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lundi 5 mai 2014

Washington cherche la mise à mort de la Russie, par Paul Craig Roberts (relai d'Informaction)

Ce matin, il est recommandé d'avaler l'analyse percutante de Paul Craig Roberts, dont la clairvoyance n'est plus à prouver depuis longtemps. La leçon est amère, très amère.  On y apprend en clair que nous sommes aussi près d'une nouvelle guerre mondiale, voire plus, que lors de l'affaire des missiles de Cuba, en 1962. Merci à Informaction.

Bien entendu, l'agresseur est le régime terroriste de Washington, soutenu par les médias serviles des pays de "la communauté internationale" (en gros les valets européens) qui travestissent toutes les informations en les "renversant" si nécessaire. Le gouvernement étatsunien, ne le cachons pas, est l'ennemi public numéro un dans le monde, par sa politique violemment expansionniste, qui pour lui est parfaitement logique et compatible avec son rôle autoproclamé de gendarme et leader du monde.

A côté de cette affaire de nouvelle agression et invasion "occidentale", les prochaines élections au parlement européen paraissent dérisoires. Il n'en est rien : c'est une occasion pour les citoyens, que des bénévoles s'efforcent de renseigner, de démontrer par leur attitude de boycott du scrutin combien ils sont opposés à cette union européenne qui les pressure de plus en plus. Union, dont nous rappelons qu'elle se base sur le traité de Lisbonne rejeté dans sa mouture précédente par une confortable majorité de citoyens. Parfaitement illégitime, sa base légale est également sujette à caution, en raison du principe général que le pouvoir appartient au Peuple, et à lui seul.

Mais laissons parler Paul Craig Roberts.

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Washington cherche la mise à mort de la Russie, par Paul Craig Roberts

Portrait de Farthur
Date: 
04/05/2014
Je rappelle que cet économiste et journaliste paléoconservateur américain a été sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan (1981-1982), et est un des pères fondateurs des Reaganomics. Il a également été rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal. Sa vision décape…
Washington n’a pas l’intention de faire en sorte que la crise en Ukraine puisse être résolue. N’ayant pas réussi à s’emparer du pays et expulser la Russie de sa base navale de la mer Noire, Washington voit dans cette crise de nouvelles opportunités.

L’une d’elles consiste à redémarrer la guerre froide en forçant le gouvernement russe à occuper les zones russophones en Ukraine, où les manifestants s’opposent aux marionnettes du gouvernement anti-russe installé à Kiev par le coup d’Etat américain. Ces régions de l’Ukraine sont d’anciennes parties de la Russie elle-même. Elles étaient rattachées à l’Ukraine par les dirigeants soviétiques au 20ème siècle, quand l’Ukraine et la Russie faisaient partie du même pays, l’URSS.

Les manifestants ont essentiellement mis en place des gouvernements indépendants dans les villes. La police et les unités militaires envoyées pour réprimer les manifestants, appelés « terroristes » à la mode américaine, ont, pour la plupart, fait jusqu’à présent défection et ont rejoint les manifestants.

Avec leur incompétence Obamaïesque, la Maison Blanche le Département d’Etat ont raté la reprise de l’Ukraine par Washington, ainsi Washington a tout mis en œuvre pour en rejeter la responsabilité sur la Russie. Selon Washington et ses presstitués de médias [de l’argot presstitute], les manifestations sont orchestrées par le gouvernement russe et n’ont aucune réelle légitimité. Si la Russie envoie ses troupes pour protéger les citoyens russes dans ses anciens territoires, cette action sera utilisée par Washington pour confirmer sa propagande d’une invasion russe (comme dans le cas de la Géorgie), et la Russie sera encore diabolisée.
Le gouvernement russe est dans une situation difficile. Moscou ne veut pas assumer la responsabilité financière de ces territoires, mais ne peut pas non plus rester à l’écart et laisser les Russes être mis à terre par la force. Le gouvernement russe a tenté de garder l’Ukraine intacte, en s’appuyant sur les élections à venir en Ukraine pour laisser émerger des dirigeants plus réalistes que les « vendus » installés par Washington.

Néanmoins, Washington ne veut pas d’une élection qui pourrait remplacer ses pantins et qui amènerait à une coopération avec la Russie pour résoudre la situation. Il y a de bonnes chances que Washington dise à ses laquais à Kiev de déclarer que la crise provoquée en Ukraine par la Russie empêche la tenue de cette élection. Les marionnettes de l’OTAN vendues à Washington soutiendraient bien sûr cette déclaration.

Il est presque certain que, malgré ses espoirs, le gouvernement russe soit confronté à la poursuite de la crise [diplomatique] autant qu’au gouvernement fantoche de Washington installé en Ukraine.

Le 1er mai, l’ancien ambassadeur de Washington en Russie, désormais « commandant en second » [NdT : en fait secrétaire général adjoint] de l’OTAN mais en fait l’individu qui, étant américain, décide des frappes, a déclaré que la Russie n’était désormais plus un partenaire mais un ennemi. L’Américain, Alexander Vershbow, a déclaré aux journalistes que l’OTAN renonçait à « se rapprocher de Moscou » et qu’elle allait bientôt déployer un grand nombre de forces de combat en Europe de l’Est. Vershbow a appelé cette politique agressive de déploiement les “éléments défensifs de la région“.

En d’autres termes, nous sommes encore confrontés au mensonge que le gouvernement russe va oublier tous ses problèmes en Ukraine et lancer des attaques sur la Pologne, les pays Baltes, la Roumanie la Moldavie, ainsi que sur les régions d’Asie centrale de la Géorgie, de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan. Le pipeauteur Vershbow veut moderniser les forces armées de ces états fantoches à la botte des américains et « saisir l’occasion de prendre en compte la réalité du terrain en acceptant l’adhésion des pays candidats à l’OTAN ».

Ce que Vershbow a dit au gouvernement russe est qu’il doit compter sur la bonne volonté et le caractère raisonnable de l’Ouest pendant que nous mettons en place des forces militaires suffisantes pour empêcher la Russie de venir en aide à ses citoyens opprimés en Ukraine. Notre diabolisation de la Russie fonctionne bien. Elle vous a fait hésiter à agir lors de la courte période où vous pouviez nous devancer et saisir vos anciens territoires. En attendant vous nous donnez le temps de masser des forces à vos frontières; de la mer Baltique à l’Asie centrale. Cela va vous distraire et vous éloigner de l’Ukraine. L’oppression que nous allons  infliger aux Russes d’Ukraine va vous discréditer, et les ONG que nous finançons en Fédération de Russie feront appel aux sentiments nationalistes pour renverser votre gouvernement que ne sera ainsi pas venu à l’aide des Russes et n’aura pas protégé les intérêts stratégiques de la Russie.

Washington se lèche les babines, y voyant une occasion de convertir la Russie en Etat fantoche.

Poutine va-t-il rester assis tranquillement avec ses espoirs tout en attendant la bonne volonté de l’Occident afin de trouver une solution alors que Washington tente d’organiser sa chute ?

Le moment de vérité approche; la Russie devra soit à agir pour mettre fin à la crise, soit accepter l’enlisement actuel et les distractions dans son arrière-cour. Kiev a lancé des frappes aériennes sur les protestataires à Slavyansk. Le 2 mai le porte-parole du gouvernement russe Dmitri Peskov a déclaré que l’utilisation de la violence par Kiev avait détruit l’espoir de désescalade suite à l’accord de Genève. Pourtant, le porte-parole du gouvernement russe a de nouveau exprimé l’espoir du gouvernement russe que les gouvernements européens et Washington allaient faire en sorte d’interrompre les frappes militaires et mettre la pression du gouvernement de Kiev pour satisfaire les manifestants de manière à maintenir l’unité Ukrainienne et rétablir des relations amicales avec la Russie.

C’est un faux espoir. Il suppose que la doctrine Wolfowitz [1] n’est que des mots, mais ce n’est pas le cas. La doctrine Wolfowitz est la base de la politique américaine envers la Russie (et la Chine). La doctrine stipule que tout pouvoir assez fort pour rester indépendant de l’influence de Washington doit être considéré comme « hostile » :
« Notre premier objectif est d’empêcher la réémergence d’un nouveau rival, que ce soit sur le territoire de l’ancienne Union soviétique ou ailleurs, qui constituerai une menace sur l’ordre [des relations internationales] équivalente à celle posée auparavant par l’Union soviétique. C’est une considération [dominante] sous-jacente à la nouvelle stratégie de défense régionale et qui demande que nous nous efforcions d’empêcher toute puissance hostile de dominer une région dont les ressources pourraient, sous contrôle consolidé, être suffisantes pour produire l’énergie mondiale.»

La doctrine Wolfowitz fournit la justification de la domination de Washington sur toutes les régions. C’est cohérent avec l’idéologie néoconservatrice des États-Unis comme étant le pays « indispensable » et « exceptionnel » donnant droit à l’hégémonie mondiale.

Russie et la Chine sont sur le chemin de l’hégémonie mondiale des États-Unis. Sauf si la doctrine Wolfowitz est abandonnée, la guerre nucléaire en sera la conséquence probable.

Paul Craig Roberts (www.paulcraigroberts.org)


[1] La doctrine Wolfowitz est la description d’une stratégie globale américaine qui devait rester confidentielle mais qui a été dévoilée dans le New York Times le 8 Mars 1992 (http://www.nytimes.com/1992/03/08/world/us-strategy-plan-calls-for-insuring-no-rivals-develop.html). Elle repose sur les 6 piliers suivants :
  1. maintien des USA comme seule superpuissance dans le monde (et visant à saboter toute émergence d’une superpuissance concurrente, Russie ou autre)
  2. établissement du leadership des USA dans l’ordre des relations internationales
  3. défense des interventions unilatérales ; minimiser le rôle des coalitions internationales
  4. institution des interventions [entre autres militaires] préventives
  5. prise en compte du danger causé par un potentiel renouveau de la Russie [du point de vue militaire]
  6. défense des intérêts occidentaux pour la mainmise sur les ressources pétrolières du Moyen-Orient et de l’Asie du sud-ouest [péninsule arabique]

Source: 
Paul Craig Roberts / traduction : les-crises
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