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dimanche 7 octobre 2012

Partouze malsaine rue de Valois, entretien avec Jérémie Zimmermann (LGS)

Partouze malsaine rue de Valois, entretien avec Jérémie Zimmermann


Cofondateur de La Quadrature du Net, Jérémie Zimmermann passe 36 heures par jour à défendre les droits et les libertés des citoyens sur Internet. Il vient tout juste de recevoir le EFF Pioneer Award 2012, sorte d’oscar récompensant les militants pour l’émancipation des individus par l’informatique. Empêcheur de tourner en rond, ami de Julian Assange, défenseur de la neutralité du Net… Zimmermann cumule les tares, ce qui lui vaut le mépris des Hadopiens. Et il le leur rend bien. Rencontre avec cet épicurien à l’élocution parfaite, qui connaît ses dossiers sur le bout des doigts.
Dernièrement, tu as passé un coup de gueule contre le rapprochement de l’Arcep et du CSA. Que crains-tu ?
Ce serpent de mer qui n’en finit pas de ressurgir… C’est l’extension des pouvoirs du CSA à Internet, plus que l’histoire d’une fusion. Le président du CSA, Michel Boyon, a récemment déclaré qu’il fallait pouvoir réguler le contenu sur Internet. C’est l’idée d’étendre le mode de régulation du CSA – une autorité administrative qui contrôle des entités commerciales centralisées (broadcasters, diffuseurs) et qui les autorise à émettre – à Internet. La justification annoncée est l’arrivée de la télévision connectée, qui porterait atteinte au modèle économique des diffuseurs. Le public pourra regarder Julie Lescaut sur Internet et non plus sur TF1.

Mais c’est une connerie crasse, car c’est croire qu’Internet est un outil de diffusion centralisé comme les autres. Oui, il y a des vidéos sur Internet, mais c’est avant tout un espace de partage de connaissances, d’accès à la culture, de participation démocratique et d’expression des individus. C’est avant tout un outil de communication universel décentralisé qui est aux mains de chacun. Les contenus peuvent provenir d’une entité commerciale, comme TF1, ou bien d’un individu. Penser que les modes de régulation centralisés peuvent fonctionner dans cet environnement-là, non seulement c’est voué à l’échec, mais surtout en essayant de le faire, on donnera inévitablement les pouvoirs de la censure. C’est une façon de protéger des monopoles d’exploitation de certains contenus.

Certaines chaînes diffusent déjà leurs contenus sur Internet, en replay. Que va changer la TV connectée ?
Ce n’est pas une TV connectée : c’est un terminal connecté à Internet, qui permet aussi de capter la TV hertzienne. Mais c’est avant tout un terminal d’accès à Internet. Les usages changent : les gens vont de moins en moins regarder la télé et de plus en plus utiliser Internet, au travers duquel ils auront aussi la possibilité de s’exprimer. C’est globalement une très bonne chose. Mais si cela porte atteinte au modèle économique de TF1, M6, etc., alors, il faut peut-être accompagner les modèles économiques des entreprises de l’Internet pour compenser à l’échelle de notre économie les pertes des médias « à la papa » du XXe siècle. Mais certainement pas prolonger artificiellement leur existence.

C’est l’un de vos principaux combats : peux-tu me rappeler ce qu’est la neutralité du Net ?
C’est un principe fondateur de l’Internet libre et ouvert, selon lequel chacun, sur Internet, peut accéder à tous les contenus, services et applications, et peut également en publier, sans restriction ni discrimination. c’est l’universalité d’Internet. Que tu sois au Botswana, au Canada ou en Corée du Sud, tout le monde a le même Internet, avec les mêmes capacités de participation dans le réseau. Cette participation change radicalement les rapports sociaux, politiques et fait qu’aujourd’hui, nous ne sommes plus que de simples consommateurs passifs, devant la télé ou la radio. Mais depuis quelques années, les opérateurs ont la capacité technique de « discriminer » les communications.

Avec l’arrivée de l’Internet mobile, ils se sentent encore plus légitimes à le faire, en nous empêchant d’utiliser la voix sur IP comme Skype, par exemple. De telles restrictions de communication peuvent être utilisées à des fins anticoncurrentielles. Or, la capacité d’accéder à Internet, c’est la liberté d’expression, comme le dit le Conseil Constitutionnel. Ainsi, restreindre la liberté sur Internet, c’est restreindre la liberté d’expression. Donc toute restriction aux accès, quelques soit la motivation de l’opérateur, va porter potentiellement atteinte à une liberté fondamentale. Restreindre l’accès à Internet devrait être interdit par loi. C’est ce qu’on demande : imposer la neutralité du Net dans la loi et en pénaliser les atteintes.

Donc, selon ce principe, j’ai la possibilité de publier des photos pédophiles, c’est ça ?
Bien sûr. Mais quand quelqu’un va publier des contenus pédopornographiques sur Internet, il est responsable de ses actes. Il y a des services de polices très compétents qui vont pouvoir aller le retrouver, en remontant à la source. C’est là, à l’endroit où ont été envoyés ces contenus, qu’il va falloir agir pour les enlever et arrêter les gens qui les produisent et les publient. Quand les gouvernements nous vendent des politiques publiques dans lesquelles il faut bloquer l’accès de ceux qui regardent les contenus, c’est comme dire, « on met la main sur les yeux de quelqu’un qui regarde un problème, pour régler le problème ». C’est hypocrite : ça ne change rien car les malades qui sont accros à ces contenus utilisent déjà, pour rendre plus discret, des mécanismes qui permettent de contourner ces blocages. On nous dit : « c’est pour ceux qui tombent dessus par hasard  ». Tintin ! Ces contenus, tu ne tombes pas dessus par hasard ! Au contraire, il faut aller dans les bas-fonds d’Internet et montrer patte blanche avant d’y accéder. C’est juste un argument permettant, pour les pouvoirs publics, de dire « regardez, on a réglé le problème de la pédophilie, circulez, y’a plus rien à voir. » D’autre part, c’est un pied dans la porte : ça permet d’habituer les populations au filtrage. La censure est inacceptable sous toutes ces formes, même avec des prétextes aussi nobles que la lutte contre la pédopornographie.

A quoi sert La Quadrature du Net ?
Nous défendons des valeurs : la liberté, l’ouverture et le partage sont toujours supérieurs, dans un environnement numérique, aux valeurs d’enfermement et de contrôle. Que l’on gagne ou que l’on perde sur ces batailles, on fait avancer ces idées. C’est à un cerveau à chaque fois que l’on fait comprendre que le partage est impossible à stopper et qu’il fait du bien. Nous sommes une caisse à outils. Autour de ces batailles (Acta, la dernière en date), qu’elles soient gagnées ou perdues, ce sont des centaines, des milliers d’individus, qui regardent, réfléchissent, lisent, comparent, comprennent, qui vont écrire un mail, qui vont passer un coup de fil… et qui seront des citoyens un peu plus éclairés.

Pourquoi refuses-tu l’appellation de « lobby » ?
Un lobby c’est un organisme privé qui défend des intérêts particuliers. Nous on défend une vision particulière de l’intérêt général. Un lobby a des modes d’action qui, la plupart du temps, sont basés sur le secret. Nous, la plupart de notre travail est public. Un lobbyiste est payé pour passer 100 coups de fil à des eurodéputés, en répétant 100 fois la même chose ; moi je vais passer 10 heures pour expliquer à 100 citoyens pourquoi il est très important qu’ils passent un coup de fil chacun. Et au bout du compte, quand on gagne, c’est pas la victoire de La Quadrature du Net, ce sont les centaines de milliers de citoyens qui ont participé à notre action, dont le poids additionné à été supérieur au poids des lobbyistes. Est-ce que 10 000 citoyens qui appellent leur eurodéputés, c’est 10 000 lobbyistes ? Je me vois plutôt comme un citoyen à plein temps.

Es-tu pour la gratuité de TOUT sur Internet ?
Olala… On croirait entendre nos adversaires…

Oui, aujourd’hui encore, la plupart des gens ne comprennent pas comment les artistes peuvent vivre si tout est gratuit… Alors ?

Déjà, « gratuit », ça n’existe que dans le monde des bisounours. Quand bien même tu partagerais des fichiers sur Internet sans les payer, tu le fais avec un accès à Internet que tu payes 30 euros par mois, sur un ordinateur que tu as payé, avec des supports vierges que tu as payés, sur lesquels tu payes une redevances pour copie, etc. Et surtout tu dépenses du temps de cerveau disponible, de l’attention, qui est la vraie valeur, aujourd’hui, dans une économie de l’abondance.
Par le passé, chaque fois que l’industrie a eu peur d’un usage qui était gratuit (la cassette vierge, qui allait tuer le 33 tours, etc…), on a trouvé des modes mutualisés de financement de la création. Sur la radio, l’émission est gratuite, la radio n’a pas à demander l’autorisation de passer un morceau et heureusement, parce qu’il y a une licence légale, qui fait qu’ils utilisent ce qu’ils veulent, sans demander à personne. 4 % de leur chiffre d’affaires est reversé par la suite, avec un prorata, pour les auteurs et les artistes. Ecouter de la musique à la radio, semble gratuit, mais il y a des revenus qui sont dégagés de cette activité. C’est exactement ce que l’on prône aujourd’hui avec le partage d’œuvres culturelles sur Internet. Il suffirait de prélever un montant sur les accès à Internet que l’on redistribuait comme si on redistribuait la redevance pour copie privée.

Concrètement, comment pourrait-on savoir qui a téléchargé quoi, pour redistribuer ensuite à leurs auteurs ?
Il ne s’agit en aucun cas de savoir qui écoute quoi car ce serait un mécanisme totalement totalitaire. Il faut juste savoir combien de fois « quoi » a été écouté. Et là c’est complètement différent car c’est « anonymisé ». Il y a plusieurs façons de le faire : par des logiciels qui sont installés volontairement sur les ordinateurs des gens, par une étude statistique des flux au niveau des fournisseurs d’accès ou au niveau des nœuds d’échanges type Piratebay et cie. Tout ça est détaillé dans le livre de Philippe Aigrain, Sharing. C’est argumenté avec des formules mathématiques qui n’ont jamais été attaquées, qui sont prouvées avec des logiciels libres et dont le code est disponible pour le démontrer. On atteindrait des niveaux de précision qui seraient bien plus efficaces que ce que fait aujourd’hui la Sacem, à savoir, envoyer des mecs au doigt mouillé mesurer ce qui passe dans les cafés-concerts en province pour établir les grilles de répartition. Et dire que Jean-Jacques Goldman et deux ou trois autres vont être les plus gros toucheurs à la Sacem.

Mais si cette méthode scientifique est si précise, pourquoi les décideurs ne s’y intéressent pas plus sérieusement ?
Parce qu’il y a un blocage politique monumental. La Sacem fait figure de l’une des plus puissante société de gestion collective en Europe et brasse ses 750 millions d’euros par an et fait ce qu’elle veut des 25% de la redevance pour copie privée sensés aller au spectacle vivant, “à la promotion et à la défense d’artistes”, donc du lobbying. Ainsi, quand tu as payé ton euro sur un DVD vierge pour stocker tes photos de vacances, il y a 25 centimes qui vont servir au lobbying de la Sacem, pour aller dire que Hadopi c’est bien, que partager c’est mal, et que les gens qui partagent sont des voleurs, des violeurs, des pirates etc. On a aussi un cinéma français qui est super puissant, très lourdement financé par des fonds publics et en grande partie financé en amont et par des mécanismes mutualisés. Il y a du coup un lobby hyper puissant qui est la SACD avec ses 350 millions d’euros par an. En musique, une des quatre majors, c’est Universal, qui est Vivendi-Universal, il s’agit des réseaux de la Lyonnaise des eaux, un lobbying très implanté, notamment dans les collectivités, et ultra-puissant, avec la lobbyiste en chef, Sylvie Forbin, qui est l’épouse de Pierre Sellal, lui-même diplomate, ancien représentant permanent de la France à Bruxelles et qui est aujourd’hui Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et européennes… Il y a un rapport incestueux entre ces industries, les organismes qu’ils représentent et les pouvoirs publics.
Le ministère de la Culture, c’est les chaises musicales pour ne pas parler de partouze malsaine, avec ces industries. On se souvient, à l’époque de la DADVSI (ancêtre de la loi Hadopi, NDLR), de Martin Rogard, le fils de Pascal Rogard, le chef de la SACD, qui n’avait même pas été embauché au Journal officiel parce qu’officiellement il faisait un « stage » pour s’occuper du site web. Il était au cabinet du ministre et négociait les amendements de papa. Il est ensuite allé chez DailyMotion où il s’est retrouvé directeur. Il a ainsi géré la fusion avec France Télécom, où a été recasé Christine Albanel, l’ancienne ministre de la Culture. Où l’a rejoint Séverin Naudet, qui était au cabinet de Donnedieu de Vabre, etc, etc. Je ne prononcerais pas le mot de « corruption » parce que dès qu’on dit ça, on nous saute dessus… Oh et puis si, je le dis : c’est clairement une corruption rampante et structurelle des institutions décisionnelles en la matière et apparemment, le changement, c’est pas maintenant.

On oublie que, comme le démontre cette étude, les gens qui partagent, dépensent plus pour la culture que les ceux qui ne partagent pas. Tout comme les gens qui écoutent le plus de musique à la radio, dépensent plus pour la musique, ceux qui empruntent le plus de livres en bibliothèque sont ceux qui achètent le plus de livres ! C’est logique, c’est la culture. Plus tu en as, plus tu as envie d’en avoir. C’est un acte d’amour de soutenir les artistes.

Pourtant, il y a bien une baisse des ventes ?
Oui, car le support CD est mort. Un support, ça dure 20 ans. Le CD est là depuis 30 ans ! Pour les films, par exemple, pendant 5 ans, ils se sont battus pour savoir qui de HD-DVD ou de BlueRay allaient remporter le marché, à coups de batailles de brevets, au lieu d’innover ! Au bout du compte, ils ont sortis les deux formats, deux fois trop chers chacun, 5 ans après. Et ils se plaignent qu’ils n’arrivent plus à vendre des DVD ? En revanche, les entrées dans les salles de cinéma battent des records en France.Les dépenses des Français, pour la culture, sur 10 ans, sont en légère augmentation pour la musique et le film, alors qu’il y a plutôt une baisse de pouvoir d’achat, une inflation et une crise économique qui est passée par-là. Et si en plus on ajoute le jeu vidéo, ces dépenses explosent. Et qui aujourd’hui peut dire que le jeu vidéo ne fait pas partie de la culture… ?

Donc, là encore, dans la définition du problème, on se fout du monde. La vente de copies physiques, c’est une miette, c’est déjà un truc du passé. Se baser là-dessus, pour décider de politiques publiques, c’est une aberration : « Oh regardez, on vend moins de yaourt. On va faire une loi pour réguler les ventes de nourriture. On va dire que les gens qui ne mangent pas de yaourt sont des voleurs de yaourts. On va interdire aux gens de cultiver de la nourriture et de donner de la nourriture aux autres, comme ça, on s’imagine qu’ils achèteront plus de yaourts. » C’est sans queue ni tête.

Que penses-tu de la représentation des hackers dans les médias ?
C’est simple : un « hackère » c’est un gamin de 16 ans, qui a les yeux pixellisés, la voix altérée, qui utilise un Mac. Et qui clique.

Pourquoi cette image n’évolue pas ?
Parce que c’est sensationnel, parce qu’il y a un inconscient collectif qui a été forgé autour de ça, parce qu’il y a peut-être des intérêts économiques ou politiques à ce que ça ne change pas. Les industries de la sécurité et les marchands d’armes numériques ont intérêt à ce que se fassent des dépenses sécuritaires en matière d’Internet : ils ont donc besoin d’une menace permanente. Au même titre que les terroristes sont partout, c’est pourquoi il faut mettre des caméras de vidéosurveillance… Mais heureusement, les journalistes qui font encore l’amalgame « hacker = pirate » se font de plus en plus rares.

Tu as eu, récemment, des ennuis à la douane, lors de ton dernier voyage aux Etats-Unis, à cause de tes liens avec Julian Assange. Que s’est-il passé exactement ?
En entrant aux Etats-Unis, par Boston, je me suis fait fouiller. Les douaniers ont conservé mes papiers, mon carnet de notes, mes cartes de visites etc. Quand je suis sorti du pays, par Washington, trois agents du FBI sont venus m’interroger sur mes liens avec Julian Assange et Wikileaks. Ils ont tenté de m’intimider : « Est-ce que tu as déjà été arrêté ? Es-tu déjà allé en prison ? »

Ce à quoi j’ai répondu : « Si défendre mes valeurs implique d’aller en prison, embarquez-moi, mais le gouvernement américain aurait l’air ridicule. » Je leur ai dit que s’ils voulaient me parler, ce serait en présence de mon avocat. Ils m’ont laissé repartir. Ça montre une chose : être ami de Julian Assange et soutenir Wikileaks, aux Etats-Unis, c’est déjà quelque chose de suspect.

Que penses-tu de la manière dont il est traité actuellement ?
Je pense que c’est un héros, un type brillant. Avec Wikileaks, il a ouvert une boîte de Pandore, qui, à l’échelle globale, fait comprendre que l’information est une force et que chaque citoyen a le pouvoir d’exposer les méfaits de nos gouvernements et leurs abus. En tant qu’ami, je suis fier de ce qu’il a fait. Le dossier suédois a l’air complètement creux. Il a une notice rouge Interpol, là où Kadhafi en avait une orange. Pourquoi ? Parce qu’il doit être entendu dans une affaire de viol mineur – quelque chose qui n’existe d’ailleurs qu’en Suède – après avoir eu des rapports consensuels avec deux filles dont l’une, Anna Ardin, qui cultivait ouvertement la vengeance de ses anciens amants… Cette affaire suédoise me semble complètement téléphonée. Avant tout, c’est une affaire politique. Il n’y a qu’à voir le comportement du gouvernement britannique et sa volonté de l’arrêter à tout prix, s’il mettait un pas en dehors de l’ambassade, alors que l’asile politique est quand même reconnue dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Le gouvernement anglais n’est donc pas en train de protéger une éventuelle « audition » dans une affaire de viol mineur en Suède, mais bien une affaire politique aux Etats-Unis. Et le gouvernement d’Equateur confirmait, en acceptant cette demande d’asile politique, que son inquiétude quant à se faire directement envoyer aux Etats-Unis, après être passé par la Suède, est fondée et bien réelle.

Et d’ailleurs, les ennuis que j’ai eus étaient dans le cadre de cette enquête pour « conspiration » qui porte sur Bradley Manning et de nombreuses autres personnes. Prouver cette forme de conspiration pour espionnage semble être la seule façon, pour les Etats-Unis, de mettre la main sur Assange. S’il est reconnu que Wikileaks, en publiant des informations secrètes, a aidé l’ennemi, alors ça veut dire que l’ennemi c’est le reste du monde, que l’ennemi, c’est le peuple. Et alors, n’importe quel journal au monde devrait s’inquiéter. S’il y a une inculpation secrète à l’encontre d’Assange, qui serait éventuellement révélée à son arrivée en Suède, s’il était inculpé de conspiration pour espionnage, alors j’espère que le New York Times et toutes les publications un peu sérieuses s’en inquiéteront parce que cela voudrait dire qu’elles seront en première ligne la prochaine fois qu’elles publieront des secrets. C’est le combat pour la liberté de la presse, pour la liberté d’expression, qui se joue aujourd’hui, autour du dossier dans lequel est impliqué Assange. Et dont on n’a pas fini d’entendre parler.

Source : http://ragemag.fr/partouze-malsaine-rue-de-valois-jeremie-zi...
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