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vendredi 23 novembre 2012

Les Belles de Rohanne (Citizen Nantes)


Vu sur Citizen Nantes. C'est poétique, c'est vrai, c'est beau.

La Rolandière 
Il m’avait dit : « Viens à Notre-Dame, il y a les belles de Rohanne ». Je crois qu’au départ ma décision de participer à la manifestation vint de cette phrase qui me semblait d’un autre temps. Alors je suis parti comme un enfant choisissant de partir pour la beauté des mots dans un ailleurs qui lui ressemblerait.
 
16 novembre. Il est 19 heures. Les belles de Rohanne sont les fougères et les feuilles rousses des chênes que la brume embrasse en sanglots puisqu’il pleut sous les arbres alors que derrière l’opacité, les étoiles en coulisses se chargent de nous rappeler que la zone est humide à 98% et qu’un aéroport ici prendrait l’eau. C’est cette eau qui nous accueille, qui est partout jusque dans les yeux de ce presque adulte qui criait sur les barricades deux semaines auparavant; elle est comme les cheveux de toutes formes sur les épaules et les crânes de chacun et chacune marchant dans la lumière des phares vers on ne sait quelle destination, d’un pas ferme et sensible.
 
Et les salamandres me direz-vous, beaucoup sont mortes sous les roues d’un état policier, mais il en reste encore et j’imagine que tous ces corps mouvants dans le brouillard, engoncés dans de larges manteaux, en sont.
 
Point auto-média : j’écoute à moitié le discours des zadistes sur la présence de la presse à la manifestation, nous sommes dans la paille, il fait froid, ils sont présents, ils sont là, débat animé mais courtois, échange de point de vue, paranoïa parfois mais le sentiment d’être uni dans un autre monde qui se déroule sous nos yeux rend les négociations possibles entre reporters indépendants et zadistes.
 
Nous rentrons à Nantes avec en sourdine le regret de n’être que témoin d’une aventure qui nous ressemblerait. Sur la D281 les barricades sont là, dans la lumière des phares, on peut voir qu’il y a eu bataille au Sabot au Far-West, au pied d’un horizon qui ne dira son nom qu’au lendemain de ce vendredi soir ouaté, drapé d’une douceur comparable à celle que j’ai tant aimé au sahel. Parce que c’est un rivage aussi, ou plutôt l’estran d’une société qui prend la flotte.
 
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La Vache Rit
17 novembre. Il a fallu y être tôt. Voir le ballet des tracteurs, les files de voitures, les courants d’êtres humains se faufiler entre les rythmes et les rires, sentir la boue marquer nos pas comme autant de traces de notre présence dans ce cortège interminable où l’eau c’était la parole, les mains, les yeux mouillés, les chants, les charmes, où les bennes transportaient des matériaux, du bois, du métal, pour construire ensemble un refuge contre des oiseaux de feu. Aucune appartenance. Néo-ruraux, familles, paysans, handicapés, punk, rastas, autonomes, une seule tribu avec une seule voix, celle de nos milliers de pas sur la terre comme autant d’invitations à battre, non le pavé mais ce foutu béton qui fera qu’un jour, il sera impossible de vivre ici.
 
Puis un café s’est fait ressentir, nous nous sommes arrêtés à la Vache Rit pendant que d’autres ont continué jusqu’au chapiteau. Sous une grange, un tas de vêtements, de la nourriture offerte, de l’entraide, de l’humanité, du possible et du vrai. Je repense à ces écrivains qui aurait aimé être là, Perros, Augiéras, Dietrich et d’autres, alors je rentre, je pleure un peu de voir autant de bienveillance, de franchise et d’espoir. Les mots me manquent pour dire, simplement dire l’humanité concentrée en ce lieu où s’échangent les sueurs, les vies et les chants. Parce qu’un enfant maquillé joue du tambour, qu’un homme psalmodie un texte en improvisant sur deux lignes d’orgues, parce que des squatteurs se retrouvent, parce que des familles circulent, curieuses et engagées au milieu de ce que certains pourraient appeler un chaos, mais qui est pour moi le simple preuve que la vie est là et qu’elle surgit n’importe où sans crier gare.
 
Il fait déjà nuit, le temps est élastique, je pense à la complainte de Mandrin, aux fougères, aux belles de Rohanne, à l’élégance de danses improvisés, mes yeux se ferment un peu, je suis sur le siège d’une voiture bercé par ces voix qui me réchauffaient enfant, quand ma mère laissait la porte ouverte et qu’elle discutait avec des amis, participant mais témoin offrant à ma somnolence l’assurance d’une humanité bienfaisante et incarnée.
 
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Saint Antoine
18 novembre. Je ne pouvais pas repartir sans y retourner, voir un monde se construire dans la forêt, apercevoir les rêves derrière chaque coup de marteau, prendre les chemins chargés de matériaux pour des maisons que l’on sait vouées à la destruction mais qu’il faut faire quand même parce qu’on sait aussi que tout cela n’est pas vain, puisque des centaines de personnes s’en souviendront comme d’une exceptionnelle entreprise collective, une somme de désirs réunis en un seul, celui de lutter contre un monde qui ne nous ressemble pas.
 
Alors l’aéroport ? Bien sûr que c’est avant tout le combat qu’ils mènent. Mais il y a une autre lutte en sourdine, celle de l’être humain qui veut retrouver un monde à sa mesure, celle de la terre, de l’eau, de l’arbre et du mot.
 
Et c’est ce mot : Zadiste que j'emporterai avec moi comme on fait sienne une nouvelle identité qui cristallise tous les combats avec un seul prénom offert aux médias pour plus d’anonymat : Camille.
 
Merci.
 
Rodolphe Respaud - 19/11/2012

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jeudi 22 novembre 2012

Il "se fera", "se fera", "se fera"... NDDL ????

Une affirmation en forme de mantra ? Jean-Marc Ayrault a fait cette déclaration hier indiquant que l'aéroport de Notre-Dame des Landes "se fera".  Tout dans sa vision, et même si l'agglomération nantaise va bien entendu croître encore (peut-être au détriment de cette douceur de vivre souvent avancée jusqu'à présent), il ne veut pas admettre que l'avion n'est pas un jouet, et que de plus en plus de citoyens ne pourront plus se l'offrir. Les exemples de terrains devenus inutiles, ou jamais vraiment opérationnels, ne manquent pas, que ce soit à Champniers près d'Angoulême, ou dans de nombreuses régions espagnoles.

C'est d'autant plus incohérent que l'aéroport de Château-Bougon, à Bouguenais au sud de Nantes, ne pourra pas fermer puisque l'usine Airbus le jouxtant continuera à l'utiliser, et que d'autres sociétés de fret feront de même.

Cette déclaration comporte aussi des inexactitudes. Ainsi cette phrase " Quand les décisions sont prises, quand tous les recours sont épuisés, la loi doit être respectée " passe sous silence deux points importants. D'une part, les recours ne sont pas épuisés. Il en reste deux en cours, y compris au niveau européen. Et les spécifications concernant la loi sur l'Eau auront beaucoup de mal à être satisfaites, alors que 90% de cette superficie est une zone humide, avec des contraintes très fortes. Le premier ministre voudrait-il s'asseoir sur les lois européennes ?

C'est pourquoi j'ai parlé de mantra. Cela va plus loin que la méthode Coué, c'est une façon de se rassurer en profondeur. Il a repris à son compte un projet dont les premiers jalons datent d'il y a quarante-cinq ans, mais qui s'était effondré, avait été complètement enterré. Des parcelles avaient même été achetées par le conseil général. Celles-ci, parce qu'elles étaient tombées en friche, sont aujourd'hui la source d'une biodiversité exceptionnelle. A l'heure où le béton (aéroports, routes, maisons, immeubles) avale un département français tous les dix ans, c'est une richesse insigne.

Chose amusante, afin de compenser cette perte, le bétonneur de service se propose de transplanter grenouilles, tritons et autre bovins (rions un peu) dans des mares creusées à la hâte. On peut imaginer le résultat.  Si ces mares sont créées maintenant, les animaux y migreront naturellement... si le constructeur veut bien attendre dix ans ! Les y déposer maintenant, après les avoir attrapés (j'en ris d'avance) est un moyen sûr de les condamner. Une telle idée ferait sourire, si ce n'était aussi désespérant.

L'homme de l'Élysée va-t-il faire preuve de bons sens, et morigéner son bras droit afin de lui faire entendre raison ? Quelque chose me dit que non, et qu'il continuera à le soutenir, comme il soutient tous les projets (et rien que ceux-là) les plus néolibéraux. A ce train-là, ils tomberont tous les deux.

Tenez, rien que pour le "plaisir" et en guise de boutade, voici comment un bétonneur bétonne un projet peint en vert (oui, même l'herbe est peinte en vert, comme le tarmac, les toits, les feux rouges  et les parkings). J'en suis vert.


La Russie, incarnation du rêve gaulliste au XXIe siècle ? (A.Latsa, Ria Novosti)

Alexandre Latsa est français et vit en Russie. Il est aussi un très bon journaliste, et livre ici dans les colonnes de Ria Novosti une analyse très pertinente. Si pertinente qu'elle fera certainement grincer des dents.



09:15 21/11/2012
"Un autre regard sur la Russie" par Alexandre Latsa
Un ami m’a récemment confié sa déception face au renvoi de Nicole Bricq par le nouveau président François Hollande. Celui-ci, m’a-t-il dit, aurait à ses yeux cédé aux pressions du lobby économique et énergétique.

Cet ami en tirait la conclusion que le monde politique français n’a finalement plus les moyens de résister, face à l’influence d’un lobby économique.

Cette discussion a eu lieu il y a quelques semaines et récemment, un débat très intéressant a eu lieu dans l’émission ce soir ou jamais de Frédéric Taddei m’a rappelé cette discussion que j’avais eue dans un petit café près de la place Troubnaia.

L’une des invitées de l’émission en question était Marie France Garaud, gaulliste historique. Elle a expliqué à sa manière la brève histoire politique française de l’après guerre. Son explication avait sans doute de quoi étonner les jeunes générations. D’après elle les notions modernes de droite et gauche actuelles n’existent que depuis peu de temps. Avant, il y avait d’une part le parti du président (l’union de tous les français qui faisaient confiance au général De Gaulle), et d’autre part un certain nombre de nostalgiques des petits partis de la 4° république.

Plus tard, la scène politique s’est scindée entre partisans et adversaires de l’économie marxiste sous Pompidou notamment puis encore sous Giscard. Le patriotisme gaulliste s’est lentement estompé, au fur et à mesure de la construction de l’Union Européenne. C’est en 1981 avec l’élection de François Mitterrand que l’idée d’un rassemblement des gauches marxistes et post marxistes est apparue, le parti communiste ayant entre temps renié l’héritage soviétique lors du congrès de 1972 et fortement baissé électoralement. 

L’émergence d’un bloc de gauche va en conséquence directe entraîner l’ancrage d’un bloc de droite, rassemblé autour du rassemblement pour la République, le RPR, qui deviendra en 2002 l’union pour la majorité présidentielle, ou UMP.

Le bipartisme droite / gauche qui est apparu va dès le début se fonder sur une simplification quasi unique: la gauche serait ouvrière et populaire tandis que la droite serait bourgeoise et conservatrice. Pourtant dès 1999, l’évidente trahison de l’héritage Gaulliste via le bradage de la souveraineté française notamment par l’intégration dans l’Europe, va entraîner des premiers couacs. Une nouvelle ligne de fracture est apparue, et elle fractionne la droite aussi bien que la gauche. Dans chacun des deux blocs, il existe un courant européiste majoritaire, et un courant souverainiste minoritaire qui cohabitent chaotiquement.

Les souverainistes, de droite comme de gauche, s’expriment en gros de la même manière: Un bipartisme institutionnel de convenance, permettant une alternance totalement factice (les leaders des principaux partis de droite et de gauche étant d’accord sur presque tout) s’est mis en place pendant que les transferts de souveraineté de l’état français, se sont accentués en direction des instances communautaires, que ce soit sur un plan politique, économique, financier ou encore de contrôle des frontières. Tout cela a contribué à ce que la France d’aujourd’hui ne puisse finalement plus être considérée comme une nation, tant elle est désormais totalement dépourvue de souveraineté, et ce alors que la souveraineté est l’attribut le plus essentiel de l’état. Peut-on imaginer une nation souveraine sans état souverain?

La France de De Gaulle avait pourtant parfaitement traduit la parfaite et réalisable alchimie entre le maintien de la souveraineté nationale et la constitution d’une Europe forte: l’Europe des nations et des états. Le Général souhaitait une Europe des patries centrée sur le couple franco-allemand et tournée vers la Russie et non pas vers le binôme Anglo-saxon, Amérique / Angleterre. L’idée de De Gaulle était simple : l’Europe devait se baser sur la coopération et sans organe supranational et reposer sur la totale souveraineté des états, en clair l’opposé absolu du processus fédéral d’intégration en cours via l’Union Européenne.

La plupart des droits souverains des états sont en voie de totale disparition en Europe. Lesquels? Tant celui de contrôler ses frontières, de battre monnaie, de rendre justice ou de décider de faire ou non la guerre. Malheureusement pour les peuples européens, leurs élites politiques se sont volontairement engagées dans un système politique où elles n’ont même plus la maîtrise de leurs budgets. On pourrait longuement discuter du pourquoi et comment en est-on arrivé la. De Gaulle avait pourtant résumé la situation, alors qu’à la fin de sa carrière ce bipartisme impuissant se profilait déjà. Il avait dit: "le drame de la France c’est que la gauche n’est plus populaire, et que la droite n’est plus nationale".

Alors que l’intégration européenne s’est faite en dissolvant la souveraineté des états, la Russie depuis le début de ce siècle semble pour l’instant suivre une autre voix. On a beaucoup parlé dans les médias étrangers de la "méthode forte à la Russe", du non respect des droits de l’homme et aussi de la violence avec laquelle l’état a fait la guerre en Tchétchénie. Mais on a peu parlé du fait que cette guerre était avant un conflit interne et régional de restauration de la souveraineté fédérale pour écraser le risque séparatiste. Un risque séparatiste qui guette nombre d’états européens aujourd’hui. On parle également trop peu de la politique économique russe avec son refus obsessionnel de l’endettement extérieur, pourtant nul ne doute que les générations futures en Russie sauront remercier leurs élus politiques d’aujourd’hui, au moins à ce sujet.

Quand aux hommes d’affaires emprisonnés pour des détournements (certains des fameux oligarques), ils illustrent un message assez clair: en Russie aujourd’hui, malgré tous les travers que cela peut engendrer, c’est le politique qui prime sur l’économie et non l’inverse. A ce titre, la leçon de Pikalevo de 2009 pourrait faire office de Jurisprudence. Les gigantesques plans de restructuration de l’armée ou le fait que les deux plus grosses compagnies énergétiques de la planète soient nationalisées traduisent du reste bien le fait que l’état russe souhaite rester entièrement souverain face aux capitalistes russes mais aussi face aux compagnies multinationales. Quand au "multipartisme à la russe", qui se traduit par la gouvernance d’une seule structure politique, trans-courants, mais que l’on pourrait appeler le parti de la majorité, on pourrait le comparer au parti Gaulliste en France, au moment de la fondation de la 5° république.

Une comparaison qui n’est pas nouvelle, car le visionnaire Emmanuel Todd envisageait dès 2002 cette perspective d’un gaullisme à la russe dans son ouvrage Après l'empire: "A l’heure du débat sur la globalisation et l’interdépendance universelle, la Russie pourrait émerger, selon un scénario intégrant toutes les hypothèses les plus favorables, comme une démocratie immense, équilibrant ses comptes extérieurs et pourvue d’une autonomie énergétique, bref, dans un monde dominé par les États-Unis, l’incarnation d’un rêve gaulliste".

L’opinion exprimee dans cet article ne coïncide pas forcement avec la position de la redaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti. 

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

mercredi 21 novembre 2012

Entre Méditerranée et Jourdain, que faire ?

La situation de Gaza devient de plus en plus intenable. Elle est soutenue à bouts de bras par certains haineux, qui en veulent toujours plus comme ici.




Pour la solution au conflit, souvenons-nous qu’il a eu pour origine les anglo-saxons, et que leur soutien sans faille vis-à-vis de Tel Aviv continue (voir la dernière déclaration d’Obama). Je parlais plus haut de causes économiques toujours présentes dans les conflits. Là, plus exactement il s’agit d’une invasion "civile" avec des moyens militaires, et le facteur économique n’est pas absent (il explique d’ailleurs la campagne BDS, visant à refuser des produits provenant de territoires occupés, selon les codes internationaux, donc une campagne parfaitement légitime). 

Existe aussi le facteur géopolitique, celui qui sous-tendait déjà le rapport Balfour. Le gouvernement britannique voulait garder, via des transplantés reconnaissants (et recrutés selon le critère "juifs", parce qu’il en fallait un), la mainmise indirecte sur ces territoires. La folle aventure de Lawrence en est un exemple, sans doute parmi d’autres.

En somme, le problème, c’est sans doute à Londres et à Washington qu’il faut le creuser. Aussi longtemps que ce seront des extrémistes qui tiendront le gouvernement de Tel Aviv, ce n’est pas dans la région que résidera la solution.

La solution ? Compte tenu de l’imbrication, délibérée ou non, entre les populations, elle ne peut être que dans l’intégration de toutes celles-ci. Pour y parvenir, il faudrait que les lois constitutionnelles (puisqu’il n’y a pas vraiment "la" constitution israélienne) soient amendées, et que le terme "État juif" soit abrogé. Il faudrait aussi que les colonies les plus récentes soient vidées des immigrants les plus récents, et que ceux-ci repartent, ou aillent s’installer dans des zones réellement vides (les déserts ne manquent pas dans le coin). L’important n’est-il pas le droit à l’eau, le droit à se nourrir, le droit de circuler librement pour ceux qui sont actuellement encagés et humiliés, voire massacrés d'une façon telle qu'on ne le ferait pas pour des animaux ? Avec le temps, la haine tomberait d’elle-même.

Pour cela, il faudrait, et ce n’est absolument pas le cas actuellement, bien au contraire, il faudrait que le gouvernement français exerce une pression amicale, mais ferme, délibérée et continue sur les gouvernements de Washington et Londres. Bien entendu, le personnel politique, "journalistique", "philosophique" en vue devrait être remplacé par d’autres personnes plus objectives. Ce terrain-là est occupé par des sommités qui toutes, comme par hasard (les autres sont écartées quelle que soit leur valeur), ont des intérêts sentimentaux vis-à-vis de Tel Aviv. Ce n’est pas l’opinion de nos compatriotes en général, mais ceux-là sont muselés par des attaques très dures menées par des Gardiens aux opinions très orientées. Le Grand Soir en sait quelque chose.

Donc il y a bien des solutions, mais elles sont complexes, et difficiles à appliquer maintenant. Un certain lobby de facto (insistons là-dessus) veille à préserver le statu quo, voire à le renforcer. C’est à la force de la démocratie, d’une façon ou d’une autre, qu’il reviendra (au prix de pénibles efforts, soyons-en sûrs) d’y remédier.

mardi 20 novembre 2012

L'action de trop - Manifestation de soutien à Israël à Paris (Assawra)

Vu sur Assawra :

Manifestation de soutien à Israël à Paris

mardi 20 novembre 2012, par La Rédaction d'Assawra

Quelques centaines de personnes ont manifesté mardi soir à Paris près de l’Ambassade d’Israël en soutien à l’Etat hébreu qui a déclenché depuis sept jours une opération militaire contre Gaza.

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), la Confédération des juifs de France et les amis d’Israël ont appelé à un rassemblement unitaire de toutes les organisations de la communauté juive et de "tous ceux qui aiment l’Etat d’Israël et le soutiennent".

Dans la foule, une multitude de drapeaux israéliens étaient agités par des manifestants, qui scandaient notamment "Hamas assassins" et "Israël vivra, Israël vaincra" et entonnaient des chants en hébreu.

Le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, qui participait à la manifestation a déclaré sa "profonde et totale solidarité avec l’Etat d’Israël" au nom de la communauté juive de France "en ces temps d’épreuves et de douleurs".

Pour le Crif, "on ne peut pas faire une équivalence entre le gouvernement israélien qui réagit par légitime défense pour assurer la sécurité de ses citoyens et le Hamas qui avait lancé sans provocation contre eux des centaines de roquettes les jours précédents".

A la tribune, le président du Crif Richard Prasquier a lu une lettre destinée au Premier ministre Benjamin Netanyahu remise à l’ambassadeur d’Israël pour "dire son soutien et son amour pour Israël au nom de tous les juifs de France".

"Nous espérons que la paix existera un jour mais nous savons qu’il ne faut pas se faire d’illusions sur la situation actuelle", a-t-il ajouté.

De son côté, l’ambassadeur d’Israël en France a rappelé que "Gaza est un bastion terroriste" et que "la bataille dans laquelle nous sommes engagés est celle de la terreur".

(20 Novembre 2012 - Avec les agences de presse)

Mobilisation Gaza Solidarité :
http://www.assawra.info/spip.php?ar...

Pour vous inscrire à notre liste de diffusion "Assawra"
faites la demande à l’adresse : Assawra1-subscribe@yahoogroupes.fr

Pétition
Non au terrorisme de l’Etat d’Israël

InVS: la plupart des vaccinations n'atteignent pas les objectifs de santé publique (SIPA)

SIPA  le 20-11-2012 à 14h01 - Mis à jour à 14h31

PARIS (Sipa) -- La plupart des vaccinations n'atteignent pas en 2012 les objectifs fixés par la loi de santé publique de 2004 en termes de couverture vaccinale, autrement dit de proportion de personnes vaccinées, a déploré mardi l'Institut de veille sanitaire (InVS) qui a présenté au cours d'une conférence de presse le premier état des lieux sur le sujet.

Les efforts doivent porter sur toutes les vaccinations inscrites au calendrier vaccinal. On ne peut "pas choisir entre la peste et le choléra", a commenté la directrice de l'Institut, Françoise Weber. Elle a cependant reconnu que des efforts particuliers devaient porter sur la vaccination contre la rougeole, qui fait actuellement l'objet de campagnes de sensibilisation.




L'industrie pharmaceutique peut être contente : ses produits se vendent bien, merci. En revanche, celles et ceux qui en subissent plus ou moins volontairement les effets ne sont peut-être pas aussi heureux.

Il a fini par être prouvé que les vaccinations rendaient les anticorps naturels du corps paresseux, ce qui pouvait causer des attaques foudroyantes comme n'en subissent pas les non-vaccinés. Il est bien connu que le vaccin déclenche parfois la maladie qu'il est sensé combattre. De quoi dégoûter de satisfaire aux "normes" des autorités sanitaires, souvent en cheville avec les labos au point de n'être absolument pas objectives. Par ricochet, les médecins, eux aussi, ont tendance à survacciner. Même de vieux praticiens en finissent par être contaminés par la propagande des labos.

Il y a cinquante ans et plus, les vaccinations obligatoires n'étaient qu'au nombre de trois (diphtérie, tétanos, thyphoïde) : a-t-on constaté des hécatombes chez les enfants et les jeunes ? Même pas. De plus en plus, mais le corps médical ne l'admet pas, ce sont donc les vaccins qui entraînent soit la maladie elle-même, comme indiqué plus haut, soit des réactions différentes et très graves.  Combien de gens ont déploré que la grippe se développe chez eux dans les semaines qui suivent le vaccin ? On constate ce phénomène, bien plus accentué encore, aux États-Unis où les gens sont particulièrement lotis en traitements de toutes sortes. Au point que certaines campagnes se font sous assistance militaire, pour que personne n'y réchappe (noté dans plusieurs États).  Ah oui, c'est vrai, les USA sont le pays de la liberté.

Des bruits ont même couru (ce sont des bruits) que certains vaccins n'étaient sciemment que des poisons à moyen terme, qui tuent graduellement en quelques années ou quelques mois. Au nom, officieux bien entendu, d'un certain malthusianisme dont il est bien connu que de grands décideurs en sont atteints ( il faudrait les vacciner, sans doute). C'est dire combien désormais le vaccin n'est plus considéré comme le remède préventif  "miracle" pour tous les malades.

A mon avis, désormais les taux de vaccination vont plafonner : de plus en plus de gens sont désormais avertis des risques non des maladies, mais des "machins" sensés les prévenir. La résistance va s'accroître. Il n'y a plus qu'à espérer que, dans notre doux pays, l'armée ne sera pas réquisitionnée pour faire la chasse aux résistants.

Oui, le retour de Notre-Dame des Landes, c'était çà, Messieurs les Grands

Le 17 novembre 2012, pour contrer la récente Opération César, une Opération Astérix a secoué cette vieille campagne ô combien profonde de notre-Dame des Landes. Pourquoi des Landes ? Parce que cette région difficile d'accès ne fut mise en valeur que récemment, afin d'y installer un élevage de grande qualité sur un sol que ne demandait que cela. Comme la Lande de Lanvaux un peu plus au nord, c'était un lieu sauvage, mais bien plus humide, où  réussirent à se créer des prairies, entrecoupées de haies et d'arbres pour maintenir et assainir le sol. C'est cet écosystème plus que centenaire, impropre à toute autre mise en valeur, que le roi du béton veut détruire. Le pire endroit pour installer un aéroport, c'est là. Loin de tout, gorgé d'eau, ce sol se défendra contre les ingérences bétonnières en coûtant des fortunes à simplement dégager.

C'est pourquoi les habitants de ce coin privilégié, beau et charmeur, veulent tant le défendre. Et le 17 novembre....


 

 Bien entendu, cela continue. Juridiquement, rien n'est joué encore. Et reste en suspens la très difficile satisfaction de la loi sur l'Eau, très difficile dans ce contexte-là. On notera que les participants à la Reconstruction avaient des bottes : ce n'était pas pour le folklore !

Crise de l'euro: la perspective d’une monnaie commune européenne comme solution (Ria Novosti)

Un billet de Jacques Sapir qui fera date ! C'est l'excellent site Ria Novosti qui nous l'offre ! Ne manquez pas de lui rendre souvent visite !


Tribune libre

Crise de l'euro: la perspective d’une monnaie commune européenne comme solution

Dossier: Crise financière mondiale

Jacques Sapir
10:36 19/11/2012
"Promenades d'un économiste solitaire" par Jacques Sapir*
Tout indique que nous sommes aujourd’hui arrivés à un butoir. L’austérité devient chaque jour un peu plus insupportable, en Grèce, au Portugal et en Espagne, et le spectre d’un défaut de la Grèce revient hanter les ministres des finances de la zone Euro.

Même si des solutions provisoires sont trouvées, ce qui est probable, elles ne dureront que quelques semaines. Il faudra bien prendre des décisions. Soit nous irons vers une surenchère dans l’austérité qui se fera nécessairement par des moyens non démocratiques, soit se posera, enfin, le problème des formes de régulation d’une zone économique hétérogène.

La zone euro, aujourd’hui, n’est pas fonctionnelle ; c’est une évidence qui est désormais admise. Cette zone, il faut le savoir, n’est pas intégrée de manière homogène en fonction des différents pays. En effet, des pays qui ne sont pas membres de la zone euro sont aujourd’hui plus intégrés avec la zone euro que des pays de la zone euro eux-mêmes.

La part du commerce import et export de la Hongrie, de la Pologne ou de la République tchèque avec la zone euro est nettement plus importante que celle de la France, de la Grèce ou du Luxembourg. Par ailleurs, les conditions d’évolution de la productivité restent largement divergentes entre les pays de la zone. Ajoutons que le capital circule de moins en moins au sein de la zone, et les conditions de travail restent largement différentes.

Nous sommes donc bien en présence d’une zone économique hétérogène. En assurer le fonctionnement au sein d’une même monnaie pose de redoutables problèmes dont, parmi les dirigeants internationaux de premier plan, seul Vladimir Poutine semble avoir conscience.

L’hypothèse fédérale, qui est pour l’heure privilégiée par les gouvernements européens, impose de quantifier les transferts des parties riches de la zone euro vers les parties moins riches, voire fortement appauvries. Patrick Artus estime cette charge à 12% du PIB de l’Allemagne qui serait largement (à 90%) payée par l’Allemagne. Une autre manière de faire les calculs est cependant possible. Il est évident que les pays du « sud » de la zone Euro (Espagne, Grèce, Italie, Portugal) devraient faire un effort considérable dans les domaines de la recherche et de l’enseignement afin d’obtenir les gains de compétitivité, de productivité, qui leur permettent d’inverser la tendance d’accroissement de leurs coûts salariaux réels. Il faudrait de plus qu’ils consacrent des sommes importantes à leurs systèmes d’éducation pour que la main d’œuvre soit en mesure d’utiliser les techniques avancées issues de cet effort de recherche et développement. Ces pays devraient en outre recevoir une aide pour financer leur déficit structurel avec l’Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande et l’Autriche. ce qui implique à nouveau des montants compris entre 100 et 120 milliards d’euros. Autrement dit, il faudrait transférer à ces pays un minimum annuel de 250 à 260 milliards d’euros. Ces transferts seraient largement financés par l’Allemagne, ce qui porterait la contribution nette de l’Allemagne au moins à 200 milliards d’euros par an, soit 8% de son produit intérieur brut. Le problème, on le voit, n’est pas que l’Allemagne ne voudra pas le faire, c’est que l’Allemagne ne pourra pas le faire ! Une contribution de ce montant aboutirait inévitablement à casser les reins de l’économie allemande.

Cela impose donc de penser à l’autre mode de régulation de cette zone hétérogène : des dévaluations ou réévaluations de monnaies. De nombreux économistes ont déjà signalé que ce serait le moyen le plus simple et le moins coûteux de rétablir la compétitivité pour les pays qui souffrent d’un déficit important en ce domaine. Mais, cela veut dire recouvrer des monnaies nationales. Beaucoup de gens craignent alors légitimement que cela ouvre un espace privilégié à une spéculation monétaire internationale qui, en son temps, a emporté le Système monétaire européen. Il faut se souvenir que les deux grandes crises spéculatives qu’a connues le Système monétaire européen ont fini par aboutir à sa destruction. Il nous faut donc poser les pré-requis d’une monnaie commune européenne.

Tout d’abord, il faudra maintenir les institutions de coordination monétaire entre pays, ne serait-ce que pour définir les niveaux de dévaluation ou de réévaluation que les différentes monnaies nationales devraient adopter les unes par rapport aux autres et pour refaire, de manière régulière (tous les ans ou dix-huit mois) un état de la situation afin de voir si certains pays doivent encore dévaluer ou d’autres réévaluer.

Deuxième point important : il faudra, autant que faire se peut, limiter la spéculation monétaire interne. C’est tout à fait faisable à la condition que les pays qui seront membres de ce nouveau système de coordination monétaire (et non d’une union monétaire) qui devrait évidemment déboucher sur la création d’une monnaie commune s’accordent aussi sur le principe de mesures limitant soit l’existence de compartiments du marché des changes, soit la liberté d’opérations sur certains compartiments. Ces mesures concerneraient évidemment les opérations à très court terme dont certaines (les opérations au jour le jour) pourraient être interdites ou très fortement réglementées. Nous les savons depuis une vingtaine d’années, d’un point de vue théorique, que ces mécanismes de spéculation sont très profondément déstabilisants.

Le troisième pré-requis est l’union bancaire. Il est extrêmement important que les banques, dans les pays qui accepteraient cette monnaie commune, aient les mêmes règles prudentielles et les mêmes règles sur la banque de détail. Il est d’ailleurs complètement aberrant que, dans le cadre d’une monnaie unique évidemment beaucoup plus exigeante qu’une monnaie commune du point de vue d’une union bancaire, on ait laissé les pratiques des banques de détail diverger de la manière que l’on connaît dans les années qui ont précédé la crise. C’est ce qui explique en particulier l’ampleur des dettes des banques espagnoles et le problème des banques irlandaises.

Quelle sera la place de cette monnaie commune dans un système monétaire international ?
Il faut revenir en arrière : en 1995 (l’euro n’existait pas encore), le dollar ne constituait que 59% des réserves des banques centrales. Il est passé de ce niveau à 70% des réserves des banques centrales mondiales en 2003. Autrement dit, l’introduction de l’euro ne s’est pas faite contre le dollar, elle s’est faite contre les petites monnaies (la livre, le yen, le franc suisse). Ce sont ces monnaies qui ont le plus souffert de l’introduction de l’euro.

Si aujourd’hui nous pouvions mettre en place une monnaie commune, celle-ci pourrait à terme devenir un point de référence pour les banques centrales, ce qui impliquerait évidemment que soient émises progressivement des dettes dans cette monnaie commune, en particulier dans le cadre de transactions entre la zone de la monnaie commune et le reste du monde. Car s’il n’y a pas de dettes libellées dans la monnaie commune, on ne peut espérer voir cette monnaie commune servir d’instrument de réserve.

Cette monnaie commune aurait l’immense avantage d’attirer à elle toute une série de pays car ce système beaucoup plus souple que la monnaie unique qui fonctionne aujourd’hui, garantit en même temps une certaine stabilité face aux spéculations internationales. Il est parfaitement imaginable que des pays comme la Russie ou la Chine, sans demander à faire partie de la zone de la monnaie commune, décident d’indexer leur monnaie, en tout ou partie, sur cette monnaie commune. On sait que les dirigeants de ces deux pays ont appelé à l’émergence de nouvelles monnaies de réserve internationales. Ils n’ont évidemment plus confiance dans l’Euro dont on voit depuis deux ans et demi la part dans les réserves des banques centrales diminuer régulièrement. Mais ils n’ont pas plus confiance dans le dollar.

C’est cet hiver que nous verrons le point de rupture. Il est impossible de savoir à l’heure actuelle si la raison l’emportera et si l’idée d’une dissolution concertée, coordonnée, s’imposera ou si, certains dirigeants restant figés dans leurs certitudes et dans leurs illusions, nous irons vers des sorties échelonnées de la zone euro qui conduiraient évidemment à un éclatement de l’euro et rendraient beaucoup plus difficile la reconstitution d’une monnaie commune par la suite.

L’opinion exprimee dans cet article ne coïncide pas forcement avec la position de la redaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti. 

*Jacques Sapir est un économiste français, il enseigne à l'EHESS-Paris et au Collège d'économie de Moscou (MSE-MGU). Spécialiste des problèmes de la transition en Russie, il est aussi un expert reconnu des problèmes financiers et commerciaux internationaux.

Il est l'auteur de nombreux livres dont le plus récent est La Démondialisation (Paris, Le Seuil, 2011).

lundi 19 novembre 2012

Ah qu'il était joli, ce Notre-Dame des Landes !

Cette journée fut une réussite ! Le 17 novembre 2012 sera à marquer d'une pierre blanche.

Même les pointures politiques sont restées à leur place, celle de contributeurs à la mise en valeur d'une cause ô combien importante. Les vedettes, ce sont les presque quarante mille personnes qui se sont déplacées pour porter haut leurs convictions citoyennes. Les vedettes, ce sont ces quatre cents tracteurs, qui ont amené où il fallait le matériel propre à la reconstruction d'un symbole, et bien plus que cela.

Désormais c'est le Capital, c'est le plus cynique des couleurs de béton à la mégatonne, ce sont leurs larbins dûment avoinés pour énoncer la Doxa néolibérale qui sont sur la défensive. Désormais ce sont eux qui sont montrés du doigt, malgré les honteux contenus des médias à leur solde, malgré la désinformation massive, malgré leur force apparente. Le Peuple est le Pouvoir, l'auraient-ils oublié ? Quand le Peuple dit "Assez !", c'est à eux de se retirer sur la pointe des pieds.

Les Grands Projets Inutiles fleurissent, heureusement peu d'entre eux sont menés à leur terme. Qui se souvient de la centrale du Pellerin, de celle de Plogoff, et d'autres sans doute ? Qui se souvient que la LGV de la Côte d'Azur est enterrée ? Et d'autres Grands Projets comme un certain canal dans le nord-est, abandonné ? Les travaux de Notre-Dame des Landes, n'en déplaise à une dame qui me soutenait le contraire dans le centre de Nantes où je distribuais des tracts, ne sont absolument pas commencés, et ne sont pas près de l'être. Même les recours juridiques sont, pour certains d'entre eux, toujours en cours. Et le litige concernant la Loi sur l'eau n'est toujours pas résolu (s'il l'était, ce serait au prix d'aménagements considérables, donc de coûts prohibitifs qui seraient supportés par nos impôts). Cela veut dire que de toute façon, si cette erreur venait à être mise sur les rails, ce serait avec un retard se comptant en années sur les prévisions. L'avant-projet date de 1965, souvenons-nous en. En 2020, ce ne pourrait pas être fini, de toute façon. C'est dire combien, entre les deux, les conditions de l'usage de ce "machin" ont pu évoluer, voire devenir complètement obsolètes.

Jean-Marc a dit "J'vais faire décoller des n'avions d'un marécage boueux, loin de tout".
J'lui ai répondu " Laisse béton !"

Allez, pour égayer cette polémique, voici une petite vidéo que nous propose Corinne Morel-Darleux, la responsable du dossier écologie au Parti de Gauche.


L'État : ne pas se tromper de cible, c'est l'Élysée qui donne la mauvaise direction

Ces jours-ci, beaucoup de gens, beaucoup de blogueurs en particulier, tirent à boulets rouges sur Jean-Marc Ayrault. Concernant "son" Ayraultport, ce n'est que logique. En revanche, au niveau de la plupart des dossiers, c'est bien de l'Élysée que partent les directives, comme au temps de l'ancien OCCUPANT des lieux.

Ainsi, si François Hollande s'était révélé contre le MES, il aurait été facile de conseiller aux parlementaires PS de voter contre, au moment de la ratification du protocole signé par le prédécesseur. Ainsi, le TSCG qui en est le complément n'aurait pas dû être adopté. Ainsi, on s'aperçoit de la continuation de la politique extérieure initiée là encore par le prédécesseur. La France, traditionnellement, était un soutien des Palestiniens. Avec Nicolas Sarkozy, c'est l'occupant qui est devenu l'interlocuteur privilégié. François Hollande en avait même protesté. Or maintenant, il donne raison lui aussi à ceux qui massacrent par dizaines femmes et enfants dans ce qui risque de devenir un Plomb Durci Plus.

La même chose se relève au niveau social. Le SMIC ne bouge que de façon homéopathique, les logements sont détruits au lieu d'être mis en chantier, pour les plus démunis. Les fermetures d'usines ne sont pas combattues fermement, quitte à les nationaliser pour éviter un accroissement rapide du chômage.Je pense à Florange, dont l'acier serait bien utile pour renforcer notre réseau ferré en cours d'obsolescence galopante (à part les LGV, fleuron pas forcément rentable du système)

A qui la faute ? Matignon n'est qu'une courroie de transmission, de la volonté du chef de l'État dont le programme personnel pour son élection n'avait rien à voir avec ce que les militants du parti avaient bâti (et qui était pourtant bien trop sage). Le tort serait de considérer le premier ministre comme un fusible commode : il ne décide rien ! C'est au niveau de celui qui ne devrait qu'inaugurer des chrysanthèmes que cela se passe. Matignon annonce ce qu'on lui a ordonné d'annoncer. Rappelons-nous que Hollande, avant son élection (qui ne fut guère triomphale), était allé à Londres prêter allégeance à la City. C'est elle qui l'a adoubé. Sous forme de soutien massif par tous les médias "qui comptent". Seule différence avec son prédécesseur : son action n'est pas tonitruante. Elle n'en est pas moins inflexible.

Pour résumer, s'il faut crier "Dehors !", c'est du côté de la rue du Faubourg que doivent se porter les citoyens en colère, les tricoteuses, les brasseurs Santerre et les sans-culottes déchaînés. Sans compter les Grands Soutiens du Régime, les Bouygues et autres bétonneurs, les banquiers avides et les formateurs de cerveaux (ce sont souvent les mêmes).

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Et pour autant, il ne faut pas que ce soit l'autre face du même camp qui en profite, les Copé,  les Fillon : ils ont à l'encontre de nos concitoyens la même considération, voire pis.

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Citoyens, aux armes ! A vos plumes, à vos pancartes, à vos téléphones (puisque désormais eux aussi sont des armes), et boutons cette engeance hyperlibérale hors de la capacité de nous dicter une conduite.

Il va être nécessaire de reprendre à zéro le tissu social, politique, écologique, donc économique de ce lieu où nous vivons. Et non l'inverse, puisque l'économie n'est qu'un aspect marginal de la vie tout court. Apprenons des défenseurs de Notre-Dame des Landes la façon de vivre dans la joie, pas dans le stress, dans l'autosuffisance, pas dans l'esclavage au Marché et aux gadgets qu'il procure pour l'intérêt de quelques fricocrates.

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On notera que je n'ai pas cité les partis de gauche en tant que moteurs d'un renouveau : c'est au peuple lui-même qu'il revient de se déterminer pour une nouvelle orientation de sa vie et de son avenir. Au peuple, donc à sa jeunesse. C'est elle qui est directement concernée. C'est elle qui souffre le plus, mais que l'on entend le moins. Sûrement les anciens seront-ils étonnés de ce qu'elle pourra produire et décider, si enfin elle a une chance de choisir son destin.

dimanche 18 novembre 2012

C'est Ziad Medoukh qui nous dit tristement "Bonjour de gaza" (via Assawra)

Bonjour de Gaza

dimanche 18 novembre 2012, par La Rédaction d'Assawra

Je vous envoie ce message les larmes aux yeux, moi qui ne pleure jamais, mais cet immeuble détruit se trouve à 500 métres de chez moi, et les images des enfants tués m’ont bouleversées.

En dehors de l’émotion, je veux vous montrer la réalité quotidienne de Gaza sous bombardements et raids israéliens intensifs.

L’armée la plus morale du monde a commis un nouveau massacre israélien ce dimanche 18 novembre 2012.

L’avion israélienne a bombardé un immeuble de 5 étages dans la ville de Gaza, un immeuble qui héberge 40 personnes, et qui appartient à la famille Dalou.

12 personnes de la famille Dalou sont mortes, parmi eux : 6 enfants, 3 femmes et 2 personnes âgées, il y a eu 25 blessés.

Je suis désolé de ces photos choquantes prises par un ami photographe, qui se trouve dans une situation psychologique difficile après ces images terribles Je pense que les organisations de droits de l’homme et de droits des enfants dorment, je ne sais quand elles vont se réveiller ?

Un nouveau crime israélien contre nos enfants et nos civiles, un nouveau massacre contre l’humanité.

Et un nouveau silence complice de ces pays qui prétendent défendre les droits de l’homme.

Je suis obligé à vous envoyer ces photos à vous, les amis, les gens de bonne volonté, les associations de soutien à notre cause noble pour essayer de calmer ma colère et la colère des Gazaouis.

C’est horrible, terrible, mais la réalité est plus dure à Gaza.

Amitiés de Gaza la résistance, le courage, la dignité, mais surtout Gaza l’humanité.

Ziad Medoukh
Un simple citoyen palestinien de Gaza
(18 Novembre 2012)

Chômage, précarité, détresse - et opposition des talas à l'égalité entre les humains

le cortège démarre de Notre-Dame des Landes
Journée chargée hier. Déjouant les pronostics de l'homme de Matignon et ses amis, la mobilisation pour sauver un lieu d'élevage essentiel, magnifique et impropre à tout autre usage a été énorme et exemplaire. Espérons que ce lieu sera préservé du béton, et de son corollaire obligé : la désorganisation totale des bassins versants les plus importants de la région vers la Loire et vers la Vilaine. C'est un facteur sur lequel les "autorités" ne sont guère disertes. Sans compter le saccage de presque vingt mille hectares de zone particulièrement diversifiée en végétaux et en animaux. Pour rien.

Donc, tant d'humains, de France et de l'étranger, se déplaçaient pour dire un NON solennel au vouloir buté d'un homme. Mais pas que cela. Ce projet est potentiellement une source juteuse de revenu pour un bétonneur - quoiqu'il fasse puisqu'en cas de dysfonctionnement de la pompe à fric, ce sont les contribuables qui paieraient la différence.

Journée chargée, disions-nous. Pendant ce temps-là, d'autres personnages emplissaient les rues de certaines grandes villes pour... eh bien pour tenter d'interdire au gouvernement de lancer une mesure enfin égalitaire, une mesure qui donnerait à tous le droit de se marier - civilement bien entendu. Le mariage, avec des nuances (mais tout est souvent dans les nuances), est un PaCS plus complet, avec plus de solennité, entre DEUX personnes (et pas entre plusieurs, avec des animaux, et autres qualificatifs haineux accolés à la moindre modification de cette "institution"). 

Ces personnages oublient, comme le soulignait une Laura, interviewée sur le trottoir au passage du cortège parisien, certaines réalités. «Nous ne venons pas pour nous battre avec les opposants au projet de loi mais pour leur montrer que les familles homoparentales existent déjà. Nous sommes là pour défendre nos droits». Les couples homoparentaux avec enfants existent, déjà, dans les faits. Il s'agit seulement de leur donner un statut, d'approuver leurs droits, et de consolider leur union de fait et leur parentalité de fait. Mais allez donc faire comprendre cela à ceux qui ne voient que par des œillères soigneusement appliquées dès le plus jeune âge !  Il est particulièrement symptomatique que des évêques se soient mêlés ès qualités au cortège, dans un pays qui a été un pionnier de la séparation des églises et de l'État. C'est la tentative de tyrannie des "talas", en quelque sorte.

Journée chargée toujours. Renouvelant son offensive nommée plomb Durci, il y a deux ans, le gouvernement israélien lance "Pilier de défense", bien entendu sous le prétexte "M'sieur, M'sieur, c'est lui qu'a commencé !" alors que des attentats dits ciblés (comme d'habitude aussi) avaient précédé toute riposte. Sachant que depuis plusieurs mois l'agresseur se préparait au combat, ce prétexte n'en est que plus odieux. La maison d'un ami n'a eu pour le moment que ses vitres brisées, mais... l'agression continue, avec la bénédiction de l'administration Obama, prix Nobel de la paix.
Partout dans le monde, des droits sont bafoués, au nom le plus souvent d'une bienpensance protéiforme. Droit à vivre en famille, droit à l'éducation, droit à la santé, droit à vivre, tout simplement ! ! ! Allons-nous laisser continuer ces autorités, civiles, militaires, religieuses,  massacrer la vie de tous ?