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samedi 14 avril 2012

Enseignement et recherche : déclencher les sirènes d'alarme ?

Pour ce qui est de la formation des maîtres, nous sommes désormais au fond du gouffre : le nouvel enseignant, frais émoulu de sa fac, se voit balancé sans autre forme de procès devant une classe (de plus en plus) nombreuse, ignare parce que le stade précédent a été bâclé lui aussi, et doit en tirer la quintessence tout en apprenant lui-même par essais et erreurs son propre travail. La phrase est longue, parce tout est imbriqué et funeste. La formation en IUFM était-elle pertinente ? N'y étant pas passé, je me garderai de juger. Certains la disaient perfectible : d'autres choses le sont aussi. 

Cela commence d'ailleurs au niveau le plus jeune, où les écoles maternelles seront de plus en plus difficilement accessibles si l'on continue sur la pente actuelle. Et cela va jusqu'en université, où ce sont des gestionnaires qui seront les patrons, au nom du Profit, et non de l'intérêt des étudiants. Même chose en recherche pure, discipline "pas rentable" en soi, surtout hors des "sciences dures". Une seule chose est certaine : avec suffisamment de financements, les jeunes doctorants  trouveront peut-être, ou pas, des avancées qui seront bénéfiques à toute l'humanité. Si ces fonds en viennent à se restreindre, ils ne trouveront plus rien, piétineront, et là, oui, deviendront inutiles. Après tout, c'est peut-être ce que cherchent certains qui sortis de la biologie, de la physique et de la chimie, voire de l'économie à la sauce Chicago, voudraient supprimer toute recherche.

Le pire de la situation vient bien entendu de cette réduction des effectifs quand la natalité dans notre pays confirme sa vitalité. Vouloir promouvoir notre pays sur le plan international, et en même temps sabrer l'éducation au nom "d'économies" à court terme est au moins stupide, au plus criminel. La même chose vaut pour la Santé, d'ailleurs.

Il faut se poser une question : les zones les plus prolifiques sont, comme il en a toujours été, les quartiers "difficiles", ceux où sont parqués les humains qu'il ne faut pas voir. N'est-ce pas une stratégie pour éliminer les ressortissants de ces régions déjà défavorisées de la "course à l'emploi", que le gouvernement procède ainsi ? Peut-être parce qu'il y voit des pépinières de "moins français que d'autres", de "sous-français", sans même aller voir ce qu'il en est exactement ?

Oui, probablement y a-t-il des "banlieues" moins françaises que d'autres : je pense à Neuilly, par exemple. Pépinière, pour le coup, de gens dont le portefeuille est en Suisse, les pieds aux Bahamas, et le cœur en avion quelque part....

1 commentaire:

  1. Deux remarques de la part d'un non-spécialiste en ces domaines de l'instruction (comme on disait jadis?) et de la pédagogie.

    "De la maternelle à l'université, écris-tu dès le 2°§, il faudrait..."
    Je ne suis pas sûr que l'approche quantitative à de graves dysfonctionnements dans "l'art et la manière de la transmission des savoirs" soit suffisante ou même primordiale. Peu à peu, dans ma vie, j'ai su qu'il fallait d'abord remettre en question la notion même de "transmission de savoirs" :
    ET SI - comme nous invite à le faire des tenants de l'école Montessori, Freinet, etc. on comprenait mieux ce qu'est la société humaine, du nouveau-né au 4° âge, classes d'âge à toujours mettre en vif contact, car c'est ainsi que naît une vigoureuse co-éducation de LA LIBERTE, première notion de JUSTICE SOCIALE ?
    Bien sûr je ne vais pas demander aux gamines et gamins de maternelle de gérer leur école : mais aux adultes qui le font d'être à l'écoute, primordiale, des désirs, besoins, conforts, épanouissements des "chères têtes blondes"...(ou "crépues")!
    Ceci ne peut être la seule affaire de spécialistes en pédagogie (et encore moins d'économistes!!), mais aussi celle des parents entre autres, mais aussi de tout citoyen soucieux (et on devrait tous l'être) de l'avenir des individus appelés à prendre la relève, dans LA société libertaire, à construire, toujours...
    Par exemple, j'ai récemment eu une activité bénévole de citoyen dans un "lycée expérimental", à l'invite des lycéens en autogestion - avec leurs encadrants - et cela a été bénéfique, je pense, pour tous, dont moi. Dans une conversation "à bâtons rompus" (complément très indispensable aux séances d"ateliers" qui remplacent les "cours"), je retiens cette confidence d'une toute jeune fille (de 16-17) me disant à peu près : c'est dès ma maternelle que j'ai pratiqué le jeu - dessin, chant, rire... - en société, début de l'apprentissage. Mais je sais que cela reste très exceptionnel, par rapport aux si lourdes méthodes de rupture brutale entre "être sérieux ou en récréation", etc.
    Oui, c'est sérieux, un enfant lorsqu'il joue... sa vie innocente!
    Et ce n'est pas sérieux, un adulte qui est imbu de sa science et impose sa force à briser l'innocence!
    Bref, la tête bien faite, pas à pas, c'est fondamental, par rapport au bourrage de crânes, dès l'enfance (et toute la vie) !...
    Non seulement pour l'individu, mais par lui, à l'avenir social : C'est une "rentabilité" vraie qui reste hors de portée, bien sûr des Messieurs-Dames qui gèrent le ministère de l'Education Nationale comme on gère... un fonds de pension - ou presque !
    J'en viens à la toute fin de ce bel article, à propos du "cœur dans l'avion" de riches banlieusards. Ah, cela a donc du cœur, un(e) riche ?? On en apprend à tout âge !!

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