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mercredi 12 février 2014

Europe des banquiers, ou Europe des Nations ?

Mais qu'ont donc ces enragés de politiciens (y compris Tsipras mais aussi Mélenchon et d'autres) à vouloir garder cette union européenne, basée sur de très mauvais traités depuis le départ (traité de Rome) ? Dans ces conditions on peut comprendre les quasi-persécutions subies par un Asselineau, dont le seul mérite est d'avoir compris là où le bât blesse. Malheureusement il s'arrête largement en chemin. Dupont-Aignan est encore plus frileux semble-t-il.

Oui, c'est clair, une Europe peut exister, unie parce qu'union de nations, pas de banquiers. Paradoxe, pour des raisons de convivialité, elle peut même garder une monnaie commune, ce qui simplifierait échanges et déplacements. Cela permettrait aussi de n'avoir aucunement à régler à nouveau les distributeurs de billets. Les comptes à vue des clients bancaires, libellés en monnaie locale, auraient seulement deux soldes, l'un en monnaie, l'autre en euros selon une parité décidée par la banque nationale une fois par semaine, par exemple. J'avais même lu une étude (je pense que c'est de Sapir) qui avait conclu que le "franc" aurait la même parité avec l'euro, ou peu s'en faut, d'autres comme l'Italie baisseraient, et l'Allemagne monterait. Au bilan l'euro serait donc dévalué par rapport aux monnaies mondiales, ce qui donnerait une bouffée d'oxygène.

L'Europe, c'est notre avenir, à coup sûr. Mais débarrassée des scories financières du genre "concurrence libre et non faussée" largement faussée précisément par les multinationales, elle pourrait devenir un espace de fraternité entre peuples qui se savent de cultures, de langues, etc... différentes tout en partageant ce petit promontoire au ponant de l'Asie. Il lui suffirait d'accepter un contrôle des échanges commerciaux, basé sur la façon dont les marchandises seraient fabriquées ou récoltées. En contrepartie, il serait nécessaire et judicieux d'aller aider les habitants des pays (d'Afrique en particulier) où de grandes sociétés mettent en esclavage agriculteurs et ouvriers, y compris les enfants. Ce serait l'occasion d'entrer en guerre contre les multinationales afin de les amener à rendre gorge.

Entre peuples qui s'estiment parmi le monde entier, il serait possible de faire de grandes choses, à condition de ramener les banquiers à n'être plus que des serviteurs, et non des maîtres (disparition de l'intérêt, disparition du droit à reprêter l'argent selon des réserves dix ou vingt fois, cent fois  inférieures).  Voilà ce qu'il faut réussir à faire. Gageons que les pollutions ne s'étendraient plus, que la faim ne serait plus un fléau, et l'ex-multimilliardaire, plutôt que de déguster du caviar, irait humblement comme ceux de son quartier acheter le poisson de Paulo qui vient de rentrer au port. Une idée me vient : au départ, ce sera un peu dur.


23 commentaires:

  1. Au départ ce serait un peu dur. Et après aussi. Et ensuite encore assez… ;o)

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  2. " faire de grandes choses, à condition de ramener les banquiers à n'être plus que des serviteurs, et non des maîtres" écris-tu en fin de billet...
    Puisque "la condition" est impossible à obtenir, tu le sais bien, il ne reste que, il ne reste que, il ne reste que, bien sûr la révolution sociale, multiforme, partout, en Grèce, ici, en Espagne, en Ukraine, en Irlande...

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  3. Mais Rem*, la condition, justement, c'est bien la révolution ! Sinon, il est évident que "ces messieurs" ne lâcheront pas le gâteau !

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  4. L'Europe sans banquiers, ça c'est une idée qu'elle est bonne. Pour l'Europe des nations, je me souviens des thèses de Francisco Pi i Margall qui était parvenu à s'attirer les sympathies du mouvement anarchiste espagnol. Mais cette Europe-là, ces saligauds de la haute n'en veulent pas. "Quand le dernier capitaliste sera pendu avec les tripes du dernier bureaucrate", nous aurons peut-être une lueur d'espoir à nous mettre dans les mirettes.

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    1. Bien d'accord, Rodo. Je ne vois pas comment on pourrait y arriver sans un minimum de violence. Je n'ai pas dit de sang. Et si sang il y avait, il serait sûrement du fait des "tenants du titre" qui ne sont pas à quelques centaines de "séditieux" sur le carreau près.

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    2. D'ailleurs chez Cui-cui la question est posée de manière très nette aussi : quand et dans quelles circonstances avons-nous vus le patronat proposer des avancées sociales ?...

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    3. Des avancées sociales.... pour lui ? Très souvent. ouarf ouarf

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  5. Il ne s'agit pas de défendre l'UE (indéfendable) mais de se souvenir que l'UE ne peut exister sans la volonté populaire de faire la paix (CQFD), volonté détournée par les libéraux (comme c'était prévisible qu'elle le soit). Il s'agit donc de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. La révolution ne consiste pas à (et n'a jamais consisté à) tout quitter et/ou tout casser ; bien sûr une révolution peut nécessiter destruction partielle ou totale du système, je n'ai pas affirmé le contraire mais vu la situation procéder avec circonspection n'est pas un luxe, point sur lequel nous nous illustrons par notre inconséquence habituellement (il suffit d'ouvrir un livre d'histoire pour s'en convaincre).

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    1. La volonté populaire ? Quand s'est-elle exprimée ? Ah oui, pour Maastricht, de justesse, et avec une campagne à sens unique (la Toile encore bien trop confidentielle pour faire contrepoids) : donc je considère ce résultat comme nul et non avenu.

      Si violence il y a, gageons qu'elle sera provoquée par les nantis, qui comme d'habitude soudoieront des nervi pour créer des troubles. Tout le monde connaît le processus aujourd'hui. Cela ne veut pas dire que des voies de fait musclées ne seront pas nécessaires pour chasser quelques "grosses têtes" obstinées. Montrer sa force, pour ne pas s'en servir, ou s'en servir avec beaucoup de modération, c'est généralement la bonne stratégie. On peut être sûr que c'est bien ce que craignent "ceux d'en face" qui, eux, n'ont aucun scrupule.

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    2. Après des décennies, des siècles de guerres, unissons nous et scandons tous ensemble : "Oh oui encore des massacres !" ; bien sûr que le peuple en a assez et veut la paix...

      Quelle force ? Chaque fois que le bas peuple s'est soulevé dans l'histoire récente c'est sous l'impulsion de la petite bourgeoisie (comme tu le dénonce), la force du mouton. Sans aller jusque là, l'idée de quitter l'UE de façon unilatérale sans discussions préalable est déjà inconséquente eu égard à l'héritage historique qui nous incombe, ce si tant est que nous soyons en position de discuter, cela va de soi.

      Je ne rejette pas l'usage de la violence mais oui, ceux d'en face sont ceux d'en face parce qu'ils sont ce qu'ils sont (amis de la tautologie, bonjour), effectivement j'ai des scrupules, ça pose un problème ?

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    3. Non, les massacres, c'est fini. Mais des envahissements de locaux, des prises d'otages de dirigeants, à mon avis cela fait parfaitement partie du jeu : "ceux d'en face" hésiteront un peu, oh, seulement un peu, mais après c'est le rapport de force que peut faire la différence. Si trois ou quatre millions de citoyens sont dans la rue, même les plus imbéciles des "maîtres" y regarderont à deux fois.

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    4. Statistiquement les morts de la guerre économique (induite par le capitalisme) sont aussi morts que les autres, les massacres ne sont pas finis, s'opposer à l'UE tombe donc sous le sens : par contre dire que l'UE n'est QUE cette structure libérale voulue par l'oligarchie financière est un mensonge par omission.

      L'Europe des peuples existe depuis que le territoire porte ce nom puisque c'est in fine le seul prérequis, la notion culturelle étant implicite.

      Pour ce qui est du rapport de force, ça fait un bail qu'il nous est défavorable, mettre quelques milliers de personne dans la rue autour d'actions "intelligentes" (ou supposées telles) est déjà difficile (cf. les manifs du FdG), alors des millions... C'est peut être toi qui a raison en disant qu'il faudra un élément extérieur pour mobiliser la masse ; ce qui pour moi serai un nième constat d'échec ; je ne crois pas qu'il faille attendre la masse, je ne m'accorde pas avec les concepts de "masse critique" non plus, nous devons créer de nouvelles façon de lutter.

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    5. l'UE n'est QUE cette structure libérale : je maintiens, Arthurin. C'est une construction de stratèges US datant de 1943.

      J'espère un déclic, qui décidera des personnes désinformées dans la rue, par un réflexe de défense : alors on pourra faire de grandes choses. Bien malin qui pourra dire si et quand. Mais cela peut venir par agrégation d'actions locales sans rapport les unes aux autres au départ.

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    6. Bien sûr que non, il n'y a qu'à en juger par toute la dialectique qui nous a été servie pour nous vendre l'UE. Je me souviens encore du lâché de ballons dans la cours de l'école, les affichettes qu'on avait préparé en hommage à la fraternité entre les peuples, les jumelages avec d'autres écoles, etc. L'élan populaire même si forcé et manipulé (je préfère parler de récupération) était bien réel ; certes pas pour faire "ça", nous sommes d'accord..

      L'UE ne PEUT PAS être uniquement cette structure libérale, c'est une structure libérale qui vient se greffer, jusqu'à la fusion, sur ce qui existe au préalable : l’Europe des peuples, négligé ce point serait une erreur dramatique.

      Je maintiens donc, bab, qu'il nous faudra faire preuve de circonspection pour trier le bon grain de l'ivraie et que cela exclu d'emblée d'adopter une position strictement clivante.

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    7. Entendons nous bien, à tes références à Asselineau et Sapir on peut comprendre que tu es partisan d'un retrait de l'UE (où en tous cas tu penche de ce côté là), c'est ce point précis de ton argumentaire qui m'incommode.

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    8. Je sais, c'est bien là-dessus que depuis le départ je suis sur une position différente du FdG. Je ne me fais pas d'illusions : si nous ne quittons pas l'U.E. (et non l'Europe bien entendu) nous serons pieds et poings liés par les différents traités qui se sont accumulés.

      C'est ma position fondamentale. Je pensais que tu l'avais compris. Et je n'ai jamais noté d'élan populaire pour l'U.E. Cela me rend d'autant plus déterminé, et vis-à vis du discours de JLM c'est effectivement clivant.

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    9. Comme dirai Généreux, on est lié par des menottes en plastique ; je crois que c'est un partisan du retrait aussi, forcément ça interroge.

      Le point n'est pas fondamental dans mon cas, il est lié à d'autres choses surtout, j'ai développé un peu dans ce billet, je ne penses pas y être qu'impertinent.

      La désobéissance remise sur le tapis par GO est intéressante aussi, c'est peut-être un point d'union entre nos positions a priori inconciliables.

      Le débat mérite d'être mené en tous cas.

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  6. L'Europe, notre avenir? Je croyais que c'était mourir, non?
    jard

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    1. Qui connaît l'avenir ? Il se peut que le nucléaire nous tue tous avant, grâce à d'autre Fukushima qui accéléreraient le processus.

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  7. Il faut comprendre que mes positions qui peuvent paraître rigides sont là pour permettre de créer provisoirement (j'insiste là-dessus) un havre déconnecté du libéralisme international. C'est un moyen qu'emploient d'ailleurs certains pays d'Amérique du sud. Ce havre est appelé ensuite non à se résorber, mais à s'agrandir par l'arrivée d'autres nations qui auront pu se libérer à leur tour. Et si nous ne procédons pas ainsi, le "gendarme" étatsunien nous avalera tout crus en deux jours.

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  8. Arthurin, j'ai essayé de répondre à ton dernier post sur ton blog : malheureusement le captcha ne fonctionne pas. Je te mets ma réponse ici.

    Je pense que tu poses le problème d'une façon pas tout-à-fait correcte. Il ne s'agit pas de nier l'Europe. Afin de la libérer, il s'agit de la délier des traités qui la ligotent de multiples façons, et font passer la finance et l'économie au premier rang, reléguant Histoire, culture, langues, à un rang très subalterne. L'Europe telle qu'elle a été bâtie dès la guerre finie a été inventée dans des officines étatsuniennes bourrées de psychologues et d'économistes, pour lesquelles l'Europe des Humains, des Nations et d'une certaine façon de vivre ensemble (même chaotique), est l'élément discordant à éliminer. Ces officines ne voulaient pas nous comprendre, mais nous asservir.

    Voilà ce qu'il est si important de démonter, à la lumière d'un fait important. Excepté la France, aucun des pays européens importants n'a une vraie histoire commune avant le XIXe siècle. Les Nations se sont affirmées au contact de la Révolution française et des chevauchées napoléoniennes. Aujourd'hui elles commencent seulement à exister, malgré des velléités nombreuses de sécession. Quand ce sera chose faite, et il suffit pour cela que le néolibéralisme n'exacerbe pas les antagonismes comme en Espagne, alors l'amitié entre les peuples s'ensuivra naturellement.

    Il ne faut pas oublier qu'un facteur du ressentiment allemand des années 20 est la conséquence de la capitulation humiliante de 1918, et des 14 points de Wilson. En fait l'oncle Sam, brouillonnement ou sciemment, s'ingénie à semer la zizanie dans un continent qu'il ne connaît pas. Qu'il retourne attraper ses bovins au lasso (encore un cliché, mais pas tant que cela), et laisse l'Europe et ses habitants en paix.

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  9. et les banquiers ne sont pas prêts à lâcher les affaires !!!

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