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jeudi 4 février 2016

Non à l'aéroport, non aux aéroports, non à tous les aéroports

Hier soir j'étais présent à une réunion, où une fois de plus étaient énumérés les avantages de l'aéroport de Nantes-Atlantique, ET les inconvénients de le remplacer par un autre censé être construit à pas loin de 30 Km de là dans une zone bocagère peu accessible.

Certes, les arguments abondent, ainsi qu'un ensemble de fiches le démontre abondamment. Optimiser si nécessaire l'ouvrage actuel coûterait bien moins cher que la seule construction d'un autre, et encore on ne parle pas des moyens d'accès qu'il faudrait déployer - bah, rien qu'un milliard ou deux en plus, quoi, qu'est-ce aujourd'hui ? - pour perdre le temps de s'y rendre. S'y ajoutent les facteurs environnementaux, hydrologiques, et cerise sur le gâteau, le fait que la dernière mouture du projet est réellement moindre que la situation actuelle. Pas de taxiway pour qu'un avion se repositionne, moins de places de garages pour ceux-ci, moins de points d'embarquement pour les voyageurs, MAIS en revanche plus de place pour des boutiques auxquelles s'adresseront les futurs voyageurs débarquant de leur voiture garée sur les chers emplacements de Vinci. L'arnaque la plus totale.

Mais pensons autrement. A quoi servent ces avions ? Saisonnièrement, ils permettent à des touristes pas si démunis d'argent de s'envoler pour des destinations en moyenne distance comme Marrakech ou les Baléares, alors que d'autres lieux situés bien plus près leur sont inconnus. Ou c'est juste une navette un peu plus rapide pour atterrir à Roissy vers des pays encore plus lointains. Sans doute le courrier dit "urgent" y gagnera un peu, ainsi que des frets délicats. Mais alors, pourquoi ne pas envisager des TGV de fret et postaux ?

Obnubilés par la mondialisation, les "décideurs" n'ont d'autre  façon de penser qu'une optimisation des coûts afin de gagner, EUX, toujours davantage. Ainsi des crevettes seront-elles pêchées au large de l'Alaska, décortiquées dans des conditions sociales... hum... en Thailande, ramenées on ne sait comment au Danemark où elles seront conditionnées dans des boîtes avec une marque danoise, et vendues en France comme produits de luxe. C'est un exemple qui m'avait frappé pour l'avoir personnellement remarqué. Les pommes sont-elles meilleures, si elles proviennent d'Argentine ? Ou les avocats, du Guatemala (garantis arrivés par avion comme des stars) ? Il faut arrêter !

Il faut arrêter de privilégier soit l'avion, soit le gigantisme des porte-containers. La pollution des mers commence à bien faire, celle des hautes couches de l'atmosphère également. Et nous simples citoyens, serons montrés du doigt parce que notre voiture  - qu'il a fallu acquérir pour pouvoir aller au boulot - pollue trop. Pendant ce temps-là, les transports sur rail sont attaqués de fait par les norias de camions, grands pollueurs devant l'Éternel, parce que de gros capitalistes gras se font "les choux gras" de leurs actions dans ce bizness. Même les entreprises d'autocars « lowcost » s'y mettent désormais, avec l'aval réjoui de notre ministre des finances lui-même (qui a sûrement d'autres moyens de locomotion, lui).

Repensons la situation. Vu les circonstances, il va bien falloir que nous sortions de cette diabolique union européenne qui nous pressure de toutes parts, et interdit toute initiative. Il va falloir, après avoir sécurisé notre pays au niveau des flux financiers, re-nationaliser toute la superstructure de notre nation,  l'énergie, les transports, la santé (dont les industrie pharmaceutiques et les cliniques), les communications (sauf Internet qui est libre). Ne serviront plus les hommes d'affaires, dont les avions n'auront plus à décoller. La ré-industrialisation de l'hexagone permettra de moins échanger, de moins en moins, des denrées avec le reste du monde.  Et malgré cette ré-industrialisation, assortie d'un retour à des produits fiables et pérennes (finie, la désuétude programmée), nous serons moins pollués qu'actuellement. Du coup, les prisons verront renouveler leur cheptel : à la place de militants syndicalistes, ce sont des businessmen qui y seront accueillis, et ce ne sera que justice.

Ah, certes, les Messieurs de la City vont pincer le nez de dépit, d'autant qu'un tel programme peut bien susciter des émules ailleurs. Cela ferait que de plus en plus de pays du monde vivraient, mieux, et sans eux. Quelle horreur ! Mais pour les calmer, il serait tout aussi tentant d'interdire la circulation des avions militaires, ce qui les empêcherait de fomenter des troubles et de faire bombarder leurs opposants, pour regagner leur mainmise perdue. Tentant, non ?


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