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samedi 18 juillet 2015

Rappel de la démarche de Sylvain Baron contre des personnalités françaises

On ne le dira jamais assez, le plus haut sommet de l'État outrage délibérément, quotidiennement, les dispositions constitutionnelles, législatives et codifiées contenues dans l'arsenal juridique français. 

C'est bien pourquoi Sylvain Baron, du groupe des Décrocheurs (qui font œuvre de salubrité publique), avait apporté en février de cette année une requête officielle à la Commission du même nom, en vue de déclencher les procédures nécessaires, les investigations adéquates, les Instructions rendues indispensables par la gravité des accusations. Et voici la teneur de cette Requête.

Espérons que cette lettre aura une suite dans le bon sens, et que l'État pourra être assaini. En l'état, c'est de jour en jour que cette situation devient de plus en plus insupportable, sous des dehors qui peuvent paraître anodins pour le passant.

Citoyens, soutenons tous cette initiative. Notre camarade et ami mérite qu'on le soutienne.

mercredi 15 juillet 2015

Paul Craig Roberts analyse fort et grave la tyrannie de Washington





Vu sur Le Saker ce matin (suivre le lien pour l'article entier)

Le Pentagone : L’Amérique n’est pas en sécurité tant qu’elle n’a pas conquis le monde

"...Ce rapport nous dit que la guerre avec la Russie est 
notre avenir, à moins que la Russie n’accepte de devenir 
un État vassal comme tous les pays d’Europe, le Canada, 
l’Australie, l’Ukraine et le Japon... Si l’Amérique ne peut
pas être la puissance unique qui dicte sa loi au monde, 
mieux vaut tuer tout le monde. Au moins cela donnera une 
bonne leçon aux Russes.» 

Paul Craig Roberts


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Avec une telle perspective, si chacun sur cette planète ne se rend pas compte que le Pentagone est l'ennemi de tout ce qui vit..... Qu'on ne prenne pas cela pour anodin : cela signifie une mise aux normes US de tout ce qui existe, y compris les veaux bourrés de vaccins, les poulets à la Javel, la discrimination à la pelle avec des violence policières multipliées par cent, quelques superghettos de super-riches protégés par des barbelés et des miradors, la pauvreté généralisée...

En somme ce sera un Archipel du Goulag planétaire sous le joug bienveillant (oui, oui, merci la propagande) de Washington, relayé par de serviles proconsuls....

Dites-moi que ce n'est qu'un cauchemar, et que nous allons nous réveiller !

lundi 13 juillet 2015

Grèce : accepter l'inacceptable ?

Après une longue nuit de négociations, un accord  ( ?  ?  ? )  pourrait se dessiner .

Comment le peuple grec, déjà exsangue, réagira-t-il à ce qui s'apparente à une Haute Trahison de la part des cadres de Syriza ? On a le droit de se poser de dramatiques questions. Cela s'apparente à des situations qu'on peut qualifier "de guerre", comparables à celles de la dictature des colonels au souvenir ô combien douloureux.

Les États-Unis (traduisez "les banquiers internationaux", mais aussi le Pentagone qui a besoin d'appuis pour son hégémonie "mondiale") ne voulaient À AUCUN PRIX laisser filer la Grèce dans un autre camp. Tout est dit.  Cela ne signifie pas que l'option "ailleurs" soit exclue, mais les pressions officielles ou officieuses doivent être colossales. Malgré les préjugés le plus souvent justifiés, certaine états-uniens ont quelques notions de géostratégie.

Les semaines qui vont suivre vont être encore une fois cruciales pour l'avenir du monde, comme d'autres récemment en Ukraine ou en Syrie. Un fil rouge les relie toutes, depuis des dizaines d'années : les volontés d'hégémonie mondiale et de recherche de ressources pétrolières du gouffre sans fond situé quelque part entre le Rio Grande et les Grands Lacs. Le maelström virtuel du monde. Le trou noir où s'échappe la vitalité d'un monde encore vivant, pour combien de temps ?





QUI tue l'union européenne ? N'est-ce pas vous, monsieur Schäuble ?

Emmanuel Todd vient d'énoncer une analyse lumineuse, allant bien au-delà de différends d'ordre financiers. Analyse qui, par sa pertinence, remet en cause les fondement mêmes de cet assemblage "par le haut" qu'est l'union européenne, sans les peuples, contre les peuples et contre les décisions de ces peuples.

C'est déjà expressément ce qu'avait démontré Marie-France Garaud le 10 mai 2013.



C'est bien un certain Jean Monnet, épaulé par Robert Schumann et Paul-Henri Spaak, qui a mis sur pied, je le répète, sans les peuples, contre les peuples, cette union européenne exclusivement économique. Par un vrai dérapage, la notion économique s'efface même désormais derrière la dimension financière, et les terribles aberrations qui en découlent.

On peut imaginer ce que les énormes sabots à la propreté douteuse d'oncle Sam peuvent faire comme dégâts dans cette Europe complexe où la culture prime la politique, qui prime l'économie.

Certes, la Grèce doit quitter ces écuries d'Augias, mais il est hautement souhaitable qu'elle ne parte pas seule. L'Italie, la France, l'Espagne, le Portugal auront tout intérêt à sauter le pas en même temps, non en vertu de l'article 50 d'un TUE que les Français ont rendu illégitime le 29 mai 2005, mais selon le principe de nécessité auquel tout État souverain peut faire appel. Déjà, ce départ "en bon ordre" et ensemble rend la démarche non seulement très honorable, mais comparativement plus facile. Pour s'opposer aux créanciers, il serait bien plus judicieux d'organiser un front uni.

Shäuble et sa main......
Clairement, la personne qui aura permis cette libération ne sera que Wolfgang Schäuble, par son intransigeance démesurée le poussant à exiger beaucoup trop de la Grèce, certes, mais aussi de ses autres partenaires. On peut alors dire qu'il aura ainsi tué le dragon qu'il prétendait défendre. Louange à lui (il va en être malade).  

En même temps, à Washington les vautours seront en pleine effervescence, et tenteront par tous les moyens de reprendre la main sur ces territoires qui leur échapperont ainsi, par volonté commune et délibérée. Ne doutons pas que des banquiers en seront malades, d'autant qu'un des premiers actes sera bien entendu de dénoncer les dettes envers eux après avoir saisi leurs biens propres dans les pays considérés. Ce sera un sursaut salutaire de l'humain sur le Bankster, animal assoiffé du sang des peuples.

Merci Monsieur Schäuble !


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dimanche 12 juillet 2015

GRÈCE : le parlement a-t-il capitulé ? - Un forum pour en débattre, proposé par le Parti de l'émancipation du peuple

Le Parti de l'émancipation du peuple suit de près l'évolution de la situation en Grèce. Rappelons-nous : il y a trois semaines une délégation de ce Parti était présente à Athènes pour le forum international anti-européen, plusieurs de ses membres sont intervenus dans les discussions, colloques et débats. Il n'y a eu aucun autre Français présent à cette occasion, dans ce moment crucial. L'impression est que TOUS les Partis français les plus importants se retrouvent derrière les volontés du gouvernement allemand, sans rechigner ni objecter, sans réagir ni se rebeller.

Cette fois des choix déchirants se profilent. A nouveau le Parti de l'émancipation du peuple est sur la brèche, et cette fois nous invite à débattre sur ce choix du gouvernement grec, du Parlement grec, de la population grecque. Rappelons qu'elle continue à être derrière ses élus même maintenant, ainsi que le démontre éloquemment ce sondage publié le 10 juillet (merci à Okéanews pour cette contribution).




Pour se rendre sur le forum de discussion, c'est ici.

Voici un extrait du chapô de ce forum.......

LE GOUVERNEMENT GREC A-T-IL CAPITULÉ DEVANT LA TROÏKA ? RÉAGISSEZ SUR LE FORUM !

Par le Parti de l’émancipation du peuple (ex-M’PEP).
Le 11 juillet 2015.
La situation en Grèce est dramatique, la population est atterrée. Que penser des nouvelles propositions du gouvernement grec à la Troïka dans la nuit du mercredi au jeudi 9 juillet. Que penser du vote du Parlement grec sur ce texte, où la majorité des députés de SYRIZA ont voté le texte du gouvernement avec les voix des députés de droite et du PASOK qui avaient mis en œuvre les plans d’austérité précédents ? Faut-il admettre, comme le fait Alexis Tsipras, « que nous n’avons pas le choix » sinon ce sera la sortie de l’euro et de l’Union européenne ?
Le Parti de l’émancipation du peuple (ex-M’PEP) s’est procuré le document du gouvernement grec (remis aux députés grecs en anglais !) et en a fait la traduction en français. Il organise un grand débat national pour savoir que penser de ces propositions à partir d’un forum sur son site Internet.

Exprimez-vous sur le forum !

vendredi 10 juillet 2015

La DETTE c'est le vol, en France comme en Grèce



On le voit partout, aussi bien en France qu'en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grèce, mais aussi en Afrique, et même aux États-Unis où la misère règne en maîtresse à côté d'îlots de richesse extravagante. La présence du banquier tue la vie. L'avoir tue l'être. Tue, et re-tue, en une répétition insensée et morbide. La richesse acquise par dépouillement des autres est, selon "les valeurs" puritaines, la quintessence du nirvana, le signe d'une grande valeur personnelle, le paradis sur terre. Cette donnée de base est la source de tous les malheurs du monde. 



Et tout cela parce que le principe même du banquier est de créer de l'argent, de le prêter en faisant mille manières comme si on lui arrachait un bras, de se le faire rembourser, et alors qu'il n'a coûté que quelques jeux d'écritures, d'en demander paiement sous forme d'intérêts énormes, tout au long d'un processus volontairement interminable. Pire, le banquier se prévaut de cet argent dû pour le faire fructifier dans des montages financiers de plus en plus complexes, alors qu'il n'existe pas. La seule chose réelle, ce sont ces intérêts versés, fruits du sang de la Terre, du sang des humains, ceux qui réellement travaillent. Les vampires opèrent dans des circonstances précises, les Banksters opèrent au grand jour, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, tout au long de l'année, même quand ils dorment.

Voilà. Nos ennemis sont désignés. Il n'y en a pas d'autres, même s'ils s'entourent de subalternes chargés de commander à la piétaille, celle qui crée des richesses, de subalternes qui veillent à canaliser toute rébellion par la persuasion, et s'il le faut, par la force ; et aussi de subalternes chargés de divertir les travailleurs, et d'autres subalternes chargés de divertir « les Maîtres ». Voilà le monde où nous vivons. Encore. Jusqu'au moment où la Terre sera morte, et les travailleurs également.

mardi 7 juillet 2015

Les Mistral pour la Russie : ce sera Niet, donc les décideurs seront les payeurs

Cette dépêche nous arrive de Russia Today,  aujourd'hui.



Le gouvernement français a finalement tranché, et décidé de ne pas livrer à la Russie les deux porte-hélicoptères de type «Mistral», a déclaré à Washington le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian.
Le ministre a souligné lors d’une conférence de presse dans la capitale américaine que les manquements aux termes du contrat avec la Russie coûteront à la France 1,3 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros), mais qu’il n’y avait «pas d’autre choix», selon Le Drian.
D’après l’agence Sputnik, le responsable a noté que la France aura du mal à trouver un autre client qui puisse racheter les Mistral, vu que les navires ont été construits conformément aux spécifications de la flotte russe. Il a ajouté qu’il sera heureux si les Etats-Unis acceptent de les acheter. Cependant, il s’est vu opposer le mutisme du ministre américain de la Défense Ashton Carter, également présent au point de presse, concernant cette proposition. 

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Prenons acte de cette décision, mûrement réfléchie, ô combien. Le contrat pour la construction de deux unités de type Mistral par les chantiers de Saint Nazaire date de juin 2011. Il y a un an environ,  François Hollande fait part de ses réticences à livrer ces navires au moment où le premier est prêt : des marins russes sont pourtant déjà à bord de celui-ci, pour se familiariser avec les particularités du bâtiment. Son prétexte : ce serait la Russie qui serait la cause de la sécession de la Crimée. Cette partie de l'Ukraine, russophone en grande majorité, a été annexée à l'Ukraine par l'ancien président de l'URSS Nikita Khrouchtchev. Excédée par les velléités nationalistes de Kiev leur interdisant désormais de parler russe, la population a décidé de se séparer d'une Ukraine investie par un coup d'État nazi soutenu par les États-Unis.

Donc, unilatéralement, par "représailles", François Hollande sous les suggestions "amicales" et appuyées de Washington oppose son refus à cette vente. Voyons où nous en sommes.

¤ Le contrat a été honoré financièrement, il va falloir rendre l'argent.

¤ La Russie n'avait pas réellement un besoin pressant des ces bâtiments, elle s'apprête d'ailleurs à en construire qui seront assez similaires à ceux-là. Ne lui importe donc que le remboursement des sommes avancées sur livraison. Pour elle ce n'est pas une sanction, tout au plus un léger contretemps.

¤ Les navires ont été montés en fonction des caractéristiques des normes militaires russes, bien spécifiques. Ils ne sont pas vendables à un autre client en l'état. Qui paierait les transformations nécessaires ? Washington, l'origine des "sanctions" ? On peut en douter. On voit mal Hollande faire les gros yeux à Obama, c'est peine perdue d'avance.

¤ Ces "épaves" qui attendent leur envoi sont la cible de "récupérateurs" de métaux, de matériels, qui déjà malgré le gardiennage ont réussi à soustraire des objets dans le Vladivostok, l'unité déjà terminée depuis plusieurs mois. Il y aura un coût à la remise en état de l'existant.

Afin de ne plus ajouter encore des dépenses, la solution serait d'envoyer ces navires tout neufs à la ferraille. Certains ont même avancé qu'ils pourraient tout simplement être coulés. Perte sèche, et pollution des grands fonds. Bonne idée !

Alors, pour éponger toutes ces dépenses inconsidérées du fait de l'entêtement US à sanctionner la Russie, coûteux, inapproprié et inutile, et vu que ce pays fier et dominateur n'acceptera pas de payer, il serait peut-être judicieux de se tourner vers les politiciens qui ont pris la décision finale. Monsieur Hollande, vous avez bien quelques milliards pour rembourser les finances françaises ? Non ? On peut être persuadé que vos amis banquiers seraient tellement heureux de vous donner un coup de main, pour compléter la somme !

jeudi 25 juin 2015

C'était Dazibaoueb, site d'informations mutualisées

Dazibaoueb, l'association, est née le 17 juillet 2008, date de la décision préfectorale d'acceptation des statuts.






Cette association avait pour but "de créer, d'animer un site où chacun [serait] le passeur ou le relayeur d'une information". Bien entendu chacun pouvait ensuite commenter, débattre sur ces informations. Pourquoi Dazibaoueb ? Ce terme bizarre est l'association de deux mots, un terme chinois et la transcription français d'un nom commun anglais.

Le Dazibao est une institution très ancienne de la Chine impériale. Il consistait en un panneau, dressé souvent en face d'un édifice public, où chacun pouvait venir faire une déclaration écrite sur la politique du représentant local de l'empereur. C'était de la liberté d'expression à l'état pur.

Le oueb, phonétiquement, désigne "le Web", la Toile, l'interconnexion de tous les serveurs informatiques de la planète au bénéfice de l'information pour tous et par tous. On se souvient que ce sont deux hommes qui l'ont inventé, se servant des premières interconnexions en réseau des serveurs entre différents pôles scientifiques.



 





Ces deux hommes Tim Berners-Lee, un étatsunien, et Robert Cailliau, un belge, travaillaient au CERN, le pôle mondial de la recherche sur le noyau de l'atome, situé sous terre à cheval entre la suisse et la France, près de Genève. Pour communiquer leurs recherches aux autres scientifiques du monde, ils ont créé un langage permettant aux ordinateurs de se communiquer des données, des photos, des graphiques, des vidéos. Et en vrais scientifiques, ils ont rendu entièrement libres leurs recherches et le résultat de celles-ci. C'est le protocole HTML, et tout ce qui en découle.

Donc, Dazibaoueb avait pour mission de permettre à chacun de lire, d'intervenir, de donner informations, avis, compléments d'enquêtes. C'était une sorte de "service public" indépendant, ce que ne sont pas, par exemple, les sites liés à des titres de la presse papier. Et pour être plus indépendant et plus performant encore, il avait été écrit non à partir d'un générateur de sites comme Wordpress ou Joomla, mais "mot à mot" en PHP, avec des routines en Javascript pour les fonctions habituelles telles que l'éditeur de texte. C'est pourquoi Dazibaoueb avait tendance à être plus réactif, plus rapide que la plupart des sites.

Le projet datait du début de 2008, avec l'écriture du site. Il a pris fin à  l'automne 2011. A ce moment-là, l'équipe qui l'animait, avec un Webmaster-concepteur du site, deux modérateurs, et plusieurs correspondants réguliers dont un traducteur pour l'anglais et un autre pour l'arabe, a passé la main gratuitement à un autre webmaster aux conceptions évidemment un peu différentes. Les intervenants étaient très fatigués, pour avoir couvert au maximum deux évènements quasi-simultanés : la catastrophe de Fukushima, et la guerre de Libye.

En Libye, le webmaster était en contact journalier (par chat en anglais) avec le seul journaliste libyen indépendant en Cyrénaïque, Mohammed Nabbous. Avec "Mo", comme on l'appelait, nous étions en direct avec le terrain, où il traquait les infos avec une camera d'amateur. Jusqu'au jour où il a commencé à mots couverts à parler de personnes, de matériels, "qui ne devraient pas être là".  Quelques jours plus tard, le 19 mars 2011, c'est son épouse enceinte qui nous a prévenus en même temps que Streetpress qui travaillait aussi avec lui. Il venait de recevoir en pleine tête la balle d'un sniper. Il devait gêner, malgré ses précautions.

Pour le Japon, levé toujours tôt, je prenais connaissance des dépêches de la NHK en anglais, et je traduisais les plus importantes pour que, dès le matin, les lecteurs soient au courant. Depuis, la NHK a considérablement réduit les nouvelles concernant Fukushima.

Cette période haletante a fini par essouffler l'équipe, d'où cette décision commune d'arrêter. Le nom Dazibaoueb existe toujours, mais devenu disponible après l'arrêt par le repreneur de son utilisation, il n'a plus rien à voir avec son dessein originel.

BAB

vendredi 19 juin 2015

Le Code du Travail est obèse ( Charles Hoareau, Rouge Midi )

Le code du travail est obèse

Tant que c’était les patrons qui le disaient on pouvait avoir des doutes, mais là si ce sont des « socialistes » comme Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen qui l’affirment on ne peut qu’approuver.
Et quand Dominique Seux, l’incontournable éditorialiste de France Inter qui nous explique gentiment tous les matins en quoi la lutte des classes et toutes celles et tous ceux qui y croient sont dépassés, quand Dominique Seux donc, le journaliste du MEDEF, donne raison à ces brillants hommes de « gauche » on ne peut que se réjouir du consensus enfin trouvé pour le bien du pays et de ses masses laborieuses, euh pardon, de ses collaborateurs enthousiastes.

3000 pages pour le code du travail c’est beaucoup trop : il faut réduire. D’autant que ça économisera du papier et donc des arbres. La modernisation et la simplification au service de l’environnement, voilà une idée qu’elle est bonne !

Elle est tellement bonne que Rouge Midi a décidé de participer lui aussi à ce nécessaire choc de simplification et d’apporter ses propositions en ce sens. Lectrices et lecteurs à vous de dire.

Le code du travail actuel est divisé en 8 parties :
La partie I est consacrée aux relations individuelles de travail.
La partie II est consacrée aux relations collectives de travail.
La partie III porte sur la durée du travail, le salaire, l’intéressement, la participation et l’épargne salariale.
La partie IV a été conçue de sorte de pouvoir intégrer des textes réglementaires - décrets et arrêtés importants.
La partie V est consacrée à l’emploi.
La partie VI porte sur la formation professionnelle.
La partie VII intègre les professions et activités soumises à un régime particulier.
La partie VIII contient les dispositions régissant le contrôle de l’application de la réglementation du travail.

Voici donc nos propositions de simplification et de réécriture qui ne demandent qu’à être retravaillées

Préambule
L’emploi est un droit et tout salarié momentanément sans emploi doit, conformément à la constitution française, bénéficier d’un salaire de remplacement.

Nul n’a le droit de s’enrichir du travail des autres.

Les richesses produites par les activités humaines sont la propriété collective de la nation prise dans sa globalité et ce, indépendamment de la nationalité des individus qui la composent.

Le droit du travail est défini par les articles ci-après. Aucun accord collectif ne peut prévoir des dispositions dérogatoires par rapport à ceux-ci qui constituent un plancher de droit social.

- Partie I
Article 1 : tout salarié, sauf disposition décidée par le collectif de travail, pour des raisons d’activités temporaires, sera embauché en CDI avec une période d’essai d’un maximum d’un mois. Les CDD constituent l’exception et ne peuvent être renouvelés qu’une fois.
Article 2 : les licenciements économiques sont interdits (NDLR cet article supprime beaucoup de pages à lui tout seul)
Article 3 : en cas de mutation ou de baisse d’activité le collectif de travail a obligation de reclasser le salarié dans un autre secteur d’activité. (NDLR simplification)
Article 3 : si le collectif veut se séparer d’un salarié qui aurait commis une faute, celui-ci a un droit de recours suspensif devant le conseil de prud’hommes.

- Partie II
Article 1 : la propriété privée des grands moyens de production et d’échange étant interdite, c’est aux collectifs de travail qu’il appartient de décider les choix de gestion. Pour ce faire ils élisent leurs directions et celles-ci sont révocables à tout moment par référendum du collectif.
Article 2 : il est défini un certain nombre d’activités relevant du bien commun et des services qu’on appelle services publics. Ceux-ci sont gérés, comme indiqué à l’article I de la présente partie et sur des critères de réponse aux besoins et en aucun cas sur des critères de rentabilité.
Article 3 : pour les échanges internationaux il est interdit à un collectif de travail de spolier des travailleurs d’un pays étranger. Les échanges doivent se faire dans un souci de co-développement et de progrès social partagé. En cas de litige et en l’absence actuelle d’institution internationale respectueuse de la souveraineté des peuples, ce sont les accords de collectifs à collectifs qui trancheront.

- Partie III
Article 1 : la durée du travail est immédiatement abaissée, sans perte de salaires, à 32h et progressivement au-delà au fur et à mesure des besoins en emplois du pays. Les temps partiels imposés sont interdits.
Article 2 : tout travailleur a droit à prendre sa retraite à 60 ans étant entendu que les années d’études après le bac comptent pour le calcul des annuités.
Article 3 : Nul ne peut être embauché à un salaire inférieur à celui défini par le monde du travail et nommé SMIS (Salaire Minimum Interprofessionnel Social). (NDLR simplification, plus de dérogation)
Article 4 : l’écart entre le salaire minimum et maximum ne peut excéder le rapport de 1 à 5. Ce rapport a vocation à diminuer dans le temps.
Article 5 : l’évolution des salaires suit l’échelle mobile selon des critères fixés par les organisations syndicales de travailleurs. (NDLR : suppression de tous les articles et décrets sur l’intéressement, la participation et l’épargne salariale devenus inutiles)

- Partie IV
NDLR Elle est profondément remaniée et raccourcie en fonction des articles qui précédent (à peine 10% de la partie actuelle).

- Partie V
Le droit à l’emploi étant garanti par la constitution, cette partie est considérablement allégée
Article 1 : le gouvernement, en accord avec les organisations syndicales, définit tous les 5 ans un plan de développement des activités du pays nécessaires aux besoins de la population.
Article 2 : L’inspection du travail dispose des moyens nécessaires pour que soit garanti à toutes et tous un emploi et ce quelle que soit sa nationalité ou son handicap.
Article 3 : Il appartient aux organisations syndicales et aux salariés du ministère du travail de définir annuellement les missions et les moyens de l’inspection du travail afin que son efficacité soit garantie.

- Partie VI
Article 1 : la formation professionnelle continue, rémunérée comme un temps de travail, tout au long de la vie est un droit. Chaque année les collectifs de travail et leurs institutions représentatives définissent un plan de formation qui ne peut être inférieur à 10% du temps de travail total.

- Partie VII
Article 1 : aucun régime particulier ne peut être inférieur au régime général défini ci-dessus

- Partie VIII
Article 1 : les organisations syndicales non compromises avec le grand patronat et indépendantes de celui-ci bénéficient d’une représentativité irréfragable. Elles sont, avec l’inspection du travail et comme défini ci-dessus (Partie 5, article 3) le garant de l’application du droit social y compris dans les TPE et PME selon les dispositions réglementaires définies dans la partie IV
Article 2 : les IRP (institutions représentatives du personnel CE, DP, CHSCT et seuils) sont rétablies comme avant la loi de 2005. Les DUP [1] sont donc supprimées. Les IRP sont renouvelées au maximum tous les deux ans. Pour les TPE et PME des institutions élues spécifiques sont élues sur le même modèle en regroupant les entreprises d’un même secteur géographique ou professionnel.
Article 3 : les IRP ont voix délibérative sur toutes les questions touchant à leur collectif de travail.

Ce n’est pas plus simple et moins « obèse » ?

Ensuite on s’attaquera au code de la finance qui fait lui aussi 3000 pages et dont curieusement Dominique Seux, Robert Badinter et consorts ont oublié de parler...

Charles Hoareau, in Rouge midi.

[1] Délégations Uniques du Personnel qui fondent en une seule instance les CE et DP dans les entreprises de moins de 200 salariés réduisant par là même le nombre de délégués et donc leurs moyens d’intervention
»» http://www.rougemidi.org/spip.php++cs_INTERRO++article8939
URL de cet article 28809

jeudi 18 juin 2015

"Depuis l'temps, depuis l'temps que j'l'attends" - le 18 juin 1815, commémoration


Certains parlent à propos du 18 juin, de l'Appel : certes c'est une date importante à commémorer chaque année. Pourtant cette date-ci est particulière, vu qu'elle rappelle le nom d'une certaine gare de Londres.

Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine !
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,
La pâle mort mêlait les sombres bataillons.
D'un côté c'est l'Europe, et de l'autre la France !
Choc sanglant ! des héros Dieu trompait l'espérance
Tu désertais, victoire, et le sort était las.
O, Waterloo ! je pleure, et je m'arrête, hélas !
Car ces derniers soldats de la dernière guerre
Furent grands; ils avaient vaincu toute la terre.
Chassés vingt rois, passé les Alpes et le Rhin,
Et leur âme chantait dans les clairons d'airain !....

( Victor Hugo, Les Châtiments - l'expiation )


Dans la plaine si uniforme au sud de Bruxelles, se joua un sort immense. Deux cents ans plus tard, nous en payons encore le prix. De tyran, un homme se transforma en légende.

Ce soir, et pendant quatre jours, des commémorations rappelleront divers épisodes de cette bataille des Nations, qui par son âpreté servit de prémices pour la constitution de nationalités qui n'existaient pas, en Italie, en Allemagne.... 

Nous compterons les médias qui relateront cet évènement : nul doute qu'en France ils ne seront pas nombreux, à moins que le souci de rabaisser notre pays une fois de plus ne leur donne des ailes.

mercredi 17 juin 2015

Certains comparent Macron à Mozart, quand il prend son pied en pointure 49-3

Wolfgang Amadeus Mozart montrait très tôt des dispositions pour la musique, ce qui a amené ses parents à le dresser comme un animal de foire. Il n'eut pas d'enfance.  Précipité dans un univers d'adultes frivoles et égoïstes, il n'a jamais pu mûrir vraiment. C'est bien pourquoi je trouve sa musique torturée, et cela fait mal. Il y a une part de clinquant, une part de souffrance, une part de lugubre égoïste, du moins c'est ainsi que je le ressens, et le ressenti n'est pas agréable même si sa musique est grande. 






Quant à Macron, c'est un hyperdoué au service du Pire, sans doute un gosse bien orienté vers certaines filières, trop bien orienté vers l'accessoire érigé comme un Absolu. Quand l'outil devient le Dieu, quand le regard et les aspirations se tendent presque en orgasme vers la magnification de l'inégalité, du PROFIT-POUVOIR, et que plus rien d'autre ne compte, alors c'est une sorte de prostitution sacrée de l'esprit. C'est sans doute en ce sens-là que Macron, dans son genre, mais d'autres aussi, est une sorte de Mozart. 

samedi 6 juin 2015

L'opération Charlie et le maintien terroriste de l'ordre

Vu, lu, et approuvé cet article passé sur le Grand Soir....


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Le sang et la boue par tous les pores. L’opération Charlie et le maintien terroriste de l’ordre

Que nous fussions en guerre, nous n’avons pas attendu la tuerie de Paris du 7 janvier pour le comprendre. La déclaration par les faits du 11 septembre 2001, commentaires ’experts’ ou autorisés en général compris, était déjà assez éloquente à cet égard. Mais qui sommes-’nous’ qui sommes en guerre, de quelle guerre s’agit-il ?
Ce ’nous’ n’est ni l’Empire, qui prétend défendre nos ’valeurs’, ni, sans absurdité, le terrorisme. Nous sommes en guerre parce que l’Empire nous déclare la guerre à nous qui ne sommes ni l’Empire, ni le terrorisme. Nous sommes toute forme de vie rechignant ou même seulement susceptible de rechigner à passer par le lit de Procuste du machinisme capitaliste mondialisé. Cette guerre, précisons-le d’emblée, c’est l’Empire lui-même qui nous l’a déclarée. Non que nous fussions en paix avec lui avant qu’il ne nous déclarât sa guerre, mais nous nous trouvons depuis longtemps et peut-être même depuis toujours, et sans remède, hors d’état de mener une guerre victorieuse contre lui, à moins de nous confondre paradoxalement avec lui. Car, quelles que fussent les apparentes victoires de la figure jadis de ce ’nous’, le mouvement ouvrier, elles ne furent jamais que victoires à la Pyrrhus, ces victoires qui font devenir semblables à l’adversaire. L’adversaire était et reste cette folle et monstrueuse méga-machine ’suant le sang et la boue par tous les pores’, comme dit Marx, qui a nom ’modernité’, c’est-à-dire, ajoute Mario Tronti avec perspicacité, ’le capitalisme’ sans phrase [1]. En outre, ajoute P. G. Bellocchio [2], il est trop fort pour être combattu selon ses propres méthodes.
Cette guerre n’est donc pas chose nouvelle et n’entraînera pas de bouleversements juridiques fondamentaux nouveaux, semblables à ceux intervenus aux États-Unis d’abord, immédiatement au lendemain des attentats de New York et Washington, puis déclinés en langages juridiques nationaux dans le reste des provinces européennes de l’Empire étasunien. La portée de ces bouleversements intervenus dans le champ du droit pénal et de la procédure pénale, qui ont connu nombre de jalons à partir des Patriot Acts I et II, sous Bush jr., jusqu’à Obama, étendant en 2009 le principe des Military Commissions Acts de 2006 aux juridictions civiles, fut de nature à enterrer l’État de droit et son fameux habeas corpus, cette vieille gloire des temps modernes, et à nous installer dans la dictature souveraine. Carl Schmitt, en 1921, fait contraster cette dernière avec ce qu’il appelle la dictature de commissaire héritée de la Rome antique et rangée classiquement par Montesquieu dans L’Esprit des lois, II,3, avec les inquisiteurs d’État, parmi ces « magistratures terribles, qui ramènent violemment l’État à la liberté » [3]. La dictature souveraine n’a donc pas pour objet de ramener à la ’liberté’ ; elle n’est pas l’action indéterminée du pouvoir constitué, mais l’action indéterminée d’un pouvoir constituant. Elle inaugure une nouvelle forme d’État.
Le propos ici n’est pas tant, comme Žižek le reproche à certains observateurs [4], de chercher à dissoudre la nouvelle attaque de prétendus terroristes désespérés dans le terrorisme structurel de l’Occident, et la responsabilité des uns dans celle de l’autre. L’Occident capitaliste mondialisé, conforme à l’essence exterministe de son pouvoir totalitaire, s’illustre pourtant bel et bien par la dévastation d’un monde transformé en vaste aire de jeu pour des multinationales qui équarrissent la biosphère, muent cette dernière en immense déchetterie humaine aussi bien que non humaine et vendent les ersatz pollués de ce qui, désormais d’elles détruit, était abondant et gratuit ; elles fournissent en outre les accessoires nécessaires à l’accomplissement de la forme de vie nuisible qu’engendre le mode de production insensé dont elles sont le couronnement et que nous appelons sans aucun humour ’civilisation’ et ou encore ’valeurs occidentales’. Que ce même Empire, s’en allant ’droner’ aux antipodes, c’est-à-dire liquider à très grande distance, sous bannière ’démocrate’, des ’profils terroristes’ de non-combattants, fasse passer sa croisade contre la vie pour une guerre au terrorisme est donc d’une obscénité comparable seulement à celle de l’aplomb avec lequel ses nouveaux Croisés arborent haut et fort l’étendard de la liberté de presse, qui n’est que prostitution aux intérêts dominants des dévastateurs – sans parler de l’indécence des cris d’orfraie de ceux qui, la veille des faits, luisaient de la plus pure indifférence à la torture qu’inflige au reste du monde (mais pas seulement) notre remarquable modernité [5]. La presse ’libérée’ n’est dès lors que cette marchandise servant la circulation de toutes les autres et la congratulation de l’état de choses existant [6], quand elle n’est pas, comme dans le cas de Charlie Hebdo, le déversoir commode de la vase raciste ambiante, tournée contre les plus humiliés des exploités, les musulmans immigrés, et déguisée en aimable pastiche des religions [7].
Ces griefs élevés contre ce que nous appellerons ’l’opération Charlie’, c’est-à-dire, sans parler des faits eux-mêmes, le battage médiatique et sa réception au moins partiellement réussie, ont déjà été formulés courageusement, eu égard au climat de haine furieuse qui, sévissant partout en ce moment, voudrait faire litière de notre dignité, c’est-à-dire de notre intelligence, en se vautrant dans ce ’surcroît d’adhésion’ à la version officielle des faits qui convertit joyeusement l’épreuve dolente du défaut de sens qui la caractérise, défaut que cette version exhibe à même elle-même [8]. Or précisément, notre seule réserve vis-à-vis de ces griefs, qui interrogent légitimement les notions de terrorisme et de liberté d’expression, concerne le présupposé que leurs auteurs semblent faire leur, à savoir la réalité du terrorisme des autres. Par réalité, nous entendons ici ce qui subsiste de soi, et qui ne soit pas de l’ordre du simple fabricat. Pourtant, de ce peu de réalité, il n’est pas jusqu’au New York Times qui ne nous ait invités à en former le soupçon [9]. Pour dissoudre le terrorisme des autres dans le terrorisme occidental, encore faudrait-il qu’il y ait quelque chose à dissoudre. Or nous gageons que le terrorisme, c’est l’Occident capitaliste mondialisé, et qu’il n’y en a pas d’autre.
Sortir de l’état de sidération, selon l’expression de J.-Cl. Paye, dans lequel cherche à nous installer le pouvoir est à l’heure qu’il est une urgence absolue. Il nous faut sortir de cet état de désarmement mental qui menace de nous envoyer à l’abîme. Des signes favorables apparaissent pourtant, et la stupeur dans laquelle on cherche à nous figer n’a pas encore eu raison du dégel qu’annonce un peu partout en Europe l’effondrement des légitimités politiques traditionnelles, même si, dès le lendemain des nouveaux attentats, l’on appelle déjà les acteurs sociaux à faire prévaloir la cohésion sociale sur la discorde [10]. Pareil effondrement suit de près, heureusement, l’épuisement du crédit hier encore accordé au préjugé de neutralité en termes de pouvoir de la mission ’économique’ des multinationales. À l’heure où s’écrivent ces lignes, l’armée est postée dans les rues des grandes villes belges. Mais la victoire de SYRIZA, loin d’être une fin en soi, bien entendu, pourrait être l’étincelle mettant le feu à la plaine des courages et des désirs de vivre. Il s’agit pour cela de refuser la destruction de la raison que projette pour nous depuis 2001 au plus tard la mutation de la forme d’État dans les métropoles du monde au moins. Le capitalisme mondial est en proie aux convulsions de sa phase terminale, qui est aussi celle de la biosphère dont nous faisons partie. Nous sommes donc les otages de ce monstre mortel. La bête aux abois engendre les ennemis dont elle a besoin pour alimenter l’attitude d’abandon à son égard qu’elle attend et obtient trop souvent des populations gouvernées. La réception des attentats récents nous convainquent qu’il est plus difficile de cesser de croire à l’État-mère [11] qu’à Dieu le Père. Nous sommes jetés dans la gueule de l’ogre et aucun grand Autre n’offre la garantie d’ultime sauvegarde à l’espèce humaine. Mais seule serait linéaire ou laminaire une histoire de ce moulin à mort capitaliste purifiée de tout ce qui lui résiste. Or une telle histoire est ’polluée’ de celle de ce qu’elle saccage, puisqu’elle ne peut faire autrement que s’en nourrir tout à la fois : notre histoire à nous, qui est celle du parti de vivre et qui est turbulente, ouverte, imprévisible, faite de nœuds, mais aussi de tourbillons, d’embardées, de revirements, de décisions brusques, massives et impersonnelles. Nous sommes cette ouverture.
Jean-François Gava
collaborateur scientifique au Centre de recherche en philosophie de l’Université libre de Bruxelles et militant du parti belge francophone et écosocialiste VEGA. Il est notamment l’auteur d’Autonomie ou capital, Chromatika, 2011. Il travaille en étroite collaboration avec l’essayiste Jonas Vigna Carafe.
»» http://www.academia.edu/12353748/Le_sang_et_la_boue_par_tous_les_pores...
[1Nous opéraïstes, L’Éclat, 2013.
[2Dans Nous sommes tous des zéros satisfaits, Encyclopédie des nuisances, 2011.
[3La dictature, Seuil, 2000. Cf. au sujet de tout ceci Jean-Claude Paye, La fin de l’État de droit, La dispute, 2004, Global war on liberty, Telos press, 2007, pour une édition augmentée parmi d’autres, plus récentes, mais toujours en langues étrangères.
[6Cf. le journaliste belge Alain Penasse, http://www.kairospresse.be/content/nous-ne-sommes-pas-tous-charlie
[7Et ce, même si les œuvres de Wolinski, Charb, Tignous et Cabu ne sauraient se réduire à cette dérive dénoncée par d’ex-collaborateurs de Charlie eux-mêmes, comme ici par Delfeil de Ton : http://www.france24.com/fr/20150115-france-ancien-charlie-hebdo-regle-.... Cf. l’historien israélien Schlomo Sand, http://www.ujfp.org/spip.php?article3768.
[8Voir Jean-Claude Paye, dans le quotidien belge La Libre Belgique : http://www.lalibre.be/debats/opinions/questions-autour-de-la-carte-d-identite-d-un-terroriste-54b55f5735703897f82fc246 ; mais aussi Manlio Dinucci, dans le quotidien italien Il Manifesto, http://ilmanifesto.info/la-firma-dei-killer-noti-alla-polizia-e-ai-ser...
[10Voir l’inénarrable hebdomadaire belge Le Vif-L’Express, du 16 au 22 janvier 2015, p. 19.
[11Selon l’expression de J.-Cl. Paye et T. Umay dans leur ouvrage inédit Au-delà de la propagande, en-deçà du langage.
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