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mercredi 7 novembre 2012

Notre-Dame des Landes : réoccupons le bien de tous

Notre-Dame des Landes, c'est un lieu de vie, un vrai : elle fourmille, elle bruisse, elle éclate de joie, elle EST la Terre mère, nourricière, celle qui nous défend, et qu'il faut défendre. Ce ne sont pas quelques insensibles banquiers, quelques bétonneurs insensés, quelques politiciens obnubilés par leur gloire qui pourront entraver ces vérités essentielles.

C'est pourquoi le 17 novembre, l'appel est général, à tous les humains de bonne volonté qui pourront faire le déplacement : ce terrain essentiel, il va falloir le réoccuper. Une zone de cette importance, gorgée de l'eau du ciel et de la terre, ne peut pas, ne doit pas se transformer en un aride désert de béton, loin au nord des agglomérations qui seraient sensées "en avoir besoin". Tous les prétextes sont bons, pour gagner de l'argent, pour "entrer dans l'Histoire". Mangin et Nivelle aussi sont entrés dans l'Histoire. Mais également la chanson de Craonne.



Citoyens de l'ouest, de la France, de l'Europe, voilà un lieu privilégié où, par votre présence, vous pourrez dire à des humains qui ont oublié ce que cela représente de responsabilité d'avoir ce titre : non, nous ne voulons pas de votre voie, qui n'est qu'un cul-de-sac. Non, nous ne voulons pas que le Dieu Argent nous écrase avec morgue. Quelles que soient les arguties juridiques, souvent tirées par les cheveux, qui vous feront affirmer votre "propriété" de ce sol, celui-ci est la richesse de tous. Non, pas une richesse qui s'inscrit dans un compte en banque, mais la même richesse que le ciel bleu, le torrent qui joue, l'alouette qui s'élève, petit point délicieusement chantant au milieu d'un champ, le silence éloquent d'une forêt où tout simplement l'on se sent bien.



Notre-Dame des Landes, c'est le bien de tous. Tous affirmons qu'en y posant les pieds, nous faisons corps avec elle. Le 17 novembre, tous ensemble, nous allons réaffirmer cette symbiose entre nous humains, et la Terre qui nous a vus naître, qui nous a fait naître, qui nous nourrit et nous console. Debout ! C'est ainsi qu'il faut être pour protéger tout simplement notre avenir, et celui de nos enfants.

mardi 6 novembre 2012

Gallois - le travail est capital

Une intervention intéressante de l'ami Luigi, sur le blog du Yeti, que je reproduis avec plaisir, et avec son autorisation.



Un Gallois de mes amis m’a dit récemment que le travail était capital.

 J’ai répondu certes… mais à peine allais-je développer qu’il a ajouté “oui mais il a un coût”.

Ah ! Bien sûr le coût c’est essentiel, voire même capital ai-je souligné, mais aussi devrions-nous….

Et de m’interrompre à nouveau “et ce coût assurément demande un effort au travail, j’en conviens foi de Galois, mais il vaut le coup, crois-moi”.

Pourquoi d’un coup, sur le coût du travail, l’ami Gallois s’était-il empressé de me rassurer qu’il n’y en aurait pas d’autres.. coup de ce genre ? Étrange me suis-je dit, c’est peut-être une ruse de sa part pour masquer une autre intention, plus favorable au travail, donc aux salaires ?

Naïf que je suis, ce Gallois-là, que je sais ancien patron de gauche d’une grande industrie française ne pensait pas aux salaires mais au coût du travail, celui qui pèse par trop sur les entreprises. Lesquelles c’est bien connu, et notamment celles du CAC 40 souffrent le martyre de devoir par trop payer un coût du travail exorbitant. Et ce même ami Gallois de m’inviter à penser fortement, un peu à la manière de la méthode Coué, au choc de confiance ?

Le choc de confiance, c’est quoi ? lui ai-je demandé. Ben c’est le choc de compétitivité avec la méthode Coué, divisé par le nombre des actionnaires puis multiplié par la racine Carré d’une troïka bienveillante et….

Là je l’ai coupé, je n’en pouvais peu, et de lui avouer “c’est l’austérité, non ?”.

Que nenni cher ami, encore une fois, foi de Gallois, en deux ou trois ans, quelques sacrifices, 20 milliards de charges sociales en moins pour les entreprises, 10 milliards pour les salariés (auxquels il faut tout de suite enlever l’augmentation de la CSG + un ou deux point de TVA, le gel des salaires, la fin de la protection sociale, du code du travail…. là c’est ma pensée qui travaillait en même temps qu’il parlait), l’exploitation du gaz de schiste et le tour est joué, j’aurai mon nom dans le dictionnaire et j’entrerai au Panthéon des grands hommes.

 J’étais ébloui par la démonstration, presque convaincu par les arguments quant apparut alors sur l’écran TV de Bonheur Capital, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif. Oua, l’avait de l’allure le ministre du redressement productif et l’air content, ma foi de Gallois. D’ailleurs il s’empressa de nous recommander la lecture du rapport de mon ami Gallois remis en main propre au joyeux premier ministre de notre gouvernement ce jour même. Il fallait, dit-il, que tous les français en prennent connaissance ! Mazette, je me suis dit que mon ami Gallois avait du écrire quelque chose de très élevé, à la fois spirituel, culturel, poétique, philosophique pour que le ministre du redressement lui-même nous empresse d’en prendre connaissance afin de … redresser le pays.

  Je me suis alors tourné vers mon ami Gallois et je lui ai demandé : et ton rapport combien il coûte ? Là je dois dire en toute honnêteté et en toute amitié que mon ami Gallois n’a pas voulu me répondre. Il m’a seulement confié qu’il fallait attendre la décision du gouvernement et du président aussi, que là malgré notre relation ancienne il était tenu au devoir de réserve. J’ai bien compris, et je n’ai pas insisté. On a fini notre bière (un peu chère d’ailleurs) et nous allions nous quitter encore bons amis quant, au moment où il s’apprêtait à sortir du café je ne pus m’empêcher presque inconsciemment de lui poser une dernière question : dis-moi ami Gallois, dans ton rapport “choc de confiance”, as-tu calculé aussi le coût du capital ? Parce qu’à tout faire, autant analyser tous les coûts non ?

Vous aurez deviné qu’à ce jour, mon ancien ami Gallois, n’eut pour seule réponse que “sachez monsieur que dans notre pays, tous les coups ne sont pas permis. Vous osez insinuer que j’aurais oublié, dans la mission que m’a confiée le président et le gouvernement, d’évaluer, de peser tous les coûts. Je ne suis pas n’importe qui monsieur, je suis Gallois, le rapporteur d’un rapport du choc de la confiance, autrement appelé il y a à peine une heure choc de compétitivité. Alors vos insinuations ne m’atteignent pas. J’ai la confiance du gouvernement, du président, de la finance, de la commission européenne, de l’UMP, du FMI, de la BCE, de la Banque Mondiale, de l’OMC…… Etc et etc..

Je n’en demandais pas tant. Demain matin c’est certain, dans la presse, notre déconvenue amicale fera sûrement les choux gras des éditorialistes malins : le Gallois assène un coup définitif au Front de Gauche et qualifie le néolibéralisme en finale du super beau coup sur le dos du travail.

Bien à vous tutti
Bruno

PS : toute ressemblance avec des événements existants ou ayant existés seraient fortuits et indépendant de ma volonté.

Assaut meurtrier contre le Mavi Marmara : procès à Istanbul, colère d’Israël (Assawra)

Assaut meurtrier contre le Mavi Marmara : procès à Istanbul, colère d’Israël


Le procès de quatre anciens chefs de l’armée israélienne accusés d’avoir ordonné un assaut meurtrier contre un navire turc d’aide humanitaire à destination de Gaza en 2010 a débuté mardi à Istanbul en l’absence des accusés, une procédure dénoncée comme un "spectacle" par Jérusalem.

Le ministère public turc a requis la prison à vie contre l’ex-chef d’état-major de l’armée israélienne, Gabi Ashkenazi, les ex-chefs de la marine et de l’aviation, Eliezer Alfred Marom et Avishai Levi, et l’ex-chef des services secrets Amos Yadlin, pour leur implication supposée dans l’assaut contre le navire Mavi Marmara, au cours duquel avaient péri neuf ressortissants turcs.

Les quatre hommes, aujourd’hui à la retraite, sont inculpés en tant que "commanditaires de meurtres avec brutalité ou actes de cruauté".

Mais en l’absence des accusés, le procès devrait rester symbolique, d’autant qu’Israël a exclu d’extrader ses militaires et rejeté les poursuites dont ils font l’objet.

A l’ouverture du procès, le ministère israélien des Affaires étrangères a une nouvelle fois dénoncé mardi un "procès-spectacle". "Ca n’a rien à voir avec le droit et la justice", a affirmé à l’AFP Yigal Palmor, le porte-parole du ministère.

"Les prétendus accusés n’ont pas reçu notification ou été informés d’aucune façon qu’ils allaient faire l’objet de poursuites ou de la nature des accusations. On ne leur a même pas accordé une chance symbolique d’avoir une représentation légale", a ajouté M. Palmor.
Les accusés étaient représentés à l’audience par des avocats du barreau d’Istanbul commis d’office, a rapporté l’agence de presse Anatolie.

A l’ouverture des débats, le président du tribunal a indiqué que l’assignation à comparaître émise par ses services n’était pas parvenue aux accusés, puis a entamé l’identification des victimes et parties civiles. Les représentants des parties civiles ont pour leur part réclamé l’émission de mandats d’arrêt contre les ex-officiers.

"Nous attendons de la cour qu’elle émette un mandat d’arrêt parce que les crimes sont très graves, et nous voulons aussi une intervention d’Interpol", a déclaré à des journalistes hors de la salle d’audience l’avocat Resat Petek.

"L’Israël en jugement", pouvait-on lire sur un grand ballon gonflable flottant au-dessus de l’esplanade. "Pour l’instant, nous jugeons simplement quatre commandants, mais il peut y avoir une extension politique. Tout est entre les mains de la cour", a affirmé Hüseyin Oruç, le vice-président de l’ONG humanitaire islamique IHH, qui avait affrété le Mavi Marmara.
Plusieurs participants à l’expédition de 2010 étaient également présents au tribunal.

"C’est très important d’être là, quand pour la première fois des preuves vont être présentées à un tribunal concernant ce que je considère comme des crimes d’Israël", a déclaré Ann Wright, officier à la retraite de l’armée américaine, qui avait participé à la flottille pour Gaza sur le navire Challenger-1.

Les poursuites portent sur l’assaut donné le 31 mai 2010 dans les eaux internationales par des commandos israéliens au Mavi Marmara, navire amiral d’une flottille d’aide humanitaire qui tentait de rallier Gaza, sous blocus israélien. L’acte d’accusation reproche aux soldats israéliens d’avoir fait un usage disproportionné de la force contre les militants turcs, notamment d’avoir "mitraillé des gens qui brandissaient des fourchettes, des cuillères ou des hampes de drapeau".

En septembre 2011, le rapport Palmer de l’ONU avait jugé "excessive" et déraisonnable cette intervention militaire, mais avait considéré comme étant légal le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza.

Cette affaire a provoqué une grave crise diplomatique entre la Turquie et Israël, autrefois alliés. Ankara a abaissé le niveau de sa représentation diplomatique dans l’Etat hébreu, suspendu la coopération militaire, et a expulsé l’ambassadeur d’Israël.

(06 Novembre 2012 - Avec les agences de presse)

Casser l'utopie

Avec son aimable autorisation, j'ai la joie de répercuter ici un texte limpide d'une personne qui signe Gédicus. Merci pour la confiance !


Casser l’utopie

Casser l’utopie, voilà ce qu’ils veulent. Ils ne veulent pas que l’on prouve que ce qu’ils nomment « utopie » peut exister. Il ne faut pas que des preuves concrètes viennent démontrer qu’on pourrait vivre autrement ; que les tentatives « utopiques » ne débouchent pas forcément sur des dictatures (Comme la propagande de leurs « historiens » nous l’assure depuis que les bolcheviques et staliniens ont transformé le rêve communiste en camp de concentration). Il ne faut pas que l’idée puisse se répandre dans les esprits que l’on pourrait faire autre chose que ce à quoi tous leurs rouages nous obligent.

Ils sont les gardiens cyniques et féroces d’une organisation sociale conçue pour que les grands faiseurs de fric en fassent toujours plus et que les pauvres en chient toujours plus. Ils n’ont pas « d’états d’âme » (comme ils disent dans leur jargon méprisant). Pas la peine de s’offusquer de leurs méfaits ; d’essayer de leur faire entendre « raison ». Ce ne sont pas des gens « raisonnables » bien que ce soit le déguisement qu’ils préfèrent. Ils ne veulent qu’avoir raison de ceux qui refusent de se plier à leurs décisions : par la matraque et les lacrymos, les flash-balls et les procès, les amendes et la prison, et autres vacheries moins officielles. Ils n’en sont pas encore aux tanks et aux missiles (ça ne fait pas « démocrate ») mais, s’il le faut, ils se souviendront que leurs ancêtres ont su faire tirer sur les dangereux utopistes d’hier, communards et spartakistes, makhnovistes et zapatistes, et autres« collectivistes ».

Ce qui les inquiète c’est que l’utopie reprend du poil de la bête. Confrontés à leurs impasses (Paye la banque et crève en silence) des gens de plus en plus nombreux, partout, se disent qu’ils peuvent essayer de s’en sortir, quitter la machinerie écrasante du tous contre tous ; agir ensemble pour sortir du labyrinthe piégé. Voilà ce qui leur fait peur. Ils savent que leur feuilleton du bonheur technocratique et marchand fait de moins en moins applaudir les spectateurs et que, sans cette adhésion du public, leur force est à la merci d’un renversement de perspective, comme cela s’est vu plus d’une fois dans l’histoire. Ils savent que leur force est faible malgré ses uniformes, ses carapaces, ses cons dévoués et toutes ses machines.

Voilà pourquoi ils mettent le paquet contre tout ce qui prouve, que la soumission à leurs règles n’est pas le seul comportement possible. Voilà ce qui est en jeu à Notre Dame des Landes comme à Marinaleda ou au Chiapas. A Notre Dame des Landes, les jeunes « squatters » au lieu de mendier à Pôle emploi ou de s’affliger de la prétendue crise du logement, ont démontré que si l’on veut on peut sortir de la dépendance au fric roi et aux rois du fric. Avec de très maigres moyens et une énergie phénoménale, ils ont rénové des maisons ; construit des cabanes de rêve (mieux que celles vendues en kit pour les parcs des riches) ; cultivé des jardins inventifs et produisant des légumes sains (sans « label » bruxellois) ; créé une boulangerie, une bergerie et, surtout, développé des relations solidaires et chaleureuses, à l’opposé du « chacun pour soi, écrase ton voisin» qui est la bible des « gagneurs » malheureux confondant bonheur et Bling-Bling.

Voilà pourquoi les majordomes du capitalisme, en livrée « socialiste », ont lancé leurs soudards et leurs bulldozers contre leur œuvre. Voilà pourquoi ils démolissent des maisons, des corps, des vies, des espoirs.  Parce qu’ils veulent démolir la preuve qu’un autre monde, une autre vie sont possibles. Mais leur hargne montre leur trouille. De plus en plus, cette société échappe à leur maitrise. L’utopie est leur chardon : Écrasée, étouffée, assassinée, elle renait toujours. Et toutes les bourses se recroquevillent en le constatant.
Gédicus (1er novembre 2012)

lundi 5 novembre 2012

Manuel Valls, le danger qui vient



Non, nous ne sommes pas à Tarnac, petite commune de 327 habitants oubliée dans un coin du plateau de Millevaches (qui veut dire Mille Cours d'Eau, et non Mille Ruminants, même si ceux-ci n'en sont pas absents).

Nous sommes devant les grilles (fermées, évidemment) du pire bunker de la république française après la salle de crise de l'Élysée, mais pas pour les mêmes raisons. Nous sommes Place Beauvau, à Paris. Passez votre chemin, citoyens, ici il n'y a rien à voir. L'opacité est de mise. La "fermeté" également. Pour preuve l'occupation de la rue de Solférino le jour d'une manifestation à Paris contre l'aéroport de Notre Dame des Landes. Tous les passants, au garde-à-vous, arboraient le même seyant costume. Les véhicules, également. Quidams en maraude, passez votre chemin.

Les Français "au courant" avaient pris l'habitude d'un ministère de l'Intérieur brutal, sans pitié, délogeur de pauvres et protecteur des riches, pourvoyeur de charters aux frais des contribuables malgré leur opposition, plus prompt à embastiller des Tarnaciens que des financiers coupables de faire leur "métier". C'était à une époque où régnaient des natifs ou d'anciens habitants de Neuilly, et il suffisait d'attendre avec une patience angélique qu'ils dégagent !

L'époque a changé, c'est toujours un ancien habitant de Neuilly qui est à l'Élysée, mais Place Beauvau c'est un ancien catalan qui officie désormais. Il était né à Barcelone en 1962, en pleine répression, alors que son père avait fui l'Espagne en 1948 pour éviter d'être arrêté comme opposant au franquisme. Cherchez l'erreur. Il suffit de constater la façon dont s'est passée l'arrestation d'Aurore Martin pour deviner quelles sont ses inclinations politiques. Les autorités françaises et espagnoles se sont mutuellement félicitées de cette capture, alors qu'ensuite le ministre affirme, la main sur le cœur, qu'il n'a rien pu faire pour l'éviter.

Il n'en restera pas là, soyons-en persuadés. Ses prédécesseurs avaient eu le cas Tarnac, il a celui-ci - que Guéant n'avait pas osé aborder - et il n'y a plus qu'à attendre le suivant.

Cet homme a les dents longues. Disons-nous bien qu'il brigue déjà la présidence de 2017. Déjà les médias le portent aux nues, les instituts de sondages lui donnent des chiffres de popularité impressionnants, sortis sans doute du chapeau de Garcimore (je préfère un lapin). Compte tenu de ses états de service, le résultat serait, à n'en point douter, pire qu'avec l'ancien OCCUPANT de l'Élysée. Avocat comme lui, moins dispersé, plus calme, il pourrait être un excellent geôlier de Marianne.

C'est pourquoi il est indispensable de souligner dès à présent, et jour après jour, le danger que représente cet homme. Il faudra s'y employer. Dénonçons, dénonçons le potentiel qu'il représente en matière de malignité. Rappelons qu'il est prévu entre l'Union Européenne de sinistre mémoire et le gouvernement des États Unis d'Amérique qu'entrent en application en 2015 des accords aussi bien commerciaux (un libre-échange total) que de sécurité. Ces accords seront une arme terrible pour frapper les lanceurs d'alerte, les opposants et tous ceux qui se dresseront dans le chemin de l'intégration transatlantique. En effet, ils prévoient la mise en commun des données personnelles des citoyens, de tous les citoyens. Nous ne sommes plus en démocratie ? Ce sera pire encore. Plus rien d'important ne sera soumis à l'approbation des citoyens, voire plus rien du tout. Avec un tel homme, il est permis de craindre que notre situation ne soit encore pire que ce que prévoient ces funestes accords.

Citoyens, soyons vigilants, prévoyants et constants. Cet homme ne doit pas devenir le décisionnaire de notre pays. Jamais.

dimanche 4 novembre 2012

Zebda, le Crif, la politique, l'argent, le moteur du Monde

Un fait significatif revient à l'esprit. Tout récemment Richard Prasquier, président du CRIF,  a dénoncé "des images de propagande puissante" à propos du clip de Zebda "Une vie de moins", sur des paroles de Jean-Pierre Filiu, professeur d'Histoire à Science Po Paris. Plusieurs dirigeants de ce groupe y sont allés de leurs grands cris, parce que cela risquait sans doute de trop bien renseigner la jeunesse française sur la réalité de Gaza.


J'ai eu l'occasion de lire des extraits du Talmud (qui n'est pas le livre de chevet des juifs en général) : ceux qui ont écrit cela donnent l'impression qu'il existe, en tant qu'être pensants et intelligents, eux... et rien d'autre. Mais peut-être justement les "patrons" de certaines organisations communautaristes se réclamant de la judéité sont-ils de fervents lecteurs de ce livre-là. Il y a des extrémistes partout. C'est valable bien entendu pour toutes les croyances et organisations spirituelles.

Un organisme comme le CRIF s'est autoproclamé "représentatif" de tous ceux qui selon les institutions françaises pratiquent discrètement, ou non, leur religion, ou même ceux qui ne la pratiquent plus, toujours aussi discrètement. Une telle assertion ne résiste guère à l'examen. Et bien entendu, dans ces conditions ceux qui en sont les porte-paroles ne représentent qu'eux-mêmes et quelques disciples proches. Quand, et c'est fréquent, l'UFJP par exemple récuse et dénonce ceux qui prétendent parler en son nom, il y a comme un malaise. Il y a même des Israéliens de religion juive qui affirment hautement leur désaccord. Gênant, non ?

Le judaïsme est une religion de paix. L'Islam également. Le problème vient de ceux qui prétendent s'en prévaloir pour porter la violence et la mort. A croire - c'est une boutade bien entendu - que le CRIF ne représente AUCUN juif français. De même que la prétendue officine de franchising Al Qaida ne représente aucun musulman.

Quand une tribune de ce genre tonne contre "ses ennemis" au nom d'une religion, soyons certains, l'Histoire est là pour en témoigner, qu'il s'agit de politique, et rien que de cela. Comme cette politique n'est jamais présente au grand jour, il est difficile d'en déceler les buts aussi longtemps qu'ils ne sont pas presque atteints. Tout au plus pourra-t-on en démonter les cheminements. La déclaration Balfour, par delà les raisons avancées, était surtout un moyen pour des anglo-saxons de garder un pied solide dans la région de Méditerranée orientale. Entre-temps, et progressivement, c'est Washington plutôt que Londres qui est devenu l'interlocuteur "privilégié" du régime de Tel Aviv, mais cela ne change pas grand-chose.

Une seule chose est certaine, pour les nombreux lobbies plus ou moins directement impliqués dans la bonne santé de Tel Aviv, il est toujours interdit de porter la moindre critique à ce gouvernement, car il est le garant de LEURS intérêts. Intérêts qui peuvent paraître contradictoires, superficiellement, mais qui pour eux ont une logique même si elle paraît tortueuse.



C'est pourquoi Zebda est montré du doigt, comme le fut Shlomo Sand, comme le furent bien d'autres. Seul rappel : ce n'est pas une question religieuse, c'est un intérêt strictement politique. Et même souvent financier, comme pour la dissolution sanglante des Templiers dont Philippe le Bel voulait confisquer (en vain) le trésor.

samedi 3 novembre 2012

Reconnaître l'entité sioniste est pire que la déclaration balfour (sur Assawra)

Reconnaître l’entité sioniste est pire que la déclaration Balfour

samedi 3 novembre 2012, par Fadwa Nassar

95 années sont passées depuis cette déclaration, où le ministre britannique Balfour a promis aux « Juifs » une « patrie » en Palestine, alors que ce pays ne lui appartient pas et que les « Juifs » ne le méritent pas. La « déclaration Balfour » fut unique dans l’histoire humaine : aucun impérialisme n’a jamais osé dépouillé un peuple de sa terre pour la livrer à autrui. L’impérialisme français a essayé de reproduire ce crime dans les années 70 du siècle passé pour installer des minorités vietnamiennes dans le territoire de la Guyane « française », mais le contexte stratégique reste incomparable et fait de cette déclaration, comble de l’injustice et de l’arrogance coloniale, un fait unique dans l’histoire de l’humanité.

La victime de cette déclaration criminelle est le peuple palestinien d’abord, qui fut dépossédé « légalement » (puissances impériales puis ONU) de sa patrie, et les peuples arabes qui durent subir un accord impérial, l’accord Sykes-Picot, qui a démembré leur région et tenté de démembrer leurs esprits pour les empêcher de tenir tête aux sionistes. Mais ni la déclaration Balfour, ni l’accord de Sykes-Picot, ne sont légitimes. Ils sont le produit d’un rapport de forces qui a écrasé les peuples arabes et martyrisé le peuple palestinien.

95 ans après cette déclaration, le peuple palestinien n’a pas abandonné la lutte. Il se bat et résiste, malgré tous les abandons, toutes les défaites et les compromissions faites à ses dépens, par les uns et les autres. Dès 1916, bien qu’il n’avait pas les moyens matériels de résister à ce complot international, il a pris les armes, il s’est organisé, et a refusé d’accorder même un brin de légitimité à ce projet colonial, puis à cette entité composée de colons. La révolution organisée par Ezzdine al-Qassam dans les années 30 contre les troupes britanniques et les colons sionistes fut la réponse adéquate à tous ceux qui ont essayé de ménager les britanniques, pour ne dénoncer que la colonisation sioniste, pensant que la « communauté internationale » comprendrait leurs doléances. La compromission envers l’impérialisme entraîna l’occupation de la Palestine et l’installation de cette entité coloniale qu’est l’Etat sioniste.

Aujourd’hui, 95 ans après cette sinistre déclaration et le démembrement de la région arabe, et parce que le peuple palestinien a refusé d’abandonner sa lutte, parce que des dizaines de milliers de matryrs sont tombés pour que vive la Palestine, dans le cœur des Palestiniens, puis dans le cœur des peuples arabo-musulmans et des peuples du monde solidaires de cette cause, l’Etat sioniste connaît les moments les plus tourmentés de sa fragile existence.
95 ans après la déclaration Balfour, malgré les tentatives de l’équipe d’Oslo (les accords d’Oslo signés par l’OLP et l’Etat sioniste sous l’égide américaine en 1993), et malgré les récentes déclarations du président palestinien Mahmoud Abbas, le peuple palestinien et les peuples arabes refusent de reconnaître la légitimité de l’entité sioniste en Palestine. C’est le sens des déclarations des principales organisations combattantes du peuple palestinien, le Hamas et le mouvement du Jihad islamique en Palestine, qui ont aussitot réagi aux paroles de Mahmoud Abbas, disant qu’il ne réclamait pas son droit au retour dans sa ville natale, Safad, et qu’il se contentait de vivre à Ramallah, et que pour lui, la Palestine n’était que les territoires occupés en 1967 (Cisjordanie, Gaza et la partie orientale d’al-Qods). Le dirigeant dans le mouvement du Jihad islamique, Daoud Shehab, a déclaré que son mouvement accordait autant d’importance, sinon plus, aux villes de Yafa, Safad, Akka et al-Majdal, que la Cisjordanie ou Gaza, et qu’il poursuivra son combat jusqu’à la libération de toute la terre de Palestine. Quant à Izzat Rashq, responsable au mouvement Hamas, il a refusé les déclarations de Mahmoud Abbas, affirmant que ce dernier ne représentait que lui-même, et que le peuple palestinien reste attaché à toute sa terre et qu’il poursuivra son combat jusqu’à la libération. Les deux dirigeants ont exprimé la volonté de leurs mouvements et du peuple palestinien de se battre pour le retour de tous les réfugiés dans leur patrie libérée.

Dans son communiqué à l’occasion de cette sinistre commémoration, le mouvement du Jihad islamique en Palestine a refusé de reconnaître toute légitimité issue de la déclaration Balfour, et tout règlement basé sur la reconnaissance de l’entité coloniale. Il a également mis en garde les peuples arabes qui peuvent voir l’illusion de gagner la bataille du développement et de la réforme, tant que cette entité coloniale poignarde notre nation. « le maintien de cette entité criminelle sur notre terre menace tous les projets de renouveau et de développement dans nos pays », d’où l’importance « d’unir nos forces et nos énergies pour lever cette menace ».

95 ans après la déclaration arrogante de Lord Balfour qui a promis la terre de la Palestine aux colons juifs, afin d’instaurer une entité devant assurer les intérêts impérialistes dans la région, nous assistons à la décomposition lente mais sûre de cette colonie, et une accentuation de plus en plus aigue de la lutte dans notre région. Comme le corps humain, notre nation n’a pu s’habituer à ce microbe, elle s’enfièvre et risque d’enfiévrer le monde entier, en vue de le détruire, car toute pseudo-coexistence signifie tout simplement notre disparition.

Des paroles aussi insultantes que celles proférées par Mahmoud Abbas contre le peuple palestinien, son histoire et sa lutte actuelle, ne peuvent que l’entraîner vers le sort de Moubarak et Ben Ali. Si les sionistes et les impérialistes de tout bord, l’ont applaudi, ils savent pertinemment qu’il n’a aucune prise sur son peuple et que pour sortir de son réduit territorial en Cisjordanie, il lui faut l’accord du dernier colon débarqué d’Ethiopie. Si lui a abandonné Safad aux colons sionistes, tous les réfugiés de Safad n’attendent que l’instant propice pour y retourner et le monde sera ébahi de voir avec quelle rapidité nous prendrons possession de notre pays.

Fadwa Nassar
Samedi, 03 novembre 2012

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Rappelons les termes de cette déclaration Balfour.   Pour en préciser la portée, voyons ce qu'en disait un lecteur du Monde Diplomatique, dans une réaction bien documentée à un autre article sur la question.

Lou :
2 novembre 2009 @14h59   « »
merci, Monsieur Gresh de ce rappel, vous écrivez :
La lettre de Balfour est adressée à lord Walter Rothschild, un des représentants du judaïsme britannique, proche des sionistes. (...)
Alors que la guerre s’intensifie sur le continent, il s’agit de se gagner la sympathie des juifs du monde entier, perçus comme disposant d’un pouvoir considérable, souvent occulte. Cette vision, ironie de l’histoire, n’est pas éloignée de celle des pires antisémites qui détectent, partout, « la main des juifs ».
Tom Segev écrit souvent que Chaïm Weizmann qui a "arraché" la déclaration de Balfour instrumentalisait cette perception du grand pouvoir des juifs du monde et que ce n’était qu’un mythe.
Pourtant, lorsque Edwin Montagu (neveu d’Herbert Samuel, premier commissaire britannique en Palestine), opposé au sionisme veut que l’on consulte le président des États-Unis Thomas Woodrow Wilson au sujet de cette déclaration de Balfour :
" Ce fut une initiative avisée. La Maison -Blanche préconisa l’annulation de la déclaration et l’affaire faillit être enterrée. Weizmann s’en alla quérir Brandeis [juge américain] . Celui-ci parla au conseiller de Wilson et la Maison-Blanche changea alors d’avis ;
(...)
Cet épisode conforta Lloyd George [ premier ministre britannique que Weizmann rencontre quand il veut] dans sa conviction que les juifs régnaient également à Washington"
page 63-64 de C’était en Palestine au temps des coquelicots"
C’était un mythe drôlement agissant !

Et le samedi matin, Notre-Dame des Landes était toujours vivant*

Que "les autorités", de pacotille ou pas, se rassurent. Nous sommes en novembre, mais les défenseurs de la Zone A Défendre sont toujours là.

Les dernières nouvelles.

NDL : la défense de la ZAD continue - dialogue surréaliste avec le sous-préfet



Notre-Dame-des-Landes : dialogue entre le... par rue89



* Pour apporter une note plus joyeuse
 

Bonne journée !

Ah, sur la suggestion de Rem*, j'ai ajouté la vidéo de la Parisienne Libérée.

Une chanson pour Gaza : le Crif pour la censure ? (LGS)

Il y a de ces informations, qu'il est indispensable de relayer, relayer, relayer, parce que les médias "officiels" feront tout pour les cacher ou les modifier à l'avantage de leurs sponsors. Ainsi de cet article du Grand Soir.

Une chanson pour Gaza : le Crif pour la censure ?

La liberté d’expression a des limites, tout le monde vous le dira. Il est bien sûr légitime de publier des caricatures du Prophète de l’islam, de conspuer l’islam à longueur de colonnes, de considérer les musulmans comme des « ennemis de l’intérieur » qu’il nous faut dénoncer, en revanche, critiquer Israël devient de plus en plus risqué.

Dans un article publié le 15 octobre sur le site du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) intitulé «  Une chanson qui risque de promouvoir la haine d’Israël chez les jeunes », l’auteur prend à partie la chanson « Une vie de moins », du groupe Zebda, dont les paroles ont été écrites par Jean-Pierre Filiu. Il écrit :
«  Le premier symbole auquel s’attaque la chanson est la valeur supérieure de la vie dans le judaïsme avec le titre, “Une vie de moins”, qui suggère le peu de cas que les Israéliens feraient de la vie des Palestiniens (comme si une vie de plus ou de moins ne changeait pas véritablement la donne). Ce titre désacralise ainsi l’un des principes fondamentaux du judaïsme en vertu duquel “Celui qui tue un homme tue toute l’humanité”. »

Ainsi donc, [selon le CRIF] les auteurs de la chanson ne sont pas seulement des anti-israéliens, mais des antijuifs, soit des antisémites. Accusation qui devient habituelle contre tous ceux qui critiquent la politique de l’entité sioniste. L’auteur de ce texte ne réalise pas (ou peut-être, au contraire, le fait-il délibérément) le danger qu’il y a à assimiler Israël aux principes du judaïsme. L’armée israélienne, qui envahit le Liban en juin 1982, qui réprime par la force les Intifadas, qui attaque encore le Liban en 2006, défend-elle les valeurs du judaïsme ? L’Etat qui a utilisé la torture à grande échelle défend-il la valeur supérieure de la vie humaine ? En le prétendant, l’auteur favorise tous les amalgames entre Israël, le judaïsme et les juifs du monde, pris en otage par une politique dont ils ne portent pas la responsabilité.

Dans l’introduction de l’article, il est précisé que « Richard Prasquier a adressé une lettre à Rémy Pfimlin, président de France Télévisions, à propos de la nouvelle chanson du groupe Zelda “Une vie de moins”. Nous publierons cette lettre dans une prochaine newsletter. » Et le site du CRIF a publié «  Incitations à la haine » de son inénarrable président. Ce n’est pas une lettre à France Télévisions ; en revanche dans cet éditorial, l’auteur reproche à la chaîne d’avoir diffusé la chanson. « On pourrait penser, dans le contexte actuel, que chacun dans son domaine prendrait garde à ne pas ajouter de l’huile sur le feu qui flambe de l’antisémitisme. Que non ! Au contraire peut-être. Il convient avant tout de montrer que cet antisémitisme –- pardon cet antisionisme, vous demanderez la différence à ceux qui hurlent contre les “yahoud” –- est au fond justifié. Et France Télévisions se prête au jeu. Vous avez dit “irresponsable ?”… » Donc, il faut interdire la chanson...

Cette campagne contre Zebda et Jean-Pïerre Filiu s’est intensifiée sur toute une série de sites pro-israéliens. Le comble de l’ignominie allant à Sylvie Bensaid de Tribune juive (24 octobre) qui résume la chanson : « Traduisons : Israël, l’occupant qui prend plaisir à piétiner le peuple arabe de Gaza, est un tueur d’enfants. L’accusation des Juifs d’assassiner les enfants trouve ses racines pluriséculaires dans le vieux discours antisémite chrétien, avant de faire les beaux jours du nazisme et d’imprégner aujourd’hui l’islamisme radical. Le martyr Merah, saisissant par les cheveux la petite Myriam Monsonégo, 8 ans, et lui collant le canon de son arme sur le front, rétablit enfin l’injustice faite aux enfants palestiniens. »

Elle ne déshonore que ses auteurs.

Une seule réponse, écouter cette chanson et la diffuser.
Alain Gresh



http://blog.mondediplo.net/2012-11-02-Une-chanson-pour-Gaza-...
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vendredi 2 novembre 2012

Face au terrorisme du gouvernement espagnol, et à la complicité Vallseuse

C'est grave. Désormais, en Espagne, et de facto en France, la liberté d'expression politique, s'exerçant dans des assemblées connues, est frappée d'emprisonnement en Espagne. Considérer un groupement politique, avec des meetings non-violents (Batasuna) , comme terroriste, est tout simplement un crime que le gouvernement espagnol assume avec hargne. Héritier de plus en plus ouvertement de l'abomination franquiste, il est en train de ruiner des années de processus de paix pour des motifs agressifs et terriblement contre-productifs. S'il voulait relancer la guerre civile espagnole de 1936, il ne s'y prendrait pas autrement.

Peut-être ce gouvernement miné par la crise que ses prédécesseurs ont rendue inéluctable par leur imprévoyance, leur irresponsabilité et leur inféodation au Capitalisme mondial, se raccroche-t-il ainsi à la violence si bien portée par le caudillo autrefois comme seule solution pour perdurer coûte que coûte. Car c'est en fait la faillite même du régime qui se dessine là à grands pas. On peut même penser qu'en se réfugiant ainsi dans le déni et l'âpreté du discours, il va précipiter cette chute. Les forces centrifuges, en particulier basques et catalanes, vont se déchaîner et précipiter l'unité toujours précaire du pays dans le néant.

Les créanciers de l'Espagne voient certainement d'un bon œil cette débâcle se profiler, car ainsi ils auraient face à eux des entités plus petites, bien moins capables de leur résister. C'est pourquoi il est loisible de se poser la question : qui a lancé ce processus dément ?

Un nom pourrait expliquer ce qui se passe maintenant. Originaire de Catalogne, le sinistre français de l'intérieur aurait peut-être intérêt, par solidarité avec d'autres Catalans, à relancer la violence en Espagne. Le gouvernement de Madrid pourrait se retrouver entre deux fronts de contestation puissants. Il ne s'agit bien entendu que de spéculations. Celles-ci, cependant, alimentent une hypothèse, à suivre pour voir si elle se réalisera.

Le fait est là. Non-violente, élue en France par ses compatriotes, qui la soutiennent dans sa lutte simplement verbale, Aurore Martin est désormais emprisonnée en Espagne par l'action de la police diligentée spécialement par le ministre de l'intérieur français, qui l'a conduite directement à la frontière. Les deux gouvernements, par ce simple fait, sont tout simplement devenus illégitimes tout entiers. A ces faits incontestables et irrémédiables, ne peut répondre, dans la non-violence, que la désobéissance civique.

La militante basque Aurore Martin interpellée (Reuters)

Reuters,  le 01-11-2012 à 19h45 - Mis à jour à 22h30

BORDEAUX (Reuters) - La militante basque française Aurore Martin, membre du parti indépendantiste Batasuna, a été interpellée jeudi à Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques) en exécution d'un mandat d'arrêt européen émis par l'Espagne, a indiqué la gendarmerie.
Aurore Martin a été interpellée vers 16h00 à la suite d'un contrôle routier fortuit en application de ce mandat d'arrêt qui a été validé par la justice française.


La dépêche complète se trouve ici.



Pour rappel, cette militante appartient à Batasuna, une organisation politique interdite en Espagne, mais autorisée en France. Cela place les autorités françaises en porte-à-faux, puisque Aurore Martin, française vivant en France, n'a commis aucun délit selon le droit français.

On aurait pu penser que le nouveau gouvernement aurait changé son fusil d'épaule, et n'aurait plus poursuivi la militante : eh bien non. La dictature continue.

Dénonçons ce déni de justice hautement. Le mandat international était tout simplement irrecevable. Le ministre français de l'Intérieur, en prison ! Rappel : la France n'a jamais, jusqu'alors, extradé un ressortissant français.

jeudi 1 novembre 2012

États-Unis : on a frôlé un nouveau Fukushima (le blog de Fukushima)

Relayons, relayons avec application. Ce que nous apprend le Blog de Fukushima sera sûrement moins relaté ailleurs.


Jeudi 1 novembre 2012
      
oyster creek mapA cause de la tempête tropicale Sandy qui a balayé l’est des Etats-Unis, 2  réacteurs nucléaires ont été arrêtés, 2 ont eu des incidents et une centrale (Oyster Creek dans le New Jersey) a été mise en alerte de niveau 2 ‒ sur une échelle de 4 ‒ car elle a failli être dans la même situation que Fukushima.
 
 
 
 
En effet, les deux évènements précurseurs à l’accident étaient identiques :
 
1) Perte d’alimentation électrique extérieure
 
2) Montée des eaux et perte partielle de la source froide permettant de refroidir le cœur
 
Deux experts nucléaires états-uniens ont communiqué sur cette situation : Robert Alvarez d’une part a assuré que si une forte inondation ou des vents violents avaient mis à plat le système électrique de secours, la centrale aurait alors été en situation de black-out, situation qui avait mené au désastre de Fukushima, au Japon en 2011. D’autre part, Arnie Gundersen a déclaré que si le réacteur avait fonctionné en pleine capacité ‒ Oyster Creek était en phase de ravitaillement ‒ ça aurait été le pire des scénarios, comme à Fukushima.
 
oyster600
 Centrale d'Oyster Creek
 
La situation à la centrale nucléaire de Salem (dans le New Jersey également) était aussi critique : 4 pompes sur 6 destinées à la circulation d’eau étaient en panne.
 
En effet, la menace était réelle : l’autorité de sûreté nucléaire américaine, par la voix de son porte-parole Neil Sheehan, a annoncé qu’il restait encore à régler de nombreuses questions concernant la stabilité de la température des réacteurs affectés par la tempête.
 
Or nul n’ignore aujourd’hui que la maîtrise de la température d’un réacteur est la clé de voûte de la sûreté nucléaire. Sans refroidissement, c’est la fonte du cœur assurée en une dizaine d’heures quand une centrale est en fonctionnement habituel.
 
Pour mémoire, on a déjà frôlé la catastrophe deux fois en Europe depuis Tchernobyl :
 
- une fois en 1999 avec l’inondation de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) qui ont mis hors service plusieurs systèmes de refroidissement.
 
- une autre fois en 2006 à Forsmark (Suède) : à 7 minutes près, le cœur du réacteur commençait à fondre
 
Il faut le redire à tous ceux qui clament que l’énergie nucléaire est sûre : un tsunami ou un tremblement de terre ne sont pas nécessaires à l’arrivée d’une catastrophe nucléaire. Bien d’autres évènements peuvent survenir, comme le rappellent justement Stéphane Lhomme ici ou Trifouillax .
 
Comme d’habitude en cas de menace, le message se voulait rassurant : « Il n'y a aucune menace de fuite » radioactive, annonçait Craig Fugate, de l'agence américaine de gestion des crises (FEMA), interrogé sur la chaîne NBC. Mais le lendemain, on apprenait de l’opérateur de la centrale de Salem 1 que le réacteur avait sans doute relâché des gaz pouvant contenir du tritium.
 
sources :
 
 
 
En savoir plus sur les centrales nucléaires du New Jersey :
 
 
Autre effet de la tempête…
 
alexanderhigginsUn veilleur de Fukushima états-unien, Alexander Higgins, a dû évacuer sa maison inondée.
 
Lanceur d’alerte par son blog, il a été l’un des premiers à s’interroger sur la détection de plutonium et de strontium sur le sol américain en avril 2011.
 
Aujourd’hui, il a tout perdu, sa maison, son serveur, et son travail.
 
Une page de soutien et de solidarité s’est rapidement créée sur Facebook. Vous trouverez sur cette page des informations et la manière d’aider Alexander et sa famille à surmonter cette épreuve extrêmement difficile :