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mercredi 14 mai 2014

Il y a soixante-six ans, la Nakba

En 1947-1948 et jusqu'en 1950, en plusieurs vagues, les milices genre Irgoun, Haganah, Groupe Stern, Lehi, ont attaqué, terrorisé, chassé, blessé et tué des habitants de la Palestine dont le seul crime était apparemment une religion différente. Ces personnes chassées de chez elles par centaines de milliers (on avance le chiffre de 750 000) ne purent jamais revenir, la plupart du temps les villages furent rasés, à leur place d'autres villages ont été reconstruits pour les colons, ou la terre fut cultivée pour que plus rien ne subsiste.

 Ce Grand Malheur, c'est ce que les Palestiniens appellent la Nakba. On ne saurait l'oublier, et chaque année il faut commémorer ce crime, qui se commit dans l'indifférence des Nations, et l'ignorance des peuples. C'est en mai 1948 que se situe le point principal de ce que certains appellent pudiquement "un transfert".

C'est le 14 mai 1948, en plein au milieu de ce "transfert", que des chefs militaires proclament la création de ce qu'ils ont appelé État d'Israël : en même temps les différentes factions armées se sont regroupées en une seule "armée", la Tsva Hagana LeIsrael .

La Nakba continue à être commémorée avec désolation et ferveur parmi les populations chassées et leurs descendants : il est désormais de tradition chez elles, de confier au plus jeune enfant de la famille la clef de l'ancienne maison, dans l'espoir d'y revenir un jour. Rappelons que ces maisons, pour la plupart, ont été détruites. Malgré tout, les familles déplacées conservent précieusement leurs titres de propriété datant le plus souvent de l'occupation ottomane, il y a un siècle.

La Nakba, souvenons-nous.

6 commentaires:

  1. Merci pour ce rappel.

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  2. Et Finkielkraut dans tout ça ? Et BHL ? Qu'en pensent-ils ? Encore un complot antisémite ! Aux abris !

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  3. La Nakba est l’événement très majeur qui a marqué mon enfance – à vie.
    J'avais autour de 8-9 ans et vivait au Canal de Suez, revenait d'une cure de santé en Palestine (46-47, Haïfa...) où vivait dans la rue une jeunesse arabe turbulente aussi joyeuse qu'en Égypte : jeux, chants, parlers, libertés qui furent le meilleur pédagogue de mon instruction primaire...
    Sous forme notamment de nids de mitrailleuses, il y avait certes une dernière « démonstration de force » britannique, plus tendue qu'en Égypte (où j'étais trop jeune pour avoir nets souvenirs des bombardements italo-germaniques de 41-43)... Mais les gosses jouaient devant les jeunes tommies, souvent souriants malgré leurs officiers... en Palestine comme au canal de Suez...
    La Nakba toucha surtout et de plein fouet la population pacifique et accueillante palestinienne, dont seulement une minorité était (depuis 36) politisée par le double danger de la domination GB « passant la main » à celle du sionisme, de force et de grée d'ailleurs. Mais la Nakba toucha AUSSI les armées nationales arabes venues bien maladroitement au secours de la Palestine agressée (hiver 47-48) par les groupes terroristes sionistes du « foyer national juif » favorisé par le mandat britannique jusque-là... Ces armées arabes avaient été en fait formées par la GB d'avant-guerre, notamment en Jordanie, Égypte, Irak... Leurs états-majors, en fait étaient dans la main de ce « protecteur »...
    C'est l'humiliante retraite de l'armée égyptienne franchissant le canal de Suez (Est-Ouest, après Ouest-Est) dont je fus témoin, au sein du peuple de Port-Saïd et Port-Fouad, indigné, scandalisé...
    (je continuerai ce commentaire plus tard)

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    1. (commentaire suite)
      J'avais interrompu mon précédent commentaire pour n.raisons dont celle d'aller voir en archives différents articles où j'évoque la Nakba, puisque le sujet m'a pris aux tripes toute ma vie, depuis...
      Pour les plus curieux des lecteurs, je n'en ai retenu ici que quelques-uns. Soit, remontant le temps :

      -1- sur « cailloux dans l'brouill'art » : -du 19/03 « Frontières et peuples » et bien plus des 4 et 10/02 2014, l'article en 2 parties (surtout le second) intitulé « Israël, mythes et réalités » (+commentaires!)

      -2- sur le défunt blog « ruminances » (archives joignables par ex. via le lien mis sur « cailloux... »  : -du 28/04/2011 « Grande-Bretagne bleue et rouge 2° partie », -du 31/03/2011 « Palestine au cœur » -du 27/01/2011 « de l'Égypte à... l'Égypte » et enfin du 5/05/2010 « Nos Palestines ».

      De nombreux textes-papier micro-édités (épuisés) compléteraient l'inventaire. J'en ai parfois des traces à envoyer en doc-joint, sur demande. Je préfère arrêter là mon commentaire, quitte à répondre peut-être à un autre...

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  4. Je déplore que (apparemment) ce bon et nécessaire article de l'ami Bab suscite si peu de commentaires...
    La Nakba n'est pas seulement, à mes yeux, une dramatique catastrophe qui s'est abattue sur un peuple pacifique comme un autre - et hélas il y a tant eu au seul 20°siècle!... Il n'en est encore RIEN sorti de juste : le symbole de la clef le résume, 3 générations plus tard. C'est pourquoi un jour de commémoration me semble bien restreint, car la catastrophe s'est amplifiée avec "l'état de guerre permanente" d'Israël, derrière sa propagande de paix et sa comédie d'être victime du "terrorisme arabe", etc.
    C'est pourquoi cela devient LA catastrophe centrale (géo-stratégiquement) du monde capitaliste actuel si belliqueux, aux abois partout, face à tant de peuples exigeants justice sociale...

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    1. Merci, ami. Oui, il était nécessaire d'en parler. Ce ne seront pas les journaux qui y feront allusion. La Nakba est le symbole d'une entreprise mondiale perpétrée par les Banquiers et leurs "clients" politiciens avides du Pouvoir pour une certaine idée du surhomme : pas celui de Nietzsche, mais une pâle copie perverse.

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