Rechercher dans ce blog

mardi 21 février 2012

Le 11 novembre devient jour d'hommage "à tous les morts pour la France"

 Créé le 20-02-2012 à 18h47 - Mis à jour le 21-02-2012 à 03h06

Le Parlement a adopté définitivement lundi, par un vote de l'Assemblée nationale, la loi instaurant le 11 novembre, jour de l'armistice de 1918, comme une journée "en hommage à tous les morts pour la France", et non seulement à ceux de la Première Guerre mondiale.
Seul le groupe des députés du Front de gauche a voté contre ce texte, annoncé par Nicolas Sarkozy le 11 novembre dernier, et qui précise, à l'initiative du Sénat, que "cet hommage ne se substitue pas aux autres journées de commémoration nationales".

Merci de lire la suite de la dépêche de l'AFP ici

-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-

Ce devoir de mémoire est aussi un devoir d'explication.

En 1922 le journal L'Humanité a publié une réponse d'Anatole France à Marcel Cachin, réponse qui fera date.

"On croit mourir pour la Patrie et on meurt pour les banques et les industriels"

 Ce mot terrible concernait le bilan de la guerre de 1914-1918, celle dont la fin jusqu'à présent était commémorée le 11 novembre. Aujourd'hui, avec le recul on s'aperçoit que tous les autres conflits présentent le même tare.

Sans aller très loin, les banquiers et industriels aux USA ont fait des affaires énormes en fournissant les deux camps en 1939-45. Apparemment, leur collaboration avec le IIIe Reich s'est terminée avec l'entrée en guerre des USA, début 1943. Sans état d'âme, les affaires ont repris dès le conflit militaire terminé. Il fallait bien reconstruire ! C'est là un marché particulièrement juteux, qui fut revêtu de l'onction nommée Plan Marshall.

Sans vouloir trop polémiquer, qu'en fut-il pour les guerres qui suivirent, pour nous français ? L'Indochine ? Nul besoin de plonger dans le bourbier du scandale des piastres. D'énormes intérêts s'y investissaient (on pensera à Michelin).  La Banque d'Indochine, qui plus tard fusionnera avec celle de Suez en 1974. Aujourd'hui le groupe se nomme Suez tout court. Incidemment, la banque de Suez aussi était partie prenante sur le conflit de 1956 à propos du Canal. Conflit qui fut perdu par le corps expéditionnaire anglo-français : c'est pourquoi on n'en parle guère.

Et en Algérie, bien entendu les intérêts abondaient, surtout quand fut découvert le pétrole dans le sud. Quoi de mieux, que d'envoyer là-bas les appelés du contingent français faire "de la pacification" ? Un ami en a tiré un témoignage poignant, intitulé "Le Piège". Il cherche un éditeur.

Les choses ont continué, encore aujourd'hui en Afghanistan où "nos" troupes sont encore embourbées dans un conflit qui n'est pas le leur, ni le nôtre, mais celui des pétroliers US.

Personne ne fait de remarque ? Dans ces différents conflits, nous devons repartie la tête basse, parce qu'il s'agit pour ceux "d'en face" de guerres de rejet d'envahisseurs, où le peuple entier est concerné. On ne peut pas gagner ces guerres-là, à moins de faire table rase du pays. Même en Irak, où le pays n'existe pratiquement plus, même en Libye plus récemment où la re-désertification est encore en cours, les troupes d'invasion n'auront pas fait plier les survivants. Et entre un gouvernement de Tel Aviv et la population palestinienne occupée ou enfermée, le bras de fer continue indéfiniment.

Plus fort encore, un pays a bien failli être le grand perdant de la guerre 1939-45 : le nôtre. Sans la poigne de De Gaulle, en 1945 les cadres d'une administration d'occupation US étaient prêts à se mettre en place, substituant un occupant à un autre. La monnaie était déjà imprimée, en toute illégitimité. Il a failli se produire là un nouveau conflit. Les livres d'Histoire en parlent peu. Presque aucune trace dans les recherches Google, sauf celle-ci très importante. Bizarre.

Le 11 novembre. C'est une date légalement comme une autre désormais, puisque sa spécificité est morte, peu de temps après le dernier survivant militaire de cette période-là. Si elle pouvait donc être l'occasion d'avouer quel était, quel continue à être l'enjeu de tant de morts (jamais les responsables, on le notera), les choses avanceraient vers une prise de conscience mondiale de notre fraternité. Il est nécessaire de jeter de multiples ponts par-delà des frontières qui ne sont que celles imposées par ceux qui ensuite les transgressent par personnes interposées. Une histoire de fous ? Un jeu entre quelques irresponsables ? Ou plus subtilement une façon de diviser pour régner, pour des financiers totalement apatrides et leurs compères industriels ?


3 commentaires:

  1. "On croit mourir pour la Patrie et on meurt pour les banques et les industriels".

    Une seule phrase pour dire l'essentiel.

    Avec, comme tu le soulignes, une belle permanence dans le temps. Les guerres puniques, opposant les Romains aux Carthaginois, c'était déjà le contrôle du commerce de la Méditerranée...

    Et excellente référence que celle d'Annie Lacroix-Riz. Elle fait partie des historiens qui travaillent avec sérieux.

    RépondreSupprimer
  2. Ouïlle!! ça c'est du lourd, cet article! ...
    Merci de mettre "Le Piège" en doc à charger, merci surtout de ce superbe raccourci historique !
    Je n'ai pas encore vu tous les liens que tu nous donne, je vais le faire sûrement...
    Je souhaite que ton article fasse "le tour du web", enfin au moins des blogs les plus lucides... et qu'il soit, pourquoi pas, repris !

    RépondreSupprimer