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samedi 24 janvier 2015

Espagne totalitaire? La lettre qui brise le silence (RTBF, A. Glaudot)

En France, les jours futurs de la liberté de la Presse (ou plus exactement des journalistes) apparaissent comme sombres. Internet est plus que jamais surveillé sous de pieux prétextes. Peu de gens réagissent, en fait. Cela peut conduire au pire.

Mais en fait, l'Espagne se dirige à grands pas vers les mêmes dérives, voire pire. Je répercute ici un cri d'alarme  posté sur RTBF......


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Espagne totalitaire? La lettre qui brise le silence

http://www.rtbf.be/info/societe/detail_espagne-totalitaire-la-lettre-qui-brise-le-silence?id=8786648

SOCIETE | vendredi 16 janvier 2015 à 14h26
Le gouvernement de Mario Rajoy avec son nouveau projet législatif de "Sécurité citoyenne", a pour intention d'en finir avec les manifestations et contestations qu'il considère comme dangereuses. Dans une lettre initialement adressée à des journalistes suédois, Astrid Menasanch Tobieson, dramaturge, dénonce les dérives totalitaires de ce gouvernement et appelle les journalistes à briser le silence.

L'Espagne vers une démocratie totalitaire? "Brisons le silence" - CRISTINA QUICLER - BELGAIMAGE

Mots clés


"Bouleversée, je vous écris sous le coup de l’indignation", commence la lettre de la jeune femme.

"Le 19 novembre , le gouvernement espagnol a approuvé un projet de loi dont le but est d’en finir avec les manifestations et les contestations au régime actuel. La méthode est classique : instaurer le silence grâce à la répression."
L'Espagne, un pays qui serait selon elle tombé dans une crise sans précédent. Elle prend pour exemples l'affaiblissement du réseau de protection social, la privatisation des théâtres, les tentatives de privatisation des hôpitaux, les licenciements innombrables, les familles chassées de leur domicile, l'éducation civique suspendue dans les écoles et la réforme du droit à l'avortement. 

Des amendes entre 100 et 600 000 euros

Mais ce qui semble ébranler d'autant plus Astrid Menasanch Tobieson c'est la proposition de loi sur la "Sécurité citoyenne". Une proposition contenant 55 articles punissant les manifestants d'amendes allant de 100 à 600 0000 euros. Ainsi, cette loi sanctionnera toutes manifestations non-déclarées en rue et sur les réseaux sociaux: "se rassembler en tant que groupe sur Internet, autour d’une opinion, sera sanctionné de 30 000 euros."

Ce n'est pas tout, déshonorer le drapeau espagnol, utiliser des pancartes critiquant la nation espagnol, réaliser un dessin satirique prenant pour sujet un politique, filmer ou photographier un policier en service, sera  formellement interdit et accompagné d'une amende de 30 000 euros. Et la liste n'est pas exhaustive.

"Cette loi néofasciste qui va être votée n’est pas sans lien avec la montée des fascismes en Europe. Cela nous concerne tous."

Elle termine en s'adressant à tous les journalistes: Je vous demande sincèrement de briser le silence vis-à-vis du régime qui est en train de s’imposer en Espagne.Je vous demande de commencer à informer. Je vous demande de soutenir la liberté d’expression avec vos articles et vos apports au débat, je vous demande d’y apporter des analyses rigoureuses et profondes."

A. Glaudot

lundi 16 juin 2014

Quand la politique utilise les pieds pour battre les humains

 Charles de Gaulle, un soir d'élections, avait donné son idée de ce que des détracteurs lui présentaient comme un continent à unir : 
"Il ne suffit pas de répéter : l'Europe ! l'Europe ! en sautant comme un cabri"

Pourquoi unir ? Pour en faire quoi ensuite ? Au bénéfice de qui ? Si c'est pour que les mieux nantis, et pas forcément de cette contrée-là, engrangent encore plus sur le dos de la grande majorité, le jeu n'en vaut assurément pas la chandelle : n'est-ce pas pourtant ce que des rapaces ont entrepris de mettre en place il y a 70 ans ? Circonvenant politiciens, plumes de presse malléables, supplétifs d'instituts de sondages ou d'académies diverses, ils ont planté leurs jalons, et sont bien près d'y parvenir en apothéose.


"L'Europe" a trop tendance à être considérée, propagande ou pas, comme cet informe conglomérat de peuples historiquement différents, souvent pour des raisons géographiques, aux habitations situées grosso modo dans la partie nord-ouest du continent asiatique : ils auraient pour dénominateurs communs d'avoir (avec beaucoup de nuances) des peaux plus claires que la moyenne des autres ; leurs langages, terriblement différents, auraient en général une base indo-européenne commune ; il y aurait en général des analogies entre les convictions de certains d'entre eux, au niveau philosophique et "religieux" ; la plupart sont maintenant sédentarisés. C'est à peu près tout..

Pas de quoi considérer cela comme des "bases communes" qui auraient une originalité suffisante, en vue de vrais rapprochements. Il y a seulement une volonté politique professée par quelques dirigeants plus ou moins autoproclamés ou cooptés, à leur usage, ou à celui de leurs amis tout aussi peu choisis et acceptés par l'immense majorité des habitants. Disons-le crûment : du foutage de gueule.

Va-t-on longtemps encore tolérer que ces marionnettes téléguidées par des "actionnaires" ou "spéculateurs" anonymes et apatrides ruinent  la vie de millions, de milliards de gens anesthésiés par "les Jeux" diffusés par l'étrange lucarne ? Taynis, fout, scieclysme, mariages princiers, naissances de la même soupe, déplacements d'hommes en blanc ou en jaune, occultent les grands désespoirs et cachent les vraies causes à défendre.

Au secours ! L'humain veut-il encore vivre ? Veut-il n'être qu'humblement et avec gratitude à sa place (minuscule) dans l'Univers ?  Camarades, compagnons, frères, le jour se lève, levons-nous aussi, bon sang !

jeudi 29 mai 2014

Des élections ? Quelles élections ?

Plus que jamais,  les partis traditionnels, tous, absolument tous, sont confrontés à une obsolescence de leurs statuts. Même parmi les formations les plus "révolutionnaires", la flamme pâlit et sent le vieux suif ranci. A plus forte raison chez les Grands Partis de Gouvernement, on sent résolument la fin de règne vermoulue, chancelante, soutenue par des beaux parleurs chez qui la langue de bois est la seule partie encore dure - l'oreille, aussi, c'est vrai, qui refuse d'entendre les récriminations, voire les insultes indignées du peuple. Décidément, le salut est ailleurs.


Plus que jamais, je pense être sur la bonne pente, même si je me sens un peu seul parfois. 

Avec méthode, j'ai participé à la campagne pour le boycott à ces élections.

- élections sans enjeu, pour un parlement inutile de l'aveu même de Van Rompuy quelques jours avant le scrutin. Et comme je le soulignais dans un billet, même si le représentant du peuple à Strasbourg se donne l'illusion d'avoir une tribune, qui l'écoute quand les rares députés présents sont penchés sur leur tablette ou accrochés à leur téléphone ?

- élections-caution à un Pouvoir qui a écarté d'un revers de main le NON des rares Européens à qui on a donné l'occasion de voter (vraiment pas beaucoup). Je ne parle pas des Luxembourgeois, cas à part s'il en est, tant ils profitent du système... Il fallait bien que les urnes boudées traduisent l'exaspération et le mépris de tous nos amis européens, car l'abstention fut large partout, même si les médias évitent d'en faire l'apologie.

Je regrette seulement que cette abstention-sanction n'ait pas été plus large encore. Mais pour faire quoi, à la place ? Quelques voix se lèvent pourtant, pour suggérer autre chose. Des personnes relativement connues comme Pierre Rabhi. Des amis du Net, comme Caleb Irri. Moi-même, je m'étais fendu de quelques propositions, qui ne sont que cela bien entendu.

Des alternatives vraiment différentes existent donc. Il sera difficile d'en diffuser la teneur, tant lémédia sont verrouillés (surtout en France) par nos opposants les Grands Capitalistes. En tout cas, quand je vois ces mêmes médias qualifier le FdG de "gauche radicale", j'ai un sourire un peu crispé. Il va falloir trouver mieux, aller plus loin, et convaincre nos compatriotes de nous suivre, ou plutôt de nous accompagner : c'est tous ensemble, sans se prendre pour des élites, qu'il va falloir œuvrer malgré les Forces de l'Argent. Quitte à utiliser leur goût du profit pour les détruire, comme un spécialiste d'arts martiaux sait utiliser la force de son adversaire.

mardi 14 janvier 2014

antisémitisme

J’ai noté que ceux qui manient le mot antisémitisme sont ceux qui ont quelque chose à cacher, et dont c’est une arme pour couper court à toute discussion. Parmi ces gens-là, on notera des journaleux qui ont appris le mot, et le ressortent à toutes les casseroles sans bien savoir à quoi cela correspond réellement. Et puis des philosophes (du moins il paraît que c’en est) qui semblent être les maîtres à penser des susnommés journaleux. Enfin s’essaieront à ce terme des politiciens. Possédant un passeport français, ils agissent complètement et exclusivement comme si leur passeport comportait un autre drapeau. De ces trois catégories, avec plus ou moins de force, tombent les anathèmes sur ceux qui ont l’audace de critiquer la politique d’un seul pays. Ou plus précisément d’un seul gouvernement. Un gouvernement si à l’extrême droite dans sa rectitude cruelle, que ceux en France qui sont considérés comme en étant, paraissent bien "petits joueurs". Que certains nostalgiques étatsuniens, ex-fédérés affublés de cagoules blanches pointues, ne sont que ridicules à côté. Ce qui ne les empêche pas éventuellement de soutenir les personnages de ce gouvernement. C’est beau l’élitisme, tout de même ! Au point que l’une des figures les plus "éminentes" vient d’être portée en terre alors que sa responsabilité dans des massacres atroces le porte au plus haut niveau des tortionnaires.

Tout le monde souffre de ces gens-là. Y compris la plupart de ceux au nom desquels ces personnages disent agir. On a même entendu parler de religions ! Il n’en est rien bien entendu. Il suffit de penser aux Éthiopiens qui ont cru trouver une terre promise, et qui l’ont payé fort cher. Donc ce n’est pas la religion.

Est-ce l’origine géographique ? Bien des colons d’origine russe ont "l’imprimatur", s’ils font leur boulot de colons sur des terres envahies. En revanche "les gens d’ici", ceux qui brandissent leurs actes notariés, sont spoliés de leurs terres, de leurs maisons. Ce n’est pas cela non plus.

Sont-ce les rites ? Les habitants du quartier Méa Shéarim, avec leurs chapeaux (je ne les envie pas vu la chaleur), qui sont parmi les plus pointilleux, sont le plus souvent contre cet état de fait et crient à la manipulation. Eux, et leurs homologues de Paris, de New York et d’ailleurs. Ce n’est donc pas cela non plus.

Ne reste qu’un dessein politique, porté depuis cent cinquante ans environ par des politicards comme Lord Balfour, et d’autres plus hauts personnages encore. Ni juifs au niveau religieux, ni habitants du proche-orient, ce sont eux qui ont inventé le mot honni, à servir chaud à quiconque se met en travers de leurs projets. C’est donc un anathème vide de sens, mais pas vide de conséquences.

Que peut-on dire alors ? Pour moi, athée, je me contenterai de dire à tous mes frères humains "Paix à vous, vous qui professez des idées liées à la divinité, quel que soit le nom que vous lui donnez, ou qui comme moi n’ont pas ce souci". Je leur dirai "Paix à vous, quel que soit le pays où vous vivez, par hasard, ou non, paix à vous, et que personne pour des raisons fumeuses ne vienne vous arracher à vos maisons, vous molester, vous tuer". Je leur dirai "Paix à vous, quelles que soient vos opinions politiques, philosophiques ou autres, aussi longtemps que vous les vivrez sans avoir la prétention de les imposer aux autres humains". En revanche, toute personne qui, se croyant supérieure à d’autres, se livrera à des exactions au nom de mots plus ou moins vides de sens sur les autres humains, devra être châtiée selon les termes de la loi, la même pour tous. Le mot antisémitisme, je viens de le démontrer, est l’un de ces mots vides de sens que certains assènent avec violence, à tort et à travers, à tous ceux qui se dressent sur leur chemin. A la Justice de faire son devoir, dans la plus grande impartialité et la plus grande sérénité.

lundi 4 novembre 2013

"Quiconque dit la vérité ne commet pas de crime" (E. Snowden)

Cette phrase, Edward Snowden l'a prononcée hier dimanche dans un texte publié par le Spiegel. La veille il avait rencontré le député allemand Hans-Christian Stroebele. Le monde politique allemand est très remonté contre Washington, et contre la NSA qui a pendant trois ans au moins écouté et piraté les moyens de communications de Berlin.

Berlin fut longtemps un élève appliqué des bonnes relations Europe-États-Unis. Il semble bien que cette sorte d'amitié soit désormais du passé. Comme la Grande-Bretagne de David Cameron semble prendre légèrement ses distances avec son grand frère, sous la pression du Parlement, c'est donc à notre pays qu'échoit désormais le rôle de caniche, voire de basset. Les citoyens de notre pays sont eux aussi copieusement écoutés par les grandes oreilles de Fort Meade, mais les protestations "du plus haut niveau" n'ont été que de pure forme. Qui ne dit mot consent, c'est bien connu quoique pas toujours exact.

En tout cas, si la citation de Snowden se justifie parfaitement, son opposé est tout aussi exact. Celer sciemment la vérité, plus que cela, la détourner, la cacher sous des contre-vérités, est bien un crime. La plupart des politiciens ne s'en privent pourtant pas, c'est une sorte de sport entre eux, à qui sortira la plus grosse craque, le plus gros mensonge, selon l'adage de Goebbels "Plus c'est gros, plus çà passe".

La politique devrait être un métier de seigneurs, irréprochables, et capables en cas de manquement à leur honneur de se faire hara kiri (même si c'est virtuel comme une simple retraite définitive). Rares sont ceux qui se sont pliés à cette sorte d'exigence. De plus, si l'un d'eux est pris la main dans la confiture, les protestations pour le défendre montent jusqu'au ciel : façon de se protéger mutuellement.

Entrer en politique, en France comme à l'étranger, mais singulièrement dans notre pays, c'est donc pénétrer dans une confrérie où le meilleur a bien du mal à ne pas se salir. Comment sortir de ce système qui s'auto-perpétue ? Seul un bouleversement politique où le délégué ne serait plus que porteur d'un mandat strict, sans avantages particuliers, pourrait casser la machine, et du même coup rendre pleinement à ces délégués la dignité à laquelle normalement ils devraient avoir droit.

Cela signifierait aussi que la protestation française ne serait pas seulement des mots arrachés "pour faire bien", mais un véritable coup de poing sur la table assorti de sanctions, car la dignité de président de la république est la conséquence de la dignité de chaque citoyen français.

Comme ce n'est pas ainsi que les circonstances se sont déroulées, "l'Amérique", comme aime à s'appeler l'amas disparate de territoires entre le Rio Grande et les Grands Lacs, a gravement insulté, bafoué l'honneur de chaque citoyen français, et violé son intimité. Honte à cet agglomérat qui se prend pour "le Peuple Élu" et à son gouvernement, mais aussi honte à ceux que nous citoyens avons placés pour nous gouverner et nous représenter sur la scène internationale. La faute est partagée.

Pour ce manque grave à ses devoirs, mais aussi pour bien d'autres actions qui ont émaillé à toute allure le début de son mandat, l'hôte de l'Élysée est invité expressément à démissionner, et à se retirer définitivement de la vie politique. Quelques-uns l'ont fait, pourquoi pas lui ?

lundi 29 juillet 2013

La parole d'un candidat...

Vu parmi les dépêches ce matin celle-ci provenant de l'AFP (extraits)

Rennes (AFP) - La cour d'appel de Rennes a rejeté le recours déposé par une famille tchetchène placée en centre de rétention (CRA) avec deux jeunes enfants, a-t-on appris dimanche auprès de RESF (Réseau éducation sans frontières).

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La France a été condamnée, début 2012, par la Cour européenne des droits de l'Homme pour placer des enfants en centre de rétention.
RESF vient d'adresser à ce sujet une lettre au président François Hollande dans laquelle l'association considère que ces deux enfants "sont les emblèmes d'une politique hypocrite et inhumaine".
RESF cite en particulier un courrier du candidat Hollande, en date du 20 février 2012, dans lequel ce dernier lui assurait: "Je serai (...) particulièrement attentif au sort des enfants. Sur ce point, je prends un engagement: celui de refuser la rétention des enfants (...) L'intérêt supérieur de l'enfant doit primer". "Il a manqué à sa parole", a commenté RESF.





Ce n'est pas la première fois que des associations et des ONG regrettent à propos de François Hollande, désormais président de la république, qu'il ne tienne pas les promesses explicites faites au moment où il était encore candidat. Cela ne rend pas facile la confiance qui est la base du consensus social dans un pays, si les attentes mises en quelqu'un se révèlent vaines, voire  gravement bafouées la plupart du temps.

On notera qu'à part de minuscules progrès dans le sociétal, c'est à peu près dans tous les domaines qu'on a constaté ce genre de phénomène : il suffit de repenser au MES qui devait "être renégocié" alors qu'il n'en fut rien. Il suffit de repenser à ce que l'état se prépare à faire dans deux jours : mettre à la disposition des banques l'argent récolté en vue de la construction de HLM, via les livrets A.   Pour mémoire, ces HLM, il en manque cruellement, précisément.

Quant aux prêts que ces banques sont censées accorder à des entreprises, on voit bien depuis longtemps à quoi elles destinent ces fonds : sûrement pas pour aider le tissu des PME à sortir la tête de l'eau.  En revanche, les "placements productifs" dans les paradis fiscaux fleurissent. C'est cela qu'il faut renverser. Mais sans volonté politique, tout continuera comme avant.

jeudi 11 juillet 2013

Destin d’un whistleblower (La Grand Soir, Philippe Grasset)



Un nouveau billet sur Le Grand Soir. C’est très finement analysé. En fait, face à Snowden, £€ $¥$T€M€ est démuni, désarmé. Il doit d’autant plus paniquer qu’il ne comprend pas, il ne peut viscéralement pas comprendre ces motivations, aux antipodes de "ses valeurs" liées au PROFIT et à rien d’autre. Et plus il fera montre d’intransigeance, de brutalité, de cruauté, plus d’autres Snowden pourraient bien se lever pour dénoncer l’intolérable : des militants, de simples militants de la valeur humaine face à une machine obtuse et perverse.

Se pourrait-il que l’Empire soit à deux doigts de s’écrouler, comme était tombée l’URSS en peu de jours ? L’argile dont sont façonnés ses pieds serait-elle en train de ramollir, dans le bain de sang et de larmes qu’il occasionne ?

Washingto delenda est




Destin d’un whistleblower

Il apparaît de plus en plus évident que Edward Snowden n’a guère de chance de trouver un pays qui voudra lui accorder l’asile politique, ce qui est une démonstration de ce que nous nommons “l’empire de la terreur”. (Ce qui est désigné en général comme la crainte de tous les pays concernés de compromettre leurs relations avec les USA [voir WSWS.org du 3 juillet 2013] ; mais, à notre sens, il s’agit d’une crainte beaucoup plus large et diffuse des dirigeants-Système et même de ceux qui en dépendent moins face à une exigence d’une structure essentielle du Système.) Snowden fait de plus en plus figure d’isolé face au Système, voire de martyre si l’on veut un terme plus tragique (on reviendra sur ce point). Il est à noter que son père, qui avait d’abord pris une position assez réservée face à son action, jugeant qu’il était manipulé par Assange et Wikileaks et lui recommandant de cesser ses fuites, de rentrer aux USA et d’affronter la justice, a évolué et le considère désormais comme un héros, dans sa dernière lettre rendue publique par son avocat. Lon Snowden compare son fils au héros de la Révolution américaine, le désignant comme un “Paul Revere moderne”. (Sur Yahoo.com, le 2 juillet 2013.)

« Alors que les chances d’obtenir une réponse favorable à sa demande d’asile politique vont en s’amenuisant, Snowden a reçu aujourd’hui une lettre de son père dans laquelle ce dernier qualifie son fils de "Paul Revere moderne" qui a aidé à "réveiller" la capacité "profondément endormie" du Congrès de contrôler les services secrets étasuniens. Dans cette lettre rédigée par l’avocat Bruce Fein "avec la collaboration de" Lonnie Snowden, il est écrit que, en révélant au grand jour les programmes intérieurs et internationaux d’espionnage de l’Agence Nationale de Sécurité, Snowden junior a "obligé le pays à se pencher sur la question de savoir si oui ou non le peuple américain était d’accord avec le fait d’être espionné par le gouvernement..." "Tu es un Paul Revere contemporain qui oblige le peuple américain à prendre conscience du danger croissant de la tyrannie et de la concentration des pouvoirs dans une seule branche du gouvernement," lit-on dans la lettre.

 »La lettre mentionne aussi les paroles de James Clapper, le directeur de la NSA, niant, devant une commission du Sénat, que la NSA ait collecté volontairement ce que le Sénateur Ron Wyden appelle "toutes sortes d’informations sur des millions ou des centaines de millions d’Etasuniens" -une dénégation apparemment contredite par les rapports basés sur les informations divulguées par Snowden. La lettre pose la question de savoir si c’est Clapper ou Snowden qui est le "plus grand patriote".

 »Cette lettre dans laquelle Snowden senior demande à son fils de 30 ans "d’échanger régulièrement avec nous les idées et les pensées... qui pourraient contribuer à corriger ou améliorer la culture politique catastrophique des Etats-Unis," tranche avec les demandes précédentes qu’il a faites à son fils d’arrêter de divulguer des informations et de rentrer à la maison. »

Le cas Snowden prend une dimension humaine qui mérite qu’on s’y attache, notamment en fonction de son refus de l’asile politique en Russie à condition de cesser ses attaques contre les USA, c’est-à-dire la diffusion des documents de la NSA. Il est quasiment acquis que Snowden n’a plus grand chose à diffuser, sinon rien du tout, puisqu’il a distribué tous les documents qu’ils possèdent à divers journaux et personnes. Glenn Greenwald l’a encore confirmé le 2 juillet 2013, sur Politico.com, parlant en ces termes des intentions des autorités US : « A ce stade Edward Snowden ne les inquiète plus ; il ne peut pas leur faire plus de tort qu’il n’en a déjà fait ; ce qu’ils veulent maintenant c’est en faire un exemple si épouvantable que plus personne n’osera faire fuiter des informations de peur de finir comme lui.... »

Illustrant la chose, annonce une prochaine publication de documents qu’il promet explosifs... « "Attendez un peu et vous allez voir," a dit sur “Fox & Friends” Greenwald, le journaliste du Guardian qui a publié les révélations sur l’espionnage de la NSA. Bien que Greenwald ait refusé de dire exactement de quelles nouvelles révélations il s’agissait, il a dit que le monde "serait choqué". "Ce que je veux dire c’est qu’il y a de vastes programmes d’espionnage, à la fois intérieurs et internationaux, que le monde sera choqué de découvrir, et qui sont opérés par la NSA sans qu’elle ait à rendre de compte sur d’éventuelles atteintes à la démocratie et c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de les révéler," a dit Greenwald. »

Cette réalité fait s’interroger sur le refus de Snowden de l’offre conditionnelle d’asile politique de la Russie. Il y a l’argument général de la poursuite de sa mission de diffusion des documents NSA, par exemple comme le signale WSWS.org (dans le texte déjà cité) : « Snowden a repoussé tout de suite "l’offre" de Poutine qui en aurait fait un prisonnier politique de l’oligarchie du Kremlin, et il a retiré sa demande d’asile. Cette décision montre clairement sa détermination de continuer à révéler les opérations illégales du gouvernement étasunien et a, en même temps, mis en relief le caractère frauduleux des accusations d’espionnage portées contre lui. » Cet argument de la poursuite de la diffusion des documents NSA n’a plus guère de sens, comme on l’a vu plus haut. Dès lors, le jugement selon lequel Snowden deviendrait un “prisonnier politique” en Russie n’est pas plus d’une signification convaincante et nous paraît ressortir pour beaucoup de l’hostilité viscérale des trotskistes pour un gouvernement qu’ils considèrent comme successeur lointain de Staline en même temps que complice “capitaliste” des USA (« Mais quels que soient les conflits géopolitiques qui séparent Moscou de Washington, les deux gouvernements représentent les classes dirigeantes capitalistes les plus avides et ils ont la même crainte que leurs crimes d’état ne soient dévoilés à leurs classes laborieuses respectives. »). On peut même avancer que, selon l’évolution de la situation des relations USA-Russie qu’on peut sans grand risque apprécier comme promises à s’aggraver, un Snowden installé en Russie pourrait retrouver un rôle politique public. Cela est d’autant plus à considérer qu’il dispose dans le pays de nombreux alliés, dans des positions d’influence non négligeables, et que la pression sur Poutine pour une politique plus antiaméricaniste est une constante de la situation russe.

Comme le dit Greenwald, le gouvernement US entend faire un exemple pour empêcher que surgissent d’autres whistleblower. Cet avis est généralement confirmé par des voix dissidentes autorisées. Par exemple, Norman Solomon, parlant à Russia Today le 2 juillet 2013 : « Il y a un élément de panique dans la politique étasunienne par rapport à Edward Snowden et ce problème en général, et dans l’effort du géant mondial pour essayer d’écraser toutes les personnes tentées, comme Edward Snowden, d’informer le monde en dévoilant des informations irréfutables de première importance [...] Le gouvernement des Etats-Unis veut à tous prix décourager les employés d’agences comme la NSA de faire fuiter des informations. »

Il faut aussitôt rappeler que Snowden préparait son affaire depuis quatre ans, qu’il a eu sous les yeux les exemples des persécutions contre Assange et contre Bradley Manning, qu’il savait parfaitement le sort qui l’attendait, comme il ne l’a jamais caché. On est alors conduit à observer que l’attitude du gouvernement US (du Système), si même l’entreprise d’élimination de Snowden réussit, n’est pas nécessairement promise à être d’une complète efficacité dissuasive. La psychologie de Snowden, comme en un sens celle de Manning (moins celle d’Assange), n’est pas celle du calcul, de la manœuvre, de la survie politique, etc., mais bien plutôt celle du martyre. La psychologie du martyre est un caractère particulier, très spécifique, qui existe sans aucun doute d’une façon psychologique structurée et n’est certainement pas une simple image symbolique. Dans ce cas, les difficultés jusqu’au danger suprême de l’oppression et du martyre imposées par une entité qu’on identifie au Mal deviennent plus un argument pour agir, une épreuve de la destinée voire de la providence si l’on veut, qu’on envisage et qu’on accepte pour soi-même comme une mesure de sa propre valeur. (Certaines confidences de son avocat montrent que Manning vit son calvaire de cette façon.)

Dans ce cas, la politique US devient complètement improductive parce qu’elle confirme la situation de son producteur (le Système, via les USA), dans le chef d’une entité maléfique, oppressive, contre laquelle Manning et Snowden et tout autre whistleblower de cette trempe se sont révoltés, et donc ajoute une raison supplémentaire de révolte pour une psychologie de martyre comme il semble en exister encore et qui attendrait son tour pour se manifester. (On pourrait même se demander, certes, si la situation actuelle, dans sa monstruosité, n’est pas propice à susciter l’action antiSystème de telles psychologies.) Mais la “politique US”, en fait politique-Système et rien d’autre, n’en a cure parce qu’elle obéit à des principes de force. Le Système n’a aucune idée des formes inattendues ou radicales que peut prendre l’héroïsme, puisqu’il ignore d’ailleurs ce que c’est que l’héroïsme.

Traduction des parties en Anglais : Dominique Muselet
* http://www.dedefensa.org/article-destin_d_un_whistleblower_03_07_2013.html
 
URL de cet article 21293

dimanche 26 mai 2013

Plaidoyer - Pour une monnaie commune sans l’Allemagne (ou avec, mais pas à la francfortoise) (Frédéric Lordon)

Nous avons déjà cité ici Frédéric Lordon. Sa dernière mouture présente un grand intérêt, au point que je ne peux manquer d'en faire état ici : c'est dans les Blogs du Monde Diplomatique qu'il a déposé ce réquisitoire contre l'actuel système européen, bloqué par la volonté à long terme de l'Allemagne (et non d'Angela Merkel seule) dans une gestion mécanique et catastrophique pour tous.

Il s'agit bien entendu là d'un extrait seulement, mais la lecture de ce document est hautement instructive, même si personnellement je nourris des idées légèrement différentes sur le remède à apporter à une situation décidément intenable. Écoutons Monsieur Lordon.

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1]) s’accroche maintenant aux hypothèses les plus ténues pour éviter de sombrer corps et âme dans la honte historique. Une vaillante escouade de « responsables du PS français et du SPD allemand » a, par exemple, enfin cerné l’origine du « mal européen » dont elle redoute, à raison, d’avoir à pâtir : c’est « l’alliance néolibérale et conservatrice majoritaire [2] » — comprendre Angela Merkel et David Cameron. Que David Cameron soit premier ministre d’un Etat qui n’appartient pas à la zone euro sera considéré en première approximation comme un enrôlement admissible puisqu’il s’agit de démontrer que, fût-elle sous la bienveillante tutelle de toutes les DC européennes, la monnaie unique aurait le visage progressiste et riant qui résulterait de l’inversion trait pour trait de sa sale gueule austéritaire présente. Bernard Guetta, intellectuel organique de la DC européenne, ne dit pas autre chose et nous montre même la lumière au bout du tunnel : « L’Union européenne n’est pas génétiquement de droite. Elle est conjoncturellement à droite, ce qui n’est pas du tout la même chose car ce que des élections ont fait, d’autres élections peuvent le défaire. Il faut, autrement dit, que cesse la fausse et mortifère identification de l’Europe à ses politiques du moment [3] ».
Tel le radeau de la Méduse, la Droite Complexée (DC, ex-Parti socialiste [

L’Europe constitutionnellement (ordo)libérale… Retour à la table des matières

On va dessiller Bernard Guetta — et ses amis Complexés avec lui — quitte à ce que la lumière au bout du tunnel finisse par lui apparaître comme les phares du train qui arrive en face. En matière économique, l’Union européenne n’a pas de politique, au sens très précis d’une possibilité discrétionnaire d’initiative.

(suite et fin de cet article très étoffé, dans les Blogs du Diplo)

jeudi 23 mai 2013

Que serait une #gauche efficace ?

Jean Jaurès (1859-31 juillet 1914)
La Gauche, ses perspectives, ses buts, ses coups de cœur,  ses combats. Nous en discutions tout récemment sur différents blogs.  Bien entendu les opinions les plus diverses se dessinaient, les priorités étaient aussi différentes que les interlocuteurs. La vie, quoi. Pas  de rapport avec le monolithisme des grands partis.

Comme c’est difficile ! Par exemple, pour moi Jean-Luc Mélenchon, Martine Billard, sont des personnes que je respecte hautement. Comme des porte-paroles de la Gauche en général. Pas comme des chefs, bien entendu. Sur bien des points, je ne suis pas d’accord avec ce que le FdG propose parce que je trouve ces solutions insuffisantes, pusillanimes, parfois même contreproductives. Sans doute suis-je trop radical, mais on ne se refait pas.

A l’instant, je reprenais le manifeste de GU : du verbiage, mais en fait rien de concret. Du moins dans le sens que je lui donne. Pas de volonté affirmée de sortir de l’U.E., or de l’intérieur on ne pourra rien faire, il ne faut pas s’illusionner. Je pense que c’est le premier acte, urgent, à mettre en œuvre. Le reste en découlera, comme la mise au pas du système bancaire et la renationalisation forcée des forces vives et essentielles, eau, énergie, transports, réseaux de communication, santé…

Quel parti, aujourd’hui, propose ces prémisses sans lesquelles tout est illusoire ? Aucun à mon avis. Il va falloir travailler plus que jamais, pour que se dégagent les vraies priorités, celles qui permettront de débloquer celles qui sont évidentes. Après tout, comment se débarrasser, par exemple, de la Dette, si auparavant on ne se débarrasse pas d'une Union Européenne sous pression des banksters, qui oblige justement à payer cette Dette intégralement, sans réfléchir, bêtement en somme ?

Bien entendu, tout cela ne se fera pas, aussi longtemps que seront au pouvoir les forces néolibérales, quelle que soit l'étiquette qui "gagne" à un moment donné. La culture politique de plus en plus en friche chez nos compatriotes désorganisés et désorientés ne pourra se reconquérir qu'à coups d'explications de la part de nos camarades les mieux armés dans la connaissance de cette culture et en éloquence. Ne nous leurrons pas : le combat sera rude.

lundi 25 février 2013

La Voix de la Russie - L'opération au Mali est en voie d'achèvement (Hollande)


олланд мали олланд мали франция мали

Photo : EPA

Le président français François Hollande a déclaré samedi dernier que les troupes françaises sont entrées dans la phase finale de l'opération au Mali. Selon le président français, l'armée a besoin d'effectuer quelques raids dans les zones de montagne.
Hollande a également remercié les troupes de Tchad de répression de la résistance des militants islamistes. Deux soldats de l'armée du Tchad ont été tués vendredi dernier, les militants ont perdu 65 personnes. Environ 2000 soldats tchadiens dans les forces de l'Union africaine ont participé aux affrontements militaires au Mali.



Et maintenant ? Bien entendu, rien n'est résolu, rien n'est joué, la partie de cache-cache continuera, comme elle l'a fait en Afghanistan avec le bonheur que l'on sait.

désert dans le Mali
Avantage : au Mali, dans cette région où les limites sont le ciel et le sable, on ne sait rien de ce qui s'est passé, de ce qui se passe, de ce qui se passera. Si un journaliste indépendant s'était aventuré à enquêter seul, sur place, avec de vrais faits observés par lui-même, "une balle perdue" particulièrement précise aurait probablement mis fin à ses investigations.

C'est ce qui était arrivé à un homme, devenu un ami du copain qui tchattait avec lui une ou deux heures par jour dans des conditions précaires (en anglais) et que nous avions aidé à "couvrir" avec de faibles moyens le commencement de "l'insurrection" en Cyrénaïque, en février-mars 2011. Il était inquiet, plus pour son pays que pour lui-même, et il avait raison. Le 19 mars un sniper l'a abattu d'une balle en pleine tête ("balle perdue ?). Et aujourd'hui on sait le désastre qu'est devenue la Libye. Pauvre Mo (Mohammed Nabbous), tu ne verras pas ce désastre, mais ton enfant qui est né depuis, si.

Au Mali, ce sera à coup sûr le même désastre, sous d'autres formes. Comme il n'y aura sans doute pas d'autres Mo pour le conter, nous en France n'en saurons rien. N'y a-t-il pas là un abus ? D'autant que le gouvernement n'a pas démenti avoir utilisé des munitions à l'uranium appauvri, dont on connaît les dangers à long terme (voir à Falloudjah par exemple, ou à Gaza).

Quand la politique "couvre" de telles horreurs, avec un couvercle bien hermétique, ne doit-on pas se poser des questions sur ceux qui la pratiquent ainsi avec aplomb ? Le site Reporterre n'hésite pas à employer les termes "crime contre l'Humanité". Appliqués à notre pays, cela ne rend pas fier.

Citoyens, ne sommes-nous pas là au bord du gouffre ? Au nom du profit pour quelques-uns, et d'arguments "énergétiques" liés à un choix de production électro-nucléaire dont même le Japon commence à reconnaître les limites, des "responsables" engagent notre avenir dans un sens de plus en plus nauséabond, et ce quelle que soit leur "étiquette" politique. Ne serait-il pas temps de leur enjoindre, soit de se soumettre vraiment à une nouvelle donne, soit à se démettre au bénéfice d'un véritable autre choix ?

jeudi 21 février 2013

De Sydne93, #Hollande: le président qui réhabilite #Sarkozy

L'ami Sydne93 nous gratifie d'un magnifique billet. Le voici.



#Hollande: le président qui réhabilite #Sarkozy.

20 Fev
Depuis peu, il n’est pas un média, pas un journaliste, pas un éditorialiste qui ne relaient pas cette nouvelle insensée: Sarkozy reviendrait en 2017. Les fidèles parmi les fidèles du président perdant n’avaient jamais cessé de plaider sa cause. Mais ils étaient trop peu, la mayonnaise ne prenait pas. C’était juste impossible. Car jamais un président n’avait à ce point perdu une élection sur la seule dynamique du rejet. Alors pourquoi, depuis ce début d’année 2013, le retour d’un Sarkozy au sommet de l’Elysée devient-il à ce point crédible? La réponse à cette question n’est pas à chercher du côté de son propre parti. Fillon, Copé, Raffarin et quelques autres n’en veulent surtout pas et ne font rien pour promouvoir le retour de Nicolas. Mais alors, où peut-on, où doit-on chercher pour obtenir la réponse à cette énigme? Tout simplement du côté du locataire actuel du palais.

Dès l’été, la politique sécuritaire et xénophobe en matière d’immigration de Nicolas Sarkozy avait été validée par le ministre de l’intérieur de François Hollande. Les Roms, maltraités et pourchassés par l’ancien chef de l’état, au point de voir la France condamnée par l’Union Européenne en raison de circulaires et de pratiques incompatibles avec les droits de l’homme, ont été maltraités et pourchassés de la même manière, absolument la même. Pourtant, que n’avait-il pas protesté le parti socialiste lorsqu’il ne détenait que les pouvoirs locaux et pas encore les pouvoirs nationaux. Mais le ministre de l’intérieur ne s’est pas contenté de cibler les Roms. Il a établit des quotas de reconduites à la frontière, à l’unité près, identiques à ceux que ses prédécesseurs avaient édicté. Et fin 2012 le bilan chiffré est tombé: Valls a fait mieux que Guéant avec plus de 32 000 expulsions. Sur ce thème privilégié de la droite la plus réactionnaire le changement n’a pas eu lieu, la continuité a œuvré.

Toujours durant l’été, puis durant tout l’automne, la politique des privilèges accordés au Medef s’est intensifiée. Tout a commencé par le défilé en grande pompe du gouvernement de Jean-Marc Ayrault aux universités d’été de l’organisation patronale. Et pour leur dire quoi aux patrons? On vous a compris. Alors, les exonérations de cotisations, les allègements fiscaux se sont accumulés. Avec pour point d’orgue cette incroyable TVA anti sociale et ce non moins incroyable crédit d’impôt de 20 milliards accordés à toutes les entreprises de France, y compris celles du CAC 40. L’instauration d’une TVA anti sociale avait été le dernier acte économique de Nicolas Sarkozy. Sur ce thème privilégié de la droite la plus réactionnaire le changement n’a pas eu lieu, la continuité a oeuvré.

A la fin de l’automne, les députés socialistes ont voté avec les députés de l’UMP le TSCG, puis la loi organique instaurant la règle d’or. Dès lors, François Hollande est parti à la chasse “aux dépenses inutiles”, le leitmotiv récurrent d’un Nicolas Sarkozy enragé contre les services publics. Les collectivités locales dépensent trop, donc on leur sucre 3 milliards. Les chômeurs sont trop indemnisés, alors le président socialiste de la cours des comptes préconise une baisse des allocations. Ce même président de la cours des comptes, un certain Migaud nommé par Sarko, qui tel un fayot un peu nigaud plaide maintenant pour la taxation des allocations familiales dans une période où les familles n’ont jamais été autant surendettées. Sur ce thème privilégié de la droite la plus réactionnaire d’un état qui vit au dessus de ses moyens le changement n’a pas eu lieu, la continuité oeuvre encore.

Au début de 2013, plutôt que de venir en soutien aux salariés licenciés en masse, le ministre du travail annonce que son gouvernement adoptera à la lettre l’accord Medef de précarisation du salariat signé le 11 janvier. Le 31 décembre 2011, rappelez-vous, Nicolas Sarkozy promettait la fin du code du travail, ce petit livre rouge qui entrave la liberté des patrons selon les mots de Laurence Parisot. Les salariés protestent, ripostent, manifestent, font grève. Manuel Valls leur envoie les gendarmes mobiles, les matraques et les gaz. Parce qu’un salarié qui manifeste, parce qu’un salarié syndiqué, c’est un salarié qui casse l’outil de travail. Alors que les patrons, eux, font ce qu’ils peuvent dans cette période difficile…Sur ce thème privilégié d’une droite réactionnaire qui raille le syndicalisme ouvrier le changement n’a pas eu lieu, la continuité fait rage.

La société et ses pratiques politiques allaient changer. Le parlement ne serait plus insulté en permanence par un hyper président qui le musèlerait. Il n’est pourtant pas un jour où les quelques députés socialistes qui voudraient voter en leur âme et conscience contre un projet qui va à l’encontre des intérêts populaires ne soient rappeler à l’ordre. Hier, Sarkozy était accusé d’instrumentaliser la guerre pour regonfler son maigre 37% d’adhésion à sa politique, aujourd’hui Hollande n’arrive pas non plus à regonfler son maigre 37% à lui. La chasse aux cumulards serait menée. La chasse aux cumulards est reportée. Le droit de vote aux élections locales des étrangers non communautaires deviendrait réalité, cela restera une chimère pour tenter de mobiliser les troupes socialistes qui ne savent plus où elles habitent depuis le 6 mai 2012.

Même sur les questions sociétales, le changement n’a pas eu lieu, la continuité continue encore et encore…Heureusement pour ces troupes socialistes, le mariage pour tous leur permettra de tenir encore quelques semaines, peut-être même quelques mois. Pourtant, elles ont senti le vent glaciale du renoncement ces troupes socialistes lorsque le président Hollande avait évoqué un droit de retrait possible pour les maires récalcitrants.

La politique de Sarkozy ne marchait pas, donc celle de Hollande ne marche pas. Les plans sociaux se multiplient, le chômage explose, la croissance bien qu’implorée boude une Europe plus austère que jamais. Sauf qu’avec Sarkozy il n’y avait pas tromperie sur la marchandise. L’homme se revendiquait de droite, ultra libérale, pour les puissances d’argent et le grand patronat. Il n’hésitait pas à insulter d’un “cass toi pauv’con” des ouvriers en colères, leur dépêcher des CSR. Et il savait instrumentaliser les peurs, les utiliser pour apparaître comme un rempart. Alors faites ce petit pas de côté et regardez comme nous le faisons A gauche pour de vrai! ce début de quinquennat de François Hollande. Vous découvrirez alors à quel point l’actuel président réhabilite les errements de l’ancien président. Et sans aucun doute favorise-t-il, tout comme son prédécesseur, la banalisation du brun le plus agressif

Sydne93

dimanche 17 février 2013

Israël assure ne pas emprisonner des suspects dans le secret (AFP)

 AFP le 16-02-2013 à 21h21

JERUSALEM (AFP) - Un vice-Premier ministre israélien a assuré samedi que l'Etat hébreu n'emprisonnait pas des suspects dans le secret, dans un premier commentaire officiel sur la mort d'un Israélo-Australien incarcéré en Israël.
"Nous ne sommes pas un pays qui agit dans la pénombre", a assuré Moshé Yaalon, vice-Premier ministre, à la télévision samedi soir.

La dépêche complète est visible ici.


Les accusations ne manquent pourtant pas. Un exemple au hasard, très récent.  Sans compter la bande de Gaza, prison à ciel "ouvert" d'où ne peuvent s'échapper que les oiseaux. Pourquoi faut-il toujours ce double langage ?

Il ne s'agit aucunement de fustiger ici, comme des manipulateurs voudraient le faire admettre, une religion, ou ceux qui la pratiquent, ou ceux qui ont eu des ascendants la pratiquant. Il s'agit, alors que la propagande de nos médias fait tout pour le cacher pour des raisons probablement politico-financières, de justement dénoncer des pratiques politiques perpétrées par quelques hommes, et qui attireraient l'opprobre sur tous leurs concitoyens par amalgame toujours manipulateur. Il s'agit de ministres, de militaires,  qui s'efforcent de cristalliser parmi des personnes de bonne volonté un esprit paranoïaque, revanchard, cruel que ces personnes n'avaient pas. Beaucoup de pays, dont le nôtre, ont cette oligarchie malfaisante qui les guide : c'est particulièrement patent ici.

Oui, quoiqu'en dise ce vice-premier ministre, le gouvernement qui étend sa domination entre la Méditerranée et le Jourdain cultive le secret : de temps en temps le coin du voile est brièvement soulevé, mais le reste du temps, on ne sait rien. Plus grave encore, des gouvernements autres confortent cette clique dans son déni et son obstination, pour des motivations dont il semble qu'elles reviennent encore et toujours à des préoccupations financières camouflées sous des "cris du cœur" nationalistes.

jeudi 10 janvier 2013

C’est le grand jour : Georges Abdallah libre ! (Assawra)



C’est le grand jour : Georges Abdallah libre !

jeudi 10 janvier 2013, par La Rédaction d'Assawra
Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré depuis 28 ans en France pour complicité d’assassinat de deux diplomates en 1982, pourra sortir de prison en libération conditionnelle à condition d’être expulsé du territoire français, a indiqué jeudi une source proche du dossier.

La chambre d’application des peines de Paris, qui examinait l’affaire en appel, a accédé à la huitième demande de libération de l’ancien chef des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises), 61 ans, en la conditionnant à un arrêté d’expulsion du territoire.

Le ministère de l’Intérieur doit impérativement prendre cet arrêté d’ici au 14 janvier. Sans ce préalable, Georges Ibrahim Abdallah, condamné à perpétuité en 1987, ne pourra quitter la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) où il est détenu.

Les juges d’appel ont confirmé la décision rendue le 21 novembre par le tribunal d’application des peines de Paris, qui avait déjà répondu positivement à la demande de libération de Georges Ibrahim Abdallah en la conditionnant à son expulsion.

Mais le jugement avait été suspendu en raison de l’appel du parquet, opposé à cette remise en liberté.

Engagé auprès du mouvement palestinien FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), il avait été arrêté le 24 octobre 1984 et condamné à perpétuité en 1987 pour complicité dans les assassinats en 1982 à Paris de deux diplomates, l’Américain Charles Robert Ray et l’Israélien Yacov Barsimantov.

Le parquet de Paris avait estimé en première instance que "le projet incertain que présente M. Abdallah ne permet de garantir tout risque de récidive" et de reprise d’un combat révolutionnaire au Liban, soulignant qu’il n’a jamais commencé à indemniser les parties civiles et continue de revendiquer ses actes.

Son avocat Jacques Vergès avait fait valoir qu’il était un détenu modèle et qu’il souhaitait rentrer au Liban pour reprendre son métier d’instituteur.

Libérable depuis 1999, Georges Ibrahim Abdallah avait déjà obtenu une libération conditionnelle en 2003, mais celle-ci avait finalement été refusée par la juridiction d’appel en janvier 2004.

(10 janvier 2013 - Avec les agences de presse)



Seul commentaire : cette incarcération étant politique sans l'ombre d'un doute, il sera nécessaire d'expulser les membres anciens des différents gouvernements  français au pouvoir depuis le début de son incarcération.  Aux États-Unis ou en Israël, les pays qui ont très vraisemblablement fait pression depuis le début dans ce sens. Et avec confiscation des passeports bien entendu.

lundi 7 janvier 2013

"Mes" blogueuses....

Olympe de Gouges
RosaElle m'a suggéré de concocter un billet sur ce que je sais des femmes blogueuses. Exercice difficile, quand nécessairement le blogueur ne connaît qu'une infime minorité de ses congénères, et le sexe n'entre bien sûr pas en ligne de compte. La chose se corse, quand par goût vous ne fréquentez que les blogs politiques, de gauche, et que la politique qui vous "branche" le plus est sur l'international. C'est dire combien nécessairement le panel se réduit. Ce billet est d'abord paru chez elle, en réponse à sa sollicitation.
Le titre "Mes blogueuses" est bien entendu un exercice d'autodérision : quel goujat oserait s'approprier tant de talents ?

Comme notre "spartakiste", et depuis de nombreuses années, je connais CC. Enfin, quand je dis que je la connais, c'est son blog dont depuis cinq ans au moins sans doute j'ai le marque-page. C'est enlevé, primesautier, éclectique, jamais vulgaire, frais comme une coupe de Crémant (eh, j'habite près de la Loire, tout de même). Quant à la personne, je n'en connais que ces deux initiales, qui peuvent dire tout et... rien, dans la mesure où elles peuvent n'avoir aucun rapport avec son véritable nom.

Je me suis essayé aussi, maladroitement sans doute, à intervenir de temps en temps sur le Plafond de Verre (ou dessous?). Olympe, elle aussi, je n'en connais que ce pseudo, probablement emprunté à l'illustre dame qui paya ses engagements de sa tête dans la difficile période révolutionnaire. Le féminisme est un engagement, incontestablement. Paradoxalement, il irait presque à l'encontre de mes idées, qui tendraient à refuser de différencier les personnes pour leur sexe apparent alors que celui-ci n'est qu'un aspect d'une personnalité complexe, où le physique cache les disparités sises "dans la tête". Mon credo, "tous égaux, tous différents" est là pour en témoigner. Sans doute mécontenterai-je plein de personnes, hommes ou femmes, en affirmant de telles sornettes. D'un autre côté, qui connaît mon parcours comprendra : avec une épouse souffrante, en grande partie j'ai pendant vingt ans ou plus "tenu la maison", élevé les enfants, etc... et connu pleinement l'état auquel bien des femmes sont réduites : celui de servantes.

Le Monolecte ? Notre amie du Gers est souvent à l'honneur sur mon écran. Son style magnifique, ses sujets étonnamment variés la rendent incontournable. C'est au point qu'il y a bientôt trois ans elle a reçu un prix européen bien mérité, en tant que blogueuse francophone. J'ai même acquis le recueil de ses premiers billets, un régal. Même les commentaire, par leur vivacité et leur richesse, valent le détour. Encore bravo, Agnès ! Une vraie femme, de cœur, engagée, sincère et enthousiasmante.

Pensée Libre, c'est un vrai blog politique, même si parfois, pour rafraîchir l'atmosphère, Annie ose la digression très pédagogue sur son jardin et ses fleurs, sujets sur lesquels je suis parfaitement ignare. Femme peu épargnée par la vie, mais ne se plaignant jamais, elle en a au contraire acquis une force qui se ressent dans ses billets bien documentés, dans les recherches qu'elle s'impose pour maîtriser ses sujets. De longues conversations au téléphone m'ont permis de mieux la cerner que ne le permettrait le contenu de ses articles, où sa personnalité s'efface derrière l'argumentation. Détail important : chez elle certains thèmes abordés ne se retrouvent nulle part ailleurs. C'est une mine !

Cap 2012 a pris pour option de rechercher des documents surprenants en politique, et en particulier à l'international. Cela en résulte un blog très varié, tout en restant très politique, et très à gauche. C'est presque ma bible journalière, tant l'abondance de ses références étonne. Ce qui ne gâche rien, Jocelyne est très sympathique, et à l'occasion d'un voyage dans le coin j'ai pu aller la saluer autour d'un très bon repas auquel Jef était convié.

Il ne faudrait pas oublier Les États d'Anne, petit bijou d'outre-Quiévrain dont la tenancière soigne l'élégance et l'éclectisme, sans affectation mais avec beaucoup de conviction.

Bien entendu, il ne saurait être question d'oublier Corinne, et d'omettre que Les Petits Pois Sont Rouges. Dans son Vercors, où elle est conseillère régionale, c'est la battante du Parti de Gauche dont elle est le porte-drapeau national pour l'écologie. Et dans sa région menacée par les centrales nucléaires multiples et les fouilles à la recherche du gaz de schiste, elle a fort à faire. Sans doute son blog est-il moins alimenté que d'autres, faute de temps, mais ses billets ont du poids. Et ses déplacements jusque par ici, à Notre-Dame des Landes, témoignent de sa volonté à accompagner les luttes pour un avenir meilleur partout.

Une mention particulière pour terminer. Je connais une dame, qui elle aussi a connu une vie agitée, en raison entre autres choses de compagnons vraiment trop "incompatibles". Nous ne sommes pas d'accord sur certains points en politique (sur d'autres au contraire nous avons la même optique, iconoclaste évidemment), mais il ne faudrait pas minimiser la performance d'alimenter, de façon inégale en quantité, dix blogs différents dans une optique journalistique (elle est journaliste, et on l'est jusqu'au bout... ou pas du tout comme les présentateurs de JT généralement). Les cinq cents kilos de coupures de presse qu'elle conserve peuvent témoigner de son travail acharné. Je veux bien entendu parler de Eva R-sistons. Je ne cite là que son blog le plus représentatif.

Soyons-en conscients : il y a certainement bien d'autres blogueuses qui mériteraient un mot ici. Tout simplement, sans mauvaise volonté, la plupart du temps elles n'ont pas eu l'occasion d'être repérées, et appréciées. Rares sont celles dont, à l'instar de RosaElle, j'omettrai le nom volontairement : il ne s'agit pas seulement de différences d'opinions, mais bien plus de respect mutuel.

bab

vendredi 28 décembre 2012

"Au lieu de faire la guerre à la gauche, le Parti communiste devrait aider le Gouvernement à faire la guerre au chômage et à la crise" (Harlem Désir, "la lettre de Jaurès")



Le Parti communiste vient de dévoiler un clip vidéo qui vise de façon inacceptable le Président de la République et le Gouvernement. Ce clip est  de mauvaise foi, mensonger et caricatural: il est une faute contre la gauche.François Hollande et la gauche qui gouverne sont la cible exclusive de ce clip qui épargne totalement la droite et l'extrême-droite.
Harlem désirsCe clip est une honte pour ses auteurs. Il ne met pas seulement en cause le Président de la République, il ignore délibérément l'action menée depuis 8 mois au service des Français: il passe sous silence les emplois d'avenir, les contrats de générations, la hausse du SMIC de 2% dès juillet 2012, l'augmentation de l'Allocation de rentrée scolaire, la retraite à 60 ans pour les carrières longues, les nouveaux postes dans l'Education, la loi de séparation des activités bancaires, la loi sur le logement, la création de la Banque publique d’investissement...Plusieurs de ces lois ont d'ailleurs été votées par le Parti communiste au Parlement.
Ce clip passe aussi sous silence l’incohérence du Parti communiste qui a, pour la première fois avec la droite au Parlement, voté contre des réformes qui améliorent la vie quotidienne des Français comme le budget de la Sécurité sociale.
J'appelle le PCF à cesser de se tromper d'adversaire, à se garder d’une dérive contraire à sa tradition de responsabilité.
Ces caricatures sont insultantes et dangereuses pour l'unité de la gauche. La France n’a rien à gagner à la division de la gauche.
Au lieu de faire la guerre à la gauche, le Parti communiste devrait aider le Gouvernement à faire la guerre au chômage et à la crise.
 
Harlem Désir, premier secrétaire du PS

David Assouline : «pierre après pierre, le redressement du pays dans la justice est mis en oeuvre»


Monsieur le premier secrétaire, nous n'avons cessé de voir passer des lois et des décisions qui justement étaient on ne peut plus libérales, même si elles s'affichaient dans une démarche inverse. Exemple, celle sur une pseudo-séparation des banques de dépôt et d'affaires. Où est la différence avec "avant" ? Il n'y en a aucune. Vous êtes donc l'adversaire, avec un autre nom, comme les équipes bleue et rouge sur les sous-marins nucléaires. Comme les "autres" ne sont pas actuellement au pouvoir, pour l'instant c'est votre formation, qui je le rappelle a dans les faits tous les pouvoirs en France, qui se doit d'essuyer des critiques quand elles sont nécessaires.

N'étant pas au parti communiste français, j'ai d'autant plus de liberté pour m'exprimer. Je ne suis pas d'accord avec certaines options du PCF, celles qui précisément vont dans le sens d'un certain productivisme "passé de mode" si l'on peut dire. Ou concernant une politique extérieure qui penche dans l'atlantisme, aussi bizarre que cela puisse paraître. Non  Monsieur le premier secrétaire, on ne peut que lutter contre votre politique, plus encore que ne le fait le Front de Gauche.

jeudi 20 décembre 2012

Boss, comment on va faire pour le fric ? (Pierre Deruelle)

- Boss, comment on va faire pour le fric ?
Le texte qui suit étant une pure fiction, toute similarité avec la réalité serait totalement fortuite.

- Boss, comment on va faire pour le fric ?
- Comment ça, comment on va faire ? On va faire comme d’habitude.
- Ah bon, mais on fait comment d’habitude ?
- Et bien tu vois Jean-Kévin, c’est pourtant simple. Je vais t’expliquer.
- Ah je veux bien, Boss, je vous avoue que là je suis un peu perdu.
- Justement Jean-Kévin, heureusement on ne t’a pas attendu, on s’est organisé avec John-François, Alban-Bernard, Saul-Adam, et Jack-Pipper.
- Super Boss, mais je croyais que c’était nos banquiers et nos concurrents eux.
- C’est le cas, Jean-Kevin, mais on va souvent pécher au gros au large ensemble à La Barbade ou skier à Aspen, on se connaît bien, on s’est un peu organisé, tu comprends ?
- Pas trop, Boss, mais si vous le dites, Boss, moi je vous crois.
- L’argent ce n’est pas vraiment le problème, tu sais. C’est juste un truc symbolique pour remplacer le troc. La vrai question c’est qui fabrique l’oseille, et qui le distribue, dans quelles conditions.
- Ben c’est les pays qui fabriquent leur argent, Boss, si j’ai bien compris. La France fabrique ses francs, les USA fabriquent le Dollar, non ?
- C’est ça Jean-Kévin. C’est ça. D’ailleurs c’est tellement ça qu’il fallait que ça change. Avec John-François, Alban-Bernard, Saul-Adam, et Jack-Pipper, on a eu une idée géniale.
- Ah ouais, Boss, j’imagine qu’à vous quatre, ça a du imprimer sévère.
- Tu imagines bien, Jean-Kévin, tu imagines bien, et tu ne crois pas si bien dire. Je t’explique le truc, tu te coucheras moins con.
- Merci Boss.
- T’as compris que les pays fabriquaient leur pognon, et ça c’est un problème. Du coup, pour nous qui sommes banquiers et patrons de multinationales, c’était un peu la galère, on était obligé de manger dans la main des hommes politiques.
- Ben oui Boss, mais bon, ils sont pas trop difficiles à acheter, non? Il suffit de financer leur campagne, de leur refiler des mallettes.
- Oui, on a fait longtemps comme ça, mais non seulement il y a toujours des emmerdeurs qui refusent les vacances aux Bahamas, et en plus, ça tourne souvent la politique, c’est jamais les mêmes, et nous, tu comprends Jean-Kévin, on a besoin de stabilité et de faire de plus en plus de fric.
- Ah oui Boss, ça je comprends. Mais du coup, on fait ça comment ?
- Toi tu fais rien, Jean-Kévin. Tu te tais, tu écoutes, et je t’explique. C’est du grand art, alors connecte un peu tes neurones.
- J’essaye Boss, j’essaye.
- Tu vois, le truc c’est que l’argent est émis par les banques centrales des états. Donc on a commencé par financer les grands écoles pour former des mecs avec nos idées, puis on a mis ces mecs à nous partout dans le système. Ça c’était pas trop difficile.
- Et personne n’a rien dit ?
- Ben tu sais Jean-Kévin, pour faire ça, il a suffit d’une bonne crise financière. On a planqué tout le fric dans des paradis fiscaux, on leur a dit que tout s’était évaporé, que c’était la merde, et que les gens n’auraient plus rien à bouffer. Quand les gens risquent de crever la dalle, quand ils ne peuvent plus retirer de fric au distributeur, c’est la panique. Et quand c’est la panique, ils arrêtent de réfléchir.
- Ah bon chef, mais vous avez fait comment ?
- Ben on leur a foutu une trouille monstre. On a expliqué à leurs dirigeants que pour éviter les crises monétaires, il fallait laisser les pros gérer. Et les pros, c’est nous. On leur a présenté deux solutions à notre avantage, et comme ils étaient en panique ils ont choisi la moins pire.
- Mais Boss, les politiques ne vous ont pas collé l’affaire sur le dos, pour la crise ?
- Au début, ils voulaient, sous la pression de l’opinion. Mais on leur a refilé des jobs, on a embauché leur mômes, leurs femmes, on leur a fait des chèques, on leur a refilé des cadeaux, on leur a promis des postes après leur mandat électoraux. On leur a soufflé que nos idées venaient d’eux. On a trouvé des solutions pour s’entendre.
- Ah ouais, c’est malin ça, Boss. Mais les gens ils ont rien dit ?
- Ben tu sais Jean-Kévin, les gens ils vont voter, et puis quand c’est fait, ils s’en remettent au mec élu. Ce qui fait qu’au lieu d’avoir à enfumer tout le monde, on a juste eu à enfumer les têtes de gondoles.
- C’est balèze ça, Boss.
- Et du coup, les mecs élus nous ont refilé le mandat pour gérer leur pognon.
- Vous avez pris l’argent Boss ?
- Mais non, t’es con Jean-Kévin. On s’en fout de l’argent. Ce qui nous intéresse, c’est de leur coller des dettes au cul.
- Ah bon Boss ? Je comprends pas là.
- Ben c’est simple Jean-Kévin. T’es vraiment une grosse buse. Si on prend l’argent, ça se voit, et ça gueule. Donc au lieu de ça, on leur a prêté le pognon avec des intérêts.
- Ah ouais Boss, ça veut dire qu’au lieu d’utiliser leur propre fric, ils vous en empruntent à vous avec intérêts. Mais les gens se sont rendus compte de rien ?
- Ça c’était pas évident, j’avoue. Il a fallu ruser. On a noyé tout ça dans des tonnes de papiers. On a fait bosser les milliers de mecs qu’on avait formé à nous pondre des textes tellement compliqués que personne ne pouvait les lire.
- C’est futé, ça, Boss.
- Ben justement, comme eux ils le sont pas trop, ils n’ont rien lu, et ils ont tout signé, les cons, et ils se les sont appropriés, ça leur faisait un truc à dire pour la télé.
- Trop fort Boss.
- Et comme du coup on a dégagé des marges colossales, on a redistribué les miettes du gâteau pendant quelques années. Les miettes, elles étaient tellement grosses que les mecs arrivaient plus à avaler. Et du coup, c’était tellement bon qu’ils sont tous devenu accrocs.
- Et ça marchait comment ce truc ?
- Ben c’est assez simple. Saul-Adam et Jack-Pipper, quand ils ont eu récupéré toutes les réserves de pétrole et de gaz du monde, ils ont fabriqué des merdes avec. Puis ils ont vendu ces merdes à crédit à tout le monde, aux états, aux citoyens.
- Et le bénef des crédits, c’est pour nous. j’ai pigé ! Mais quoi comme merde, Boss ?
- Bah des armes de guerre, des trucs nucléaires, des trucs chimiques, tout un tas de trucs à crédit, et surtout on leur a vendu des bulles avec rien dedans, genre des crédits immobiliers insolvables. On a leur a même vendu des crédits tellement pourris que toutes les villes de leurs pays sont surendettés maintenant.
- Et personne a rien dit ?
- Bah, il y a quelques mecs qui ont pigé la combine, mais bon, on les a empêché de parler.
- Mais comment on fait ça Boss, on peut pas vraiment les empêcher d’écrire ou de parler. Vous les avez quand même pas zigouillés ?
- Mais non, abruti. C’est beaucoup plus simple que ça. John-François et Alban-Bernard ont acheté la plupart des chaînes de télé, tous les journaux, tous les magazines, toutes les radios. Comme ça on a juste eu à contrôler qui on laissait parler en public.
- Ah ouais, ça c’est fort, Boss. Vraiment très fort.
- Attend c’est que le début, mon petit Jean-Kévin. Ensuite, on leur a refait le coup de la crise, comme on avait fait en 1909, quand ils nous ont refilé la Banque centrale américaine à gérer. Puis on a recommencé en 1929, et on a enchaîné sur une bonne guerre, qui nous a permis de leur vendre toutes nos merdes militaires, nos chars, avions, canons. On ne s’est jamais autant gavé de fric qu’en envoyant du bétail sous nos bombes.
- Mais on ne vous a rien dit ?
- Évidemment non, on a vendu du pétrole, de l’acier et nos technologies aux deux parties. Ça mettait tout le monde d’accord.
- Et ils ne vous ont rien reproché, Boss ?
- Même pas un coup de fil. Ils étaient trop occupé à se partager le gâteau. Les vainqueurs sont même venus nous dire merci.
- Sont cons quand même un peu Boss, non ?
- Ben heureusement Jean-Kevin, sinon il y a longtemps qu’ils nous auraient chopés.
- Évidemment Boss, évidemment.
- Donc là, on leur a soufflé de créer des supers Banques centrales, comme en Europe avec la BCE. On a mis des mecs à nous évidemment, et ensuite on a fait ce qu’il fallait faire.
- Et il fallait faire quoi Boss ?
- T’es vraiment con comme une valise sans poignée Jean-Kevin. Il fallait leur vendre nos merdes à crédit avec des intérêts tellement chers qu’à la fin ils ne peuvent plus payer.
- Ah ouais…
- Et comme ils ne peuvent plus payer, on leur refait des crédits encore plus chers.
- Et ça s’arrête jamais, Boss ?
- Non, ça ne s’arrête jamais. C’est le but, cornichon, réfléchi. De temps en temps, on leur refait le coup de la crise.
- Ça marche à tous les coups, ça Boss, on dirait.
- Ouais, c’est imparable. Ils sont tous paniqués. On a refait le coup du choix des solutions, qu’on a partagé entre les deux partis politiques les plus importants. Mais au final, c’est toujours nos solutions qui marchent.
- C’est génial Boss. Mais à force, ils ne vont pas piger le truc ?
- Ben tu sais, Jean-Kévin, il y a une bonne vieille règle qu’on applique au pied de la lettre. Quand un mec crève la dalle, il arrête de réfléchir. Quand un mec est crevé parce qu’il a trop bossé, il arrête de réfléchir.
- Ça j’avais constaté Boss, ça m’arrive aussi à moi.
- Tu vois Jean-Kévin, c’est pour ça que c’est moi le Boss, et pas toi.
- Et maintenant, Boss, on fait quoi alors ?
- Pour éviter qu’ils percutent avec leur saloperie d’internet et tout ça, on va les paniquer encore plus.
- Et on fait ça comment, Boss ?
- Ben c’est simple. On leur dit que c’est la maxi-crise, et on leur fout les jetons avec la sécurité, l’immigration, on leur raconte des histoires lugubres, on les inonde de faits-divers dégueulasses.
- Ah ouais, comme à la télé, Boss.
- T’es con Jean-Kévin, c’est justement nos télés et nos médias qui font ça.
- Ah ben oui, je suis con, Boss, c’est vrai que j’y avais pas pensé.
- C’est pas trop ton truc de penser, Jean-Kévin. Essaye pas tu vas te faire du mal.
- Ok Boss.
- Donc on leur raconte des histoires qui foutent la trouille, histoire qu’ils fantasment, qu’ils flippent. L’idée c’est qu’ils aient tellement peur de perdre ce qu’ils ont déjà qu’ils acceptent tout ce qu’on leur refile à avaler.
- C’est possible, ça, Boss ?
- Oh oui, crois moi. On fait pareil avec la politique. On leur raconte des histoires, on occupe les médias avec des conneries, et pendant ce temps là, nous on continue d’encaisser.
- Mais ils vont pas finir par piger le truc, Boss, surtout qu’ils sont de plus en plus nombreux ?
- Pour ça, Jean-Kévin, on a des solutions.
- Ah ouais Boss, vous avez trouvé des solutions ?
- Ben oui, Jean-Kévin, on les oblige à tout privatiser, comme ça plus rien ne leur appartient. Enfin on les oblige. Non, plutôt on leur fait croire que c’est la seule solution, et même que c’est la leur.
- Et ça marche ?
- Si tu suivais un peu, Jean-Kevin, t’aurais pigé qu’ils n’ont pas vraiment le choix. Du coup, comme on privatise tout et qu’on les exploite, ils ne peuvent plus bosser, or sans argent ils ne peuvent plus lire, se cultiver, et donc réfléchir.
- C’est l’ennemi ça, la culture, Boss, un peu non ?
- Évidemment. On privatise aussi les écoles, comme ça ils ne peuvent plus scolariser leurs gosses, qui grandiront cons comme des enclumes et viendront pas marcher sur nos pelouses, ni faire chier nos mômes à nous qu’on protège dans des supers écoles hors de prix. On fait pareil avec les hôpitaux et la santé, comme ça ils sont tellement malades qu’ils peuvent plus gueuler, et surtout ils vivent moins longtemps.
- Et ça marche, Boss ? Ils sont pas trop dégoûtés ?
- Il y en a quelques millions qui gueulent de temps en temps, mais pour le gros du tas, on les occupe autrement, on leur raconte une jolie histoire de mariage de princesse, exactement comme dans les contes de fées. Ça les occupe, ils ont l’impression d’être heureux par procuration. Ça leur fait passer la pilule.
- Ah ouais c’est hyper vicieux Boss.
- Ben tu sais Jean-Kévin, on ne devient pas multimilliardaire en faisant des cadeaux, et je sais de quoi je parle.
- Et ensuite Boss, la prochaine étape c’est quoi ?
- Et bien la prochaine étape, Jean-Kevin, c’est que comme leurs États sont surendettés, on leur dit qu’on a perdu confiance, nous, enfin là on s’appelle les marchés financiers, tu vois. Puis on augmente les taux d’intérêt auxquels leurs États peuvent nous emprunter le pognon sur les marchés obligataires, et hop, ça augmente encore leurs dettes publiques. Et puis, on leur propose comme solution de tout privatiser, en particulier des services d’intérêt général, du coup on leur dit qu’en échange la confiance des marchés va revenir, et qu’on baissera les taux d’intérêt, et que ça réduira leurs dettes.
- Vous n’allez pas vraiment le faire, Boss ?
- Évidemment que non, crétin.
- Et c’est quoi la prochaine étape, Boss, alors ?
- La prochaine étape, Jean-Kévin, c’est que t’es viré, et que je vais m’économiser ton salaire aussi.
- Ah bon, moi aussi, Boss ?
- Ouais, toi aussi Jean-Kévin. Mais comme je suis pas un salaud, je t’offre une télévision pour ton départ, comme ça la suite, tu pourras la regarder dans le poste.
- Merci Boss. Vous êtes vraiment trop bon.
- De rien, Jean-Kevin, de rien…

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