RosaElle nous apporte ici un magnifique plaidoyer pour la famille pour tous. Je ne pouvais manquer de le répercuter ici.
On ne veut pas de la famille pour tous en France
Je commence en mettant les choses au point: le mariage pour tous, je ne
veux plus en parler au sens que mon avis n'est pas intéressant puisque
la loi va être votée, et en plus, en tant qu'hétéro, ce n'est pas à moi
de l'approuver ou pas.
Mais la famille pour tous... j'y ai réfléchi, effectivement, parce qu'il est intéressant de voir que ni les anti, ni les pros n'offrent de réflexion vis-à-vis des enfants qui vivent dans des familles qui sont devenues variées et différentes. En effet, si on se penche sur les configurations de ce sujet, il s'agit que tous les enfants puissent grandir de la meilleure façon qui soit, quels que soient leurs parents.
Et justement, nos politiques disent avaliser un état de fait, qui est qu'il existe déjà des familles homosexuelles, dont il faut protéger les droits, surtout vis-à-vis des enfants qui grandissent dans ces foyers.
Mais la famille pour tous... j'y ai réfléchi, effectivement, parce qu'il est intéressant de voir que ni les anti, ni les pros n'offrent de réflexion vis-à-vis des enfants qui vivent dans des familles qui sont devenues variées et différentes. En effet, si on se penche sur les configurations de ce sujet, il s'agit que tous les enfants puissent grandir de la meilleure façon qui soit, quels que soient leurs parents.
Et justement, nos politiques disent avaliser un état de fait, qui est qu'il existe déjà des familles homosexuelles, dont il faut protéger les droits, surtout vis-à-vis des enfants qui grandissent dans ces foyers.
Or, je n'ai vu aucune réflexion concrète de la part de nos politiques, là-dessus, ni de la part des militants qui veulent les mêmes droits pour tous, ou ceux qui refusent l'existence même de ces droits pour ces familles qui ont somme toute, le droit à la différence. La méthode Coué des uns et des autres, en se rejetant la faute mutuellement sur les traumatismes qu'occasionnent pour les gosses de grandir dans telle ou telle famille, ce n'est franchement pas sérieux.
De plus, un enfant n'est pas responsable de l'endroit où il vit et est élevé. Il n'est pas responsable de ses parents et de leur degré de compétence en matière d'éducation.
Cette famille pour tous, pourtant, est rejetée dans sa base égalitaire par les pros et les anti, et cela déborde même sur les problèmes des familles traditionnelles.
Nous allons donc aborder le sujet qui fâche : La G.P.A ou gestation pour autrui, soit le recours aux mères porteuses (c'est fou comme on adore inventer des sigles)
Parler de la GPA est intéressant car ici, tous s'accordent pour la rejeter.
C'est d'ailleurs assez curieux, car les mêmes arguments se retrouvent dans des bouches différentes.
Cela serait une exploitation dégradante du corps de la femme, une mercantilisation inacceptable. On retrouve ici la notion de la sacralité du corps de la femme, qui se mélange avec des thèmes féministes classiques de l'avilissement de ce corps.
Moi, je veux bien. On admet cela.
Si je comprends bien, une femme devrait avoir le droit de se faire tuer à la guerre mais pas le droit de louer son ventre afin d'aider des gens, sa motivation serait forcément mercantile et vénale, corrompue, on toucherait à ses droits... Ah...elle ne pourrait pas être altruiste, elle... intéressant.
D'une certaine façon, ne serait-ce pas aller contre l'égalitarisme que certains demandent? Si un homme peut vendre ou donner son sperme en un geste désintéressé, pourquoi n'en serait-il pas de même avec un ventre féminin? Le fait qu'une femme désacralise son corps en en faisant ce qu'elle veut, n'est-ce pas là la plus grande preuve d'égalitarisme tant vanté par les féministes?En effet, penser systématiquement que la femme n'est pas capable d'être libre de ses actes et de ne pas dissocier le corporel du spirituel...c'est en fait, une sacrée infantilisation de cette femme par d'autres femmes et hommes dits progressistes, en vertu de ses droits, on lui en enlève un, et je ne parle pas des réacs catholiques...
Pourtant, si on suit bien la Bible, Marie était la première mère porteuse de l'histoire, il me semble...
Ne voyez pas dans ces propos une profession de foi, ce sont juste des réflexions neutres et objectives sur le sujet, je n'ai ni l'intention de recourir à une mère porteuse, ni en devenir une, je n'ai personne dans mon entourage que ce débat touche, je peux donc bénéficier d' un certain recul sur ces faits et cette analyse, en faisant abstraction de tabous judéo-chrétiens issus de mon éducation.
La GPA est légalisée dans nombre de pays. On a donc des législations mises en place, et du recul face à cette pratique. Je vous mets ici en lien un site américain, qui est celui d'une structure créée par un gay, afin d'aider des couples à devenir des familles.Vous constaterez que le discours n'est pas le même qu'en France. Les LGBT, ce puissant lobby international, sont même en accord avec ce que dit ce site, d'après ses dires.
On sait que des couples gays ont recours à la GPA, et que des enfants sans papiers, bien que français, dont les mères porteuses ont abandonné tous les droits, se retrouvent tels des fantômes, comme le dit David, au regard de l’État Civil Français. Sur une chaine de télé, un père s'est même confié en expliquant qu'il devait renouveler le visa de son fils tous les ans, parce que la mère porteuse venait d'Israël...On ne peut punir les enfants pour les supposés infractions des parents, il me semble.
Pour ces enfants, au moins un des parents est français, génétiquement parlant, pourquoi ne peuvent-ils donc avoir la nationalité?
C'est pourtant ce qu'on a fait, en les privant de leurs droits, en suspectant un délit.
La circulaire Taubira rétablit donc la justice, en régularisant la situation de ces gamins, qui sont aussi d'ailleurs, des enfants de couples hétérosexuels, auquel la PMA ne résolvait pas la stérilité, il ne faut pas l'oublier.
Or, l'argument massue en faveur de la PMA est le suivant: les bébés Thalys existent, issus de ces homosexuelles qui vont en Belgique, ou en Espagne aussi, afin de bénéficier d'une fécondation in-vitro. Pourquoi donc cet argument, la légalisation d'un état de fait, est retenu et considéré comme légitime, en faveur de l'autorisation de la PMA et non pas pour la GPA ?
De plus, comme je l'ai déjà dit dans un précédent article, ne pas autoriser la GPA et légaliser la PMA en France, c'est inégalitaire, donc en contradiction avec l'idée de la famille pour tous.
Personne, donc, dans les lobbies qui s'agitent dans le débat de la famille pour tous, n'en veut réellement.
Pour la GPA, on est même au point de sacraliser ou de sataniser la femme, qui pourrait devenir mère porteuse , qui est un objet de toutes les discussions, de toutes les protections... Oui, un objet, pas un sujet.
Ce qui est quand même curieux dans ce débat, c'est qu'on retrouve dans toutes les bouches, un vieux fond de culture chrétienne, celui qui tend à infirmer le droit au corps d'être indépendant de l'esprit, et le droit de disposer de son corps comme on l'entend, bien que la différence se fasse au niveau de la PMA.
Mais la différence n'est en fait pas si subtile que cela : certaines lesbiennes activistes voulant la PMA refusent la procréation biologique naturelle, elles sacralisent donc leur corps en ne différenciant guère l'acte du sentiment. Elles sont donc aussi, en général, dans la logique judéo-chrétienne qui fait qu'on ne peut pas coucher avec une personne sans l'aimer. Elles ne voient pas la finalité de l'acte mais le processus de quelque chose qui les révulseraient, étant contre leur nature lesbienne...avec le risque de mépriser le donneur potentiel...Je ne dis pas que toutes les lesbiennes sont ainsi. Certaines ont sans doute un sens pratique et des principes de fidélité tout à fait louables. Et on n'a pas à critiquer les choix des gens.
Les hommes qui ont recours à la GPA, eux, n'ont pas le choix. Ils intellectualisent donc, sans état d'âmes, le processus, tout en admettant le caractère altruiste de la mère porteuse mais ils construisent leur désir d'enfants sans mélanger un quelconque tabou judéo-chrétien. C'est sans doute là la différence.
En fait, sommes-nous réellement prêts pour la famille pour tous? Avons-nous réellement le désir d'en discuter sereinement*, en toute objectivité? C'est sans doute le constat que nous devrions dresser, avant de nous lancer dans des législations et de laisser ce débat devenir un dialogue vif et somme toute, stérile, ce qui est un comble pour le sujet...
*Pour précision, Nadine Morano était favorable à la GPA en 2008 dans le cadre de stérilité de couples hétérosexuels et semble continuer dans ce point de vue...
Ouais...toi qui es tellement pour la justice sociale, je m'étonne que tu défendes la GPA qui ne va s'adresser (comme la prostitution) qu'aux femmes archi-pauvres et sans ressource. C'est cela que tu veux ?
RépondreSupprimerEn plus, je trouve que les mecs, ne portant pas d'enfant, devraient juste la fermer.
Désolée.
Il y a déjà le pape qui s'occupe assez comme cela de notre utérus. Pas besoin que les anarcho-autonomes pour lesquels j'aurais à priori bien plus d'estime ne se mettent à l'imiter.
Cette défense de la GPA est juste vomitive.
Parle plutôt de Fukushima et de NDDL, et laisse nos utérus tranquilles, merci.
Quant à Nadine Morano, ce n'est pas une référence.
Euterpe, ce texte a pourtant été écrit par une femme. Je ne me serais pas permis de me lancer dans la polémique, je suis mal placé pour cela.
RépondreSupprimerComme le Grand Soir, j'ai "donné à lire". A chacun(e) ensuite de commenter, d'argumenter, de donner son point de vue. Le Net est fait pour cela.
Nadine Morano, je n'aurais certainement pas pensé à en parler.
Pour le côté mercantile de la chose, c'est, je l'avoue, un aspect auquel je n'avais pas pensé, car pour moi il était évident (à tort sans doute) qu'il n'existait pas.
Ben oui mais tu as relayé ce texte, alors ! Bon, en tout cas, les féministes dont moi, on ne veut pas entendre parler d'un autre commerce du corps des femmes. Les femmes représentent 80% des pauvres de la planète.Elles sont exploitées dans des milliers de bordels en Europe, tous les boulots les plus sordides et les plus mals payés sont pour elles, et maintenant, on va encore leur demander de louer leur ventre ?
RépondreSupprimerCe n'est pas de Menthon, ni Morano, ni NKM, ni Badinter et sa copine Sinclair qui vont prêter leur ventre, hein. Il faut bien que ce soit clair.
Et bien sûr qu'il va s'agir d'un commmerce. Je ne vois pas comment tu imaginais cela.
Vendre sa force de travail est toujours quelque chose de sordide. Que ce soit l'employé ou l'ouvrier qui contribue à la richesse de quelqu'un qu'il ne connaît pas, ou une femme qui prête son intimité à la gestation pour autrui, moyennant finances, c'est toujours aussi ignoble.
RépondreSupprimerDans l'absolu, permettre à une famille d'être complète avec l'enfant, c'est beau. Il y a deux faces, tellement différentes !
Non. Cette comparaison nous ne l'acceptons pas, nous féministes (on nous la fait à chaque fois). Ce n'est PAS DU TOUT LA MÊME CHOSE de vendre "sa force de travail" (les femmes aussi la vende, ouvrières d'usine et travailleuses de chantier, entre autres) et de vendre SON INTIMITÉ.
SupprimerRien à voir.
Aussi sordide puisse être un travail, il ne sera jamais aussi sordide que celui qui dépossède un être de ce qu'il a de plus intime : son sexe.
Alors, stp, pas ce genre de comparaison. Il n'y a pas d'égalité là-dedans.
Réponse que j'ai faite sur le blog de Rosaelle, et qu'elle va sans doute censurer:
RépondreSupprimer1- Il faut défendre la spécificité française qu'est le don d'organes (ou location en cas d'utérus) sur la base du triptyque bénévolat-gratuité-anonymat, face au libéralisme économique qui cherche à le balayer;
2-Une grossesse n'est pas l'équivalent d'un don de sang, de sperme ou d'ovocytes, elle comprend toujours des risques, y inclus mortels, fussent-ils minimes;
3-Un utérus n'est pas un congélateur ou un frigo; au cours d'une grossesse, il y a des liens particuliers, psychologiques ( et hormonaux) qui s'établissent entre la femme enceinte et le foetus qu'elle porte; que se passera-t-il si, après l'accouchement, et malgré le contrat souscrit, elle refuse de se séparer de l'enfant? ou si, à l'inverse, les parents biologiques refusent un enfant "loupé" (dommages cérébraux aux séquelles graves et irréversibles, etc.)?
Pour être complet et honnête, le point de vue inverse qui répond en partie à mes objections à la GPA (lien qui figurait également dans mon commentaire):
http://www.lejdd.fr/Societe/Sante/Actualite/Une-grossesse-pour-autrui-n-a-rien-d-immoral-141219
En fait, l'important est sans doute de criminaliser la vénalité de cet accord, non sur la femme sollicitée bien sûr, mais sur le ou les demandeurs. Cela permet de rendre la femme concernée libre de consentement.
RépondreSupprimerEt bien sûr, si à partir de maintenant un homme revient de l'étranger avec un bébé dans les bras dont il veut régulariser la nationalité, il sera considéré comme fautif d'office, puisqu'il ne pourra pas prouver que la femme porteuse était consentante sans aucune pression physique ou financière. N'est-ce pas logique ?
Ce genre d'accord est de toute façon à manier avec des précautions extrêmes.
Ici un site sur la GPA pour savoir de quoi on parle : http://www.scoop.it/t/prostitution-uterine-dite-gpa-french-and-english
RépondreSupprimerUn autre lien pour faire réfléchir celleux qui parlent sans savoir : http://www.courrierinternational.com/breve/2011/02/25/un-reseau-de-meres-porteuses-demantele
RépondreSupprimerJe suis heureux de constater combien la polémique est féconde ici. Merci Euterpe. C'est en dialoguant sans propos acerbes, que l'on cerne mieux certains sujets brûlants.
RépondreSupprimerYes Bab, OK je suis d'accord. J'avoue que je suis plus exigeante avec les anarcho-autonomes, vu que je les tiens en plus grand estime que les autres.
RépondreSupprimerEn tant qu'anarcho-primitiviste, ce que qui me fait peur dans tout ça, c'est la sacralisation de l'idée de Vouloir. Je ne peux pas avoir d'enfant, pour x raison. Pour la raison bien connue que nous, occidentaux, nous refusons de voir que parfois la biosphère et ses façons de procéder ont des limites, je Veux quand même. Tout, absolument tout, est censé pouvoir être réclamé.
RépondreSupprimerParfois au nom de l'économie. Parfois au nom de l'égalité.
Quand je vois à quel point se rejoignent dans cette logique les rapacités bourgeoises et les envies populaires, je ne peux manquer de me dire que c'est mal barré, tout ça.
"Putain de conne de Terre, va, putains d'animaux que nous sommes", c'est ce que me jettent à la face les propos ici et là, de tout bord. Animale et femelle, j'ai beau être forte, ça fait peur.
Cette question est difficile. Qui peut prétendre répondre pour les autres ? A mon avis, personne. Les pseudo-comités d'éthique sont peut-être les groupes les plus mal placés pour y répondre, tant déjà la nomination de leurs membres est biaisée. A chacun de prendre ses responsabilités, après avoir bien réfléchi. C'est sans doute la voie de la sagesse, dans la mesure où homo sapiens possède assez de sagesse justement.
SupprimerEn a parte, il est dommage de voir des réponses totalement anonymes, même si j'ai laissé ici cette possibilité : ceci pour le cas où plusieurs anonymes se lanceraient dans un dialogue de sourds vite difficile à suivre. Pour la clarté des dialogues, j'encourage chacun à prendre un pseudo, même s'il n'est que pour l'occasion. Merci.