Dernièrement, tu as passé un coup de gueule contre le rapprochement de l’Arcep et du CSA. Que crains-tu ?
Ce
serpent de mer qui n’en finit pas de ressurgir… C’est l’extension des
pouvoirs du CSA à Internet, plus que l’histoire d’une fusion. Le
président du CSA,
Michel Boyon, a
récemment déclaré
qu’il fallait pouvoir réguler le contenu sur Internet. C’est l’idée
d’étendre le mode de régulation du CSA – une autorité administrative qui
contrôle des entités commerciales centralisées (broadcasters,
diffuseurs) et qui les autorise à émettre – à Internet. La justification
annoncée est l’arrivée de la
télévision connectée, qui porterait atteinte au modèle économique des diffuseurs. Le public pourra regarder
Julie Lescaut sur Internet et non plus sur TF1.
Mais
c’est une connerie crasse, car c’est croire qu’Internet est un outil de
diffusion centralisé comme les autres. Oui, il y a des vidéos sur
Internet, mais c’est avant tout un espace de partage de connaissances,
d’accès à la culture, de participation démocratique et d’expression des
individus. C’est avant tout un outil de communication universel
décentralisé qui est aux mains de chacun. Les contenus peuvent provenir
d’une entité commerciale, comme TF1, ou bien d’un individu. Penser que
les modes de régulation centralisés peuvent fonctionner dans cet
environnement-là, non seulement c’est voué à l’échec, mais surtout en
essayant de le faire, on donnera inévitablement les pouvoirs de la
censure. C’est une façon de protéger des monopoles d’exploitation de
certains contenus.
Certaines chaînes diffusent déjà leurs contenus sur Internet, en replay. Que va changer la TV connectée ?
Ce
n’est pas une TV connectée : c’est un terminal connecté à Internet, qui
permet aussi de capter la TV hertzienne. Mais c’est avant tout un
terminal d’accès à Internet. Les usages changent : les gens vont de
moins en moins regarder la télé et de plus en plus utiliser Internet, au
travers duquel ils auront aussi la possibilité de s’exprimer. C’est
globalement une très bonne chose. Mais si cela porte atteinte au modèle
économique de TF1, M6, etc., alors, il faut peut-être accompagner les
modèles économiques des entreprises de l’Internet pour compenser à
l’échelle de notre économie les pertes des médias « à la papa » du XXe
siècle. Mais certainement pas prolonger artificiellement leur existence.
C’est l’un de vos principaux combats : peux-tu me rappeler ce qu’est la neutralité du Net ?
C’est
un principe fondateur de l’Internet libre et ouvert, selon lequel
chacun, sur Internet, peut accéder à tous les contenus, services et
applications, et peut également en publier, sans restriction ni
discrimination. c’est l’universalité d’Internet. Que tu sois au
Botswana, au Canada ou en Corée du Sud, tout le monde a le même
Internet, avec les mêmes capacités de participation dans le réseau.
Cette participation change radicalement les rapports sociaux, politiques
et fait qu’aujourd’hui, nous ne sommes plus que de simples
consommateurs passifs, devant la télé ou la radio. Mais depuis quelques
années, les opérateurs ont la capacité technique de « discriminer » les
communications.
Avec l’arrivée de l’Internet mobile, ils se sentent encore plus légitimes à le faire,
en nous empêchant d’utiliser la voix sur IP comme Skype,
par exemple. De telles restrictions de communication peuvent être
utilisées à des fins anticoncurrentielles. Or, la capacité d’accéder à
Internet, c’est la liberté d’expression,
comme le dit le Conseil Constitutionnel.
Ainsi, restreindre la liberté sur Internet, c’est restreindre la
liberté d’expression. Donc toute restriction aux accès, quelques soit la
motivation de l’opérateur, va porter potentiellement atteinte à une
liberté fondamentale. Restreindre l’accès à Internet devrait être
interdit par loi. C’est ce qu’on demande : imposer la neutralité du Net
dans la loi et en pénaliser les atteintes.
Donc, selon ce principe, j’ai la possibilité de publier des photos pédophiles, c’est ça ?
Bien
sûr. Mais quand quelqu’un va publier des contenus pédopornographiques
sur Internet, il est responsable de ses actes. Il y a des services de
polices très compétents qui vont pouvoir aller le retrouver, en
remontant à la source. C’est là, à l’endroit où ont été envoyés ces
contenus, qu’il va falloir agir pour les enlever et arrêter les gens qui
les produisent et les publient. Quand les gouvernements nous vendent
des politiques publiques dans lesquelles il faut bloquer l’accès de ceux
qui regardent les contenus, c’est comme dire, « on met la main sur les
yeux de quelqu’un qui regarde un problème, pour régler le problème ».
C’est hypocrite : ça ne change rien car les malades qui sont accros à
ces contenus utilisent déjà, pour rendre plus discret, des mécanismes
qui permettent de contourner ces blocages. On nous dit : «
c’est pour ceux qui tombent dessus par hasard ».
Tintin ! Ces contenus, tu ne tombes pas dessus par hasard ! Au
contraire, il faut aller dans les bas-fonds d’Internet et montrer patte
blanche avant d’y accéder. C’est juste un argument permettant, pour les
pouvoirs publics, de dire «
regardez, on a réglé le problème de la pédophilie, circulez, y’a plus rien à voir. »
D’autre part, c’est un pied dans la porte : ça permet d’habituer les
populations au filtrage. La censure est inacceptable sous toutes ces
formes, même avec des prétextes aussi nobles que la lutte contre la
pédopornographie.
A quoi sert La Quadrature du Net ?
Nous
défendons des valeurs : la liberté, l’ouverture et le partage sont
toujours supérieurs, dans un environnement numérique, aux valeurs
d’enfermement et de contrôle. Que l’on gagne ou que l’on perde sur ces
batailles, on fait avancer ces idées. C’est à un cerveau à chaque fois
que l’on fait comprendre que le partage est impossible à stopper et
qu’il fait du bien. Nous sommes une caisse à outils. Autour de ces
batailles (
Acta,
la dernière en date), qu’elles soient gagnées ou perdues, ce sont des
centaines, des milliers d’individus, qui regardent, réfléchissent,
lisent, comparent, comprennent, qui vont écrire un mail, qui vont passer
un coup de fil… et qui seront des citoyens un peu plus éclairés.
Pourquoi refuses-tu l’appellation de « lobby » ?
Un
lobby c’est un organisme privé qui défend des intérêts particuliers.
Nous on défend une vision particulière de l’intérêt général. Un lobby a
des modes d’action qui, la plupart du temps, sont basés sur le secret.
Nous, la plupart de notre travail est public. Un lobbyiste est payé
pour passer 100 coups de fil à des eurodéputés, en répétant 100 fois la
même chose ; moi je vais passer 10 heures pour expliquer à 100 citoyens
pourquoi il est très important qu’ils passent un coup de fil chacun. Et
au bout du compte, quand on gagne, c’est pas la victoire de La
Quadrature du Net, ce sont les centaines de milliers de citoyens qui ont
participé à notre action, dont le poids additionné à été supérieur au
poids des lobbyistes. Est-ce que 10 000 citoyens qui appellent leur
eurodéputés, c’est 10 000 lobbyistes ? Je me vois plutôt comme un
citoyen à plein temps.
Es-tu pour la gratuité de TOUT sur Internet ?
Olala… On croirait entendre nos adversaires…
Oui, aujourd’hui encore, la plupart des gens ne comprennent pas comment les artistes peuvent vivre si tout est gratuit… Alors ?
Déjà,
« gratuit », ça n’existe que dans le monde des bisounours. Quand bien
même tu partagerais des fichiers sur Internet sans les payer, tu le fais
avec un accès à Internet que tu payes 30 euros par mois, sur un
ordinateur que tu as payé, avec des supports vierges que tu as payés,
sur lesquels tu payes une redevances pour copie, etc. Et surtout tu
dépenses du temps de cerveau disponible, de l’attention, qui est la
vraie valeur, aujourd’hui, dans une économie de l’abondance.
Par
le passé, chaque fois que l’industrie a eu peur d’un usage qui était
gratuit (la cassette vierge, qui allait tuer le 33 tours, etc…), on a
trouvé des modes mutualisés de financement de la création. Sur la radio,
l’émission est gratuite, la radio n’a pas à demander l’autorisation de
passer un morceau et heureusement, parce qu’il y a une licence légale,
qui fait qu’ils utilisent ce qu’ils veulent, sans demander à personne.
4 % de leur chiffre d’affaires est reversé par la suite, avec un
prorata, pour les auteurs et les artistes. Ecouter de la musique à la
radio, semble gratuit, mais il y a des revenus qui sont dégagés de cette
activité. C’est exactement ce que l’on prône aujourd’hui avec le
partage d’œuvres culturelles sur Internet. Il suffirait de prélever un
montant sur les accès à Internet que l’on redistribuait comme si on
redistribuait la redevance pour copie privée.
Concrètement, comment pourrait-on savoir qui a téléchargé quoi, pour redistribuer ensuite à leurs auteurs ?
Il
ne s’agit en aucun cas de savoir qui écoute quoi car ce serait un
mécanisme totalement totalitaire. Il faut juste savoir combien de fois
« quoi » a été écouté. Et là c’est complètement différent car c’est
« anonymisé ». Il y a plusieurs façons de le faire : par des logiciels
qui sont installés volontairement sur les ordinateurs des gens, par une
étude statistique des flux au niveau des fournisseurs d’accès ou au
niveau des nœuds d’échanges type
Piratebay et cie. Tout ça est détaillé dans le livre de Philippe Aigrain,
Sharing.
C’est argumenté avec des formules mathématiques qui n’ont jamais été
attaquées, qui sont prouvées avec des logiciels libres et dont le code
est disponible pour le démontrer. On atteindrait des niveaux de
précision qui seraient bien plus efficaces que ce que fait aujourd’hui
la Sacem,
à savoir, envoyer des mecs au doigt mouillé mesurer ce qui passe dans
les cafés-concerts en province pour établir les grilles de répartition.
Et dire que Jean-Jacques Goldman et deux ou trois autres vont être les
plus gros toucheurs à la Sacem.
Mais si cette méthode scientifique est si précise, pourquoi les décideurs ne s’y intéressent pas plus sérieusement ?
Parce
qu’il y a un blocage politique monumental. La Sacem fait figure de
l’une des plus puissante société de gestion collective en Europe et
brasse ses 750 millions d’euros par an et fait ce qu’elle veut des 25%
de la redevance pour copie privée sensés aller au spectacle vivant, “à
la promotion et à la défense d’artistes”, donc du lobbying. Ainsi, quand
tu as payé ton euro sur un DVD vierge pour stocker tes photos de
vacances, il y a 25 centimes qui vont servir au lobbying de la Sacem,
pour aller dire que Hadopi c’est bien, que partager c’est mal, et que
les gens qui partagent sont des voleurs, des violeurs, des pirates etc.
On a aussi un cinéma français qui est super puissant, très lourdement
financé par des fonds publics et en grande partie financé en amont et
par des mécanismes mutualisés. Il y a du coup un lobby hyper puissant
qui est la
SACD
avec ses 350 millions d’euros par an. En musique, une des quatre
majors, c’est Universal, qui est Vivendi-Universal, il s’agit des
réseaux de la Lyonnaise des eaux, un lobbying très implanté, notamment
dans les collectivités, et ultra-puissant, avec la lobbyiste en chef,
Sylvie Forbin, qui est l’épouse de
Pierre Sellal,
lui-même diplomate, ancien représentant permanent de la France à
Bruxelles et qui est aujourd’hui Secrétaire général du ministère des
Affaires étrangères et européennes… Il y a
un rapport incestueux entre ces industries, les organismes qu’ils représentent et les pouvoirs publics.
Le
ministère de la Culture, c’est les chaises musicales pour ne pas parler
de partouze malsaine, avec ces industries. On se souvient, à l’époque
de la
DADVSI (ancêtre de la loi Hadopi, NDLR), de
Martin Rogard, le fils de
Pascal Rogard,
le chef de la SACD, qui n’avait même pas été embauché au Journal
officiel parce qu’officiellement il faisait un « stage » pour s’occuper
du site web. Il était au cabinet du ministre et négociait les
amendements de papa. Il est ensuite allé chez DailyMotion où il s’est
retrouvé directeur. Il a ainsi géré la fusion avec France Télécom, où a
été recasé
Christine Albanel, l’ancienne ministre de la Culture. Où l’a rejoint
Séverin Naudet, qui était au cabinet de
Donnedieu de Vabre, etc, etc. Je ne prononcerais pas le mot de «
corruption »
parce que dès qu’on dit ça, on nous saute dessus… Oh et puis si, je le
dis : c’est clairement une corruption rampante et structurelle des
institutions décisionnelles en la matière et apparemment, le changement,
c’est pas maintenant.
On oublie que, comme le démontre
cette étude,
les gens qui partagent, dépensent plus pour la culture que les ceux qui
ne partagent pas. Tout comme les gens qui écoutent le plus de musique à
la radio, dépensent plus pour la musique, ceux qui empruntent le plus
de livres en bibliothèque sont ceux qui achètent le plus de livres !
C’est logique, c’est la culture. Plus tu en as, plus tu as envie d’en
avoir. C’est un acte d’amour de soutenir les artistes.
Pourtant, il y a bien une baisse des ventes ?
Oui,
car le support CD est mort. Un support, ça dure 20 ans. Le CD est là
depuis 30 ans ! Pour les films, par exemple, pendant 5 ans, ils se sont
battus pour savoir qui de HD-DVD ou de BlueRay allaient remporter le
marché, à coups de batailles de brevets, au lieu d’innover ! Au bout du
compte, ils ont sortis les deux formats, deux fois trop chers chacun, 5
ans après. Et ils se plaignent qu’ils n’arrivent plus à vendre des DVD ?
En revanche, les entrées dans les salles de cinéma battent des records
en France.Les dépenses des Français, pour la culture, sur 10 ans, sont
en légère augmentation pour la musique et le film, alors qu’il y a
plutôt une baisse de pouvoir d’achat, une inflation et une crise
économique qui est passée par-là. Et si en plus on ajoute le jeu vidéo,
ces dépenses explosent. Et qui aujourd’hui peut dire que le jeu vidéo ne
fait pas partie de la culture… ?
Donc, là encore, dans la
définition du problème, on se fout du monde. La vente de copies
physiques, c’est une miette, c’est déjà un truc du passé. Se baser
là-dessus, pour décider de politiques publiques, c’est une aberration :
«
Oh regardez, on vend moins de yaourt. On va faire une loi pour
réguler les ventes de nourriture. On va dire que les gens qui ne mangent
pas de yaourt sont des voleurs de yaourts. On va interdire aux gens de
cultiver de la nourriture et de donner de la nourriture aux autres,
comme ça, on s’imagine qu’ils achèteront plus de yaourts. » C’est sans queue ni tête.
Que penses-tu de la représentation des hackers dans les médias ?
C’est
simple : un « hackère » c’est un gamin de 16 ans, qui a les yeux
pixellisés, la voix altérée, qui utilise un Mac. Et qui clique.
Pourquoi cette image n’évolue pas ?
Parce
que c’est sensationnel, parce qu’il y a un inconscient collectif qui a
été forgé autour de ça, parce qu’il y a peut-être des intérêts
économiques ou politiques à ce que ça ne change pas. Les industries de
la sécurité et les marchands d’armes numériques ont intérêt à ce que se
fassent des dépenses sécuritaires en matière d’Internet : ils ont donc
besoin d’une menace permanente. Au même titre que les terroristes sont
partout, c’est pourquoi il faut mettre des caméras de vidéosurveillance…
Mais heureusement, les journalistes qui font encore l’amalgame « hacker
= pirate » se font de plus en plus rares.
Tu as eu, récemment, des ennuis à la douane, lors de ton dernier voyage aux Etats-Unis, à cause de tes liens avec Julian Assange. Que s’est-il passé exactement ?
En
entrant aux Etats-Unis, par Boston, je me suis fait fouiller. Les
douaniers ont conservé mes papiers, mon carnet de notes, mes cartes de
visites etc. Quand je suis sorti du pays, par Washington, trois agents
du FBI sont venus m’interroger sur mes liens avec Julian Assange et
Wikileaks. Ils ont tenté de m’intimider : «
Est-ce que tu as déjà été arrêté ? Es-tu déjà allé en prison ? »
Ce à quoi j’ai répondu : «
Si défendre mes valeurs implique d’aller en prison, embarquez-moi, mais le gouvernement américain aurait l’air ridicule. »
Je leur ai dit que s’ils voulaient me parler, ce serait en présence de
mon avocat. Ils m’ont laissé repartir. Ça montre une chose : être ami de
Julian Assange et soutenir
Wikileaks, aux Etats-Unis, c’est déjà quelque chose de suspect.
Que penses-tu de la manière dont il est traité actuellement ?
Je
pense que c’est un héros, un type brillant. Avec Wikileaks, il a ouvert
une boîte de Pandore, qui, à l’échelle globale, fait comprendre que
l’information est une force et que chaque citoyen a le pouvoir d’exposer
les méfaits de nos gouvernements et leurs abus. En tant qu’ami, je suis
fier de ce qu’il a fait. Le dossier suédois a l’air complètement creux.
Il a une notice rouge Interpol, là où Kadhafi en avait une orange.
Pourquoi ? Parce qu’il doit être entendu dans une affaire de viol mineur
– quelque chose qui n’existe d’ailleurs qu’en Suède – après avoir eu
des rapports consensuels avec deux filles dont l’une, Anna Ardin,
qui cultivait ouvertement la vengeance de ses anciens amants…
Cette affaire suédoise me semble complètement téléphonée. Avant tout,
c’est une affaire politique. Il n’y a qu’à voir le comportement du
gouvernement britannique et sa volonté de l’arrêter à tout prix, s’il
mettait un pas en dehors de l’ambassade, alors que l’
asile politique est quand même reconnue dans la
Déclaration universelle des droits de l’Homme.
Le gouvernement anglais n’est donc pas en train de protéger une
éventuelle « audition » dans une affaire de viol mineur en Suède, mais
bien une affaire politique aux Etats-Unis. Et le gouvernement d’Equateur
confirmait, en acceptant cette demande d’asile politique, que son
inquiétude quant à se faire directement envoyer aux Etats-Unis, après
être passé par la Suède, est fondée et bien réelle.
Et d’ailleurs, les ennuis que j’ai eus étaient dans le cadre de cette enquête pour « conspiration » qui porte sur
Bradley Manning
et de nombreuses autres personnes. Prouver cette forme de conspiration
pour espionnage semble être la seule façon, pour les Etats-Unis, de
mettre la main sur Assange. S’il est reconnu que Wikileaks, en publiant
des informations secrètes, a aidé l’ennemi, alors ça veut dire que
l’ennemi c’est le reste du monde, que l’ennemi, c’est le peuple. Et
alors, n’importe quel journal au monde devrait s’inquiéter. S’il y a une
inculpation secrète à l’encontre d’Assange, qui serait éventuellement
révélée à son arrivée en Suède, s’il était inculpé de conspiration pour
espionnage, alors j’espère que le New York Times et toutes les
publications un peu sérieuses s’en inquiéteront parce que cela voudrait
dire qu’elles seront en première ligne la prochaine fois qu’elles
publieront des secrets. C’est le combat pour la liberté de la presse,
pour la liberté d’expression, qui se joue aujourd’hui, autour du dossier
dans lequel est impliqué Assange. Et dont on n’a pas fini d’entendre
parler.
Source :
http://ragemag.fr/partouze-malsaine-rue-de-valois-jeremie-zi...