Rechercher dans ce blog

Affichage des articles dont le libellé est humain. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est humain. Afficher tous les articles

dimanche 13 septembre 2015

Dieux, humains et responsabilités

Pour cet apparent dilemme entre religion écrasante de hiérarchie et de dogmes, et religion libératrice à la Don Helder Camara, je me demande s'il ne faut pas revenir, comme je le fais souvent, à la célèbre phrase de Laplace en réponse à Napoléon : " Je n'ai pas besoin de Dieu dans mon hypothèse ".

S'encombrer de religion risque fort, comme un opium, d'enfumer la pensée, et de lui cacher au moins en partie les vrais défis qui se présentent au citoyen. La lutte des classes est là, ardente, d'autant plus ardente que sa composante la plus nombreuse en devient indifférente, alors que l'autre n'a pas souvent été aussi agressive. Il s'agit bien là, tout de même, d'une remise en question sous tous rapports de cent cinquante ans de luttes souvent sanglantes, et parfois victorieuses pour les dominés.

N'est-il pas significatif, que le 1er mai commémore une avancée dans le pays aujourd'hui le plus apparemment en pointe dans la mainmise capitalistique ? La religion n'y est guère mise en avant, à cette occasion, au contraire sans doute. Nous n'avons guère de nouvelles de nos camarades étatsuniens - qui existent cependant, mais qui sont gommés en tant que force de combat.

Je pense, déjà, qu'il faut très nettement différencier la religion hiérarchique, celle qui est mise en avant dans les merdias, dans ses rapports incestueux avec les "élites" politiques ; et la religion (je dirai plutôt croyance) des personnes, qui a retenu essentiellement des règles universelles de vie, de partage, par-delà toutes les propagandes tendant à diviser les humbles. Ces règles universelles ont été clairement édictées par Zoroastre, un homme intelligent qui probablement en tenait au moins une partie d'autres personnages dont l'Histoire n'a pas retenu les noms. Le bon sens vrai n'a pas besoin de noms. Il n'a pas besoin non plus de "religion". C'est probablement ce qu'ont appliqué des personnes comme François d'Assise, Louis IX dit "saint Louis", Haroun al Raschid, et beaucoup d'autres trop humbles pour laisser un nom sur un grimoire.

Depuis longtemps je considère que le grand piège est de mettre en avant la liberté. Ce n'est pas anodin, si les capitaine d'industrie, les théoriciens "en vue" se disent "libéraux". La liberté sans frein (car il s'agit bien de celle-ci) provoque avec allégresse les pires catastrophes, si l'individu (je ne dirai pas la personne) n'a en interne aucun frein qui lui signifie qu'au-delà de certaines décisions il empiète sur les libertés de milliers, de millions d'autres individus. Les premiers chrétiens se disaient égalitaires, alors qu'ils avaient un chef, le nommé Saül de Tarse. L'épisode Ananie et Saphire, dans les Actes, indique bien la violence de celui-ci, comparable à celle d'un certain Manuel aujourd'hui.

Oui, l'égalité comme base fondamentale est la clef de tout le reste. Elle implique que personne ne peut prendre une décision seul. Sauf bien entendu si elle le concerne en propre, et sans interférence avec quiconque. Cela va loin, puisque la décision de mettre fin à ses jours peut paraître outrepasser cette égalité de décision, sauf si on considère que bloquer des personnes pour entretenir un partant pour le néant est inadmissible. Le cas Vincent Lambert est assez significatif : pour des prétextes "moraux" des personnes aux motivations étranges empêchent une fin normale et heureuse. Je parle des parents happés par une secte, je parle aussi de personnages plus considérés comme "représentatifs", qui pour des raisons dites "morales" obligent la loi à ne tolérer qu'un débranchement de certains apports vitaux, sans accepter de savoir si ce n'est pas une torture pour le malade (je refuse de l'appeler "patient", c'est ignoble).
Oui, l'égalité est le moteur primordial. D'elle naît la fraternité, entre personnes qui se savent TOUTES égales, et en même temps TOUTES différentes, ce qui élimi ne tout "racisme" évidemment. Entre égaux il ne saurait y avoir la moindre hiérarchie, de quelque sorte que ce soit. Même si des tâches sont décidées en commun, l'un des décideurs sera choisi comme coordinateur pour éviter les difficultés de cafouillages divers : mais il ne sera que cela, pour un cas précis, en égalité avec tous les autres. La fois suivante, ce sera un autre.

On paraît loin du su jet "religion" ? Pas du tout, il s'agit bien des rapports entre personnes (qui sont plus que des individus, parce que toutes pensent et réfléchissent). Les Dieux ayant été créés par des humains, c'est aux humains de tout gérer. Y compris l'absence des Dieux.

lundi 16 juin 2014

Quand la politique utilise les pieds pour battre les humains

 Charles de Gaulle, un soir d'élections, avait donné son idée de ce que des détracteurs lui présentaient comme un continent à unir : 
"Il ne suffit pas de répéter : l'Europe ! l'Europe ! en sautant comme un cabri"

Pourquoi unir ? Pour en faire quoi ensuite ? Au bénéfice de qui ? Si c'est pour que les mieux nantis, et pas forcément de cette contrée-là, engrangent encore plus sur le dos de la grande majorité, le jeu n'en vaut assurément pas la chandelle : n'est-ce pas pourtant ce que des rapaces ont entrepris de mettre en place il y a 70 ans ? Circonvenant politiciens, plumes de presse malléables, supplétifs d'instituts de sondages ou d'académies diverses, ils ont planté leurs jalons, et sont bien près d'y parvenir en apothéose.


"L'Europe" a trop tendance à être considérée, propagande ou pas, comme cet informe conglomérat de peuples historiquement différents, souvent pour des raisons géographiques, aux habitations situées grosso modo dans la partie nord-ouest du continent asiatique : ils auraient pour dénominateurs communs d'avoir (avec beaucoup de nuances) des peaux plus claires que la moyenne des autres ; leurs langages, terriblement différents, auraient en général une base indo-européenne commune ; il y aurait en général des analogies entre les convictions de certains d'entre eux, au niveau philosophique et "religieux" ; la plupart sont maintenant sédentarisés. C'est à peu près tout..

Pas de quoi considérer cela comme des "bases communes" qui auraient une originalité suffisante, en vue de vrais rapprochements. Il y a seulement une volonté politique professée par quelques dirigeants plus ou moins autoproclamés ou cooptés, à leur usage, ou à celui de leurs amis tout aussi peu choisis et acceptés par l'immense majorité des habitants. Disons-le crûment : du foutage de gueule.

Va-t-on longtemps encore tolérer que ces marionnettes téléguidées par des "actionnaires" ou "spéculateurs" anonymes et apatrides ruinent  la vie de millions, de milliards de gens anesthésiés par "les Jeux" diffusés par l'étrange lucarne ? Taynis, fout, scieclysme, mariages princiers, naissances de la même soupe, déplacements d'hommes en blanc ou en jaune, occultent les grands désespoirs et cachent les vraies causes à défendre.

Au secours ! L'humain veut-il encore vivre ? Veut-il n'être qu'humblement et avec gratitude à sa place (minuscule) dans l'Univers ?  Camarades, compagnons, frères, le jour se lève, levons-nous aussi, bon sang !

mardi 25 février 2014

Qui, aujourd'hui, est responsable ?

Naoto Matsumura a choisi de rester soigner les animaux
Aujourd'hui, être responsable, à mon sens, c'est ouvrir bien grands les yeux, et accepter enfin de se rendre compte que le productivisme, c'est fini, que sans aspirer à des conditions de vie datant d'un siècle, il est possible de revoir tous les rapports sociaux, économiques. Dans ce contexte, la place de l'avion ne pèse pas lourd, tant il s'agit de la quintessence même d'un certain gaspillage de ressources. Argument : "on gagne du temps". Mais du temps pour quoi ? Du temps pour ne plus avoir le temps de vivre ? Du temps pour voir sur des étals d'hypermarchés des fruits arrivés à grands frais de l'autre bout du monde ? De qui se moque-t-on ?

C'est une des facettes de ce dossier qu'est Notre Dame des Landes, qui est exemplaire en raison des contradictions qu'il révèle. Celles d'une fuite en avant consumériste, pendant que de plus en plus d'humains sont lâchés en chemin, alors qu'ils étaient très utiles à leurs semblables. Mais pas aux banquiers, c'est vrai.

Il va falloir choisir : se prosterner devant un dieu Argent indifférent et cruel, sous le poids des propagandes médiatiques ; ou regarder autour de soi pour découvrir le monde des simples personnes, attachantes, si diverses, inépuisables dans leur variété. L'amour est dans le pré ? Peut-être pas, mais une foule de vies que l'on a appris à ignorer, oui.

dimanche 11 novembre 2012

Qu'est-ce qu'être humain ?

Récemment, sur un autre blog un intervenant posait cette simple question.
 c'est quoi être humain?
 Il m'a fallu plusieurs jours pour méditer ces quatre mots.

Être humain, cela a deux sens.

Il y a deux jours, j'ai participé à une causerie aux Utopiales, le festival annuel de science-fiction de Nantes. Le thème était axé sur les robots, et leur interaction avec les êtres vivants. A propos des trois Lois de la robotique, énoncées par Isaac Asimov, un intervenant (Gérard Klein) faisait dire à un robot "Et comment est-ce que je reconnais un humain ?"

L'humain partage avec les robots imaginés par Asimov une intelligence à la fois cognitive et sensitive. Pour autant, il a été conçu biologiquement, ce qui n'est pas le cas du robot le plus parfait.

Seconde définition d'un humain, qui soit humain justement. Il doit être doué d'empathie, c'est-à-dire ressentir de façon empirique les réactions intérieures d'un autre humain, les partager, les comprendre. Certains en sont incapables, soit parce qu'ils sont autistes, effrayés et repliés sur eux-mêmes pour se protéger, soit parce que, sociopathes ou psychopathes, pour eux tout ce qui n'est pas eux-mêmes n'est qu'objet, et non sujet. Ceux-là sont totalement insensibles aux signaux physiques de l'être en face d'eux, et le traiteront avec autant d'égards qu'une pierre.

Cela n'est pas suffisant, car certains humains doués d'empathie sont malgré tout des monstres : ressentant au plus haut point les réactions de la personne (ou de l'animal) tombé dans leurs griffes, ils se repaissent de ses réactions, les provoquent, les titillent à un degré insupportable. Ce sont les pervers.

L'humain vraiment humain doit vraiment ressentir de l'empathie, mais dans un sens positif, et faire tout ce qu'il peut pour aider l'être qu'il observe. La chose peut aller plus loin : des personnes "demeurées", comme on dit, peuvent être douées d'empathie (c'est souvent le cas précisément) mais par ignorance au lieu d'aider, embarrasser la personne qu'ils voudraient soulager, voire la blesser.

N'est pas humain qui veut. Je recommanderai à ce sujet la lecture d'un ouvrage d'Isaac Asimov, précisément, qui évolue dans ce concept d'une façon magistrale : L'homme bicentenaire. Je n'en dis pas plus, pour préserver la fraîcheur de la lecture.