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dimanche 20 janvier 2013

Faire du Mali une vitrine commerciale du Rafale (Lucky)

Faire du Mali une vitrine commerciale du Rafale, une déclaration inouïe de François Hollande (Canard Enchaîné, ce 16 janvier 2013).

Faire du Mali une vitrine commerciale du Rafale, une déclaration inouïe de François Hollande (Canard Enchaîné, ce 16 janvier 2013).

Il y a déjà 40 ans, quand la gauche alternative française se fédérait dans la solidarité contre le camp militaire du Larzac, elle ciblait avec lucidité le cœur du cœur du capitalisme moderne anti-humaniste : le militarisme et son omnipotent secteur industriel et commercial, le secteur le plus profitable dans tous les pays « riches », avant même le pétrole et les assurances sociales privées.

Quand cette gauche alternative s'en prenait par ailleurs avec succès aux sites désignés au grand sacrifice éternel pour le nucléaire civil (Plogoff, Le Pellerin, Le Carnet...), elle n'oubliait jamais, rappelez-vous, la dimension guerrière et militaire de l'économie de l'atome en France.

Mais maintenant, en 2013, nous nous en prenons (avec raison d'ailleurs) à un aéroport nantais bêtement saccageur de patrimoine et gaspilleur de ressources vitales, révélateur impitoyable de la bassesse de la décentralisation clientéliste, mais ce n'est quand même vraiment plus le même enjeu, multiplicateur de conscience libertaire, égalitaire et pacifiste.

Il est vrai que pour domestiquer le peuple français, il a fallu placer les principaux médias français sous le contrôle des marchands d'armes, cas unique dans le monde, et le faire oublier. Admirons l'adresse de François Mitterrand pour faire perdre à sa gauche son éthique humaniste antimilitariste, au profit de leurres marketing finalement inoffensifs ou inopérants comme « Touche pas à mon pote », la « Fête de la musique », ou le baptême d'une prétendue monnaie européenne, aussitôt confisquée par les spéculateurs.

Si l'on en croit le Canard Enchaîné de cette semaine (page 2), François Hollande a visité ce 14 janvier 2013 la base militaire d'Abu Dhabi, « vitrine » de l'armement français. 

Sans complexe, il aurait interpellé sur place l'un des pilotes de chasse dont les Rafale sont positionnés à Abu Dhabi : « Il se peut qu'on ait besoin de vos Rafale au Mali ». Certes, on peut comprendre qu'il faille agir pour empêcher les islamistes d'envahir Bamako, mais pourquoi François Hollande a précisé : « Il faudra leur montrer toutes les qualités du Rafale » (aux acheteurs potentiels, d'abord les Émirats) et surtout : « C'est aussi un élément très important de votre mission : montrer que les matériels français sont les plus performants... Merci pour votre double mission : à la fois opérationnelle et... commerciale !.... ».

Au moins c'est dit. Mais on s'étonnera que personne n'ait relevé cet écho du Canard Enchaîné paru avant-hier, ne serait-ce que pour le démentir.

Car cette information non démentie est profondément révélatrice, non seulement de l'addiction des socialistes français aux productions et ventes d'armes qui endeuillent des peuples entiers (qu'ils n'ont jamais tenté de reconvertir en industries humainement utiles et économiquement solvables), mais cela éclaire également la grande énigme de la géopolitique mondiale depuis un demi-siècle :
C'est enfin qu'on comprend la vraie nature analytique du capitalisme américain, dopé par les commandes publiques d'armements, ceci même sans raison pétrolière (comme lors de la guerre au Vietnam des années 1970), et l'unique explication de l'interminable souffrance du peuple palestinien sans jamais que l'Amérique n'ose imposer une paix juste à son protégé israélien : Il n'y a aucune passion nationaliste, religieuse ou ethniciste dans ce drame, mais seulement les calculs glacés des managers des industries occidentales d'armement, notamment américaines et israéliennes, qui ont un besoin vital, elles, de foyers de tension militaire et de haines inexpiables artificiellement entretenues, afin de provoquer l'insécurité et de continuer à vendre encore et encore leurs armements, fut-ce au détriment de leurs propres peuples, qu'elles méprisent.

Et maintenant qu'on sait que François Hollande raisonne pareil...

6 commentaires:

  1. Mon pauvre Babel,

    Tu ne comprends décidément rien à la stratégie. Un bon pilonnage par un Rafale, c'est beaucoup de travail de reconstruction, c'est à dire beaucoup d'emplois et surtout très beaucoup de dividendes. Comment veux-tu vendre des ponts, des routes et des bâtiments si on n'en casse jamais ? Passe que ces saloperies, ça dure trèèèèèèèèèès longtemps si on ne les aide pas à une peu à vieillir prématurément.

    Bon d'accord ça fait aussi des morts mais ça aussi c'est bon pour le bizness. Faut bâtir des tombes et des hôpitaux...

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  2. Bavoui, Partageux, où avais-je la tête ? Détruire, c'est construire. Tuer, c'est renaître. Se tromper, c'est avoir encore plus raison. Orwell avec nous !

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  3. On se croirait dans 'Rabbi Jacob' :
    _ Non, Monsieur le ministre, c'est prématuré.
    _ Je pourrais tout de même lui glisser une allusion sur notre Alouette ?

    En accord avec Un partageux.
    Surtout parce que je ne suis pas le seul à faire de l'ironie !

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  4. L'Alouette, l'Alouette.... cela me rappelle un souvenir de l'armée : en manœuvres quelque part dans le Jura, pendant une journée entière mon boulot a été de remplir avec une pompe à main le réservoir d'une Alouette qui faisait des rotations... Ils sont assoiffés, ces petits oiseaux-là !

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  5. Le vrai visage des socialistes ! A gerber

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  6. Bof... leurs Rafale... suffit de remplacer chacun par six clones, ce sera moins cher !

    Quant aux "élites" socialistes, elles valent ce que valent les "élites", coupées comme elles le sont de la réalité. C'est ainsi que s'écroulent les empires. L'étiquette collée sur "l'élite", c'est juste pour faire joli. Ils sortent tous des mêmes bocaux, comme de braves petits Gammas ou Epsilons, avec les résultats qu'on peut en attendre.

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