La Gauche ne souffre pas de compromis

Je suis encore tombé ce matin sur une réflexion, sur un blog d'homme politique, qui m'a interpellé.

Selon certains, semble-t-il, il est vraiment évident que Mélenchon ne serait qu'un "agent" chargé de ramener au second tour les voix de gauche "au mieux placé pour le second tour", traduisez le député de Corrèze. Ont-ils bien réfléchi ? Quel est le rapport entre un faux programme social-démocrate, en fait un programme de droite ordinaire, et le programme du front de gauche ? Il n'y en a tout simplement pas. Et le candidat du PS n'est pas un "concurrent" de Jean-Luc Mélenchon, comme celui-ci a cru pouvoir le décrire tout récemment, mais un adversaire, comme les autres prétendants de droite. En revanche, sans doute une fraction non négligeable des adhérents ou sympathisants du PS seraient-ils d'accord avec la voie que propose le Parti de Gauche, s'ils réussissaient à faire tomber les œillères que l'appareil de leur parti leur a inculquées depuis longtemps.

Entre les deux candidats déjà se situe le fossé, que dis-je, l'abîme de l'Europe. L'un s'en arrange très bien, au point de cautionner par son abstention les pires dérives qui se puissent imaginer contre les citoyens et leur avenir (le MES, le pacte de stabilité, etc...). L'autre au contraire est résolu à dire "Ceci n'est pas acceptable, nous français ne l'appliquerons pas", comme tout pays souverain peut l'affirmer. Il est même résolu à sortir des institutions européennes, fort d'un référendum qu'il prévoit d'organiser dans ce sens.

Tout découlera de cette pierre de base. Renationalisations, taxation de la fortune pour reprendre à celle-ci ce qu'elle a pris aux fruits du travail, et financer ainsi les réalisations prévues par le programme. Que j'encourage à lire, il est toujours en vente partout. "L'humain d'abord" .

On notera qu'il s'agit là d'un programme très mesuré, pas "révolutionnaire" comme d'aucuns voudraient le qualifier pour sonner le tocsin. Il s'agit là d'un simple programme de gauche, où enfin ceux qui sont ou ont été le tissu laborieux de la nation puissent enfin tous vivre décemment et dans des conditions acceptables. Et où les considérations écologiques sont nécessairement prises en compte.

Et j'ajouterai que, pour ma part, je ne considère ce programme que comme la première marche d'un changement plus profond, au moins comparable à ce qu'on peut déceler désormais en Amérique latine : enfin les citoyens reprennent en main leur destin. Mais pour cela, il faut que l'éducation, si négligée volontairement depuis plusieurs dizaines d'années, (re)commence à amener à l'âge adulte de vrais adultes justement, et non des producteurs-consommateurs abasourdis, peu soucieux de leur environnement physique et humain.

Si les changements que je tente de contribuer à mettre en place se dessinent, je pense que je n'en verrai que les prémisses. Place aux jeunes, les vrais, ceux qui se battent encore pour quelque chose qui les dépasse nécessairement, puisque c'est l'humanité tout entière.