Il y a quelques années, j'avais lu un billet, qui soulevait une hypothèse : celle-ci m'avait fait sourire à l'époque, mais depuis j'y ai réfléchi, et ce n'est plus aussi invraisemblable.
Idéalement placée pour le climat (pour le
moment¹), les côtes accueillantes et les tourismes vert et culturel, la
France est probablement destinée par les Très Riches à ne plus avoir
d’industrie que touristique. C’est probablement pour cette raison qu’ils
ont volontairement démantelé les industries polluantes, privilégiant
avec cynisme l’électricité nucléaire qui a « l’avantage » de ne pas
polluer en apparence.
A la longue, ne subsisteront que les différents artisanats, à côté de
quelques « joyaux » comme le transport (toujours pour le tourisme)
ferroviaire ou aérien et leurs recherches de pointe. Si chacun regarde
autour de lui, n’est-ce pas ce qu’il constate ? Nos "élites" de l'ouvrier se nomment Peugeot, Renault, Citroën, Michelin, tous largement délocalisés, EADS, Alstom, les sociétés d'autoroutes, et puis le BTP pour les villas de rêve, et naturellement les joyaux de l'industrie du grand luxe comme LVMH. Seule la gestion du chemin de fer peine à suivre, dépouillée qu'elle est par la finance triomphante et non "délocalisable".
L’hexagone, futur HyperOrlando de 500 000 Km² ? "Çà le fait" ! Pas
d’illusion : c’est pour pouvoir se balader parmi des « bons sauvages »,
et engranger de jolis pactoles en taxant les tour operators, que Les
Grands ont cela en projet. D’où la multiplication (en France, bientôt cinq) des aseptisés Center
Parcs un peu partout, et des LGV et autoroutes, et des nouveaux
aéroports (tiens donc !) pour déplacer l’homo touristicus dans une bulle
apaisante et propice à la dépense.
A part quelques industriels de l'agro-alimentaire, les agriculteurs seront probablement amenés pour survivre à coups de subventions orientées à servir de nettoyeurs des campagnes, ce que leurs ancêtres faisaient bénévolement et naturellement : les employés de l'Équipement, fonctionnaires territoriaux, se raréfiant drastiquement, il faudra bien que quelqu'un entretienne haies et petits chemins de terre. Les touristes les prendront de haut, modernes serfs courbés sur le labeur comme au XVIIIe.
La langue ne sera plus qu'un dialecte, aux consonances curieuses pour les habitants d'une planète devenue quasi mono-linguistique, parlant un sabir appauvri tiré d'un anglais fort loin de celui de Shakespeare, langage de la finance et de la compétition.
La mondialisation aura créé un zoo de plus, avec des hominiens aboyant une langue morte comme leurs ambitions de phare de l'humanité.
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(¹) Il suffit que le Gulf Stream "tombe en panne", et nos côtes seront bordées par le courant du nord qui abaissera la température de l'eau de dix degrés au moins en quelques mois. Comme du côté de Seattle.