Ce texte est écrit en hommage respectueux et amical à Georges Moustaki
Je pense l’avoir conservée, parce que je l’ai toujours subordonnée à ce
qui me paraît primordial, l’égalité. Au risque de paraître incohérent
parfois, car ce souci est extrêmement exigeant. L’égalité induit
directement la fraternité. Ces deux-là réunies, la liberté de chacun
peut se mouvoir à sa guise sans pour autant déborder des limites
naturelles tracées par les deux premières. Non, ce n’est aucunement
évident.
Tous les rapports humains, en famille, au travail, à l’international
aussi, doivent en passer par là. La tâche est immense pour y parvenir,
surtout face à des personnages pour lesquels ce n’est pas dans leur
"culture", dans leur habitus. Appréhender les crises et les
conflits selon cette ligne de conduite amène à voir les hiérarchies
comme des obstacles, les différends comme des défis. La mauvaise foi
abonde, parce qu’elle est le moteur de l’emprise des puissants sur ceux
qui se laissent faire.
C’est Vergniaud qui énonça cette forte phrase en 1792 dans un de ses discours :
Il ramassait ainsi en quelques mots ce que La Boétie avait écrit plus tôt :
Ah !!.... si chaque citoyen français prenait sa plume pour dire à "nos maîtres" Çà suffit, à nous maintenant !
et que comme lors de la Commune chaque citoyen se soit mis à la
disposition de tous, et tous à la disposition de chacun, nous n’en
serions pas là, notre pays redeviendrait le phare du monde, et les
tyrans de la finance et de l’industrie descendraient au cercueil, pour
échapper à la rigueur publique. Cela pourrait créer un grand courant
international, qui balaierait les Inutiles du Sommet, ceux qui se
gaussent, se vautrent et se défaussent de leurs vraies responsabilités
en déléguant des parcelles de pouvoir à des sous-fifres reconnaissants
et exaltés.
C’est à cette aune-là qu’il faut mesurer tous les agissements des
puissants, comme actuellement en Syrie promise à l’écrasement à son tour
après l’Irak et la Libye. C’est à c’est aune-là qu’il faut les juger,
et les condamner à ne plus nuire parce qu’ils ne sauront probablement
jamais reconnaître leurs torts.