PARIS (Reuters) - Le secrétaire général de la CGT juge "précipitée" l'annonce de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim en 2016 par le président François Hollande, lors de l'ouverture d'une conférence environnementale vendredi à Paris.
"Je regrette effectivement cette annonce, qui est précipitée", déclare Bernard Thibault dans une interview accordée au Journal du Dimanche.
C'est très grave comme attitude. Soutenir une filière avec tant de risques connus manque de réflexion semble-t-il. C'est d'autant plus dommageable, que le démantèlement de l'usine doit bien entendu être assuré par ceux qui connaissent bien le nucléaire : ceux qui y travaillent. Aucun risque de chômage, bien au contraire.
Fessenheim est pourtant une centrale en fin de course, placée dans une position dangereuse pour plusieurs pays. Les exemples de catastrophes ne manquent pas, Mayak, Three Mile Island (aurait pu être encore bien pire), Tchernobyl (problème résolu ? Voire...), Fukushima (le pire est encore envisagé) sans compter plus près de chez nous le Blayais pour lequel il s'en est fallu d'un cheveu. Critiquer l'arrêt de cette centrale, c'est faire fi de bien des aléas. Monsieur Thibault n'habite pas en Alsace, je pense.
A gauche, le fossé est béant entre les préoccupations écologistes essentielles, et un productivisme à œillères largement centenaire, mais désormais dépassé. Ne parlons pas de la droite, qui ne voit que les profits immédiats.
Bernard Thibault compte se retirer bientôt du secrétariat général de la CGT. Est-ce en prévision de cet évènement qu'il a eu cette déclaration ? Être discrédité maintenant l'indiffère, sans doute. Les réactions de tous bords ne vont certainement pas manquer.
La CGT a une position de citadelle assiégée sur le nucléaire. Hélas.
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