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samedi 17 août 2013

Jacques Vergès a quitté son champ de bataille

1986 - Jacques Vergès défend Georges Ibrahim Abdallah
Celui que les médias qualifient habituellement de "sulfureux", l'ange noir dérangeant des prétoires, nous a quittés. Jacques Vergès a emporté ses secrets avec lui. Sans doute devaient-ils être lourds même pour lui, mais certainement pas dans le sens où il s'agirait de crimes qu'il aurait commis, mais d'actes nécessaires, et nécessairement discrets.
 
Qu'était-il donc ? Un grand homme, comme la plupart de nos hommes politiques ne le seront jamais parce qu'il a associé l'honnêteté indécente au sulfureux lumineux. Il a su défendre l'indéfendable, la veuve, l'orphelin et le tortionnaire au gré des causes et des circonstances. Sans doute avait-il une très grande empathie, au point de réussir à voir par les yeux que ceux qu'il a visités dans leurs cellules. Il s'est ainsi donné le rôle le plus difficile, celui de montrer une cause par un jour différent, plus encore que les autres avocats dont c'est pourtant la vocation - et peut-être pas la sienne semble-t-il paradoxalement. Il a aussi endossé des "causes perdues" non en raison des crimes avérés de ceux qu'il défendait, mais parce que des raisons politiques avaient décidé de la culpabilité de ces victimes, comme Georges Ibrahim Abdallah qui en est l'exemple le plus flagrant.

En même temps, n'est-il pas ambigu qu'il ait assuré se déclarer prêt à défendre un George Bush, "s'il plaidait coupable", quand on connaît ce que signifient les tractations liées à cette posture aux États-Unis ? Ou peut-être voyait-il "à la française" un désir de repentir pour les tombereaux de crimes commis en son nom et sous son ordre.

Après tout, celui qui se dit non coupable veut dire par là qu'il a agi selon son intime conviction (si les preuves attestant que c'est lui qui a agi sont irréfutables, concomitantes et multiples), et que ce sont les accusateurs ou leurs mandants qui sont coupables, ou au moins qui ont de mauvaises raisons. Au contraire, celui qui plaide coupable se rend compte de la faute qu'il a commise, ou du moins accepte-t-il le fait que ce qu'il a fait était "mal". Ainsi de Bradley Manning, qui a plaidé coupable sur tous les chefs d'accusation sauf un (qui finalement ne fut pas retenu contre lui) : pressé par un système inique et sous l'effet de la torture morale et physique qu'il a endurée, il n'a pas jusqu'au bout assumé les actions qui l'ont conduites devant les tribunaux, comme étant des actions justes et nécessaires. Ainsi, autrefois, de Gilles de Rais qui se repentit de ses crimes atroces sur des enfants, lui qui fut l'un des plus proches compagnons de lutte de Jeanne d'Arc. En revanche, nos aînés les résistants tombèrent avec au cœur, chevillée, la pensée de la justesse de leur cause - je repense au Groupe Manouchian.

Jacques Vergès, toi qui as tourné la page, repose désormais dans une paix que ta vie tumultueuse n'a guère dû te faire connaître. Que tes secrets disparaissent à jamais de la mémoire des hommes. Et merci au nom de la simple humanité pour les causes que tu a accepté de défendre, quitte à être vilipendé par la presse prompte à déchirer celui qui n'est pas "dans la norme". Tu fus avocat "pour être libre", libre tu vécus. Au revoir.

dimanche 21 juillet 2013

Un havre pour les lanceurs d'alertes

Créer un site d'accueil pour les lanceurs d'alertes, toutes causes confondues, ne serait-il pas devenu une nécessité ? Face au rouleau compresseur de la Doxa officielle, renforcé chaque jour, chaque heure par des médias muselés, par un Quatrième Pouvoir perverti, un contrepoint devient indispensable. La Nature est avant tout une question d'équilibre.


Avec Caleb Irri, nous en convenions encore tout récemment. Une telle structure n'existe pas pour le moment. Parce que les Puissants de tous poils n'aiment pas voir étalées certaines vérités qui déjoueraient leurs plans (essentiellement : gagner toujours plus d'argent),  sa création procède donc de l'ordre des choses. Oui, bien sûr, l'exemple qui viendra à l'esprit est celui de Wikileaks. Or, qu'arrive-t-il ? Oui, cette création du courageux Julian Assange  a réussi à faire diffuser quelques-uns de ses documents... et puis plus rien. Les journaux ont cessé de répercuter ceux-ci, les dons ont été bloqués par des organismes bancaires peu scrupuleux, dirions- nous : complices ? Complices des gouvernements et des lobbies qui les dirigent de fait.


Prendre la relève, voilà ce qu'il faudrait. Nous avons besoin d'une sorte de Wikileaks français, capable de dénoncer des arrangements en sous-main entre hauts fonctionnaires et industries, entre faux adversaires commerciaux, au bénéfice immédiat de quelques-uns, fort peu nombreux, et au détriment de la très grande majorité de la population mondiale à moyen et long terme. En attendant que des citoyens du Monde lui confient ce que veulent cacher les puissants, il faut mettre en place la structure capable de recevoir, mettre en forme et publier documents, témoignages et preuves.


Sans doute faut-il commencer par ouvrir un site sur le Net. Un site avec plusieurs implantations interchangeables, échangeant de façon aléatoire leurs données. Bien entendu, il faudrait veiller à implanter physiquement ces points chauds dans des pays peu sensibles aux promesses et aux menaces de "la Communauté des nations" soit en fait une poignée de gouvernements dits occidentaux se prenant pour le gendarme de tout le reste (y compris leurs propres ressortissants). Pourraient y accéder en entrée des groupes de deux ou trois personnes se surveillant mutuellement (pour éviter des "taupes") avec des codes d'accès dont chacun n'aurait qu'une partie.

A cette structure basée sur le Net, devrait se greffer un pool d'avocats, prompts à défendre le site, et ses contributeurs, dès que le besoin s'en ferait sentir. Cela implique aussi que la structure devrait assez vite s'internationaliser et se doter de traducteurs. Cela implique donc dès le départ de constituer un diagramme assez détaillé des points de contribution de tous ordre (apports, traductions, défense), et bien entendu un "trésor de guerre" disponible à tout moment et suffisamment dispersé pour ne pas pouvoir être bloqué en son entier.  Éviter donc les cartes bancaires avec un point de paiement unique, de plus facilement traçables.


Lançons donc un appel aux personnes de bonne volonté susceptibles de contribuer à ce qu'un tel projet puisse prendre corps. Lançons-le avant qu'il ne soit trop tard, et que Big Brother ne contrôle tout encore plus que maintenant. Il s'agit là de citoyenneté, de civisme envers la Nation humaine. Les Grands sont en guerre contre les quatre-vingt-quinze centièmes de l'humanité, il faut apprendre à se défendre tout de suite. La meilleure défense étant l'attaque, rappelons-nous cette maxime latine Si vis pacem, para bellum dont l'origine serait ceci, selon Wikipedia :
« Ainsi, celui qui désire la paix devrait préparer la guerre. Celui qui désire la victoire devrait entraîner soigneusement ses soldats. Celui qui désire des résultats favorables devrait combattre en se fiant à ses habiletés et non à la chance. »
— Végèce, Epitoma Rei Militarisn 2,2


Nous en sommes là. Pour porter des coups à la chape de plomb des "informations" manipulées, il est du devoir de tous ceux qui gardent une estime du genre humain de préparer une belle défense en forme d'attaque, prête à diffuser dans le monde entier ce que veulent cacher de multiples Pentagones, de multiples entités industrielles et financières pour protéger leurs avantages et leurs prébendes. Aux armes citoyens. Tous à nos plumes, à nos claviers, à nos risques aussi.
 
 
(une suggestion pour le nom du site : KATTONG)