcenée d'un type barbu, grondeur souvent, indulgent parfois : on rigole ?

Ces réducteurs de dieu oublient donc cet Univers autour d'eux, si grand qu'ils n'en ont aucune idée, et qu'ils l'oublient sciemment ou bêtement. Or cet Univers, est un réservoir inépuisable de forces apocalyptiques, forces magnétiques, lumineuses, gravifiques, interactions faible et forte des composants des noyaux d'atomes, on en passe, et des meilleures. Ce serait négligeable ?

la plaque posée sur la sonde Pioneer 10
C'est d'autant moins négligeable, que parmi ces milliards de planètes qui tournent autour de milliards d'étoiles, un nombre non négligeable aussi est nécessairement habité par des êtres pensants. Carl Sagan, qui "inventa" en quelque sorte l'exobiologie, avait établi une équation compliquée sur base de statistiques, d'où il ressortait que, rien que dans la Voie Lactée, il y avait approximativement deux millions de planètes où vivent des congénères, des penseurs. Bien entendu, vu les distances, pas question de communiquer. Mais cela n'empêche pas une certitude : selon la belle phrase de Giorgio de Santillana, "Il pense, dans l'Univers", dans le même sens où l'on dit "il pleut".

Il ne faut pas se leurrer : les pensées de tous ces êtres contribuent nécessairement, par leur degré d'abstraction nécessaire, à canaliser les forces qui environnent tout l'ensemble. Forces le plus souvent impossibles à appréhender (à part pour nous autre pauvres terriens grâce à l'œil, à l'oreille, et au toucher appréciant le chaud et le froid). Forces cependant puissantes, et existant partout. Forces aussi qui existent depuis le premier milliardième de milliardième de seconde de l'univers, quand brutalement il a surgi d'une autre probabilité d'existence. Tous s'est enclenché, tout s'est mis en place par interactions des forces possibles, y compris le temps qui a fait son apparition en même temps. "L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer Que cette horloge existe et n'ait pas d'horloger." disait Voltaire dans une poésie. En fait l'horloger est l'Univers lui-même qui, par essais et erreurs accomplis en quelques milliardièmes de microsecondes, a pris les briques qui "collaient" entre elles, et en même temps délaissé d'autres, peut-être séduisantes, mais ne convenant pas.

L'Univers a donc créé lui-même son propre environnement, dont selon les hypothèses les plus récentes nos sens et même nos instruments ne peuvent détecter qu'un petite partie. Conjugué à cette pensée qui plane partout au même titre que les autres Forces, c'est une synergie phénoménale qui est là, à la disposition d'un élément de cet Univers un peu plus sensitif que d'autres. C'est ainsi que sont arrivés des contemplatifs, des humains ou d'autres êtres qui savaient "se mettre en phase". Probablement des animaux en sont-ils capables, peut-être même plus que des humains souvent. Sans doute au départ, sont-ce des gardiens du sommeil de leurs semblables qui prirent ainsi la mesure de leur petitesse sous le ciel étoilé, et devinrent les premiers médiateurs (d'aucuns diraient "prêtres"). Mais chacun, bien entendu, peut obtenir le même résultat en se concentrant.

C'est ainsi que furent inventés des dieux, celui du soleil, de la lune, de la foudre, de l'eau, de la fécondité, et c'est ainsi aussi que d'autres ont cru bon de parler d'un dieu unique, tout aussi unique que celui du voisin, et que des guerres sont nées de ces inconciliables de pacotille.

Pourtant l'Univers, à sa manière, EST le dieu unique, pour simplifier. En se concentrant, on peut prendre à bras le corps sa force, mais le plus souvent ces tentatives soit sont peu cohérentes, soit n'aboutissent à rien. La Force est là, mais peu de personnes peuvent parfois actionner la clef de démarrage. C'est de ce côté parfaitement aléatoire que découlent "les miracles" : les docteurs de Lourdes, par exemple, malgré leur piété probable, n'ont pour autant accepté en tant que tels que 68 "guérisons spontanées". La masse de personnes synchronisées par "la prière" est pourtant énorme là-bas. Les résultats, à la fois sont infimes en nombre, et en même temps existent bien même si cela n'a rien à voir directement avec une "apparition" déjà lointaine dans le temps.

Il ne s'agit donc pas d'être mystique. Au contraire, une rectitude scientifique est préférable, pour éviter de tomber dans les "bondieuseries", comme on dit, de pacotille. Il ne s'agit même pas de "croire en Dieu". La croyance (certains disent la foi) fait mauvais ménage avec la science. N'est-ce pas Pierre-Simon Laplace qui avait rétorqué à Napoléon l'interrogeant "Je n'ai pas besoin de Dieu dans cette hypothèse", à propos du système solaire ?

Oui, il existe bien un principe, qui est l'ensemble de l'Univers vu comme une Force unique, "Un Dieu" pour ceux qui tiennent à ce terme avec le risque de le faire dériver vers le n'importe quoi. Sans doute même, les religieux, en le personnalisant, le perdent-ils en chemin précisément. C'est pourquoi, par prudence, vaut-il mieux se qualifier d'athée pour couper court à toute interprétation biaisée. Mieux vaut en rester à l'aphorisme de Hermès, "tout est dans Tout, et réciproquement". Ou dit autrement, le moindre grain de sable appartient à l'Univers, et celui-ci est en lui.

22 commentaires:

  1. Excellent billet ! L'homme n.est pas le centre de l'univers comme il aime à le penser même inconsciemment... On a tendance à se recroqueviller sur nous même, de ce point de vue nous sommes vraiment qu.au début de notre évolution spirituelle si on peut appeler ça comme ça...

    Ce genre de billet dans les blogs manque, belle réflexion en tout cas.

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  2. Merci Stef ! Effectivement l'anthropocentrisme est une catastrophe, d'autant que trop souvent il se restreint encore en phallocentrisme, puis en phallocentrisme blanc, puis en phallocentrisme blanc d'une certaine religion, puis.... la chute dans le néant, quoi !

    Ah si certains, au lieu de bavasser sur des querelles "byzantines", prenaient seulement la peine de relever la tête pour penser à leurs semblables habitants sous d'autres cieux lointains et inaccessibles... De même pour ceux qui, accros à la finance, vivent devant leur ordinateur à la recherche du dollar de plus (complètement fictif) dans leur escarcelle virtuelle !

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  3. Très bon billet, étant persuadée que Dieu est l'Univers et l'Univers est d'essence divine, pour simplifier car je ne suis pas idolâtre, comme diraient d'autres, il existe forcément d'autres "hommes" dans l'Univers qui sont sans doute différents, peut-être pas du tout anthropomorphiques mais ayant la même "humanité" que nous, comme d'ailleurs certains hommes ici-bas n'en sont que de nom.
    Merci pour cette évasion :-)

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    1. Merci RosaElle. Il est si pénible de voir la mesquinerie, la courte vue de tant de gens....

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  4. Excellent billet qui ne ferme la porte à personne.

    J'aime ce genre de billet qui nous force à réfléchir, imaginer et mettre les choses au point.

    Éternelle question qui taraude l'humanité : sommes nous seuls ? Bien sûr que non, pourquoi serions nous seuls alors que des milliards de milliard d'étoiles sont dispersées dans l'Univers ?

    Des millions d'intelligences bien différentes des nôtres doivent bien exister à travers l'univers !

    Fatalement.

    Bravo pour ton billet.

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    1. Merci CuiCui. Bien sûr, nous ne pouvons pas être seuls dans l'univers. Et comme le dit Ellie Arroway (incarnée par Jodie Foster dans le film) dans le bouquin de Carl Sagan adapté au cinéma "Contact" (à acheter, il en vaut le coup), "Si nous étions seuls, ce serait un beau gâchis d'espace !"

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  5. Ambitieux, mais…
    La question de Dieu n'est pas liée à l'univers : c'est la pensée qui formalise l'univers. Elle est liée à la vie, c'est-à-dire à la subjectivité (Dieu est une réalité psychique, une représentation)
    La religion est est une réalité anthropologique et historique : l'évolution de la représentation de la divinité, du paganisme au monothéisme a accompagné la prise de conscience de l'humanité de sa dispersion vers son unicité et celle de son milieu.
    Poser la question comme vous l'avez fait, n'est donc pas pertinent. Vous inversez tout simplement un contenu religieux : l'idée d'une création ex-nihilo, c'est-à-dire que vous prenez appui sur une représentation humaine. Il est vrai que cette question de la création est une angoisse (bien exprimée par Pascal : le zéro et l'infini). Elle a accompagné l'homme dès le début. La religion semble chercher à la calmer. Mais nous restons toujours dans le subjectif : éliminez l'homme et tout disparait avec lui, car c'est lui qui crée tout. Le reste… Bof!

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    1. C'est bien pourquoi, face à votre représentation, je préfère rester athée. Un humain disparaît, l'univers reste, mais la représentation que s'en fait cet homme disparaît avec lui.

      Quant aux religions monothéistes, ce sont elles qui sont selon ma représentation des non-sens. Nulle angoisse, au contraire une grande paix de se sentir petit point participant de l'univers, alors que la religion que l'on a tenté de m'inculquer dans mon enfance était source de peurs, d'interdits, d'obligations, de croyances diverses et inutiles.

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  6. L'opposition n'est pas entre croyance et athéisme, entre subjectivité et objectivité. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'opposition, mais de reconnaitre que l'univers n'existe que par la conscience subjective et ne peut exister sans elle. Le supposer, c'est déjà utiliser cette conscience subjective. Il n'y a rien qui se créé sur terre qui ne soit la manifestation de la vie à travers ses diverses formes. Le sens même de praxis chez Marx (bien développé dans l'Idéologie allemande et ses critiques de Max Stirner) repose sur l'idée que la force de production n'est que la manifestation de la force vitale et c'est cette force que le travailleur est obligé de vendre. La vie est à la base de tout. Sans la vie, il n'y a rien et l'univers n'aurait aucun sens. C'est tout le sens de mon intervention, d'autant que j'ai pris soin d'englober le fait religieux dans un processus historique. C'est une étape (et il ne faut pas perdre de vue les inégalités de développpement, les retards historiques, etc.) et elle est en cours d'être dépassée au profit d'un plus grand élargissement de la conscience, c'est-à-dire de la vie. C'est la raison pour laquelle —et il y a beaucoup de chemin à faire pour y arriver—, l'écologie est le moyen qui s'offre aujourd'hui à l'humain pour se réapproprier la vie, base et source de toute richesse, matérielle et culturelle.

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    1. Je vois. Pour vous l'univers existe, ce qui suppose un ou des observateurs. Pour moi, il est, et se suffit à lui-même. La vie est une sorte "d'accident"qui se manifeste çà et là. Certainement sous des formes très différentes.

      Ceci dit, sur cette planète-ci la vie s'est développée. Les humains sont un des avatars de celle-ci, et sans doute dans quelques millions d'années ce sont d'autres vies intelligentes qui seront présentes. L'écologie est effectivement un tribut que les humains doivent payer pour être présents, alors que quelques sombres abrutis ont pris les choses en main pour détourner à leur profit ce que nous devons à la Terre. A cause d'eux, la variété homo sapiens pourrait bien passer la main plus tôt que l'historique aurait pu le suggérer, entraînant probablement beaucoup d'autres espèces dans le néant.

      Vous noterez que je n'ai pas parlé de sens pour la vie : elle est présente, c'est tout. Et l'humain n'a pas à se l'approprier. Il n'en est qu'une forme passagère. S'il veut y apporter de la subjectivité, c'est son affaire : le beau, le bien, le bon sont précisément si subjectifs ! La Terre ne nous appartient pas : ce sont nos descendants, humains ou non, qui nous la prêtent.

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  7. C'est parfois une question qui me taraude: toute idéologie trop radicale et inhumaine ne se transforme pas en fanatisme pareil à une religion régressive qui ne dit pas son nom?
    Le stalinisme, le nazisme, le maoïsme etc....qu'est-ce qui les différencie d'un certain catholicisme, en ne citant que celle que nous ne connaissons bien dans ses excès et travers...
    L'écologie ne peut-elle pas aboutir à des extrêmes, elle aussi?

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    1. L'écologie est soit un "machin" politique, dont on voit en France les désespérantes limites, soit une somme de conseils pour diminuer l'impact de chacun sur l'environnement. Aussi longtemps que ce sont des conseils "de bon sens", c'est bénéfique. Effectivement, si cela se transforme en un intangible "petit livre vert" cela n'a plus aucun sens et cela peut devenir une calamité.

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  8. très beau billet, je vais faire circuler

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  9. Juste pour répondre sur l'argument selon lequel notre petitesse par rapport à l'Univers conduirait à la conclusion que Dieu, s'il existe, ne nous considère pas, ou très peu. C'est là partir du principe selon lequel Dieu ne considère qu'une échelle de grandeur déterminée, et qui serait la plus grande. Pour cette raison il se ficherait du petit. Or, si Dieu est éternel, infini et omniscient, il regarde en même temps les plus gros amas de galaxie de l'Univers et la plus infime particule, et bien sûr il voit à égalité toutes les échelles intermédiaires. Qu'est-ce qui l'empêcherait donc de s'intéresser à l'être humain, et si la subjectivité de l'être humain existe, qu'est-ce qui empêche Dieu d'en faire partie ?

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    1. "si la subjectivité de l'être humain existe, qu'est-ce qui empêche Dieu d'en faire partie ?"

      Rien bien sûr. J'ai seulement tenté de démontrer que si l'Univers est, et que chaque être en fait partie, tout en le contenant puisqu'il obéit à ses lois physiques, ajouter une notion de Dieu me paraît si... inutile ! C'est un peu ce que le journaliste Morvan Lebesque, repris par les Tri Yann depuis, avait énoncé à propos du breton en 1970 :
      "A chacun, l’âge venu, la découverte ou l’ignorance."

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    2. Effectivement, la notion de Dieu est inutile, d'un point de vue intellectuel. Mais en ce qui concerne l'expérience existentielle humaine, tout n'est pas intellectuel. Au contraire, je dirais que ce qui constitue le coeur de cette expérience, son point culminant, c'est une relation à l'Être qui est empêchée par la raison discursive. Les religions ont pour but de donner aux pratiquants la possibilité d'effectuer cette expérience, ce qui passe par des offenses sans nom à la raison qui se veut toute puissante (par le biais de dogmes, de koans, de répétitions ininterrompues de prières, de gestes, etc.). Le but n'est pas de déraisonner, mais de parvenir, dans le cadre de la dévotion religieuse, à lâcher prise complètement et à se laisser prendre par le Christ, le Tao, ou ce que les bouddhistes appellent "Cela". Que l'on passe par un Dieu anthropomorphique, comme dans le judéo-christianisme, ou par un agnosticisme absolu, comme dans le bouddhisme, l'expérience est la même. En ce qui me concerne, je préfère la version anthropomorphique, car la Bible est un jeu de piste passionant et un support illimité de méditation.

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    3. Je pense qu'il ne faut pas confondre, surtout pas, la croyance par tel ou tel en un Dieu, que d'aucuns appellent foi, avec la religion qui est un truc inventé par un ou des hommes dans un but de domination sur des humains : le pire étant précisément l'anthropomorphisation de cette croyance.

      Quant à la Bible, elle est la compilation de parties fort différentes, manifestement datées de périodes très dissemblables, et que des personnages ont interprétées dans le Talmud de façon pointilleuse. Il ne faut prendre cette compilation que comme des livres différents, aux genres différents (historique, didactique, poétique).

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  10. quel sujet, et quelle discussionS !

    j'ai envie de comparer avec deux faits :
    la préhistoire : les humains ont eu besoin de penser qu'ils n'étaient pas morts "pour de vrai", que quelque chose les rendait éternelle, ce sont eux qui ont eu l'idée, le besoin en fait de faire des tombes ou cumulus, avec des représentations de ce qui pouvaient "aider" les morts à survivre, mais en fait fait pour les survivants.

    l'inquisition : en Amérique du Sud avec les Indiens. Ils n'étaient pas Blancs… quelle hérésie ! ils croyaient en d'autres dieux (au pluriel), ils n'étaient donc pas des humains à part entière.

    Finalement croire en plusieurs dieux serait plus "normal", car un dieu en chaque circonstance, chacun des dieux représentant un idéal particulier ou une faille de l'humain.

    Conclusion : croire en un seul dieu, n'est pas fiable, mais très dangereux, alors que nous croyons que c'est un progrès.

    Évidemment que l'Univers n'a pas besoin de nous pour être, "mais elle tourne" comme dit l'autre… L’Univers est.

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    1. Merci, Annie.

      Il est certain que, avec le recul, croire en plusieurs dieux (en fait, plusieurs manifestations énergétiques différentes d'un seul Univers) paraît tellement plus naturel.

      On notera que la Genèse dans ses premiers livres parle des Elohim, un terme pluriel qui, vu la rectitude de l'hébreu, langue très précise, signifie exactement cela : non un seul intervenant, mais un pluriel indifférencié. Le ton change ensuite, comme si un seul Eloah avait été délégué pour faire l'intermédiaire.

      On notera aussi que le prophète Mohammed à ses débuts était polydéistes "comme les copains", ce qui est démontré entre autres dans un bouquin que n'aiment guère les musulmans trop rigides : les Versets Sataniques.

      On notera enfin que, revenant à un éclatement de la déité dite suprême, le catholicisme l'a divisée en trois, comme si déjà l'unicité lui pesait.

      L'important n'est-il pas de vivre selon ses propres convictions, sans se préoccuper de croyances calibrées que certains, pour des raisons souvent intéressées, voudraient lui imposer Horreur suprême, certains ont tué pour cela.

      En tout cas, il y a une semaine la structure des commencement de l'univers nous a été révélée par le télescope Planck. Cela n'infirme en rien les propos que je tenais plus haut, et en plus, c'est beau. Il suffit de s'en tenir là. L'univers est déjà assez magnifique, par sa structure même, par l'application simple de lois physiques dont nous ne connaissons encore qu'une partie, sans vouloir à toute force y ajouter un architecte extérieur. Plus que jamais, le mot de Laplace est à sa place : "Je n'ai pas besoin de Dieu dans cette hypothèse."

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  11. Dommage qu'un Certain L. qui nous fréquente sur le net n'ait pas lu tout ça……
    (il neige)

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    1. Il a le lien, pourtant, il me semble....

      Il a neigé, une heure, mais sans "tenir" du tout.

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  12. Une seconde ! Le "L." arrive.
    Lou a lu. Excellente page et pareil pour les commentaires.
    On sait que Lou, dont le site n'est pas toujours très "catholique", est chrétien. Vous faites avec, ou sans.
    BAB et Annie font avec, ils ne sont pas racistes.
    Léo Ferré chantait (le chien) : et si Dieu existait, il faudrait s'en débarrasser. Et il citait Bakounine, que Lou a lu.
    Et si Dieu n'existe pas, il faut l'inventer.
    IL ne nous a dit nulle part que nous étions immortels, IL a même dit le contraire.
    Ce qu'IL a dit, c'est que la vie éternelle, c'est ici et maintenant, le paradis, sauf pour ce pauvre Monsieur Cahuzac qui vit un enfer.
    http://www.humanite.fr/politique/affaire-cahuzac-15-millions-deuros-au-soleil-suiss-519598

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