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vendredi 18 mai 2018

ZAD partout, répression sauvage partout également

Ce matin 18 mai 2018, à nouveau les pléthoriques forces de répression du Pouvoir central frappent à Notre Dame des Landes. Perquisitions, contrôles d'identité continuent ; des bois, des cabanes subissent l'assaut du feu volontaire par les dégradants dégradeurs de VIE.

Des dizaines de camions, des dizaines d'engins divers, des troupes à pied par centaines sont mobilisés à prix d'or : c'est LA GUERRE !

C'est le cas partout : dès que les salariés, fonctionnaires ou non, font mine d'en faire plus qu'une anodine promenade de santé sous la vigilante surveillance des chiens de garde syndicaux, les gros bras de la RÉPRESSION arrivent, gazent, arrosent, cognent.... il est devenu interdit au nom "de l'ordre" qui se répand en désordre de manifester son opposition à un RÉGIME fascisant, illégal en raison des monumentales triches aux élections. Toutes les lois sont désormais illégitimes et au moins dignes de Vichy, si ce n'est pire.

Le DÉSORDRE MONDIAL est en pleine action, partout, dans tous les pays : l'important n'est-il pas que les TRÈS ULTRA-RICHES le deviennent de plus en plus, de plus en plus vite, tout en utilisant la FORCE pour maintenir indéfiniment cet "avantage" ? En même temps (eh oui, là aussi), les médias "aux ordres" assurent que tout va bien, mais s'en prennent à tous ceux qui tentent de les contrer, en les dénigrant, en inventant des forfaits qu'ils auraient commis. Bien entendu, tous ceux qui sont dans la ligne sont de petits saints, même et surtout s'ils sont de véritables pourris.

 

Françaises, Français, la Patrie est en danger comme en 1792, mais de façon bien plus insidieuse. Edward Bernays est passé par là. Le double neveu maudit de Freud a su inventer la coercition qui emporte l'adhésion de la victime. C'est bien ce qu'Orwell avait compris dans ses livres, 1984 bien sûr, mais plus encore La Ferme des Animaux. Le Service Public (de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins (et non ses désirs) est attaqué de toutes parts : les fonctionnaires l'ont bien compris, c'est pourquoi le RÉGIME fait tout pour les discréditer, et les faire passer pour des privilégiés alors qu'ils sont les gardiens de notre avenir ensemble.

Contre nous, de la TYRANNIE l'étendard sanglant est levé....

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines,
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne....

Il est terrible de penser que L'ENNEMI est celui qui fait mine d'avoir été élu par nous, les Français, et qui par ce fait s'accapare les forces de répression pour son propre usage et celui de ses amis les TRÈS TRÈS riches. A côté de cela, le terrible épisode de Vichy, c'était du gâteau !  D'autant que bien entendu, beaucoup ne se rendent compte de rien, encore une fois.


jeudi 12 avril 2018

De quelques riches et puissants, c'est la guerre à l'humanité à Notre Dame des Landes

Des multinationales, des banques au-dessus des banques, ont déclenché le grand chambardement.

Cela se présente sous la forme d'une attaque d'une violence inouïe conte un coin de terre préservé des pesticides depuis l'origine : vous imaginez le scandale ! Gardées en friches par décision de construire un énigmatique aéroport, qui ne vit jamais le jour, ces terres n'ont été mises en valeur, assez récemment, qu'avec des moyens particulièrement respectueux de l'environnement. Pas d'engrais chimiques, pas de pesticides, antifongiques, rien que l'amicale main de l'homme. Les conservateurs bénévoles de cette terre avaient conclu un accord commun en ce sens, et "les autorités" paraissaient d'accord.

Soudain, ce sont des moyens dignes de l'armée qui sont mis en action, pour réduire  à néant ce processus d'une façon autoritaire. C'est au point qu'une audience du tribunal de grande instance de Nantes va avoir lieu en ce jour 12 avril, pour mettre en accusation la préfète sur des cas très précis et recevables.

Pendant ce temps-là, lesd destructions arbitraires et STUPIDES vont continuer. Il ne s'agit pas de quelques activistes barbus et violents, mais de jeunes qui avaient une existence officielle, un projet déclaré, et viable. Le message est clair : pour "ces messieurs" de boîtes à poison comme Limagrain ou le groupe Avril, comme Lactalis, mais aussi Monsanto et son légendaire Roundup, Syngenta l'alter ego suisse... une terre saine n'est pas concevable. Les humains ne doivent avoir droit qu'à du chimique intégral. Pour faire disparaître ces parcelles préservées, si nécessaire on fera disparaître les humains (les vrais) qui les protègent.

En attaquant ces personnes particulièrement honorables, c'est toute l'humanité qu'attaquent les troupes de choc d'un gouvernement simple rouage des grands puissants du fric. La représentation dite "nationale", réunie pour l'occasion parmi des personnes sollicitées au dernier moment et pas du tout motivées, ne dit rien. Cela fait bien entendu partie de la stratégie : l'opposition ne provient que d'une base lointaine, et de quelques opposants minoritaires.

Au nom de nos enfants, et des enfants de nos enfants, allons-nous laisser faire ? Rappel de l'article 35 de la Déclaration des Doits de l'Homme de 1793.

 "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs".

mercredi 26 février 2014

Nous appartenons à la Terre, elle appartient à nos descendants. Les défenseurs de Notre Dame des Landes le savent.

Les ZADistes, je les ai côtoyés. Les gens de l'ACIPA, j'en connais les plus concernés. A part une dizaine de personnes au maximum, ces gens-là sont pacifiques comme le laboureur. Entendons-nous bien là. Le laboureur exerce calmement une violence contrôlée sur la Terre avec laquelle il a une vraie symbiose. Fils de paysan, je sais ce qu'il en est. Enfant, j'accompagnais mon père dans les champs, pour certains travaux, donc cela, je le "sens".

Les défenseurs de la ZAD sont de ce "bois"-là. Ils apportent à la Terre un contrôle à la fois vigilant et aimant, comme un papa veille à ce que son enfant n'aille pas se blesser.

Et donc ces défenseurs sont venus en ville exprimer à un Pouvoir un peu obtus une mise en garde : "Touche pas à NOTRE Terre", car elle appartient à tous, et à personne à la fois. Peut-être quelques zigotos excités sont-ils venus aussi, avec l'intention de "s'amuser". Le saccage de la boutique de Vinci pourrait être leur œuvre, ce serait logique, je ne sais pas.

En revanche, et les témoignages sont nombreux, il semblait bien que la plupart des provocateurs fussent salariés et eussent des instructions (et du matériel). Il est dommage que personne n'ait pu "dés-anonymiser" l'un d'eux. Il est clair que le Pouvoir voulait sa bagarre, afin de lancer sa propagande aussitôt. Ce n'est pas la première fois.

Dominique Fresneau a, en une phrase ( "Pour défendre notre terre, on est prêt à la violence" ), résumé ce qu'est cette lutte. Cette Terre de la ZAD est devenue LA cause à défendre des prédateurs avides du capitalisme. La défense sera le plus souvent une simple continuation de la mise en valeur respectueuse de la nature ; en revanche, toute tentative de souiller ce qui est devenu une sorte de sanctuaire, s'exposera à la levée en masse de tout un peuple, désormais. Un peuple réveillé, debout, et responsable, n'en déplaise à des Autorités pour lesquelles cet état de fait est un danger pour leur légitimité, si elles en ont une.

Nous étions très nombreux, s'il y a une autre fois nous le serons encore plus : mais parions que ce projet ne se fera pas, car il est de toutes les façons déraisonnable.

mardi 25 février 2014

Qui, aujourd'hui, est responsable ?

Naoto Matsumura a choisi de rester soigner les animaux
Aujourd'hui, être responsable, à mon sens, c'est ouvrir bien grands les yeux, et accepter enfin de se rendre compte que le productivisme, c'est fini, que sans aspirer à des conditions de vie datant d'un siècle, il est possible de revoir tous les rapports sociaux, économiques. Dans ce contexte, la place de l'avion ne pèse pas lourd, tant il s'agit de la quintessence même d'un certain gaspillage de ressources. Argument : "on gagne du temps". Mais du temps pour quoi ? Du temps pour ne plus avoir le temps de vivre ? Du temps pour voir sur des étals d'hypermarchés des fruits arrivés à grands frais de l'autre bout du monde ? De qui se moque-t-on ?

C'est une des facettes de ce dossier qu'est Notre Dame des Landes, qui est exemplaire en raison des contradictions qu'il révèle. Celles d'une fuite en avant consumériste, pendant que de plus en plus d'humains sont lâchés en chemin, alors qu'ils étaient très utiles à leurs semblables. Mais pas aux banquiers, c'est vrai.

Il va falloir choisir : se prosterner devant un dieu Argent indifférent et cruel, sous le poids des propagandes médiatiques ; ou regarder autour de soi pour découvrir le monde des simples personnes, attachantes, si diverses, inépuisables dans leur variété. L'amour est dans le pré ? Peut-être pas, mais une foule de vies que l'on a appris à ignorer, oui.

mercredi 18 décembre 2013

Lettre ouverte de Monsieur le Maire de Quelneuc (56) à Jacques Auxiette, président des Pays de Loire

Jacques Auxiette
Un ami vient de m'envoyer le lien vers une lettre qui pourrait faire du bruit, si elle est diffusée partout. C'est une lettre ouverte de Monsieur le Maire de Quelneuc (56) à Jacques Auxiette, président du conseil régional des Pays de Loire. Elle est parfaitement éloquente, et qui plus est, ce qu'elle dénonce est parfaitement exact. Son seul défaut ? Elle semble n'avoir pas touché du doigt tous les points entachés de litiges. Il est vrai que ce qu'elle dénonce ici est largement suffisant pour.... embarrasser un élu même aguerri.

René Leblanc, maire de Quelmeuc
Je me permets d'en donner quelques extraits. Et encore bravo, Monsieur le Maire.

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Alors qu’à longueur de colonnes de la presse régionale quotidienne, des lettres d’information de la Région Bretagne, du Conseil Général 35, de la Ville de Rennes ou du magazine de Rennes Métropole, ces élus mettent en garde nos concitoyens sur les conséquences dramatiques du réchauffement climatique et notamment sur l’impérieuse nécessité de limiter les émissions de gaz à effet de serre (CO2 notamment, voire CH4), ils voudraient,en parfaite contradiction avec leurs grands principes, faire rêver les citoyens électeurs en ne jurant que par des décollages toujours plus nombreux, dans des jumbos toujours plus gros, leur promettant tellement d’emplois et de bonheur à la clé avec NDDL.


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Nous ne sommes pas les apôtres de la décroissance dont vous nous accablez. Bien au contraire, nous voulons des investissements massifs, fut-ce au prix fort, dans les technologies d’avenir qui produiront à terme suffisamment d’énergies primaires totalement non polluantes pour la satisfaction légitime de milliards d’êtres humains, à savoir : géothermie, photovoltaïque, énergie des océans (hydrolien, houlomotrice, marémotrice) etc... Nous ne sommes pas les criminels que vous décrivez. Vos propos sont méprisables et dénotent votre fébrilité et votre mal être dû à vos mensonges et vos incohérences. Nous ne sommes que de bons citoyens qui ont réfléchi et qui, en dehors de tout intérêt personnel, n’ont que la force de leur conviction pour alerter des dangers niés ou cachés par ceux qui n’ont pour tout horizon que leur aura, leur mégalomanie ou leurs intérêts très personnels et à court terme. Stéphane Hessel, tant louangé par toute la classe politique au moment de sa récente disparition, ne disait pas autre chose et comprenait fort justement notre profonde et légitime indignation. Il n’était pas criminel, que je sache.

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A entendre votre propagande (payée par nos impôts), il n’y aurait pas encore d’aéroport dans le Grand Ouest. Je crois avoir remarqué qu’il y en a un à Bouguenais et que c’est un pieux mensonge de prétendre qu’il serait saturé. Pour ma part, je m’y suis présenté à deux reprises. Le 25 novembre 2012, au buffet situé à l’étage, sur les 130 places disponibles, seule notre table (2 personnes) fut occupée pendant l’heure du repas. Cet été, le 16 août précisément, en pleine période estivale, je dus reconnaître une sensible progression puisque 6 tables représentant 16 couverts sur les 130 dressés furent servis (soit 12% de taux de remplissage). Pas le moindre embouteillage dans l’aérogare naturellement. L’émission TV de Benoît Duquesne sur l’A2 faisait remarquer identiquement l’atmosphère paisible de Nantes Atlantique International (NAI). Je voudrais encore ajouter qu’une de mes connaissances séjournant, en juillet, à Essaouira, au Maroc, dût pour son retour sur Royal Air Maroc, attendre un jour supplémentaire pour embarquer finalement vers Roissy, la destination vers Nantes ayant été annulée faute de passagers (15 réservations pour un boeing 737), donc trop coûteux pour ce vol. Alors, pour la saturation, laissez- moi rire. Comment en serait-il autrement, puisque l’aéroport de Cointrin (Genève) comptabilise, avec une seule piste et emprise au sol identique (soit 270 ha) 198.000 emports et 14millions de passagers annuels, soit près de quatre fois le trafic de Nantes Atlantique International (NAI).



dimanche 8 septembre 2013

La nef Reporterre a levé l'ancre ! Soutenons-la de toutes nos forces. Et pour commencer, voici son billet de ce matin. Tout frais. Signé Hervé Kempf bien entendu.



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Accueil > Libertés > Le jour où Reporterre a largué les amarres

Le jour où Reporterre a largué les amarres

Hervé Kempf (Reporterre)
dimanche 8 septembre 2013

Le récit relatant les raisons qui m’ont poussé à quitter le quotidien du soir où je travaillais depuis 1998 a rencontré un intérêt inattendu : Adieu Le Monde, vive Reporterre a été lu plus de 60 000 fois sur le site du "quotidien de l’écologie", et de nombreuses fois, sans doute, sur les sites qui l’ont reproduit (la reprise des articles de Reporterre est libre, les sites repreneurs étant invités à respecter les règles de Creative Commons).

Il a suscité une foultitude de tweets et des centaines de courriels. Les uns et les autres exprimaient dans leur immense majorité un soutien à la démarche entreprise. Je remercie chaleureusement toutes et tous, et tâcherai de répondre directement à chaque courriel.

Le journal Le Monde a réagi à mon récit par un communiqué et par un article du médiateur du journal, Pascal Galinier, intitulé "Verts de rage".



Pour ceux qui n’auraient pas le temps de le lire, en voici un bref résumé : « … départ très médiatisé… écolo-chroniqueur vedette… petite musique dissonante, militante… rupture soigneusement mise en scène… réquisitoire… site internet écologiste militant… vraie-fausse ‘clause de conscience’… quant à la conscience… examinons les faits… ex-confrère… a été sur place en payant son voyage [là, j’adore : ‘voyage’]… complotite… insinuation délirante et infamante… vieux confrère… ses critiques… sûrement pas complètement étranger… fanatisme idéologique… bon débarras… ».

Je n’ai pas de commentaire à ajouter à cette analyse.

Je remercie Pascal Galinier de l’hommage indirect qu’il rend à mon article : il a sans doute jugé que celui-ci était parfaitement clair et informé, puisqu’il n’a pas pensé utile de me passer un coup de téléphone pour vérifier tel ou tel point, demander une précision, poser les questions que pouvait soulever telle ou telle phrase.

J’assure par ailleurs Pascal Galinier qu’il reste, malgré la différence de points de vue qui semble s’être esquissée entre nous, mon “confrère", et non mon "ex-confrère". La qualité de journaliste ne découle pas de l’appartenance à tel ou tel média, mais de la détention de la carte de journaliste. Et c’est pourquoi j’ai l’honneur, suivant l’usage qui fait tout le charme de la comédie humaine, de le saluer confraternellement, ainsi que tous les confères et consoeurs, quel que soit leur employeur, qui se sont intéressés à cet événement.

Les nombreux commentaires qui suivent le texte du "médiateur" sont instructifs. Pour ceux qui n’auraient pas le temps de les lire tous, permettez-moi d’en citer deux qui expriment les jugements opposés que peut susciter cette affaire :
Max Lombard 05/09/2013 - 23h15
« Excellente décision de sa part, il faut distinguer journalisme et militantisme sectaire, qu’il rédige de nombreuses motions chez EELV ils ne demandent que ça. Demain je fais trois fois le tour de la ville avec mon diesel à fond juste pour acheter une côte de boeuf que je dégusterai saignante avec des frites et pas du soja ou des scarabées.
 »

Eric Thuillier 07/09/2013 - 09h00
« On aime beaucoup l’argument selon lequel H K n’avait jamais été censuré. Il fait pensé à un discours du genre ’Messieurs les jurés, n’oubliez pas que ma victime a vécu pendant 55 ans, alors que je ne l’ai tué que pendant une minute…’ »

Par ailleurs, on trouvera diverses réflexions sur Internet.

Par exemple, des tweets de Véronique Maurus, journaliste au Monde pendant 37 ans, et qui en a été la "médiatrice" entre 2007 et 2011, juste avant notre confrère Pascal Galinier :



Il m’a aussi été donné de participer à une discussion très stimulante avec Eric Dupin, Jean-Marc Manach et Daniel Schneidermann, diffusée par Arrêt sur Images autour des questions : « Qu’est ce qu’un journaliste neutre ? Qu’est-ce qu’un journaliste "impavide" ? Qu’est-ce qu’un journaliste engagé ? L’objectivité existe-t-elle ? »

Les ZAD informatives
Je n’attendais pas que mon texte reçoive un tel écho. Il visait d’abord à informer les lecteurs qui suivaient la "Chronique Ecologie", les visiteurs de Reporterre, ainsi que les lecteurs de mes ouvrages. Les informer de mon départ et de la nouvelle aventure que nous entreprenions : un média sur l’écologie.

Et c’est cela qui importe aujourd’hui. Les amarres sont larguées. Le canot, construit avec des amis dans les heures de loisir, s’est préparé à la haute mer. Malgré des moyens insignifiants, il n’en est pas moins soigneusement caréné, accastillé, équipé. Il a fait des sorties modestes dans la rade, gagnant de jour en jour l’estime d’amateurs devenus souvent fidèles. Et voici qu’il franchit la jetée qui protégeait la rade de la houle et des tempêtes de l’océan. Sur le quai, une foule inattendue a crié des vivats, a fait sonner la sirène, certains ont même chanté des "oh hé, hé hisse hé ho", encourageant l’équipage et ceux qui s’y sont embarqués.


Mais c’est un bateau magique que celui-là, comme tous les canots qui tentent la traversée de l’océan parce qu’à terre, il y a trop de liens et de sujétions ligotant les marins libres. C’est un bateau qui peut grandir, qui peut embarquer en pleine mer de nouveaux passagers, qui peut gagner les îles où d’autres pirates ont créé des ZAD informatives - zones autonomes de diffusion informatives -, et naviguer de conserve dans les mers bleues de la liberté...

Connaissez-vous Hakim Bey ?

Un auteur mystérieux - il est même possible qu’il n’existe pas - qui a publié naguère un texte passionnant, Zone autonome temporaire dont voici le début :
« Au XVIIIe siècle, les pirates et les corsaires créèrent un ’réseau d’information’ à l’échelle du globe : bien que primitif et conçu essentiellement pour le commerce, ce réseau fonctionna toutefois admirablement. Il était constellé d’îles et de caches lointaines où les bateaux pouvaient s’approvisionner en eau et nourriture et échanger leur butin contre des produits de luxe ou de première nécessité. Certaines de ces îles abritaient des ’communautés intentionnelles’, des micro-sociétés vivant délibérément hors-la-loi et bien déterminées à le rester, ne fût-ce que pour une vie brève, mais joyeuse. »


Hakim Bey comprend le net comme l’espace privilégié où peuvent apparaître et disparaître les zones d’autonomie temporaire qui sont selon lui le nouveau mode de mise en oeuvre des rébellions actuelles. A vrai dire, le projet de Reporterre se sépare de cette vision, parce qu’il espère bien ne pas être temporaire, afin de contribuer à dissoudre les sujétions paralysantes qui dominent sur le continent. Mais l’image du réseau pirate convient assez bien à ce que l’on pourrait imaginer à l’avenir : que des sites autonomes par rapport au système médiatique oligarchique parviennent, en coopérant, à reproposer aux citoyens une vision cohérente de cet autre monde possible, celui du post-capitalisme.

Mais je m’arrête ici. Nous sommes dans notre petit canot, et pour l’instant, il nous faut seulement assurer notre survie sur l’océan immense. Voici les outils qui vont permettre notre navigation.

Règles de navigation pour survivre dans l’océan médiatique
Le premier outil, c’est une boussole toute simple : Reporterre est un instrument d’information. S’il produit et diffuse de l’information nouvelle et utile, il restera à flot et poursuivra sa route. Sinon, il coulera.

Le cap est fixé : rendre compte de la crise écologique et de ses causes, par les informations et par les réflexions. Le drapeau est déployé visiblement : nous pensons que la crise écologique est le facteur dominant l’époque, autour duquel doivent se réorganiser les activités humaines, qu’elles soient culturelles, politiques, ou économiques.
Mais la seule façon pour en convaincre et être utile, c’est de produire des informations exactes et des idées pertinentes.

Ces informations, nous les organisons en cinq volets :
- Infos proprement dites. Elles sont de deux catégories : produites par nous ou à notre demande (et alors Reporterre est indiqué après le nom de l’auteur, ou envoyée par des associations ou des organismes et que nous reprenons parce qu’elle apporte une nouvelle originale - même si on y trouve un point de vue marqué : la mention Reporterre ne figure alors pas dans la ligne indiquant, sous le titre, quel est l’auteur. Titres et chapô sont de nous, et il arrive que l’on corrige l’orthographe du texte.
- Tribunes. Elles développent une analyse ou une réflexion originale et stimulante. Elles expriment l’opinion de son signataire, et cet espace accueille des points de vue qui peuvent être contradictoires : c’est un lieu de débat, une plate-forme de réflexion sur les thèmes écologiques.
- Alternatives. Il s’agit d’informations, mais qui expriment une initiative, une solution ou une innovation sociale ou technique. Parce qu’on ne peut pas seulement, même si c’est indispensable, relater la dégradation de l’environnement et enquêter sur ses agents, mais qu’il faut aussi montrer la créativité et l’énergie que déploie la société pour vivre sans saccager la planète.
- A découvrir. Livres, films ou spectacles intéressants pour la réflexion écologique, et événements activistes ou de discussion collective. Ils entrent en mémoire dans La bibliothèque de Reporterre et dans Les événements de Reporterre.
- Une minute, une question. Des interviews courtes, réalisées à la volée, à écouter.

Cette rubrique vient de susciter deux réactions : « S’il vous plait, pouvez-vous arrêter de mettre systématiquement la photo de l’auteur de l’article : on se fait un avis sur l’allure qu’elle (il) a / avant de lire, alors que tout dépend de la photo / et qu’il vaudrait mieux que tout dépende des arguments de l’article ! », écrit B.B. Bon, on va discuter de cette idée en rédaction.

Deuxième réaction : l’interview de Luc Guyau, ancien président de la FNSEA, suscite le courroux de M.P. : « Une agriculture ’qui nourrirait le monde’ ne sera pas avec lui biologique. Tout au plus pourra-t-elle selon lui s’en inspirer. Ben voyons ! Depuis plus de quarante ans que l’on nous bassine, malgré de nombreuses études, avec ce mensonge pour faire la belle vie à l’agroindustrie, aux Pharmalobbies (qui se rèjouissent de nos maladies) et aux complexes militaro-industriels ! Bien dommage que voulant faire de l’info vous vous fassiez mine de rien ( et inconsciemment j’espère) le relais de telles mafias criminelles ».

Ceci nous permet de redire que vont s’exprimer sur Reporterre beaucoup de gens qui ne partagent pas notre analyse de la situation, mais qu’il est quand même intéressant d’entendre, ne serait-ce que parce que leurs idées évoluent. Et quand les choses ne sont pas claires, comme en 2010 à propos du gaz de schiste, eh bien on recueille les différents points de vue, tel que celui-ci en faveur de l’exploitation de ce combustible. Sur plein de sujets, on accueillera les points de vue divergents, et sur d’autres, où la pensée dominante a plein de lieux pour s’exprimer, on ne se sentira pas obligé de lui faire une place.

Pas de règle absolue, on écoutera ce que vous nous direz sur planete (arobase) reporterre.net, on en discutera en rédaction, et la qualité de l’information finale étant le critère principal.

Ainsi, nous entamons aujourd’hui même, en public, sous vos yeux, la négociation avec M. Ayrault pour qu’il vienne faire son coming out sur Reporterre : "Oh oui, désolé, c’était trop bête, cette idée d’aéroport, je vire écolo pour la France de 2025". Bienvenue sur Reporterre, Monsieur Ayrault...


La métaphore du boulanger
Au fait, pas de forum, sur Reporterre. On ne sait pas s’il y en aura un jour, mais ce qui est certain, c’est que c’est aujourd’hui impossible. Pourquoi ? Parce que cela requiert du temps à gérer, lire, modérer, etc. Et le temps disponible, on veut le consacrer à la recherche d’informations et à sa présentation. Nous sommes une bande de personnes de bonne volonté. Moi, d’abord, nouveau chômeur, et Thierry, Joseph, Pascale, Véronique, Olivier, Barnabé, qui ont des boulots ailleurs, et ne peuvent consacrer que peu de temps au site.

Donc, tout le temps disponible, on le consacre à l’information. On lira vos courriels, on essaiera d’y répondre, mais si vous voulez vous exprimer sur Reporterre, le mieux est d’écrire des textes réfléchis et soupesés que l’on sera ravis de publier en Tribunes...

Et l’on voudrait étendre ce temps disponible, embaucher un jeune journaliste à mi-temps pour quatre mois (tout prochainement, c’est quasi bouclé), publier les camarades journalistes qui nous proposent avec enthousiasme des bons sujets, embaucher telle autre journaliste expérimentée, embaucher le rédacteur en chef - votre serviteur -, etc. Sans compter qu’il faut payer le téléphone, les billets de train pour les reportages (ah non, pardon, les "voyages"), les cartouches d’imprimantes, des locaux... On fait tout dans la sobriété heureuse, mais sobriété ne veut pas dire "air du temps".


Autrement dit, pour produire de l’information, il faut du travail, et le travail, il faut le payer. Il est normal de payer son pain parce que le boulanger a travaillé pour le faire et a acheté de la farine ; de même, il est normal de payer l’information parce que les journalistes ont travaillé pour la produire. Nous faisons le pari qu’une large part de nos recettes viendra du soutien des gens qui enverront autant d’euros qu’ils l’estimeront juste, car ils comprendront que c’est utile. A nous de produire l’information, à vous de lui permettre d’être libre.



Pour les modalités de dons, merci d'aller sur le site de Reporterre.

vendredi 2 août 2013

Notre Dame des Landes : à propos de la campagne de forage de juin 2013


Demain samedi 3 août commence le forum 2013 de Notre Dame des Landes. Ne pas l'oublier.

A ce propos, voici une esquisse de bilan concernant les forages que des techniciens ont effectués à des profondeurs de 10 et 80 mètres du côté de la Noé Verte, sous la "protection" de gendarmes mobiles. Jusqu'au bout les promoteurs du projet vont tenter de biaiser les résultats de ce qu'ils ont dû faire effectuer en fait de recherches de faisabilité.  Le côté géologique et hydrologique a bien entendu une très grande importance, importance nettement sous-estimée par les partisans du transfert d'aéroport, de peur sans doute de se trouver confrontés à un facteur rédhibitoire.


Accueil > Nouvelles du front > à propos de la campagne de forage de juin 2013
Les porteurs du projet ont fait écrire dans les différents dossiers d’enquête que le sous-sol de la ZAD n’était pas de nature à représenter un potentiel hydrogéologique, en argumentant par des critères purement théoriques. Ils récidivent en affirmant que le réseau hydrographique n’est alimenté que par une nappe d’eau dite perchée, contenue dans les altérites, déconnectée de la nappe phréatique profonde. Bien évidement la commission scientifique n’a pu retenir cette affirmation basée sur aucun élément concret.

C’est pour répondre à ce besoin de données que la campagne de forages de juin 2013 semble répondre : Comment se répartit la flotte dans le sol ? Y a-t-il un ou plusieurs aquifères (nappes phréatiques) ? Sont-ils connectés, et comment ? Les variations de la ou des nappes en fonction des saisons ? Mais il n’est pas question d’évaluer les volumes ni la perméabilité de la ressource en eau puisque selon les porteurs de projet il n’y a de l’eau qu’en quantité négligeable. Il serait fâcheux de découvrir que ce projet risque de dégrader une énorme éponge gorgée d’eau, qui plus est, situé en position altimétrique haute ; en bref dégrader un énorme château d’eau. Cela pourrait être mal perçu par la population qui serait capable de ne pas comprendre les priorités économiques, tellement plus nécessaire à une ressource en eau haute perchée et propre pour les générations avenirs.

 Les logs de principe des forages sont disponibles, mais pas les coupes géologiques ni les piézomètres. Il me semble que les logs géologiques des forages de 2011 ne sont toujours pas accessibles, alors qu’il y a obligation de rendre publique les données des forages de plus de 10 mètres. Sur le terrain, un point regrettable, 2 puits réalisés à la Noé Verte l’ont été à une distance de moins de 35 m d’un tas de fumier de plus d’un an baignant dans son jus noir. L’éthique du forage comprend notamment de ne pas polluer la nappe phréatique et surtout pas avec des germes fécaux. Ceci constitue une véritable faute professionnelle.

 Pour finir je n’ai pu trouver dans les différents dossiers d’enquêtes mis à disposition au publique, les points techniques abordant l’ancrage des tarmacs sur un sol principalement composé d’argile dépassant souvent 50m d’épaisseur. Seul un descriptif de principe est présenté. Ceci peut pourtant être un souci technique entraînant un gonflement important de la facture global.

 Mais l’idée maîtresse n’est-elle pas de déplacer Nantes Atlantique plus que de construire Aéroport du Grand Ouest ?

Julien M, géologue.
 
 

samedi 15 juin 2013

Un témoignage à Notre Dame des Landes : "on" agresse les riverains à présent.

Je viens de recevoir, avec d'autres,  ce message d'un habitant de Notre-Dame des Landes.  On notera que l'agression s'est déroulée non loin de l'endroit où actuellement sont effectués des sondages de la nappe phréatique à l'aide de forages. C'est ce qui explique probablement la présence de gendarmes à quelques centaines de mètres. Ces forages ont apparemment pour but de répondre aux objections des commissions, qui ont rendu leur rapport le mois dernier à propos du dossier de l'aéroport en projet.

Témoignage donné à l'état brut.

Le jeudi 13 juin vers 19h00 non loin du terrain de moto-cross, nous avons 
été agressés par quatre hommes se réclamant de ce club.
Je circule sur la D42 et tourne vers le village "le pont de l'ane". Quelques 
centaines de mètre plus loin, en direction de la D 281, deux fourgonettes 
blanche du genre "expert, scudo ou partner" sont en stationnement. Je 
m'arrète derrière et descend de mon véhicule. Je me dirige à pied vers 
l'avant de celui le plus éloigné et constate une épaisse fumée noire. Quatre 
hommes agés d'environ 30 à 60 ans sont présent. L'un deux me lance " tiens 
en voilà un, il va payer pour les autres". Je ne comprend pas ce qu'il veut 
dire et lui fait part de mon étonnement. Un des quatre hommes enchaine " on 
va t'emmener avec nous à la gendarmerie. Je répond que les "rg" ainsi que 
les forces de l'orde m'ont déjà filmé et photographié lors de manifs ou 
rassemblement. L'un d'entre eux lance " il lui manque une dent, on va lui 
casser les autres". Sentant qu'il était impossible de dialoguer avec ces 
individus qui devenaient de plus en plus menaçant, j'ai fais demi tour pour 
rejoindre mon véhicule. A partir de là, tout s'est passé alors très vite. 
J'ai été jeté au sol, roué de coup de pied, de coup de poing dans la tète, 
le thorax et les cotes. Deux ou trois d'entre eux ont participé à ces actes 
de laches. J'ai enfin réussi à monter dans ma voiture par la porte arrière 
et me mettre à la place du conducteur. Un des plus agé à continué à frapper. 
Des menaces de nous incendier avec le véhicule ont été proférées. Les 
individus n'avaient pas remarqués la présence d'une femme assise en 
passagère avant. Un des individu se rendant probablement compte qu'il allait 
ètre complice de MEURTRES, a essayé de calmer un des plus vieux a réitéré 
son intention de nous bruler. J'avais de plus en plus de mal à respirer mais 
réussi à refermer la portière, démarrer et partir en marche arrière.

Arrivés sur la D42, deux gendarmes étaient présents à l'intersection de "la 
noé bernard". L'un m'a demandé pourquoi j'étais en sang. J'ai répondu que 
nous venions d'ètre agrèssés en précisant clairement qu'il était très facile 
d'interpeler les auteurs car leur seule issue possible étaient la D42.
Ils ont refusés de se déplacer de quelques centaines de mètres sur la D42 
pour interpeler les agresseurs en question sous pretexte d'ètre occupés par 
autre chose. Il était pourtant facile de le faire car à ce moment là, les 
agresseurs n'avaient aucune autre issue de fuite possible. Est ce parce que 
nous sommes anti aéroport . . . . .? ? ? C'est à se poser la question 
puisque le maréchal des logis chef nous l'a demandé. Quand je lui ai dit "si 
vous ne voulez rien faire sous prétexte d'ètre occupé à autre chose, autant 
que j'aille dans une armurerie et revenir avec ce qu'il faut", la réponse a 
été " faites ce que vous voulez".

J'ai passé une partie de la nuit aux urgences. Ouverture de l'arcade 
sourcilière, de la lèvre; fortes douleurs au thorax et dans les cotes; 
difficultée respiratoire . . . Peut ètre des fractures qui ne sont pas 
encore visibles.

Une plainte à l'encontre des agresseurs a été déposée à la gendarmerie de 
Blain. 

samedi 8 juin 2013

Marie-Monique Robin s'est fait remettre la légion d'honneur

Elle avait bien hésité, cette femme pourtant décidée habituellement. Quand elle a appris la nouvelle, elle a cru à une erreur. Et puis chez Arte, qui travaille souvent avec elle, on l'a conseillée d'accepter, selon ses paroles, "en honneur de ceux qu('elle a) décrits dans (s)es études". Il le fallait, pour les enfants privés d'yeux en Colombie dans un trafic ignoble, pour ceux qui meurent des pesticides qu'ils ont eux-mêmes répandus sans protection.

Marie-Monique Robin, prix Albert Londres 1995,  a donc ce matin reçu des mains de Dominique Méda la médaille de chevalier de la Légion d'Honneur. Elle a choisi un lieu mythique pour cette cérémonie : cette grange de la Vache Rit où alternèrent tant d'espoirs toujours présents, tant de ferveurs, tant de désarrois parfois, et où même se répandit le sang des victimes des violences policière d'octobre 2012 : elles furent souvent soignées là dans des conditions sans doutes plus délicates que dans un hôpital, mais entourées de leurs amis.


Nous étions nombreux ce matin dans cette assemblée qui attendait la future récipiendaire, un peu retardée avec le car de ses amis par de petits ennuis de circulation. Ce sont ses parents, anciens agriculteurs de la Gâtine deux-sèvrienne proche, qui l'ont accueillie à la descente du véhicule. Moments très émouvants que j'ai eu la chance de saisir.  Dominique Méda a su ensuite retracer toute la carrière déjà prometteuse de celle qu'elle a décorée à l'issue de son panégyrique. Une carrière de travail patient, acharné, aussi bien sur Internet que sur le terrain pour recouper des informations, partout, en Colombie comme en Argentine ou ailleurs.

Puis, à l'intérieur de la grange, nous avons eu le bonheur de voir chanter son père, sur des couplets et une musique de sa composition. Et Dominique Loquais a suivi avec la chanson de Notre-Dame des Landes, reprise par tous les présents. De nombreux discours ont suivi, comme celui de l'atypique sénateur EELV du Morbihan, Joel Labbé.

Devaient suivre un pique-nique en commun,  puis après celle de la bande-annonce de son futur dossier "Sacrée croissance !" la projection de son film "Les moissons du futur".




Ne laissons pas à Marie-Monique Robin la rude tâche de dénoncer, fustiger, faire bouger les politiciens : chacun à son modeste niveau peut y contribuer, en discutant, en argumentant. Non seulement les décideurs "officiels", mais tout le monde a une part de responsabilité dans cette catastrophe planétaire, écologique, climatique, mais aussi économique et sociale.

P.S. j'ajoute ici un lien  vers le bel hommage qu'a su apporter Jacinte Grenier, l'elfe incontournable de la Gazette de la Presqu'île.

mardi 28 mai 2013

Des tracteurs contre des avions ! #Notre_Dame_des_Landes

Sur le site de Tous coprod, un nouveau projet de film est mis en chantier. Ce film est déjà tourné. Mais alors, pourquoi  y aurait-il des difficultés à le finaliser ?

L'écueil réside dans les quelques minutes d'archives INA utilisées, pour lesquelles des droits sont exigés pour une utilisation publique. C'est là que Tous Coprod prend son bâton de pélerin pour suggérer de donner pour le réglement de ces archives payantes.

Le film ? Il a pour ambition de raconter ce fameux aéroport de Notre Dame des Landes, dont la genèse date tout de même, en fait, de déjà cinquante ans. Autant dire que des prémisses de ce projet, au dossier en cours, les conditions générales ont terriblement changé.

En particulier les ambitions ont été largement revues à la baisse, au point de désormais proposer "un nouvel aéroport" sans fermer complètement l'actuel, dont l'usine Airbus contigüe a besoin. Nouvel aéroport aux pistes sensiblement de même longueur que l'actuel. Par hasard il se trouve qu'en 2012 cet aéroport a été salué au niveau européen pour sa sûreté et son accueil. C'est dire combien un remplacement ressemble à une plaisanterie.

Le film rappelle tous les enjeux. Il sera important de le verser dans les outils dont disposent les associations engagées contre un hypothétique nouvel aéroport à la fois inutile et nuisible. Malgré le renfort des trois commissions qui ont rendu leurs rapports il y a un mois, rapports fort critiques, malgré l'attitude fort circonspecte des institutions européennes, les anti-aéroports doivent compter face à eux à une coalition arc-boutée sur £€ $¥$T€M€ et menée par le premier ministre lui-même. Pourtant même la commission de dialogue qui devait se contenter de suggérer un peu de pommade pour amadouer les opposants y est allée de réserves voilées, mais bien présentes. C'est dire combien le dossier est mauvais.

Il s'agit de révéler tout cela au grand public. Les sommes à engager pour ce film sont dérisoires face à d'autres productions, dérisoires sauf pour un particulier seul. D'où cette action pour obtenir les fonds. Nul doute que le projet verra le jour, c'est à chacun d'y contribuer même modestement. Rappelons que l'essentiel du financement a été avancé par le cinéaste. Il serait particulièrement dommage qu'il ne puisse aboutir et contribuer à faire connaître les vrais enjeux d'une lutte parmi d'autres.

Tous Coproducteurs. Un défi. Relevons-le.

Et les donneurs auront droit à une contrepartie selon la taille de leurs dons.

Les contreparties

A partir de 25 € Nom libellé sur générique
+ illimité 

Allons-y......

dimanche 12 mai 2013

La #chaîne humaine à #Notre-Dame des Landes, pari réussi vu par un participant

Nous l'avons réussie ! La chaîne humaine a enserré la ZAD en un geste de protection contre des intérêts essentiellement financiers, et qui se moquent des intérêts publics. Il fallait suffisamment de personnes motivées pour que les vingt-cinq kilomètres soient enchaînés ainsi. Au vu des photos, certains points sont un peu clairsemés, alors que d'autres sont suffisamment pourvus pour que deux chaînes soient constituées en parallèle.

Les préparatifs

Dès huit heures, hier matin, les motivés de mon coin étaient déjà réunis pour aller tenir le point d'info le plus à l'est de la chaîne. C'est pourquoi une demi-heure plus tard nous étions arrivés sur site, afin d'installer un petit stand.  L'affaire a été rondement menée - nous étions quinze - et il ne restait plus qu'à attendre les candidats à la chaîne, essentiellement ceux de Rennes et sa région. Le temps était maussade, un peu de pluie, du vent...

Ces candidats ont commencé à se présenter à partir de dix heures. Il s'agissait de les renseigner, de leur procurer des plans, de leur proposer t-shirts, sweats, badges, documentations diverses. Au début le flot a été assez calme, puis il s'est accéléré. Les voitures se dirigeaient vers le parking tout proche, mais aussi certains arrivaient déjà à pied. Tous continuaient vers les deux branches de routes soit en direction de Notre Dame des Landes, soit vers La Paquelais.  Le flot passait, ne s'arrêtait que le temps de se renseigner. Fort peu s'installaient dans ce lieu.

Vers treize heures, un flot plus nourri est arrivé à son tour - probablement des personnes qui avaient déjeuné avant de venir - et ceux-là en revanche sont plutôt restés là, puisque nous leur assurions que la chaîne, oui, c'était là, à quelques mètres. En même temps, peu à peu le ciel devenait bien plus bleu même si le vent ne faiblissait guère.

La chaîne se constitue

Treize heures cinquante-cinq ! La chaîne en elle-même s'est constituée !  Même ceux du stand l'ont déserté pour s'incorporer aux maillons. Et peu après quatorze heures nous avons aperçu le décollage de l'hélicoptère. Il a dû être gâté : avec les derniers arrivant, nous étions nombreux dans ce point extrême. Par endroits nous étions trois par mètre, presque la bousculade. Jusque vers seize heures, nous avons eu droit encore à trois autres passages. Dans l'hélicoptère il était prévu d'accueillir les chaînes de radio et télévision. Elles ont dû pouvoir travailler dans de bonnes conditions, malgré le vent assez fort. Le soleil était de la partie. Des ULM également étaient présents, le vent devait bien les secouer.

Les quelques pointures politiques étaient, pour autant que je sache, sur la branche partant de notre point, et se dirigeant vers Notre Dame des Landes. C'est d'ailleurs là aussi que se situait le point presse, à un bon kilomètre du stand. Il s'agissait là, de toute façon, d'un grand mouvement populaire, et non de l'occasion pour des politiciens d'avoir une tribune.

Le succès
Vu du coin où nous étions, à part bien des amis de la région immédiate, nous n'avons reconnu personne. C'était très réussi, mais comme Fabrice del Dongo je n'ai vu qu'une partie infime de la "bataille".  C'est une véritable foule qui nous entourait, et s'étirait en directions sud-ouest et nord-ouest. Même les gendarmes locaux, passant pour s'assurer que tout allait bien, échangeaient quelques mots avec les tenanciers du stand. 

Comme nous étions, pour la plupart, moins jeunes, dès que les vacations ont été terminées nous avons replié le stand et sommes rentrés. Désormais les présents soit partaient, soit  au contraire arrivaient en vue des concerts prévus hier soir.

En peu de mots, le bilan : fatigués, mais heureux ! Le pari a été réussi, et plus que jamais l'édile local devenu national doit se sentir bien coupé de ses anciens administrés.

vendredi 10 mai 2013

La #chaîne_humaine à #NDDL sera la priorité ce week-end

Bonjour. Pas de billet cette fois-ci, il va falloir aller préparer l'arrivée des chaînons pour demain, et même pour ce soir pour ceux qui veulent assister aux concerts.

Notre-Dame des Landes vous accueille. Déjà de très nombreux autocars pleins sont annoncés.

Un autre monde est possible. Une nouvelle donne renverra les disciples bornés, serviles et (intéressés ?) de TINA dans les poubelles de l'Histoire.

Tous, nous devrons dire à ceux qui se prennent pour nos maîtres qu'ils se trompent d'esclaves.


Ce sont eux qui sont esclaves de pseudo-évidences, que leur ont inculqué de "Grandes Écoles" perverties.

samedi 4 mai 2013

La #chaîne humaine à #Notre_Dame_des_Landes , c'est samedi 11 mai : rappel

Il faut une grande piqûre de rappel.

Le 11 mai autour de la ZAD la France entière, tous les citoyens du monde, sont invités à participer à la chaîne humaine autour de la ZAD.

Il ne s'agira pas seulement de réaffirmer un NON catégorique à un aéroport aberrant dans son idée, dans sa conception, dans sa qualité de doublon inutile, dans sa grande perversité écolo-hydrologique, dans sa négation d'une agriculture respectueuse de la Terre, dans son opposition à l'Humain d'abord, dans son coût aberrant, dans son inutilité en tant que dispensatrice d'emplois (simple transfert de ceux-ci), dans le grand mépris de ses défenseurs envers ceux qui avaient des objections à formuler.

Il s'agira aussi d'appeler à une réflexion de fond à propos de cet aéroport et tous son monde, un monde de l'argent, un monde où la solidarité est soigneusement bannie, un monde du chacun pour soi à l'anglo-saxonne, un monde qui piétine les précautions écologiques les plus élémentaires, un monde où n'ont droit de cité que les fous du PROFIT, un monde qui ne se préoccupe aucunement de ses descendants, un monde qui aujourd'hui encore est capable perversement de jeter à la rue des humains même si ses tenants se réclament de vues écologiques, un monde qui inverse avec art le sens des mots pour en faire des armes, un monde d'exclusion, de domination et de coercition qui n'hésite pas à utiliser la loi du peuple contre le peuple au bénéfice de quelques Grands et de leurs satrapes.

Oui, les deux volets sont liés et appellent à réfléchir à ce projet d'aéroport, et à tout ce qu'il implique dans le contexte actuel. Nous y serons tous, pour préparer l'avenir, celui que nous ne connaîtront pas, mais nos enfants, si. Le 11 mai, c'est avec ferveur que le bocage de Notre Dame des Landes sera protégé par tous les citoyens, dans une embrassade fraternelle et constructive.

Pour venir : tout est expliqué sur le site spécial mis en place à l'occasion.


mardi 16 avril 2013

Notre-Dame des Landes, le coup de grâce ?

Le comité permanent de la protection de la nature s'est réuni le 10 avril. Il s'est saisi du rapport de la commission scientifique sur l'eau, qui avait donné un avis massivement négatif sur toutes les données du dossier, et il l'a fait sien. Voici ce qu'il déclare.


Le bilan est sévère. On peut se demander, à moins de violer un bon nombre de lois et de directives européennes, comment le projet peut encore avancer.

Sauf coup de force, c'est donc un enterrement de première classe, puisque vu les délais nécessaires à tenter de satisfaire aux différentes obligations, le contrat de concession sera caduc début 2018. Cela signifie repartir complètement à zéro, y compris diligenter une nouvelle déclaration d'utilité publique. Depuis la précédente, passée au forcing en n'écoutant pas les objections et les remarques (d'abord "C'est trop tôt pour les apporter", puis "Ah c'est trop tard, le dossier est clos", bien des facteurs, de coûts, de contraintes, de perspectives à long terme ont changé. La vigilance des défenseurs de la terre sera encore accrue. La mobilisation est devenue très forte.

 Au travail, ZADistes ! Mettez en œuvre une nouvelle agriculture respectueuse de la Terre qui sera un modèle.  Vous avez choisi la société de l'avenir, la seule qui soit réellement durable. A la fin, c'est notre planète qui va gagner.

lundi 15 avril 2013

Notre Dame des Landes : du soleil et des grenades

(photo des affrontements de l'automne 2012)
Ce matin, il semble que la situation se soit tendue à nouveau du côté du chemin de Suez et des Fosses Noires. La coalition entre certains politiciens et certains industriels  continue à essayer de sévir contre les Défenseurs de la Zone A Défendre (précisément), selon les infos qui nous parviennent. Lire de bas en haut.


 9h14 : Info du carrefour de la Saulce, les flics y sont à pied. Plein de monde est dans les champs et les chemins autour. Ça ne semble pas si simple que ça pour eux de le reprendre...

- 9h08 : Pas des flics au carrefour Ardillières, ils sont probablement donner renfort aux autres de Fosses noires / chemin de suez. Toujours des affrontement autour de cette carrefour avec pas mal de tires de grenades. Il aiment bien les assourdissantes aujourd’hui.

- Bonjour ! Il est 9H, après des affrontements qui dure depuis ce matin 7h, le flics ont reprise contrôle de carrefour de Fosses noires / Chemin de suez a l’instant.

Soit ils nous virent, soit ils se cassent ! (et s’ils nous virent, on revient !)

 Les expulsions sont pourtant au point mort, normalement. Il s'agit encore et toujours de harcèlements. Jusqu'à présent, ceux-ci n'ont réussi qu'à cristalliser la lutte au lieu de l'étouffer.

Affaire à suivre !


vendredi 12 avril 2013

Notre-Dame des Landes : le rapport qui tue le projet

Trois rapports ont été remis par des commissions différentes à propos de ce qui n'est toujours qu'un projet d'aéroport , il y a deux jours.

La presse s'est abondamment emparée du rapport de la commission de dialogue, dont l'objectif dès le départ était de faire "avaler la pilule", et qui n'avait absolument pas pour mission de se pencher sur le fond du dossier. De la poudre aux œufs, en quelque sorte. C'est exactement ce qu'en ont retiré les opposants au projets qui ont été entendus scrupuleusement par les commissaires (même si leurs arguments ne figurent pas dans le document final pour l'essentiel).  En effet la commission a entendu aussi bien une délégation du comité des pilotes qui pratiquent régulièrement l'aéroport Nantes Atlantique, que quelques-uns des élus du Cédpa, le comité des Élus Doutant de la Pertinence de l'Aéroport (1200 membres). L'ACIPA, la grande association qui a maintenant plus de deux cents comités de défense locaux dans toute la France, a refusé de siéger aussi longtemps que les forces "de l'Ordre" restaient présentes et assuraient une sorte de blocus de la zone.

S'était également prononcée une commission agricole, qui a apporté des remarques concernant l'impact de la construction d'un aéroport dans une zone bocagère où ne peut se développer qu'un élevage traditionnel, en raison de son évidente humidité. Elle recommande d'ailleurs de reconstituer des fermes là où le conseil général avait acheté des terres, qui aujourd'hui ne sont plus en friches grâce aux efforts bénévoles des fermiers locaux et des ZADistes, et ce même si techniquement ces remises en valeur sont "illégales".

Enfin a eu à se prononcer une commission scientifique, qui devait apporter des éclaircissements sur l'impact d'un tel projet sur le bilan hydrologique de la région. Son bilan a été particulièrement sévère, puisque les douze points qu'elle a soulevés sont négatifs. Nul doute que les grandes chaînes de télévision n'y accorderont pas un regard. Ci-dessous, le résumé du rapport.


C'est assez parlant. Sur de telles bases, dans les faits un tel projet n'est pas viable, même si on passe sur les nombreuses irrégularités qui avaient été pointées du doigt par l'ACIPA dès le départ, à propos des coûts minimisés au moment de l'enquête d'utilité publique (quitte à en oublier certains), et des bénéfices espérés de l'opération, artificiellement gonflés largement afin de donner l'entreprise pour bénéficiaire (selon des habitués de ces structures, on parle d'un facteur 3, ce qui est énorme).

Le désormais locataire de Matignon doit se faire du souci pour son "bébé", qu'il continue à soutenir passionnément.

dimanche 24 mars 2013

Des dizaines de milliers de manifestants disent non au TGV Lyon-Turin dans le Val de Suse (AFP)

AFP  le 23-03-2013 à 18h32

SUSE (Italie) (AFP) - Des dizaines de milliers de personnes, dont plusieurs dizaines d'élus, ont manifesté samedi dans le Val de Suse, dans le nord-ouest de l'Italie, contre le projet de ligne grande vitesse (LGV) Lyon-Turin, jugé néfaste pour l'environnement et d'un coût exorbitant.]

[Les organisateurs ont annoncé la présence de 80.000 personnes.

Quelque 200 Français avaient fait le déplacement "par solidarité", a indiqué à l'AFP Daniel Ibanez, l'un des coordinateurs des opposants à la LGV côté français.]

[Pour la première fois, près d'une centaine d'élus italiens, notamment le président du Sénat du Mouvement cinq étoiles (M5S) qui a cristallisé le vote contestataire aux législatives italiennes de fin février, participaient à cette manifestation en compagnie de membres d'autres partis, essentiellement de gauche, et d'élus du Val de Suse.




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La lutte contre les Grands Projets Inutiles Imposés continue. La lutte est aussi essentielle là, dans cette zone à protéger à cheval entre les Hautes Alpes et le Piémont, que dans son équivalent pyrénéen de la LGV Bordeaux-Dax, à l'utilité difficile à justifier en termes de temps gagné, que sur l'inutile et dangereuse ligne THT entre la Manche et la Mayenne, où pourrait éventuellement passer un courant fourni par cet échec qu'est l'EPR, s'il avait une chance de fonctionner, que sur le projet d'aéroport à Notre-Dame des Landes de plus en plus mal en point puisque attaqué à Bruxelles, que sur celui d'enfouissement de déchets radioactifs à Bure...

A chaque fois, en plein marasme, il s'agit de dilapider les fonds publics dans une période où ils manquent dans d'autres secteurs bien plus prioritaires ; il s'agit de générer une pollution massive et durable, non "compensable" malgré de vertueuses assurances ; en somme il s'agit de pourrir l'avenir de nos concitoyens au nom du PROFIT pour quelques-uns.

La lutte continue, elle continuera partout grâce aux solidarités mutuelles. Prochaine étape, la chaîne humaine à NDL le 11 mai prochain espère mobiliser encore plus. "On lâche rien !"