le port en 1920 |
UN PEU D'HISTOIRE LOCALE
le lavoir du Richebert |
Le bourg de Saint Georges de Rex est
très ancien. Il est cité en 989 dans une charte concernant l'abbaye
Saint Hilaire de Poitiers : "Terra de Ressia"
in pago Alninse (Aunis) vel (ou) Niortense (Niort). En 1184 on
l'appelle simplement Ressia. Ce n'est qu'en 1226 que nous le
trouvons appelé "Sanctus Georgium de Ressia", d'où
vient le nom actuel de Saint Georges de Rex.
Un château féodal y fut édifié
avant le Xe siècle, mais il fut reconstruit plusieurs fois depuis,
et en dernier lieu au XIVe siècle. De ce dernier château il ne
reste aujourd'hui que quelques pans de murs, une portion d'une
cheminée monumentale et, en partie rasées, les deux tours du pont
levis avec les douves.
la Grand'faintane |
Par le mariage de Marie de Rex, dame de
Saint Georges de Rex et d'Amuré, avec Guillaume Barabin, valet, au
XIIIe siècle, le château de saint Georges de Rex passa aux mains
des Barabin. Marie de Rex vivait encore, en 1271, époque où elle
léguait une somme de 25 sous, afin d'acheter 2 sous de rente
annuelle pour fonder, dans l'église de Mauzé, un service
anniversaire. Elle était alors l'épouse en secondes noces du
chevalier Jean de Parençay.
De son premier mariage elle avait eu
plusieurs enfants, entre autres Jeanne, dame de Saint Georges de Rex
et d'Amuré. Celle-ci se maria après 1271 à Gislebert Chatteigner,
chevalier, seigneur de la Meilleraie et lui porta la terre de saint
Georges de Rex. Elle mourut avant 1318, et un de ses enfants, Simon,
eut alors en partage Saint Georges de Rex.
Jean Chatteigner, le fils aîné de
Simon, s'étant trouvé, comme seigneur de Rex, dans la guerre qui se
ralluma en Saintonge contre les anglais en 1369, servit pendant trois
mois sous le prince de Galles, ayant à sa suite un autre chevalier,
et sept écuyers. Mais Jean de France, duc de Berry, s'étant
approché de la Saintonge, il fut un des premiers à rentrer dans
l'obéissance au roi Charles V. Ce prince, pour le récompenser des
pertes qu'il avait éprouvées, lui accordait en 1373 l'établissement
d'un marché dans la ville de Saint Georges de Rex, tous les lundis
de chaque semaine, et trois foires par année.
Une de ses petites-filles, Catherine
Chasteigner, épouse en 1395 Constantin Asse, chevalier, seigneur
d'Augé et du Plessis, tandis que Geoffroy Chasteigner, son
petit-fils, devenait par son mariage, vers 1410, avec Louise de
Preuilly, seigneur de La Rocheposay (ville très touristique située
sur les bords de la Creuse dans la Vienne, célèbre par son vieux
château et ses sources thermales).
L'arrière-petit-fils de Geoffroy
Chatteigner, Jean Chatteigner, syr de La Rochepozay, Saint Georges de
Rex, La Rochefaton et baron de Preuilly, chevalier de l'ordre de
Saint Michel, fut conseiller et chambellan des rois François 1er et
Henri II, leur maître d'hôtel ordinaire et gentilhomme ordinaire de
la Chambre. Il se trouva en 1524 au fameux siège de Pavie et était
guidon de la compagnie des gendarmes de René de Savoie, comte de
Villars, grand maître de France. Il reçut en montant à l'assaut de
cette ville un coup de mousquet à la jambe dont il resta boiteux
toute sa vie. Il fit l'office de maître de cérémonie aux obsèques
du roi François 1er. La mort l'atteignit à Toufon le 1er juin 1567.
Un de ses petits-enfants, Henri Louis
Chasteigner, fut le célèbre évêque de Poitiers, né à Rome en
1577, pendant que son père était ambassadeur du roi Henri III,
auprès du pape Grégoire XIII, et mourut dans le célèbre château
de Dissais (non loin de Poitiers) en 1651.
Raoul François Chasteigner,
arrière-petit-fils de Jean, né en 1605, prit le titre de comte de
Saint Georges et son petit-fils, Eutrope Alexis, celui de marquis de
saint Georges. Le marquis de Saint Georges épousa en 1712 Éléonore
de Mesgrigny, marquise de Sonnivet, et à son décès survenu en
1760, il ne laissa qu'une fille. Cette dernière appelée Marie
Éléonore Armande, s'unit en 1741 à son cousin Jean Henri
Chasteigner, chevalier, seigneur de Rouvre, dit le marquis de
Chasteigner, qui devint par la suite seigneur de Saint Georges de
Rex.
Lorsque la révolution éclata, le
château de Saint Georges de Rex était encore la propriété des
Chasteigner, mais en état de vétusté. Vingt ans plus tard il était
aux mains du sieur Dubois de Conval, de Paris. Aujourd'hui toute
l'ancienne terre de saint Georges de Rex est divisée, ayant été
vendue au détail au milieu du siècle dernier [donc du XIXe].
La cour du château est en jardin.
le lavoir "Durabian" |
En outre du "château et
forteresse" le bourg possédait une autre seigneurie, moins
importante appelée "la Lombarde". En 1789 la seigneurie de
Lombarde appartenait à la famille Grelet des Prades. Actuellement,
l'emplacement de sa garenne sert de champ de foire et son logis est
transformé en maison de ferme. Sous l'ancien régime, il y avait à
Saint Georges de Rex deux fours banals, celui du château et celui de
Lombarde.
Saint Georges de Rex possédait
autrefois une étude de notaire, qui a été transférée à Saint
Hilaire la Palud en 1828, des chirurgiens, des médecins...
Aujourd'hui c'est un modeste bourg, dont les ruines du château et
les sculptures de quelques fenêtres de vieilles maisons rappellent
seules le souvenir de sa grandeur d'antan.
autel XVIIe siècle |
L'église d'Amuré était dédiée dès
le XIIIe siècle à la bienheureuse vierge Marie.
D'après un rapport fait par Auguste
Bergeron, architecte à Niort, le 26 août 1876, au maire de Saint
Georges de Rex, sur l'état de l'ancienne église prieurale et
curiale de Saint Georges de Rex, celle-ci située à 800 mètres du
bourg était alors en très mauvais état. Elle se composait d'une
nef, d'un bas-côté et d'une petite tour servant de clocher. La nef
et le bas-côté ayant perdu leurs voûtes qui devaient être
ogivales, un plafond en tenait lieu.
L'autel en bois de l'église actuelle
est du XVIIe siècle ; c'est celui de l'ancienne église
prioriale du prieuré de Saint Georges de Rex.
Les dimanches de l'histoire. Je ne connais pas ce village pourtant pas très loin de Poitiers. J'aime bien l'histoire de ces villages dont il subsiste parfois quelques traces d'un passé mystérieux.
RépondreSupprimerOui, DPP, connaître l'histoire de ces villages, c'est s'attacher à sa terre, pour en sortir grandi et encore plus universalistes, terriens.
RépondreSupprimer"Les gens d'ici", c'est partout dans le monde qu'ils sont, et hormis des détails dûs le plus souvent aux conditions géographiques et climatiques, ce sont les mêmes gens.
"Tous égaux, tous différents".
Reportage très intéressant sur Saint Georges de Rex, Je n'ai jamais vu les ruines du château ou je suis passée à côté sans le savoir.
RépondreSupprimerMerci de nous avoir fait découvrir l'histoire du village.
Cordialement.
Fanou
Trés content d'avoir trouvé ce blog, habitant à coté de St Georges de Rex et tous les ans nous y faisons une exposition d'histoire locale. L'histoire y est intéressante. Juste un renseignement, dans la 2° strophe d'histoire locale il y a "Ce n'est qu'en 122", je pense que c'est en 1220, merci de me le confirmer - genealogiedumarais@yahoo.fr
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