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samedi 8 juin 2013

Marie-Monique Robin s'est fait remettre la légion d'honneur

Elle avait bien hésité, cette femme pourtant décidée habituellement. Quand elle a appris la nouvelle, elle a cru à une erreur. Et puis chez Arte, qui travaille souvent avec elle, on l'a conseillée d'accepter, selon ses paroles, "en honneur de ceux qu('elle a) décrits dans (s)es études". Il le fallait, pour les enfants privés d'yeux en Colombie dans un trafic ignoble, pour ceux qui meurent des pesticides qu'ils ont eux-mêmes répandus sans protection.

Marie-Monique Robin, prix Albert Londres 1995,  a donc ce matin reçu des mains de Dominique Méda la médaille de chevalier de la Légion d'Honneur. Elle a choisi un lieu mythique pour cette cérémonie : cette grange de la Vache Rit où alternèrent tant d'espoirs toujours présents, tant de ferveurs, tant de désarrois parfois, et où même se répandit le sang des victimes des violences policière d'octobre 2012 : elles furent souvent soignées là dans des conditions sans doutes plus délicates que dans un hôpital, mais entourées de leurs amis.


Nous étions nombreux ce matin dans cette assemblée qui attendait la future récipiendaire, un peu retardée avec le car de ses amis par de petits ennuis de circulation. Ce sont ses parents, anciens agriculteurs de la Gâtine deux-sèvrienne proche, qui l'ont accueillie à la descente du véhicule. Moments très émouvants que j'ai eu la chance de saisir.  Dominique Méda a su ensuite retracer toute la carrière déjà prometteuse de celle qu'elle a décorée à l'issue de son panégyrique. Une carrière de travail patient, acharné, aussi bien sur Internet que sur le terrain pour recouper des informations, partout, en Colombie comme en Argentine ou ailleurs.

Puis, à l'intérieur de la grange, nous avons eu le bonheur de voir chanter son père, sur des couplets et une musique de sa composition. Et Dominique Loquais a suivi avec la chanson de Notre-Dame des Landes, reprise par tous les présents. De nombreux discours ont suivi, comme celui de l'atypique sénateur EELV du Morbihan, Joel Labbé.

Devaient suivre un pique-nique en commun,  puis après celle de la bande-annonce de son futur dossier "Sacrée croissance !" la projection de son film "Les moissons du futur".




Ne laissons pas à Marie-Monique Robin la rude tâche de dénoncer, fustiger, faire bouger les politiciens : chacun à son modeste niveau peut y contribuer, en discutant, en argumentant. Non seulement les décideurs "officiels", mais tout le monde a une part de responsabilité dans cette catastrophe planétaire, écologique, climatique, mais aussi économique et sociale.

P.S. j'ajoute ici un lien  vers le bel hommage qu'a su apporter Jacinte Grenier, l'elfe incontournable de la Gazette de la Presqu'île.

8 commentaires:

  1. Réponses
    1. Oui, les félicitations, elle les mérite. D'autant que ces investigations n'étaient pas sans présenter un certain danger. S'attaquer de front à une multinationale...

      On notera que "lémédia" habituels avaient boudé ce remarquable évènement. Pour ce que j'en ai vu, n'étaient présents que des journalistes locaux et un cameraman indépendant.

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    2. M.M.R. a peut-être raison, en tout cas ses raisons d'opportunités, d'une part et surtout d'accepter cette "légion de (dés-)honneur", d'autre part. Et d'autre part de le faire à NDDL.
      Bon, cela s'est donc bien passé, c'est l'essentiel : qui apporte un "plus de plus" aux soutiens multiformes à NDDL. Et au combat courageux de MMR, que j'espère irrécupérable, la dite "Légion" étant pratiquée pour ce type de récup...
      Et puis l'essentiel reste surtout que ce type de longue "trêve sociale" actuelle est aussi une façon d'espérer "laisser pourrir la contestation"...avant la prochaine contre-offensive Fric-Pouvoir.
      S'il est normal qu'il y ait différences de sensibilités au sein des "bonnes volontés" mobilisées sur place, le vrai danger (comme toujours!) reste "le ver dans le fruit", je veux dire l'insinieuse présence, par exemple, de EELV (au gouvernement pourtant : le grand écart!)dans NOTRE LUTTE ANTI-POUVOIR FRIC...

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    3. correction : le premier "d'autre part" en fin de ma 1° phrase est de trop !

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    4. Rassure-toi Rem* ! Les motivations sont intactes partout, rien ne pourra émousser la détermination des concernées, ZADistes, paysans, membres des associations, etc... Tout le monde sera là jusqu'au bout, même si le départ des hommes en bleu a détendu l'atmosphère, et même si parfois jaillissent comme dans toute vie commune de petits heurts.

      Le plus compliqué, ce sera de passer QUAND nous aurons gagné à l'étape suivante, la remise en vraie culture respectueuse de la Terre, la promotion de celle-ci pour susciter des émules partout, les pressions qui ne cesseront pas pour que les politiciens "de Bruxelles" nous lâchent la grappe. Le vrai combat politique n'est pas près de finir.

      J'en arriverai à dire : c'est à l'occasion d'une catastrophe similaire à celle de Fukushima, que nous arriverions peut-être à les faire plier. Pour le moment ils refusent de comprendre. Si leur propre vie est menacée par ce qu'ils ont permis, alors sans doute y aura-t-il une fenêtre de dialogue possible.

      Mais je ne souhaite pas une telle catastrophe, car avant que les politiciens se rendent comptent que ce sont leurs propres décisions qui risquent de les condamner, il sera probablement bien trop tard.

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    5. Merci de me rassurer... A mon tour de tenter de le faire : d'après la force révélée par les paysans du film de M-M Robin, il n'y aura pas "besoin" d'un autre Fukushima !... Les politiciens, d'ailleurs, ne sont pas à "plier", çà, ils savent le faire, lorsqu'ils sont au pouvoir et que cela se gâte (cf.Mitterrand en 1983 avec "le tournant de la rigueur", etc...)
      Ils sont à "jeter", comme des poisons Monsanto : ils nous empoisonnent de leur appétit d'y rester, en larbins du pouvoir-fric. Lui impitoyable, impossible à "plier", car cinglé...
      Mais, comme il est dit quelque part par un paysan éclairé (et je ne sais de quel continent, le symbole de la bulle Terre les unit!)dans le film : "On construit l'avenir, car c'est une révolution des mentalités"... Et là, dans le "penser global - agir local", il n'y a plus de place pour le pouvoir-fric, il y a celle de la Justice Sociale, de la Liberté. Enfin.

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  2. "L'important, avec la Légion d'Honneur, ce n'est pas de ne pas l'accepter mais de tout faire pour qu'on ne vous la propose jamais..." (citation d'un ancien dir. du Canard)

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    1. Pour Marie-Monique, elle ne s'attendait pas du tout à ce genre "d'honneur". Celui-ci peut effectivement se révéler un beau piège. D'où sa réticence à l'accepter.

      J'ai noté grâce à Google que la couverture de l'évènement a été minimaliste. Dans les médias "officiels", à part un entrefilet dans Presse-Océan, RIEN. Ouest-France semble ne même pas s'être déplacé. Le choix du lieu n'a pas dû être très apprécié. Dans un sens, c'est une victoire.

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