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vendredi 14 décembre 2012

Notre-Dame des Landes ? Mais Fleury-Michon n'en veut pas !

C'est l'ancien patron de Fleury-Michon *, il en reste vice-président.  Yves Gonnord estime plus urgent « d’investir dans des équipements routiers et ferroviaires prioritaires, qui conditionneront le développement économique de la Région : Nouveaux ponts sur la Loire, 2e rocade autour de Nantes, réalisation de la LGV (Ligne à Grande Vitesse) qui mettrait Nantes à 1 h 30 de Paris ».

Le directeur général Régis Lebrun renchérit  « C’est un projet d’un autre temps selon des modèles de pensée aujourd’hui dépassés. En outre il est à mon sens négatif pour la Vendée […] Il la renvoie à l’extrémité de la région, particulièrement l’est et le sud. Il vaudrait mieux investir dans un réseau de trains à grande vitesse du type du Shinkansen au Japon à haute vitesse et haute fréquence, ce qui mettrait Nantes à moins de 2 h de Roissy et de toutes les destinations du monde »

Et selon Yves Gonnord, la plupart des chefs d'entreprises vendéens sont du même avis. On peut l'affirmer : cet aéroport nouveau, isolé dans son bocage au loin, sans chemin de fer  pour y accéder,  n'intéresse personne du monde économique local et régional. Ce n'est qu'un projet politique, et et bien sûr une manne assurée quoique modeste ( il faut souligner ce détail) pour le numéro un mondial du béton.

Oui, un projet politique, celui du tandem Ayrault-Auxiette . Ils y tiennent tant ? Qu'ils le paient eux-mêmes, y compris tous les aménagements secondaires que ce dossier entraînera.



* Fleury-Michon, société centenaire, est l'un des géants français de l'industrie alimentaire basée à Pouzauges et Chantonnay (Vendée)


Les citations des dirigeants de l'entreprise vendéenne on été recueillies par Ouest-France ce 14 décembre.

jeudi 13 décembre 2012

Un mystérieux collectif réclame un aéroport international à Blois

Nos amis de la ZAD (Zone à défendre, pour ceux qui débarquent - de l'avion ?) viennent de recevoir un mystérieux appel que chacun SE DOIT de répercuter de toute sa force. Le voici dans toute sa splendeur printanière (penser à se munir de : oiseaux - gui - fleurs - autres choses tout aussi utiles un 13 décembre).



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Un mystérieux collectif réclame un aéroport international à Blois

jeudi 13 décembre 2012, par zadist

POUR LA CONSTRUCTION D’UN AÉROPORT INTERNATIONAL (C.A.I.) À BLOIS (41)*

*Serions-nous les bâtards de la France ?*

*Dans le cadre du redéploiement industriel que l’ensemble des citoyens de ce pays souhaite ardemment, nous électeurs de toutes tendances, membres du PS, de l’UMP, du PCF, etc. … pensons que pour créer de l’emploi, il nous faut un Aéroport International à BLOIS, Loir et Cher.*

Nous disposons déjà de nombreux atouts : un pôle des industries de l’armement, une centrale nucléaire, une autoroute, et de l’espace pour accueillir un Aéroport International.
Deux sites sont actuellement à l’étude : un au Nord-Ouest de Blois, et un prestigieux au Sud-Est de Blois : le parc de CHAMBORD et ses milliers d’hectares.

Un tel projet permettrait de valoriser le Château de Chambord en en faisant le plus bel aéroport du monde moderne. Des milliers d’emplois seraient ainsi créés dans une Zone à Dékyster qui en a bien besoin.

Un tel projet permettrait de rassembler toutes les forces vives du département. Les premiers contacts que nous avons eu avec les instances consulaires (chambre de commerce, chambre des métiers, etc. …) sont positifs. Il ne manque plus que la volonté politique pour qu’un tel projet voit le jour.

Nous appelons les citoyens à nous rejoindre et à manifester le SAMEDI 22 décembre à 15h à Blois devant la préfecture.

Pour un aéroport international par département Pour un aéroport international dans le Loir et Cher Pour des Z A D partout Vive le redéploiement industriel, Vive le redressement productif

*Collectif des Citoyens Conscients et Populaires (CCCP)*
*Union des Représentants Sociaux Solidaires*

Reçu le 11 décembre 2012

mardi 11 décembre 2012

Un nouveau premier ministre de la République, un vrai

Notre camarade Gauche de Combat, ce matin, n'hésite pas à poser une bonne question, de celles qui vous font ronger votre crayon jusqu'à la racine.

#J’appelle donc à la barre les blogueur(se)s qui le souhaitent à répondre à celle-ci : « Qui selon vous serait le meilleur premier ministre en cas de dissolution ? ».#

Ah le piège ! Bien joué camarade ! Déjà une question va se poser : existe-t-il UNE personne susceptible de satisfaire aux exigences non des abonnés à la télévision, mais de citoyens responsables et altruistes ?

Il faut quelqu'un dont la neutralité religieuse est sans faille. Cela élimine plus des trois quarts des ténors de l'UMPS. Penchant soit vers un catholicisme vétuste, soit vers un sionisme agressif, la grande majorité se laissera entraîner dans des directions peu compatibles avec l'intérêt commun.

Il faut quelqu'un qui ose prendre à bras-le-corps les défis écologiques réels, de plus en plus importants avec la montée des bétonnages de toutes sortes, des températures moyennes, des eaux océanes, des pollutions atmosphériques, nucléaires. Accessoire autrefois, ce type de défi devient prioritaire.

Il faut quelqu'un qui, malgré les stupides signatures et ratifications politiciennes de traités "économiques" aberrants, sache taper du poing sur la table comme a su le faire, par exemple, une Cristina Kirchner, et refuse de prêter allégeance à une coterie de banquiers et opérateurs boursiers à courte vue.

Il faut quelqu'un qui n'hésite pas, à l'instar d'un de Gaulle ou d'un Villepin, à promouvoir une politique internationale hardie, rompant avec cette allégeance anglo-saxonne de plus en plus marquée, qui n'est pas bonne pour les citoyens français et européens, sur les plans culturel, linguistique, sécuritaire, économique même. Une politique de main tendue loin d'une Françafrique fétide et d'une OTAN contre nature.

Il faut quelqu'un qui  série les priorités économiques : une production d'acier locale avec toute sa filière  est un enjeu stratégique, un aéroport de plus en zone bocagère est au moins une erreur de timing, au plus un gouffre écologique, financier, humain, sans aucune contrepartie positive.

Il faut quelqu'un donc qui soit rouge comme le sang des citoyens, vert non par opportunisme, mais par conviction, et sans tache par un rejet permanent des compromissions, des stratégies d'appareils, des corruptions, des pratiques mafieuses...

Bien que ce ne soit pas la personne idéale - il n'en existe certainement pas - je pense à quelqu'un que les pouvoirs précédents ont suffisamment craint, au point de tout faire pour le déstabiliser et le contraindre à jeter l'éponge (voir l'affaire du Taser). Faute de mieux encore, je pense à Olivier Besancenot.

lundi 10 décembre 2012

Une faille active sous la centrale nucléaire de Tsuruga (NHK)

NHK le 9 décembre à 20h10 TU (5h10 au Japon) soit 21h10 en France

L'Autorité de régulation japonaise et d'autres experts vont porter la discussion lundi pour savoir s'il existe une autre faille active sous la centrale nucléaire de Tsuruga, dans la préfecture de Fukui. Celle-ci est la seule au Japon où il est avéré qu'existe une faille active dans ses soubassements. Si une autre faille est décelée sous les réacteurs, la centrale ne sera pas autorisée à redémarrer.

Kunihiko Shimazaki de l'Autorité de Régulation officielle et quatre scientifiques ont observé la centrale sur la côte est, les un et deux décembre. Ils ont conduit une surveillance de coupe en creusant le sol sous les installations pour examiner la Faille Urasoko et celles qui en découlent. Ils ont confirmé son statut de faille active. Ils ont également découvert des déformations de strates près d'une autre faille appelée D-1, qui court directement sous le réacteur N°2.

Shimazaki annonce que son équipe partageait la vue selon laquelle la déformation était causée par une force similaire à celle qui agite la Faille Urasoko.

Les réglements gouvernementaux interdisent de construire un bâtiment de service nucléaire sur une faille active. La réunion de lundi va mettre l'accent sur le possible démantèlement du réacteur N°2. Tout dépendra de la décision commune prise par l'autorité de régulation nucléaire et les experts.


(traduction perso, avec les coquilles et approximations habituelles)

une utopie exigeante et enrichissante à la fois : anarchie ? ou...

(mise à jour d'un billet du 28/05/2012)

La nouvelle donne politique : Qui décide ? 
Le citoyen
Puisque la nouvelle donne est le défi qui se lance ici, tentons de partir de la base. Ce sont les citoyens qui vont former l'ossature d'une société nouvelle. Entendons-nous bien, une fois pour toutes : le citoyen est le terme neutre désignant indifféremment les hommes et les femmes, tous égaux en droit, tous différents en fait. N'est pas citoyen le jeune enfant, à qui l'apprentissage de sa citoyenneté prendra de seize à dix-huit ans, selon des choix à définir. Il était bon de définir immédiatement ces prémisses, afin d'éviter de les ressortir plus tard. De plein droit le citoyen peut se vêtir, se nourrir, se faire soigner, éduquer, loger, et apporter sa voix, ses avis et sa co-décision à l'assemblée.

Toute personne qui, pour des raisons diverses, est nouvelle dans une communauté, en est citoyenne dès qu'elle a fait connaître à l'assemblée suivant son arrivée sa présence pérenne.

L'assemblée
Le citoyen est membre de droit d'une assemblée, correspondant à un nombre relativement peu élevé de citoyens, soit une trentaine à une cinquantaine de membres. En-deçà, si les circonstances s'y prêtent, cela ne pose pas d'inconvénients. Au-delà en revanche, certains auraient tendance à rester toujours en retrait, et à ne jouer aucun rôle. Il est important que tous se connaissent, ou apprennent à se connaître si arrivent de nouveaux membres pour diverses raisons. Dans cette assemblée, dont la meilleure disposition est le cercle, nul n'est le président de séance attitré, chacun le devient à tour de rôle pour lancer les débats concernant les défis grands et petits de la communauté. De même le secrétariat de séance sera dévolu par consensus à une personne nouvelle à chaque fois, pour conserver toujours le principe d'égalité. Assez vite ce processus deviendra naturel.

La grande assemblée
Assez fréquemment les questions soulevées concerneront des cercles voisins également. Quand arrivera ce cas de figure, l'un des citoyens sera nommé pour porter la décision du cercle à une Grande Assemblée constituée d'un nombre de délégués qui, pour des raisons d'efficience, ne saurait dépasser vingt à trente personnes. Cette Grande Assemblée débattra à son tour et s'efforcera de réaliser une synthèse des décisions des assemblées de base. En cas de vrai dilemme où des contraintes seraient antagonistes et irréconciliables, les délégués seront obligés de revenir rendre compte aux cercles de base, afin qu'ils définissent une nouvelle approche de la question en suspens. Ceci fait, ils pourront retourner discuter de cette nouvelle approche. A noter que ces délégués ne seront pas choisis pour de nouvelles questions à régler avant que ne revienne leur tour à la base, pour éviter qu'ils ne prennent l'habitude de l'exercice. Si les blocages persistent, l'assemblée de base sera probablement amenée à nommer un nouveau délégué, sans pour autant incriminer spécifiquement celui qui a tenté de négocier.

Pour des questions encore plus vastes, la Grande Assemblée nommera à son tour un délégué dans les mêmes conditions. Ce processus, en théorie, pourrait ainsi de proche en proche finir par concerner l'Humanité tout entière. C'est ainsi que serait en place une vraie démocratie où nul n'est le chef de qui que ce soit. Ce seront toujours, en fait, les citoyens, tous les citoyens concernés qui décideront collectivement de leur sort concernant toutes les questions nouvelles appelant à un débat et à la résolution de celui-ci.

Bien entendu, mais cela va mieux en le disant, un citoyen pourra éventuellement se faire représenter si, exceptionnellement, il ne peut pas être présent physiquement, pour des raisons diverses.


La Nouvelle Donne économique - Qui fait quoi ?

La propriété
Ces citoyens sont-ils propriétaires ? Entendons-nous sur le terme propriétaire. Ils auront le droit à un logement, dont ils ne pourront partir que volontairement, par exemple en raison d'un nombre d'enfants qui grandit, ou au contraire parce que ces enfants étant sortis du cercle familial pour devenir citoyens à leur tour, le logement devient soudain trop grand. Le logement ne sera pas nécessairement "standard", sa grandeur sera fonction du nombre d'habitants, ni trop petit, ni trop grand, avec une certaine souplesse pour éviter le phénomène "cabanes à lapins". Ce type de possession est donc, selon les termes juridiques, non en "abusus", non en "usus", mais en "fructus".

La communauté aura construit ces maisons, elle en aura "l'usus", en aucun cas "l'abusus", elle ne pourra bien entendu ni les vendre, ni les détruire. Par moments, certains de ces logements seront vides, au gré des besoins liés au nombre d'habitants par famille.  Ou au contraire, une construction nouvelle devra être envisagée et débattue. Il faut se souvenir qu'une communauté, du fait du cercle qui lui est assujetti, ne pourrait dépasser une bonne centaine de personnes.

La communauté possède, par ce fait, les moyens de base pour entretenir les logements. Pour les construire, le plus souvent il lui faudra recourir à des talents extérieurs pour une partie des travaux, correspondant aux compétences que ses membres peuvent ne pas avoir. A charge de revanche à une autre communauté bien entendu.

Les besoins
Cela nous amène à cette question : quels seront les besoins des citoyens ? Ceux que l'état naturel recommande. Le logement, donc, la nourriture, la vêture, l'éducation, la santé. Ces besoins seront couverts par la communauté pour l'essentiel, et par des échanges de bons procédés avec d'autres communautés pour les cas particuliers. Car c'était implicite jusque-là, mais nous le précisons  : la monnaie n'est plus nécessaire. Nul calcul plus ou moins mesquin, nulle tentation de vouloir plus parce qu'on aura pensé donner plus, ou pensé valoir plus.

Les tâches citoyennes
Chacun aura donc chaque jour un certain nombre de tâches variées à accomplir, correspondant à sa contribution à la vie commune. L'une d'elles, importante, ne sera pas pour autant journalière, c'est la participation aux assemblées de décision. Quand on dit participation, c'est dans le sens où chacun pourra apporter un sujet à débattre, quitte éventuellement à se concerter rapidement avant la réunion avec les autres porteurs de suggestions afin de sérier les points de discussion qui peuvent se compléter ou faire double emploi.

Il sera possible d'être exempt de présence, si c'est pour un motif non futile (maladie, déplacement qui ne peut être reporté par exemple). Le citoyen absent se fera représenter par le citoyen de son choix. Si la question, par son importance, doit se traiter selon le vœu de l'assemblée à la Grande Assemblée, le citoyen choisi par la communauté ira, porteur de la délégation unique, jusqu'au lieu de rassemblement prévu dans ces cas-là. Ce sera un honneur pour lui bien entendu. Ce le sera d'autant plus, s'il est à nouveau choisi par la Grande Assemblée pour aller discuter à un cercle plus général encore. Mais la règle sera toujours appliquée : ce dossier réglé, il n'aura le droit d'être à nouveau délégué qu'après tous les autres citoyens. Pas de "professionnel".

Une autre tâche citoyenne, tout aussi importante, sera de contribuer au bon état des parties communes, rues et bâtiments communs comme le cercle de discussion, s'il est couvert, ou la buanderie commune par exemple. Il faudra bien se mettre dans la tête que toutes les tâches, si elles doivent se faire, sont importantes. Plus ou moins difficiles, plus ou moins attrayantes, requérant plus ou moins de savoir ou de savoir-faire, elles n'en restent pas moins toutes aussi essentielles à la vie en commun.
La production
Dans tout système économique, même exempt de monnaie, d'esprit de lucre, de tendance au productivisme, une place sera malgré tout prise par la conception, la production d'objets nouveaux parce que devenus nécessaires, donc l'extraction éventuelle des éléments de base à la finalisation de ceux-ci. Comme la propriété privée est abolie, celui qui invente un nouveau concept en est à jamais le propriétaire intellectuel comme l'attestera l'assemblée, sans pouvoir prétendre pour autant à en retirer des subsides. Cela signifie que si quelqu'un, par ses qualifications, peut être amené à avoir pour tâche de concevoir une chose nouvelle, rien n'empêche son voisin de lui apporter une idée qui peut lui manquer. La tâche n'en sera pas abolie pour autant, c'est toujours celui à qui elle aura été confiée qui en assurera jusqu'au bout la finalisation. Ceci afin de garder une cohérence au projet. Celui-ci, facteur important, devra toujours être réparable par sa conception même. Il sera donc fourni avec les éléments expliquant comment le maintenir en bon état.

La conception terminée, approuvée par la communauté, viendra la phase d'extraction des éléments nécessaires à la construction dudit objet. Par sa situation géographique, une autre communauté sera probablement sollicitée pour fournir bois, métal ou autre matériau de base : elle bénéficiera en retour du produit fini si elle en manifeste le besoin. Les autres communautés pourront également en avoir le bénéfice d'usage, à charge de revanche.

La communauté où un nouvel objet devenu nécessaire aura été conçu sera logiquement prioritaire pour en assurer la fabrication et l'élaboration, puisque le concepteur en sera membre. D'autres membres seront donc déchargés de certaines tâches, pour se consacrer en priorité à ce processus, sous le pilotage du concepteur.

La distribution sera assurée, le plus souvent, par les mêmes qui auront amené les éléments de base, et auront reçu d'autres communautés des demandes. Ne seront fabriqués que les objets demandés, sans constitution de stocks de produits finis, mais avec un certain volant de pièces élaborées entrant dans le produit fini, en vue de la réparation et la maintenance de celui-ci éventuellement. Cette réparation pourra fort bien être effectuée dans la communauté qui aura acquis le produit, quitte à demander au concepteur les pièces un peu complexes qu'il aura stockées, et qui seront malaisées à reconstituer par les acquéreurs.

Les tâches sociales
Une famille est constituée de deux parents, et d'un certain nombre d'enfants dont ces parents sont volontairement ou par le sang responsables. Sont considérés comme des enfants les personnes dont le développement psychique reste indéfiniment embryonnaire.
L'éducation sera bien entendu la première des tâches sociales. Une partie en sera logiquement assurée par les parents, par définition les personnes les plus proches des enfants dès leur naissance. Ces tâches implicites "iront de soi" à partir du moment où deux jeunes auront mis au monde des enfants. Cela fera partie de leur contribution à la communauté.

Bien entendu, des éducateurs auront assez vite la tâche de prendre en main ces enfants, pendant que leurs parents reprendront leurs tâches habituelles. Les parents détermineront à quel moment ils confieront leurs enfants à d'autres, en concertation avec les éducateurs spécialisés mais sans y être contraints, du moins en-dessous d'un âge raisonnable.

Les années d'éducation auront une durée minimale, mais pas vraiment de durée maximale. Les plus doués dans une certaine direction pourront demander à poursuivre leurs études dans celle-ci, et pourront être sollicités de plus en plus au fur et à mesure des années à faire bénéficier la communauté ou ses voisines de leurs connaissances et de leur expérience nouvelles. Pendant ce temps-là, à la différence d'autres, qui auront eu des études plus courtes, ils n'auront pas pour charge dans leurs tâches d'assurer la confection de leur nourriture ou de participer avec autant d'acuité aux tâches communautaires comme l'entretien et le nettoyage des locaux communs. Ces avantages pourront durer ainsi une dizaine d'années supplémentaires, voire plus dans des cas exceptionnels, en contrepartie de leur engagement à être compétents en ingéniérie, en médecine, en pharmacie au service de tous.

Assurés de leur capacité à soigner les autres, sous le pilotage de plus anciens, les nouveaux médecins par exemple deviendront les gardiens de la santé de tous. Responsables de la stricte propreté des locaux où ils seront amenés à officier, ils seront exonérés d'assurer celle des ateliers, voiries, etc... sachant qu'en contrepartie ils seront amenés à être sollicités à n'importe quelle heure en cas d'urgence, donc bien plus souvent que par exemple ceux qui devront dégager des voies d'accès obstruées par des arbres tombés. Ils seront secondés par des infirmiers, aux compétences moins lourdes, mais surtout complémentaires des leurs.

D'autres, plus versatiles dans leur parcours, seront amenés à assurer la convivialité de la communauté, en élaborant des manifestations amenant des personnes plus repliées sur elles-mêmes à mieux participer à la vie commune. Cet aspect de la vie ne sera pas spécifiquement assuré par une "profession" particulière, chacun pouvant fort bien avoir plusieurs "casquettes" en fonction du moment, des circonstances et de la personnalité des intervenants.

D'autres tâches, dites artistiques, seront un "plus" qui sera plus ou moins lié à l'éducation, sachant que certains aspect de l'art demandent une formation spécifique. Mais pas plus qu'il n'y aura de "politiciens professionnels", il n'y aura "d'artistes professionnels". Ceci pour éviter que certains ne se prennent pour des surdoués.

Restent les tâches d'entretien des parties communes. A part celles, bien spécifiques, des locaux liés directement à la santé, de la responsabilité des compétents en cette matière, tout le reste sera assuré par tous les autres citoyens. Un bon moyen pour que personne ne jette inconsidérément quelque chose par terre, puisqu'il sera amené, ensuite, à le ramasser. Les éventuelles réparations seront l'affaire de tous, dans la mesure de leurs moyens physiques. Certains seront amenés, d'ailleurs, à être provisoirement les coordinateurs de ce genre de tâches. Provisoirement, pour que ne se développe pas la mentalité de "petits chefs". Et sachant que, pendant qu'ils assureront cela, ils seront moins sollicités physiquement que d'autres.

Une question pourra se poser : et que feront les plus anciens ? Toujours citoyens bien entendu, ils assumeront jusqu'au bout les tâches qu'ils pourront accomplir, ni plus, ni moins, c'est-à-dire pas nécessairement  celles qui étaient leur lot des années auparavant. Transmettre leur savoir, leur savoir-faire, leurs trucs, sera important. Accueillir des enfants, jouer avec eux, permettra à la communauté d'être plus unie. Ils ne seront pas parqués ensemble dans des mouroirs trop commodes. Ils continueront à avoir leur place dans les cercles de décision, et d'être éventuellement présidents ou secrétaires de séances, voire délégués quand ce sera leur tour. Et le jour où ils ne pourront plus, une tâche importante sera de fait de venir les assister chaque jour dans des demeures bien centrales, au milieu de tous. Terminés, les lits anonymes d'hôpital où la vie finit au milieu d'une barbarie de tubes et de personnel harassé.


La nouvelle donne sociale : droits et devoirs

La famille
Quand des jeunes deviennent suffisamment autonomes, il peuvent demander à bénéficier d'un logement séparé de celui de leurs parents. Cela est particulièrement vrai, s'ils veulent se mettre à deux pour constituer une nouvelle cellule familiale. Il ne s'agit pas de mariage : il n'a plus de sens, à partir du moment où il ne s'agit plus de considérer le logement comme un lieu définitif. Il n'y a plus à craindre l'expulsion, ni le chômage. C'est simplement une nouvelle vie communautaire qui commence. Ce n'en est pas moins exigeant, bien que sur le mode implicite. Chacun doit aux autres respect, assistance, dès le départ.

Le fait de se mettre en couple, là aussi implicitement, rend probable l'arrivée d'enfants. A ceux-ci, il faudra naturellement assurer nourriture, entretien de la santé, éducation, vêture, et bien entendu le gîte sous le même toit. Réciproquement, les enfants doivent à leur parents respect, aide quand ils sont assez grands, obéissance parce qu'ils n'ont pas encore les éléments de jugement. Rien n'est écrit, tout est implicite, ce qui n'enlève rien à la nécessaire impérativité de ces éléments de vie en commun.

La communauté
Sur le même modèle que la famille, la communauté est le lieu où chacun respecte les autres, et en est respecté. Chacun doit à la communauté l'accomplissement des tâches qui lui auront été assignées de façon plus ou moins explicite selon les circonstances. Il peut s'agir de tâches communautaires habituelles et assumées par tous, de ce qui a été convenu en commun en fonction des talents de chacun, ou de tâches plus spécifiques que le coordinateur du jour aura assignées. En retour, chacun peut attendre de la communauté la sécurité du gîte, de la vêture, de la nourriture. La communauté est une famille élargie, sans les liens du sang.
La Grande Communauté
Il s'agit d'un concept beaucoup plus vaste. Il est lié aux cercles concentriques de décision. De cercle en cercle, pour des question bien plus générales, et vitales pour tous, le plus grand cercle peut être amené à recouvrir la Terre entière. Chacun y est relié dans les mêmes proportions que dans des cercles plus restreints. Tous étant égaux, tous étant subtilement différents, chacun apporte sa richesse propre à l'ensemble, sans aucune discrimination, y compris ceux dont l'intelligence est apparemment moins développée que chez d'autres.

Ne seront exclus, par conséquence à leur volonté propre, que ceux qui rejettent les règles communes : les règles communes les rejetteront à leur tour. Ils seront réintégrés s'ils acceptent enfin de partager les avantages et les inconvénients de tous. Toute vie commune a ses avantages et ses inconvénients. Toute vie en marge également.


La nouvelle donne écologique : chacun est un Terrien

La production
Ne sont désormais utilisées que les matières premières dont les communautés ont besoin. En utilisant intelligemment les énergies renouvelables, en évitant de les gaspiller par un transport au loin, des communautés qui retrouvent une vie plus saine et moins dispendieuse de ressources n'ont pas besoin de beaucoup. Les outils, machines, ustensiles, tous réparables, grèvent peu les ressources naturelles. Pas de stocks inutiles de "machins" que l'on produit d'abord, et que l'on tente d'écouler presque de force ensuite.

Les déchets
Les déchets, dans ce nouveau contexte, sont considérablement moins importants. Peu d'émanations nocives, peu de rejets à effet de serre, finis les inutiles emballages multiples, quand on ne peut faire autrement sont totalement privilégiés carton et verre, bois éventuellement. Les eaux usées ne sont le plus souvent que des eaux ménagères, les eaux industrielles entrant pour beaucoup moins dans la pollution générale.

Les transports
Dans un contexte où il n'y aura plus de grands conglomérats financiers et industriels, les transports seront pour l'essentiel générés par le nécessaire déplacements de certains objets élaborés ici, et demandés là. Il suffira de quelques camions et de chemins de fer reconvertis pour l'essentiel au fret. Et aussi de quelques transports en commun. Quant au transport d'énergie, il sera réduit au minimum par l'utilisation de solutions locales, coûtant bien moins par déperdition sur longues distances.

La réparation des dommages antérieurs
C'est sans doute le poste le plus difficile. Beaucoup de friches industrielles, de décharges plus ou moins sauvages devront petit à petit être reprises et retraitées dans le respect de la politique générale de respect de la nature. Cela demandera beaucoup en temps-homme pour y parvenir, des centaines d'années peut-être. Le plus difficile, et de loin, proviendra des anciennes centrales nucléaires pour lesquelles il n'y a pas de vraies bonnes solutions. La création par l'humain de déchets à longue demi-vie et à nocivité extrême (plutonium par exemple) a un côté irrémédiable, avec des projets qui ne seront que de pâles pis-allers (décharges en galeries profondes, de containers les plus solides et pérennes possibles).


La nouvelle donne juste : quand Thémis retrouve la sérénité

Les fautes dans le cadre familial
En famille, tout se règle dans le consensus. Parce qu'ils n'ont pas tous les éléments pour juger d'une situation où ils ont fait plus ou moins volontairement "des bêtises", les enfants devront se plier à la décision finale des parents. En revanche, il sera nécessaire que les parents prennent le temps d'écouter les remarques des enfants, pour leur éviter la frustration du châtiment apporté sans discussion, et sans compréhension de ses vraies causes. Expliquer, expliquer, même aux enfants tout petits qui ne comprennent pas encore très bien les mots des adultes. Expliquer, mais ne pas lâcher. Ce sera probablement plus facile, si les parents ont par avance une vie sereine, sur laquelle ne planent plus les risques de chômage, de stress, d'ennuis financiers.

Les fautes envers la communauté
A quelqu'un qui aura délibérément désobéi aux règles de la communauté, devra être apportée une réponse adaptée. Cela occasionnera probablement de devoir réunir le cercle de décision, qui statuera non selon des codes rigides, mais au cas par cas. Si la faute est vraiment grave, elle obligera peut-être à mandater dans certains cas un délégué à un cercle plus large, afin de rendre réellement publique la décision finale. S'il s'agit d'un rejet communautaire, la "publicité" apportée à celui-ci est nécessaire. Dans un monde où n'existent plus l'argent et le profit, certaines tentations n'existent plus. Restent la passion et la colère par incompréhension ou abus d'excitants.

Les fautes envers la Grande Communauté
Selon la gravité des faits, le jugement pourra se trouver énoncé par un cercle déjà important, voire la communauté humaine tout entière. L'ostracisme sera alors total, et équivaudra à une condamnation à mort. Le ou les coupables seront déposés sur une île déserte, d'où ils ne pourront pas sortir. Une telle sanction ne peut bien entendu être que particulièrement exceptionnelle.

Les litiges
Comme il peut y avoir des points litigieux entre membres de la communauté, c'est elle qui tranchera par discussion, et dans un pareil cas elle ne pourra se séparer aussi longtemps qu'au moins les deux tiers ne seront pas d'accord sur la solution à apporter. Cela évitera toute contestation ultérieure, et évitera de perdre du temps en appels successifs.


CONCLUSION

Il s'agit là d'une tentative de "mettre à plat" une nouvelle façon de vivre ensemble. Ce n'est bien entendu qu'une ébauche, perfectible et nécessairement incomplète. Pareille Utopie est indispensable, pour permettre à toute l'humanité de progresser. Elle oblige chacun à être très responsable. Ce n'est pas une vie facile qui est ainsi présentée, mais une vie ensemble qui veut être juste. Une vie où ne sont exclus que ceux qui le veulent.

dimanche 9 décembre 2012

Notre-Dame des Landes : lettre ouverte au premier ministre, par l'association Humanité et Biodiversité

 Répercuté de grand cœur cette lettre ouverte.....



Paris, le 4 décembre 2012. L'association Humanité & Biodiversité, présidée par Hubert Reeves, demande solennellement au gouvernement de renoncer au projet d'aéroport de Notre Dame des Landes

Ce n'est pas par des mots ou l'affichage de bonnes intentions que l’intense érosion de la biodiversité en cours à l'échelle mondiale sera enrayée. Il faut des actions concrètes. Dans un pays fortement urbanisé et qui a connu une artificialisation massive du territoire depuis cinquante ans, ce qu'est l'action concrète ne souffre guère la discussion : il faut cesser l'artificialisation du territoire et préserver les habitats naturels qui subsistent, avec en vue, tout particulièrement, le maintien d'une trame de territoires nous garantissant la fourniture des services éco-systémiques dont nous avons besoin.

Lorsqu'il faut choisir entre l'intérêt vital des humains et une atteinte marginale à la nature, l'hésitation est permise et il revient aux pouvoirs publics de trancher. Mais quand sont en cause, d'un côté, un projet de grande ampleur dont les avantages par rapport à l'existant sont douteux ou limités, et l'atteinte à un espace d'intérêt écologique majeur, il faut désormais une réponse moderne, conforme aux engagements pris par les gouvernements successifs : non à l'artificialisation supplémentaire, oui au maintien des espaces naturels et de leur fonctionnalité. 

Le cas de Notre Dame des Landes est à cet égard exemplaire. L'aéroport envisagé n'est pas un projet vital ; ce n'est qu'une option alternative à l'utilisation optimisée des équipements existants. L'espace naturel autour de Notre Dame des Landes est, pour sa part, exceptionnel, comme en attestent plusieurs Zones Naturelles d’Intérêt Faunistique et Floristique. Il s'agit de la dernière zone de bocage traditionnel de la région nantaise, on y trouve un chevelu de ruisseaux et de mares clefs pour la qualité des eaux en plus d’abriter une faune et une flore rares et protégées.

Le projet n'est donc pas un aménagement parmi d'autres. Il constitue une atteinte définitive à un espace exceptionnel. De  plus, il serait naïf d'imaginer que l'atteinte se limitera à l'aéroport et à ses emprises. Les aéroports sont devenus le centre d'une urbanisation nouvelle et c'est une partie considérable de la campagne nord de la région nantaise qui, dans vingt ans, se sera ajoutée aux surfaces gigantesques que l'artificialisation a déjà englouties. Outre l'effet catastrophique sur la faune et la flore, mais aussi sur les terres agricoles, ce basculement de long terme implique encore plus de transports quotidiens, donc toujours plus d’émissions de CO2, dans une agglomération nantaise dont la taille aura explosé. A cette aune, les aspects prétendument "écologiques" du projet, comme le maintien d'une étroite zone verte entre l'aéroport et le reste de la commune, ne sont que de dérisoires tentatives pour cacher la réalité.

La question qui se pose aujourd'hui au gouvernement n'est pas de savoir s'il doit ou non ravager une campagne particulièrement préservée pour y installer un aéroport : il lui faut prendre une décision d'une bien plus grande importance, dont celle-ci n'est qu'un élément. Et cette décision est la suivante : est-il prêt à proposer ENFIN aux Français un nouveau modèle de développement économique qui arrête une bonne fois l'artificialisation du territoire français afin de préserver  les équilibres naturels ?  Une occasion unique lui est offerte de montrer la voie.

Le projet de Notre Dame des Landes relève d'une autre époque, beaucoup moins consciente des enjeux environnementaux ; ne le critiquons pas en tant que projet ancien qui avait sa logique.

Mais le XXIème siècle est déjà bien engagé : nous demandons de la façon la plus solennelle au gouvernement d'abandonner le projet d'aéroport et de le faire en indiquant qu'une nouvelle approche du développement économique s'ouvre à partir de ce jour, une approche conforme aux engagements politiques du gouvernement, à la Charte de l'environnement présente dans la Constitution, aux engagements internationaux de la France et à l'intérêt supérieur et de long terme de l'Humanité. 

Une décision que l'Histoire ne retiendra pas comme une défaite mais comme une naissance.

Échange de lettres entre Christophe Oberlin et un acien élève

Merci à Clo pour m'avoir communiqué cet échange intéressant.

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Jonathan D. est un ancien étudiant de Christophe Oberlin à la faculté de médecine de Paris. Jonathan a fini ses études en Israël où il est installé.

En 2004, Jonathan a repris contact avec son ancien professeur, et les deux échangent épisodiquement une correspondance. Voici la dernière qui remonte à quelques jours.


Lettre de Jonathan D.

Bonjour Professeur,

Cela fait longtemps que je ne vous ai pas lu.

Dernièrement on m’a fait remarquer que j'étais cité sur une interview que vous avez donnée à "Radio j", à la suite de la polémique qui a suivi la question sur le cours optionnel de médecine humanitaire. 

J’ai alors regardé les quelques interviews que vous avez donnés à ce sujet.

Plusieurs choses m'ont frappé.

Tout d'abord votre sang froid malgré les questions très embarrassantes, la faculté de poursuivre suivant une suite logique malgré les interruptions. On voit là votre expérience d'orateur.

Cependant après quelques interviews j'ai remarqué que les arguments étaient les mêmes, peu importe la question, et deuxièmement ils sont souvent donnés dans le même ordre.
Cela montre un effort de préparation mais perd de sa spontanéité.

Au sujet de mon point de vue sur Israël, j'ai peur que vous ne soyez loin d'avoir saisi ma position.
Je suis Juif, de droite politiquement, attaché à ma terre par un lien trimillénaire. Je suis souvent en désaccord avec mon gouvernement mais comme un membre d'une famille qui se dispute avec son père. Mes frères juifs sont pour moi plus importants que le reste du monde, comme un frère est plus important qu'un cousin.

Je pense que les juifs ont vécu des centaines d'années sous domination arabe en paix, et donc je ne vois pas de problème pour que les arabes d'Israël vivent sous domination des Juifs, comme le font d'ailleurs les Druzes et les Bédouins. S’ils sont d'accord je vivrai à côté d'eux avec plaisir. Mais s’ils ne le sont pas, je pense que leur place n'est pas en Israël.

L’état d'Israël essaye depuis sa création de réussir cette symbiose de manière démocratique. La charte de l'état déclare notre état comme juif et démocratique.

Voilà un bref résumé de ce que je pense..... Désolé que ce soit un peu cru. 

Je ne pense pas qu'il y ait de solution au problème palestinien parce que deux peuples se battent pour la même terre, chacun pensant que cette terre est la sienne.

Et je finirai par une seule phrase: cette terre est la mienne.



Réponse de Christophe Oberlin :

Bonjour Jonathan,

Merci de ton message. Il est pour la première fois illustré par l’une de tes photos. Je vois que le temps a passé depuis que tu étais mon étudiant à La faculté Bichat à Paris. C’est maintenant à un monsieur que je m’adresse. Pardonnes moi de continuer à te tutoyer, l’habitude est prise et je te suggère de faire de même !

Oui j’ai cité ton prénom sur Radio J, et tu t’es reconnu. Mais tu ne me dis pas si ce que j’y ai dit de toi correspond à ton sentiment. Comme on va le voir, nos opinions divergent complètement. Mais, pour moi en tous cas, le fait que tu restes en contact est significatif. Tout d’abord tu n’es peut être pas sûr à 100% que tes idées sont exactes, puisque tu les confrontes aux miennes. Surtout tu ne m’insultes pas et ne reprend pas à mon égard une accusation d’antisémitisme qui est l’arme de ceux qui n’ont pas d’arguments. La discussion reste donc ouverte, et c’est ce que j’apprécie.

Alors je vais essayer de répondre point par point à ta lettre.

Sur la question d’examen du certificat de médecine humanitaire que j’ai posée en juin dernier et qui traitait d’un cas réel survenu à Gaza en 2009, et malheureusement 2012 a connu d’autres cas analogues, tu me reproches de manquer de spontanéité dans différents interviews : il est vrai que j’ai été interviewé plusieurs fois sur le même sujet, avec les mêmes questions. J’ai donc donné les mêmes réponses. Tu sais aussi que j’essaye d’être pédagogue, et la seule chose qui compte, c’est ce que les gens retiennent. Au risque de la répétition. Et bien en final, cette petite question, l’une des quatre du certificat de médecine humanitaire, a eu un bon effet pédagogique. Beaucoup de gens, en France comme à l’étranger, ont appris la définition d’un crime de guerre (contraire aux lois de la guerre) ou d’un crime contre l’humanité (intentionnel). Et figures-toi qu’à Gaza, la question qui m’a été posée plusieurs fois est : « Est-ce que les étudiants ont bien répondu ?» Et la réponse est oui (80 sur 85).

Tu me dis ensuite que j’ai sans doute mal compris ta position sur Israël. D’où tires- tu cela ? Dans l’interview, je te cite simplement comme quelqu’un qui m’écrit et manifeste à cette occasion un certain malaise. Quand tu m’écris au moment où ton frère part faire la guerre au Liban, n’es-tu pas en souffrance ? La guerre de Gaza qui s’achève à peine t’a-t-elle laissé serein ? Est-ce un pur hasard que tu m’écrives à cet instant, alors que nous n’avons pas communiqué depuis très longtemps ? Étais-tu parmi les 75 000 soldats mobilisés à la frontière de Gaza ? Comment concevais-tu alors ton éventuelle mission ? Le cesser le feu t’a-t-il satisfait, soulagé ? Étais-tu vraiment sûr qu’il aurait été juste de te donner l’autorisation de tuer ? 

Alors tu me dis que tu es « juif et de droite politiquement ». Cela n’a rien évidemment de contestable, et je peux te dire qu’aucun de mes amis du Hamas n’a jamais devant moi contesté ce sentiment d’appartenance en tant que tel.

Tu te dis « attaché à ta terre par un lien trimillénaire ». Ce que tu dis là est du domaine socio culturel. C’est ce qu’on t’a dit, et tu en es convaincu. C’est du domaine de la croyance, et la croyance par définition ne se discute pas. Mais il faut savoir séparer la croyance du profane, et respecter dans son comportement ceux qui ne partagent pas cette croyance. Reproches-tu aux Chinois ou aux Indiens de croire à autre chose ? Peux-tu me dire si l’appartenance à la communauté juive implique le rejet de ceux qui ne partagent pas la même croyance ? 

Si l’on met de côté la croyance, voyons l’Histoire. C’est justement il y a trois mille ans qu’est née la Philistia, par fusion d’une immigration venue d’Asie Mineure et de Crête avec la population locale du pays de Canaan. La langue, l’archéologie, les textes égyptiens puis assyriens sont là pour nous le prouver. Avec les cinq villes de Philistia : Ashkelon, Gaza, Ashdod, Ekron et Gath. Cinq villes dont quatre aujourd’hui sont en Israël, et la cinquième assiégée ! Et l’attachement que tu manifestes pour Jérusalem, légitime dans ta croyance, est-il exclusif et plus légitime que celui des chrétiens pour la Terre Sainte ou des musulmans pour les mosquées de l’esplanade ? 

Tu me dis que ton attachement à un frère juif est plus important que ton attachement pour un cousin. C’est naturel, mais la société et la loi sont là, dans les pays démocratiques, pour faire en sorte que le cousin, voire l’étranger, bénéficie en final de droits égaux. Sinon, c’est la tribu. L’état d’Israël doit-il aujourd’hui se comporter comme une tribu, ou comme un état démocratique ? Et tu cites justement la formule « état juif et démocratique ». Il n’est pas rédhibitoire dans les textes généraux qui régissent un état, de faire référence au fond culturel de la majorité de la population. A condition que tous bénéficient des mêmes droits. La référence à l’Islam dans les républiques du Sénégal ou de Turquie, n’implique pas l’expulsion des non musulmans, ni leur exclusion de la vie démocratique. Penses-tu réellement que les Palestiniens israéliens peuvent, aussi facilement que les juifs, entrer facilement à l’université, obtenir un crédit pour construire une maison, entrer dans l’armée, présenter le journal télévisé, être ministre ?

Alors tu me dis « que les juifs ont vécu des centaines d’années sous domination arabe, en paix, et que tu ne vois pas le problème pour que les arabes vivent sous domination juive ». Et tu ajoutes : « comme le font les Druzes et les bédouins ». Ne te rends- tu pas compte que le monde aujourd’hui a changé, et essaye d’imposer une notion fondamentale : l’égalité des droits entre les individus, où qu’ils se trouvent. Avec notamment un objectif qui est d’éviter que les minorités ne soient écrasées et disparaissent sous la force des majorités. Et la communauté juive est justement l’une de ces minorités ! Et la garantie de la pérennité d’une minorité, ce ne sont pas les armes, mais la paix avec ses voisins, et notamment avec ceux qui habitent dans le même immeuble !

Tu termines en disant que « deux peuples se battent pour une terre dont ils pensent qu’elle est la leur. Cette terre est la mienne ». Le problème c’est que les Palestiniens ont toujours les actes de propriété de leurs terres, et que toi tu n’en as aucun ! 

Et bien je vais te dire une chose. Le Hamas dit qu’il ne reconnaîtra jamais l’état d’Israël. Et pourtant, malgré tout le mal qu’il leur a été fait, ils acceptent que tous ceux qui se sont installés sur la terre de Palestine depuis un siècle y restent en bonne entente, eux et leurs enfants, à condition qu’ils acceptent l’égalité des droits. C’est-à-dire la démocratie, le respect des convictions religieuses, de la culture, de la langue de chacun etc. Figures- toi que certains de mes amis palestiniens, et parmi les plus revendicateurs… apprennent l’hébreu ! D’aucuns l’ont même appris dans les prisons israéliennes. Oh non, ce ne sont pas des collabos ! Ils ne renoncent à aucune de leurs convictions politiques ou religieuses. C’est simplement une reconnaissance d’un état de fait : « Il y a des hommes et des femmes immigrés récents qui parlent hébreu et nous devons les connaître et pouvoir dialoguer. Mais cela ne retire rien au fait qu’ils habitent dans ma maison, font cultiver mon champ, et que nous devons trouver un arrangement sur la base du Droit. » 

Donc mes amis du Hamas refusent de reconnaître l’état d’Israël, mais ils acceptent de vivre en bonne entente avec… les Israéliens, dans le sens des habitants actuels de l’état d’Israël ! N’est-ce pas l’essentiel ?

Est-ce que ce ne serait pas un bel objectif religieux que de promouvoir la réconciliation par le Droit ?

Christophe Oberlin 

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(Note - on ne trouvera pas la fiche Wikipedia du professeur Oberlin, praticien humanitaire en butte à de nombreuses haines)

Jacques Sapir - La paralysie européenne ( Ria Novosti)


La paralysie européenne

Jacques Sapir
09:00 04/12/2012
"Promenades d'un économiste solitaire" par Jacques Sapir*
Le 21 décembre se tiendra le sommet entre la Russie et l’Union Européenne. Cette date, en un sens, ne pouvait être plus mal choisie. En effet, l’UE a subi, avec l’impasse sur la programmation budgétaire pour les années 2014-2020, de l’UE un triple échec : économique, politique et symbolique. Cette impasse, qui au mieux durera jusqu’au début de 2013, vient après les très difficiles négociations sur la question de l’aide à accorder à la Grèce du début de la semaine. Ces dernières n’ont abouti qu’à un accord partiel, largement dépendant de la capacité du pays à racheter sa propre dette. Elle survient aussi après des négociations extrêmement dures quant à la part respective des États au sein du groupe aéronautique EADS et une réduction importante des ambitions de l’Europe spatiale. Ces événements témoignent de l’épuisement définitif de l’Union européenne à incarner « l’idée européenne ».

Un échec économique
L‘échec sur le budget porte en fait sur 1,26% du PIB des différents pays. Pour 2013 ce sont 138 milliards d’euros qui sont prévus. C’est la faiblesse de cette somme qui pose problème. Alors que la zone Euro est en récession, la logique aurait voulu que l’on se mette d’accord pour un budget de relance, en favorisant la demande et en favorisant des politiques de l’offre et de la compétitivité dans certains pays. Ces politiques ont été quantifiées. Elles impliqueraient, rien que pour le rattrapage de compétitivité, que l’on dépense pour les quatre pays d’Europe du Sud (Espagne, Grèce, Italie et Portugal), environ 257 milliards d’euros par an pendant 10 ans. Si l’on veut être cohérent, il faudrait ajouter à cette somme au moins 100 milliards pour financer des grands projets permettant d’harmoniser la compétitivité des autres pays. Cette dépense supplémentaire de 357 milliards par an, pour un budget d’environ 138 milliards est importante. Elle impliquerait que le budget passe de 1,26% à 4,5%. C’est exactement le contraire qui s’est produit. On voit bien que chaque pays tire à hue et à soi, étant soumis aux règles de l’austérité budgétaire, par ailleurs institutionnalisées par le dernier traité de l’UE, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes ! Les égoïsmes se révèlent de toute part.

Le problème est en fait plus compliqué. Les 138 milliards prévus pour le budget 2013 donnent lieu à des retours, plus ou moins importants, pour tous les pays de l’UE. Mais, sur les 357 milliards qu’il faudrait dépenser en plus, 257 milliards sont des transferts nets à destination des quatre pays du Sud déjà évoqués. L’Allemagne devrait à elle seule contribuer à hauteur de 8,5% et 9% de son PIB par an en transferts nets. Sur une période de dix ans cela aboutit à 3570 milliards d’euros de budget total. Quand on parle du « fédéralisme européen », c’est de cela dont on parle en réalité, car sans transferts importants point de fédéralisme.

Notons que les dirigeants européens n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur une somme de 978 milliards d’euros sur 7 ans (2014-2020) alors que sur la même période c’est 2499 milliards en plus qu’ils auraient dû financer. On mesure l’immensité de la tâche, et son impossibilité dans les circonstances actuelles. La réalité de l’UE est bien l’absence totale de solidarité en son sein, même et y compris quand cette solidarité serait de l’intérêt de tous. Ce que révèle cette situation c’est qu’il n’y a pas de « chose publique» (res publica) dans l’Union Européenne.

Cet échec est révélateur de l’épuisement de l’idée européenne.

Un échec politique
L’échec est ensuite politique et il a été mis en lumière lors du Conseil Européen de la nuit du 22 au 23 novembre. On a parlé d’une « alliance » entre la chancelière allemande, Mme Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron, qui aurait abouti à l’isolement de la France. Mais cette « alliance » est en réalité purement conjoncturelle. La Grande-Bretagne poursuit son vieil objectif de réduire l’UE à un espace de libre-échange et à un cadre réglementaire le plus léger possible. L’Allemagne, pour sa part, rejointe sur ce point par des pays comme la Finlande, les Pays-Bas et l’Autriche, s’oppose absolument à ce que les transferts prennent plus d’importance. On sait l’opposition absolue des dirigeants allemands, tous partis confondus, à des transferts massifs, en particulier au sein de la zone Euro. Cela n’implique pas qu’elle partage les vues de la Grande-Bretagne quant à la philosophie de l’UE. Les dirigeants allemands comprennent que cette dernière doit être autre chose qu’une simple zone de libre-échange. Mais, leurs intérêts se rejoignent avec les Britanniques pour s’opposer à l’engagement de sommes supplémentaires, dans la mesure où ils comprennent parfaitement qu’ils seraient, par nécessité, les principaux contributeurs. C’est sur cette alliance que s’est cassée la position française.

L’Allemagne souhaite par dessus tout le statu-quo (qui lui permet de réaliser ses énormes excédents commerciaux au détriment des autres pays de la zone Euro) (1). Mais, elle n’est pas prête à aller au-delà d’une contribution annuelle d’environ 2% de son PIB (soit environ 50 milliards d’Euros). Si l’on met l’Allemagne au défi de payer les sommes évoquées plus haut, soit 8% à 9% de son PIB afin de rendre viable la zone Euro, elle préfèrera la fin de la zone Euro. Là ou nos dirigeant voient le début d’un processus, qui pourrait être étendu, il y a en réalité un engagement strictement limité de l’Allemagne.

Un échec symbolique
Les échecs tant économiques que politiques de la semaine passée sont, bien entendu, révélateurs d’un échec symbolique majeur. Aujourd’hui, qui croit encore en l’Union Européenne ?

Jamais en fait l’Euroscepticisme ne s’est aussi bien porté, non seulement en Grande-Bretagne, mais aussi en France et même en Allemagne. C’est la crédibilité générale de l’UE qui est en cause, et l’on voit bien ici que les stratégies discursives utilisées par les européistes seront de moins en moins efficaces. Ces stratégies reposent sur une délégitimation des opinions négatives, qui sont associées à des catégories dites « peu éduquées » et par cela incapables de comprendre ce qu’apporte l’UE et sur une explication de ces résultats par les simples difficultés matérielles engendrées par la crise. Sur le premier point, il y aurait beaucoup à dire. On voit immédiatement la parenté entre cet argument et les arguments du XIXe siècle en faveur du vote censitaire. Le second argument contient une parcelle de vérité. Il est clair que l’impact de la crise a modifié les préférences des individus. Mais cet argument se retourne contre ses auteurs : pourquoi l’UE a-t-elle été incapable de protéger les personnes des effets de la crise ?

L’UE, par sa politique actuelle nourrit en fait le retour des haines recuites, que ce soit entre pays (Grèce et Allemagne, mais aussi Portugal ou Espagne et Allemagne) ou à l’intérieur de ceux-ci (Espagne, avec le Pays Basque et la Catalogne et Belgique).

Si les échecs économiques et politiques montrent que l’UE est à bout de souffle, l’échec symbolique, illustré dans les derniers sondages, ouvre la voie à des radicalisations des opinions publiques à relativement court terme.

Tirer les leçons de l’épuisement d’un projet européen
On voit bien que certains pays hors du cadre de l’UE ont un intérêt à l’existence d’une Europe forte et prospère. Le cas de la Russie et de la Chine saute aux yeux. La Russie, de plus, est elle aussi un pays européen, même si elle n’est pas uniquement européenne. Il est donc possible de penser un projet européen intégrant toute l’Europe, y compris les pays qui aujourd’hui ne sont pas membres de l’UE et n’aspirent pas à le devenir. Mais à la condition de faire des nations européennes, ces « vieilles nations » qui restent aujourd’hui le cadre privilégié de la démocratie, la base de ce projet. Ce projet devra être construit autour d’initiatives industrielles, scientifiques et culturelles dont le noyau initial pourra être variable, mais qui exigent pour exister que soient remises en cause un certain nombre de normes et des règlements de l’UE. Plus que tout, il faudra procéder à une dissolution de l’Euro. Cette dissolution, si elle est concertée par tous les pays membres de la zone Euro sera en elle-même un acte européen, et pourra donner immédiatement lieu à des mécanismes de concertation et de coordination qui feront en sorte que les parités de change des monnaies nationales retrouvées ne fluctuent pas de manière erratique mais en fonction des paramètres fondamentaux des économies.


(1) Patrick Artus, La solidarité avec les autres pays de la zone euro est-elle incompatible avec la stratégie fondamentale de l’Allemagne : rester compétitive au niveau mondial ? La réponse est oui, FLASH Économie, NATIXIS, n°508, 17 juillet 2012

L’opinion exprimee dans cet article ne coïncide pas forcement avec la position de la redaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti. 

*Jacques Sapir est un économiste français, il enseigne à l'EHESS-Paris et au Collège d'économie de Moscou (MSE-MGU). Spécialiste des problèmes de la transition en Russie, il est aussi un expert reconnu des problèmes financiers et commerciaux internationaux.
Il est l'auteur de nombreux livres dont le plus récent est La Démondialisation (Paris, Le Seuil, 2011).

samedi 8 décembre 2012

Lettre à Jean-Marc Ayrault à propos de Notre-Dame des Landes

Monsieur Jean-Marc AYRAULT
Premier Ministre
57, rue de Varenne
75007 PARIS


Orvault, le 8 décembre 2012

OBJET : projet d'aéroport nouveau à Notre-Dame des Landes


Monsieur le Premier Ministre,

Sans doute les personnes sur le terrain, et au premier chef le Préfet de région, vous ont-elles averti de certaines évidences, qui peut-être pour vous ne l'étaient pas quand vous avez repris à votre compte ce vieux projet.

L'aéroport actuel de Bouguenais ne fermera pas complètement, en raison d'Airbus Industries. Pour le pérenniser, il suffit de changer la direction de la piste, et d'accroître le nombre de parkings avions. C'est incommensurablement moins cher qu'une nouvelle structure, surtout en pleine zone humide, et loin de Nantes. Peut-être cela contrecarrerait-il certains projets immobiliers... mais on n'est pas là pour favoriser des multinationales. Et en tout état de cause, Notre-Dame des Landes serait bien un aéroport nouveau.

Les défenseurs de la zone concernée, près de Notre-Dame des Landes, ne lâcheront pas. Même les gendarmes mobiles amenés à foison sur le site en sont conscients. C'est aussi vrai que pour la controversée ligne Très Haute Tension Manche-Mayenne, qui risque fort de ne servir à rien si, comme les choses tournent, l'EPR ne réussit pas à être mis en service, même au prix d'un triplement des coûts. Pourquoi donc persister à amener toujours plus de forces venant de toute la France, avec la logistique que cela représente, si c'est... pour rien ? Quelqu'un paiera la note, ce seront les contribuables. Ils s'en souviendront.
Cela aussi interpelle : une zone avait réussi à rester vierge de spéculations immobilières, ce qui la rendait d'autant plus attrayante en tant que source d'excellents produits laitiers et maraîchers, et renforçait son rôle bénéfique de création d'une nappe phréatique abondante et de qualité pour... les Nantais. Vous tenez donc tant à détruire ces richesses ?

Sans doute le savez-vous, mais ne voulez pas en tenir compte. L'aéroport actuel est suffisant, et sauf si soudain le nombre de personnes capables financièrement de prendre l'avion grandit de manière vraiment significative - en période de récession économique à long terme ce serait plus qu'étonnant - il restera plus que suffisant. Vous connaissez les aéroports d'Angoulême-Champniers, de Madrid-Ciudad Real... voudriez-vous ajouter votre projet à ces réalisations ? Ce ne serait pas très intéressant. Après tout, de la gare de Nantes à Roissy, il ne faut que trois heures sans changer de train. S'il faut une heure en voiture pour aller du même endroit à une place de parking payant du côté du lieudit actuel Les Domaines, puisque la liaison ferrée éventuelle n'est pas pour tout de suite, les voyageurs éventuels y regarderont à deux fois. De ce fait, les compagnies lowcost, bien que largement subventionnées grâce à nos impôts, hésiteront à s'y installer. Il y aura moins de vols qu'actuellement à Bouguenais.

Bien entendu, il faudrait pour avoir le droit d'installer cette nouvelle structure avoir réalisé préalablement les travaux liés aux contraintes de la loi sur l'eau, sans compter les autres recours actuellement en suspens. Bien des frais en perspective, en somme, et pas de certitudes concernant les résultats.

A la lueur de ces quelques arguments, vous conviendrez bien avec moi que ce projet est bien mal parti : il est encore temps de faire machine arrière ! Sans doute la multinationale demandera-t-elle une compensation, à une affaire qui jusqu'à présent ne lui a pas coûté bien cher, mais face à ce gouffre cela ne peut être que peu de chose.

En tant que citoyen concerné par tous les sujets politiques (les vrais, pas ceux de la politique politicienne), je vous réitère mon avertissement,

Et vous prie d'agréer, Monsieur le Premier Ministre, l'expression de ma considération distinguée.

jeudi 6 décembre 2012

Notre-Dame des Landes - les communiqués de soutien affluent, et pointent tous les G P I I


Le dernier communiqué, sur le site de la ZAD, est malheureusement tronqué. Il était bon, malgré tout, de savoir que la lutte continue  et que des élus souvent  "par défaut" se prévalent de cette "reconnaissance démocratique" pour faire n'importe quoi de leur mandat. La chose est d'autant plus insupportable, qu'ils n'hésitent pas à s'appuyer sur la violence pour imposer LEURS vues. C'est vrai à Notre-Dame des Landes, c'est vrai pour le TAV et son grandiose franchissement des Alpes, c'est vrai pour une ligne THT Manche-Mayenne qui peut très bien devenir inutile si l'EPR de Flamanville (50) ne réussit pas à fonctionner - et de toute façon s'il fonctionne, ce sera pour un surcoût tellement important qu'il en deviendra ridicule. C'est aussi vrai pour de nombreuses LGV n'intéressant que quelques privilégiés. C'est vrai pour des autoroutes privatisées et devenues hors de prix pour l'usager lambda. Et c'est encore plus vrai pour un projet Iter international certes, mais où la part française, y compris les à-côtés plus ou moins invisibles, sera déjà colossale : et pour un résultat probablement positif, dans le meilleur des cas, dans plus de cinquante ans (le pire des cas, c'est tout simplement l'échec à le mettre en œuvre en pratique).

Constat général pour tous ces Grands Projets Inutiles Imposés : la collectivité assume un coût démentiel, il n'y a aucune concertation avec les citoyens (même si la propagande assure le contraire), si ceux-ci protestent c'est la violence qui leur répond, et cerise sur le gâteau ces projets sont inutiles. Mais les multinationales retirent confortablement leur épingle du jeu.


Communiqués de soutien

lundi 5 novembre 2012, par zadist

Voir aussi les messages de solidarité reçus et les actions partout ailleurs.
Communistes Libertaires Autonomes / réseau international.

Que la ZAD soit leur vietnam ! * Solidarité et détermination ! * Après plusieurs semaines de résistance, l’imminence d’une nouvelle offensive policière de grande envergure se précise contre la ZAD. Nous ne reculerons pas, nous ne lâcherons rien. Car la meilleure défense est l’attaque, nous appelons tous ceux qui le peuvent à venir renforcer les positions défensives sur le terrain même de la ZAD, à intensifier partout où cela est possible les actions de solidarité avec les combattants zadistes. Par la propagande de division, par l’infiltration de flics, par le mensonge de la négociation, par la terreur de l’occupation policière, par les actions de choc d’incendie de cabanes, par la calomnie, par la nomination de responsables, l’Etat a tenté d’anéantir la ZAD. En vain. Plus que jamais, il s’agit de renforcer solidarité et détermination dans le combat frontal contre la machine étatique et ses forces policières : que la ZAD soit leur Vietnam, qu’ils s’y embourbent et reculent. Ils ne peuvent se permettre une défaite à Notre-Dame-des-Landes, et nous ne pouvons nous permettre de laisser nos environnements et lieux de vie détruire par les lois du profit : ici comme ailleurs contre le chaos capitaliste, ici comme ailleurs nos lieux de vie nous appartiennent. Autodéfense contre la machine de guerre étatique. Autonomie totale et locale de nos conditions d’existence. DE NO-TAV A CHIOMONTE, A LA ZAD DE NOTRE-DAME-DES-LANDES :  ! A SARA DURA !

Le Collectif Nantais Contre l’Aéroport (CNCA) appelle à une manifestation contre l’aéroport et son monde dans le cadre de la journée internationale contre les projets nuisibles le 08 Décemble 2012 à Nantes. Rendez-vous à 15H Place Bretagne.

Ils promettent de négocier, exigeons l’arrêt immédiat !

Impossible ces derniers temps de vivre dans l’agglomération nantaise sans savoir que le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes est de plus en plus contesté. Les arguments ne manquent pas ; de l’écologie au prix, de l’agriculture au développement insensé des villes etc. Cet aéroport devrait engloutir 500 millions d’euros à lui seul (dont moitié de l’état et des collectivités territoriales) auxquelles il faut rajouter le prix de toutes les infrastructures directes et indirectes (desserte routière, 2X3 voies Nantes/St Nazaire, nouveau périf, tram-train etc).

On veut nous faire croire que les investissements seraient raisonnables et maîtrisés. Tout cela alors que l’état est à la recherche d’argent, que les collectivités territoriales et surtout ses habitantEs se serrent la ceinture, que l’industrie subie plan social sur plan social. Un partenariat publique privé de 55 ans est signé avec Vinci. Celui-ci exige 12% de rentabilité qui seront payés par les collectivités locales si l’aéroport ne les génère pas. c’est pourquoi nous appelons à une manifestation le samedi 8 decembre à 15H place bretagne à nantes
— - Le CNCA est un collectif Nantais présent sur la lutte de l’aéroport depuis maintenant plusieurs années. Nous nous sommes rencontréEs autour de la lutte contre le projet d’aéroport. Nous souhaitions porter cette lutte au cœur de la métropole Nantaise. Lors de nos discussions, nous nous somme rendu compte que la question de l’aéroport n’était qu’un maillon de projets bien plus larges. Ils touchent tous les territoires et leurs habitants entre Nantes et St Nazaire. Depuis le mois de juin nous avons dessider d’organiser de manifestation mensuelle contre l’aeroport et la metropole nantes/saint-nazaire tous les dernier samedi du mois. Cette manifestation du 8 decembre sera notre 6eme manifestations.

Le congrès du syndicat SUD PTT 44/85,
réuni à Nantes les 3 et 4 décembre2012, salue la résistance opiniâtre des opposants-e-s au projet de construction d’un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes. Parce que l’actuel aéroport de Nantes Atlantique répond pleinement aux besoins actuels et futurs en matière de transport aérien, la construction d’un nouvel aéroport à Notre Dame des landes aboutirait à la destruction de 1 600 hectares de terres agricoles et de bocage pour le seul profit du groupe Vinci - et de ses actionnaires - à qui l’Etat a honteusement confié la gestion de l’aéroport de Nantes pour plus d’un demi-siècle. Ecologiquement absurde, la construction de ce nouvel aéroport serait aussi un non sens économique et social. C’est pour cela qu’avec l’Union syndicale Solidaires 44, SUD PTT 44/85 est partie prenante de la coordination des opposant-e-s à Notre Dame des Landes. Le congrès SUD PTT 44/85 invite et appelle ses adhérent-e-s et les salarié-e-s de ses secteurs, activités postales et télécommunications, à participer nombreux aux mobilisations unitaires d’une résistance qui est devenue le symbole d’une nouvelle vision d’avenir, répondant aux préoccupations sociales et environnementales, pour un monde tourné vers les besoins des populations et non vers ceux des actionnaires.

Communiqué de la Fédération Anarchiste : Á Notre-Dame-Des-Landes, la lutte continue
Dans le bocage de Notre-Dame-Des-Landes, les occupants et occupantes de la ZAD (Zone à défendre), depuis presque 5 ans pour certains, avaient déjà donné un visage particulier à la lutte contre le projet d’aéroport et contre le monde qu’il représente. Au-delà des analyses sur les répercussions écologiques et les dommages sociaux du projet, au delà de la contestation d’une forme d’aménagement du territoire et d’une manière de décider (l’autoritarisme déguisé en une pseudo démocratie), c’est une leçon du vivre ensemble qui se construit sur ces terres. Là, a été adoptée uneforme de vie autogestionnaire. Elle est basée sur des assemblées générales souveraines, et donc, la prise de décision est collective pour tous les aspects de la lutte comme pour la gestion du quotidien (production et partage de nourriture, habitat, moyens de transport, culture...).

Cet îlot de résistances et de vie autrement a été considéré par le Pouvoir (politique et économique) comme une alternative potentiellement subversive, à plus large échelle, un « kyste », pour le Ministre de l’Intérieur. C’est ce qui explique le déploiement hallucinant de forces de l’ordre pour qui tout doit disparaître et le plus vite possible. Elles n’ont pas rechigné à la violence et n’ont pas hésité à détruire des lieux de vie ainsi que des biens (vélos, lits...) des habitants.

Les Zadistes (terme générique recouvrant de multiples individualités aux visions diverses) ont su tisser des liens avec leurs voisins et construire un réseau de personnes concernées alentour. Aussi, dès que la répression a commencé, la résistance s’est organisée et a bénéficié de soutiens de plus en plus larges. La détermination des Zadistes face aux forces de l’ordre et le modèle alternatif qu’ils montrent ont séduit, bien au-delà des clivages politiques actuels.

Malgré certaines manœuvres, les partis politiques n’ont pas de prise sur ces personnes et ils n’apparaissent qu’en renfort. Le gouvernement tente toujours - en vain - de séparer les bons opposants des méchants « anarcho autonomes », « spécialistes de la guérilla urbaine »... Alors que, de fait, l’ensemble des contestataires fait front commun.

Le succès de la manifestation du 17 novembre en témoigne. Au-delà du nombre (plus de 40 000 manifestants), c’est la créativité de l’événement qui a marqué : nombreux panneaux de personnages aux messages poético-politiques, innombrables chansons et slogans conçus pour l’occasion. Surtout, il y a eut la construction collective, en autogestion, des maisons et abris en bois et pailles.

Le fonctionnement autogestionnaire mis en place par les Zadistes bouleverse la donne politique. Nous rencontrons de plus en plus de personnes, initialement méfiantes quant aux capacités autogestionnaires des humains, qui reconsidèrent leur point de vue. Elles s’enthousiasment même pour cette forme de vie collective, respectueuse de l’individualité, dans laquelle chacun participe selon ses moyens et envies.

De fait, les collectifs de soutien se sont multipliés dans toute la France, et même au-delà, chacun prenant des initiatives autonomes, sans attendre les consignes d’un centre quelconque. La ZAD, par son mode d’existence et sa résistance, a transfiguré les conditions de la lutte. Ceux qui se battaient isolés dans leur coin voient affluer, de partout, de nombreux soutiens.

Même au-delà des soutiens actifs, une bonne partie de la population qui ne suit que de loin ce qui se passe, sympathise avec cette lutte. En effet, la destruction de terres agricoles, de bocage    [..............]

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