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samedi 2 mars 2013

Où sont les délinquants ? Où sont les criminels ?

Lémédia, la place Bauveau, des porte-paroles s'agitent ici et là pour fustiger des  délinquants, pour accumuler des mesures, des mesures, dans la démesure mais pas dans le sur-mesure. La délinquance, selon eux, serait de plus en plus présente, et de montrer du doigt, comme d'autres avant eux, l'intrus, le "rital", l'espingouin", le "portos", puis "le bicot" ou je ne sais quoi... Trop facile ! Des professionnels de la politique s'en emparent pour dresser des barricades de haine, de xénophobie, de violence parfois. Pire, les forces dites "de l'Ordre", au lieu de canaliser et apaiser cette haine, semblent parfois y ajouter la leur, ou celle de leur hiérarchie peut-être. Espérons qu'il n'en est rien, parfois les apparences sont trompeuses.

Il y a une grande logique. La vraie délinquance, celle dont on ne parle pas, augmente, grandit, devient tempête : c'est la délinquance en col blanc dont la violence l'assimile au crime le plus tortueux. Ceux qui la perpètrent ne sont que très rarement condamnés, et le plus souvent à du sursis. Il faut dire que ce sont souvent des personnes du milieu même de ceux qui font les lois, donc ceux-ci ne légifèrent pas là-dessus, alors qu'ils devraient s'y pencher sérieusement  afin de faire cesser des abus qui bien sûr, engendrent par cascade d'autres abus plus "bas" dans l'échelle des classes de la société. Plus fort, parfois ce sont ces mêmes élus qui sont épinglés. Les vrais responsables, placés encore plus "haut", ne risquent rien même s'ils ne sont pas protégés par d'opportunes impunités de fonction.

Cette délinquance de tout en haut est par son omniprésence tonitruante la cause de l'autre, celle des gens qui tentent de survivre aux coups de boutoir de la première, peu importe où ils sont nés : quelque part où les conditions étaient rudes. Ceux-là subiront, comme on dit, "les rigueurs de la loi" sans y rien pouvoir. Encore n'en sommes-nous pas au niveau états-unien, où un pour cent de la population est en prison, dont comme par hasard au moins 75%, si ce n'est 85%, sont plus ou moins "bronzés", afros, latinos et autres confondus.

Oui, la délinquance poussée jusqu'au crime est en augmentation continuelle, mais la pire paraît intouchable. C'est pourtant elle qui conditionne le reste. Et si l'on étudiait bien les choses, un représentant du peuple qui vote ou applique sciemment une loi mauvaise pour la grande majorité engage sa responsabilité jusqu'à un niveau criminel. Y pense-t-on ? Pense-t-on à ces ténébreuses officines que l'on nomme les Grands Partis, qui par de discrets chantages incitent des élus à légiférer contre le peuple : quelqu'un a-t-il été arrêté pour avoir œuvré ainsi envers les représentants des citoyens ? Non, c'est sûrement encore plus subtil et anonyme. Personne n'est responsable, personne n'a rien vu, rien entendu. Seul reste le résultat des votes aux Assemblées. Et la responsabilité de ceux qui ont voté, car ce vote-là ne peut être caché que par le labyrinthe des lois où le simple citoyen ne peut pas s'y retrouver.

Niveau criminel disions-nous ? Quand, en réaction à des politiques horribles, des gens meurent, n'y a-t-il pas là crime de la part de ceux qui ont ordonné les circonstances ayant causé ces morts ? Y a-t-il des lois, des articles du Code Pénal pour jeter des garde-fous à ces abus ? Peut-être, un juriste le saurait sans doute. En revanche, si ces articles existent, des avocats retors réussissent judicieusement à les tourner semble-t-il. Sinon, on verrait de vrais Grand Patrons en activité se retrouver en prison non chez les VIP avec des peines légères, mais avec les meurtriers et les violeurs. Cela se saurait.

Changeons la donne. Faisons payer les vrais responsables, où qu'ils soient, quels qu'ils soient.  Mais surtout, faisons en sorte que la situation actuelle ne perdure pas, et que les fauteur soient mis hors d'état de nuire. Pourquoi pas les conseils d'administration de toutes les entreprises du CAC40, et des grandes filiales de multinationales aux sièges étrangers, en "cabane" tous ensemble ? Rassurons-nous : cela ne fait pas tant de monde, vu le chassé-croisé de ces cumulards de jetons de présence.

Victor Hugo affublait du bonnet rouge le vieux dictionnaire : coiffons de ce même bonnet rouge le rouge DALLOZ.  Ainsi, Marianne n'aura plus à rougir de ses "soutiens".


5 commentaires:

  1. Bien d'accord. Ce qu'il y a de révoltant en plus, c'est que parfois la loi est modifiée pour légaliser certaines formes de délinquance patronale (cf. la loi Maillié).

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  2. Comme je te l'ai dit au tél., j'ai beaucoup apprécié ce billet. Il me semble rejoindre, en plus de ses qualités d'écriture et de tes jeux de plaisir évident avec les mots, le bal de mes propres idées sur le sujet, que j'ai exprimé à propos de la loi dite d'amnistie de la criminalisation des combats sociaux, proposée par une sénatrice PCF, et qui a été votée à... seulement deux voix près. Après avoir été vidée de sa substance par une multitude d'amendements socialistes, ce qui est fort regrettable;.. En effet, cime tu l'expliques très bien dans ce billet, à une certaine violence économique et politique envers les plus humbles, qui sont toujours les dindons de la farce, il me semble légitime que ceux ci se révoltent, et répondent à la violence qui leur est faite... Seuls les gens de mauvaise foi et la patronne du Medef considère qu'il soit indigne de se défendre... Nous, nous soutenons. La délinquance patronale, effectivement, existe. Et elle est pourtant bien rarement condamnée, alors qu'elle fait bien plus de dégâts sur nos vies...

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  3. Oui, la loi soutient les forts. Ce n'est pas nouveau. Ils en sont d'autant plus forts. Et comme je le disais, à moins d'être incorruptibles les élus du peuple se font intimider par les appareils de partis : il est tellement simple de suggérer "Ne compte pas te représenter la prochaine fois", pour faire rentrer dans le rang, ou plus grave encore, de faire peser une éventuelle éviction du parti. Si la re-présentation était interdite, ce genre de chantage ne pourrait pas prendre, c'est bien pourquoi les carrières politiques longues sont toujours soutenues par les officines, pour lesquelles c'est une monnaie d'échange facile avec la soumission des élus du peuple.

    Bien entendu, ce genre de conversation se tient sans témoin : comment ensuite la dénoncer ? A moins de réussir à se regrouper à plusieurs, victimes du même procédé. C'est ainsi que naissent de nouvelles formations, qui resteront éthiques aussi longtemps que "les gros sous" n'interviendront pas dans leurs stratégies.

    Les patrons ont encore de beaux jours devant eux, avec ces formations politico-financières qui les protègent.

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  4. Vous mélangez deux choses totalement différentes. Vouloir cacher l'une par l'autre ne sert à rien.
    Quand vous vous faites agresser (ça m'est arrivé et je sais de quoi je parle, je m'en suis bien tirée parce que j'ai été une jeune femme sportive et agile, plutôt sûre d'elle), après vous ne vous dites pas que c'est de la faute à Clairstream. Non. Vous vous dites seulement que le type était une ordure et qu'il n'y a pas de pardon. Pas de pitié à avoir. Pas de circonstances atténuantes. Rien.

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    1. Cela n'empêche pas le fait que Clearscream, ou quelque chose du même genre, peut y avoir une responsabilité. Pourquoi agresser ? C'est toujours une histoire de pouvoir. Pouvoir par l'argent, pouvoir par le sexe, et celui qui agresse pour le sexe est un malade et un minable, même s'il n'en a pas conscience. Quant au pouvoir par l'argent, ce sont des lâches qui utilisent ce moyen. Pour conclure, l'homme de pouvoir (y compris si apparemment et officiellement c'est une femme) est presque toujours un malade. Le plus souvent ces malades se servent de la loi pour parvenir à leurs fins. La loi, qui est votée par des gens que ces malades ont réussi par divers artifices à impressionner.

      Et pour répondre à votre fin d'intervention, le politicien a encore moins de circonstances atténuantes, pas plus que le banquier.

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