Paris, le 4 décembre 2012. L'association Humanité &
Biodiversité, présidée par Hubert Reeves, demande solennellement au
gouvernement de renoncer au projet d'aéroport de Notre Dame des Landes
Ce n'est pas par des mots ou l'affichage de bonnes intentions que l’intense érosion de la biodiversité en cours à l'échelle mondiale sera enrayée. Il faut des actions concrètes. Dans un pays fortement urbanisé et qui a connu une artificialisation massive du territoire depuis cinquante ans, ce qu'est l'action concrète ne souffre guère la discussion : il faut cesser l'artificialisation du territoire et préserver les habitats naturels qui subsistent, avec en vue, tout particulièrement, le maintien d'une trame de territoires nous garantissant la fourniture des services éco-systémiques dont nous avons besoin.
Lorsqu'il faut choisir entre l'intérêt vital des humains et une atteinte marginale à la nature, l'hésitation est permise et il revient aux pouvoirs publics de trancher. Mais quand sont en cause, d'un côté, un projet de grande ampleur dont les avantages par rapport à l'existant sont douteux ou limités, et l'atteinte à un espace d'intérêt écologique majeur, il faut désormais une réponse moderne, conforme aux engagements pris par les gouvernements successifs : non à l'artificialisation supplémentaire, oui au maintien des espaces naturels et de leur fonctionnalité.
Le cas de Notre Dame des Landes est à cet égard exemplaire. L'aéroport envisagé n'est pas un projet vital ; ce n'est qu'une option alternative à l'utilisation optimisée des équipements existants. L'espace naturel autour de Notre Dame des Landes est, pour sa part, exceptionnel, comme en attestent plusieurs Zones Naturelles d’Intérêt Faunistique et Floristique. Il s'agit de la dernière zone de bocage traditionnel de la région nantaise, on y trouve un chevelu de ruisseaux et de mares clefs pour la qualité des eaux en plus d’abriter une faune et une flore rares et protégées.
Le projet n'est donc pas un aménagement parmi d'autres. Il constitue une atteinte définitive à un espace exceptionnel. De plus, il serait naïf d'imaginer que l'atteinte se limitera à l'aéroport et à ses emprises. Les aéroports sont devenus le centre d'une urbanisation nouvelle et c'est une partie considérable de la campagne nord de la région nantaise qui, dans vingt ans, se sera ajoutée aux surfaces gigantesques que l'artificialisation a déjà englouties. Outre l'effet catastrophique sur la faune et la flore, mais aussi sur les terres agricoles, ce basculement de long terme implique encore plus de transports quotidiens, donc toujours plus d’émissions de CO2, dans une agglomération nantaise dont la taille aura explosé. A cette aune, les aspects prétendument "écologiques" du projet, comme le maintien d'une étroite zone verte entre l'aéroport et le reste de la commune, ne sont que de dérisoires tentatives pour cacher la réalité.
La question qui se pose aujourd'hui au gouvernement n'est pas de savoir s'il doit ou non ravager une campagne particulièrement préservée pour y installer un aéroport : il lui faut prendre une décision d'une bien plus grande importance, dont celle-ci n'est qu'un élément. Et cette décision est la suivante : est-il prêt à proposer ENFIN aux Français un nouveau modèle de développement économique qui arrête une bonne fois l'artificialisation du territoire français afin de préserver les équilibres naturels ? Une occasion unique lui est offerte de montrer la voie.
Le projet de Notre Dame des Landes relève d'une autre époque, beaucoup moins consciente des enjeux environnementaux ; ne le critiquons pas en tant que projet ancien qui avait sa logique.
Mais le XXIème siècle est déjà bien engagé : nous demandons de la façon la plus solennelle au gouvernement d'abandonner le projet d'aéroport et de le faire en indiquant qu'une nouvelle approche du développement économique s'ouvre à partir de ce jour, une approche conforme aux engagements politiques du gouvernement, à la Charte de l'environnement présente dans la Constitution, aux engagements internationaux de la France et à l'intérêt supérieur et de long terme de l'Humanité.
Une décision que l'Histoire ne retiendra pas comme une défaite mais comme une naissance.
Ce n'est pas par des mots ou l'affichage de bonnes intentions que l’intense érosion de la biodiversité en cours à l'échelle mondiale sera enrayée. Il faut des actions concrètes. Dans un pays fortement urbanisé et qui a connu une artificialisation massive du territoire depuis cinquante ans, ce qu'est l'action concrète ne souffre guère la discussion : il faut cesser l'artificialisation du territoire et préserver les habitats naturels qui subsistent, avec en vue, tout particulièrement, le maintien d'une trame de territoires nous garantissant la fourniture des services éco-systémiques dont nous avons besoin.
Lorsqu'il faut choisir entre l'intérêt vital des humains et une atteinte marginale à la nature, l'hésitation est permise et il revient aux pouvoirs publics de trancher. Mais quand sont en cause, d'un côté, un projet de grande ampleur dont les avantages par rapport à l'existant sont douteux ou limités, et l'atteinte à un espace d'intérêt écologique majeur, il faut désormais une réponse moderne, conforme aux engagements pris par les gouvernements successifs : non à l'artificialisation supplémentaire, oui au maintien des espaces naturels et de leur fonctionnalité.
Le cas de Notre Dame des Landes est à cet égard exemplaire. L'aéroport envisagé n'est pas un projet vital ; ce n'est qu'une option alternative à l'utilisation optimisée des équipements existants. L'espace naturel autour de Notre Dame des Landes est, pour sa part, exceptionnel, comme en attestent plusieurs Zones Naturelles d’Intérêt Faunistique et Floristique. Il s'agit de la dernière zone de bocage traditionnel de la région nantaise, on y trouve un chevelu de ruisseaux et de mares clefs pour la qualité des eaux en plus d’abriter une faune et une flore rares et protégées.
Le projet n'est donc pas un aménagement parmi d'autres. Il constitue une atteinte définitive à un espace exceptionnel. De plus, il serait naïf d'imaginer que l'atteinte se limitera à l'aéroport et à ses emprises. Les aéroports sont devenus le centre d'une urbanisation nouvelle et c'est une partie considérable de la campagne nord de la région nantaise qui, dans vingt ans, se sera ajoutée aux surfaces gigantesques que l'artificialisation a déjà englouties. Outre l'effet catastrophique sur la faune et la flore, mais aussi sur les terres agricoles, ce basculement de long terme implique encore plus de transports quotidiens, donc toujours plus d’émissions de CO2, dans une agglomération nantaise dont la taille aura explosé. A cette aune, les aspects prétendument "écologiques" du projet, comme le maintien d'une étroite zone verte entre l'aéroport et le reste de la commune, ne sont que de dérisoires tentatives pour cacher la réalité.
La question qui se pose aujourd'hui au gouvernement n'est pas de savoir s'il doit ou non ravager une campagne particulièrement préservée pour y installer un aéroport : il lui faut prendre une décision d'une bien plus grande importance, dont celle-ci n'est qu'un élément. Et cette décision est la suivante : est-il prêt à proposer ENFIN aux Français un nouveau modèle de développement économique qui arrête une bonne fois l'artificialisation du territoire français afin de préserver les équilibres naturels ? Une occasion unique lui est offerte de montrer la voie.
Le projet de Notre Dame des Landes relève d'une autre époque, beaucoup moins consciente des enjeux environnementaux ; ne le critiquons pas en tant que projet ancien qui avait sa logique.
Mais le XXIème siècle est déjà bien engagé : nous demandons de la façon la plus solennelle au gouvernement d'abandonner le projet d'aéroport et de le faire en indiquant qu'une nouvelle approche du développement économique s'ouvre à partir de ce jour, une approche conforme aux engagements politiques du gouvernement, à la Charte de l'environnement présente dans la Constitution, aux engagements internationaux de la France et à l'intérêt supérieur et de long terme de l'Humanité.
Une décision que l'Histoire ne retiendra pas comme une défaite mais comme une naissance.
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